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BR78T3 - Comment comprendre la liberté et la vivre ?
3e causerie
Brockwood Park, Angleterre
2 septembre 1978



0:54 K: We have been talking about various things that concern our daily life. We are not indulging in any form of theories beliefs, or ideological, speculative entertainment. We are actually deeply concerned - I hope with our daily life and to find out if it is at all possible to bring about a radical change in the ways of our life. Because our life is not what it should be. We are confused, miserable sorrow-ridden struggling, struggling from day after day till we die. And that seems to be our lot. This endless conflict not only in our personal relationships but also with the world which is deteriorating from day to day becoming more and more dangerous more and more unpredictable, uncertain where the politicians and the nations are seeking power. K: Nous avons parlé de diverses choses concernant notre vie quotidienne. Nous ne nous complaisons pas dans de quelconques théories croyances, ou spéculations idéologiques. En fait, nous nous préoccupons profondément - du moins je l'espère de notre vie quotidienne pour découvrir s'il est vraiment possible d'amener un changement radical dans nos modes de vie. Car notre vie n'est pas ce qu'elle devrait être. Nous sommes confus, malheureux accablés de souffrance luttant jour après jour, jusqu'à l'heure de notre mort. Tel semble être notre lot: ce conflit sans fin non seulement dans nos rapports personnels mais encore vis à vis du monde qui va se détériorant de jour en jour devenant de plus en plus dangereux de plus en plus imprévisible, incertain où politiciens et nations sont en quête de pouvoir.
2:40 And we should also talk over together this morning, I think about freedom: whether man or woman when I use the word 'man' I include the woman I hope you don't mind, Women's Lib (laughter). It seems to one, as one observes in the world in our daily life, freedom is becoming less and less. More and more restrictive we are becoming our actions are limited our outlooks are very narrow or bitter, cynical, or very, very hopeful and we never seem to be free from our own daily conflict and misery completely free from all the travail of life. And I think we should talk over together this question of freedom. Of course in the totalitarian states there is no freedom. Here in the western world and the eastern world, partly there is somewhat more freedom freedom to change your job, freedom to travel to say what you like, to think what you like express what you like, write what you like. But even this freedom that one has is becoming more and more mechanical it is no longer freedom. Mais nous devrions aussi parler ensemble ce matin, je pense de la liberté. L'homme, ou la femme - mon usage du mot 'homme' comprend aussi la 'femme' j'espère que cela ne vous dérange pas - le MLF (Rires). Lorsqu'on observe le monde, il nous semble que la liberté prend de moins en moins d'importance dans la vie quotidienne. Nous devenons de plus en plus restrictifs nos actions sont limitées nos visions des choses sont très étroites ou amères, cyniques, ou très pleines d'espoir et nous ne semblons jamais être libres de nos propres conflits et malheurs quotidiens complètement libres de tout le labeur de la vie. Et je pense que nous devrions discuter ensemble de cette question de la liberté. Bien entendu, dans les états totalitaire il n'y a pas de liberté. Ici, dans le monde occidental, et en partie dans le monde oriental il y a un peu plus de liberté liberté de changer de métier, liberté de voyager de dire ce que l'on, de penser ce que l'on veut d'exprimer ce que l'on veut, d'écrire ce que l'on veut. Mais même cette liberté dont on dispose devient de plus en plus mécanique ce n'est plus la liberté.
4:39 So I think we should, if you are at all serious go into this question rather deeply. That is, if you are willing. The Churches, the religions have tried to dominate our thinking: the Catholic church in the past tortured people for their belief burnt them, excommunicated them and even now excommunication is a form of threat for those who are Catholics. Which is exactly the same thing that is happening in the totalitarian states - control of your mind your thoughts, your behaviour, your action. They are more concerned with the control of the mind control of thought, and anyone who dissents from that disagrees, is banished away, or tortured or sent to mental hospitals and so on. Exactly the same thing as the past Catholic world has done. Now they are doing it in the so-called political, economic states. So freedom is something that we have to find out what it means and whether it is possible for us to be free not only inwardly, deeply whether it is at all possible inwardly, psychologically inside the skin as it were but also to express ourselves correctly, truly, accurately. Then perhaps we will understand what freedom is. Donc, pour peu que l'on soit sérieux, je pense qu'il faudrait examiner cette question de façon vraiment approfondie. Si vous le voulez bien. Les églises, les religions ont essayé de dominer notre façon de penser: l'église catholique a, par le passé, torturé les gens pour leur croyance les a brûlés, excommuniés et aujourd'hui encore, l'excommunication reste une forme de menace pour ceux qui sont catholiques. Il se passe exactement la même chose dans les états totalitaires: contrôle de votre esprit de vos pensées, de votre comportement, de vos actes. On s'y préoccupe surtout du contrôle de l'esprit du contrôle des pensées, et quiconque a une opinion divergente n'est pas d'accord, est déporté ou torturé ou placé dans un hôpital psychiatrique, etc. C'est exactement ce que fit jadis le monde catholique. Cela se fait maintenant dans les soi-disant états politiques, économiques. La liberté est donc une chose dont nous devons découvrir le sens pour voir s'il nous est possible non seulement d'être libre intérieurement, profondément dans toute la mesure du possible, intérieurement, psychologiquement dans nos tripes, pour ainsi dire mais encore, de nous exprimer correctement, avec vérité, précision. Peut-être comprendrons-nous alors ce qu'est la liberté.
6:46 Is freedom the opposite of slavery? Is freedom the opposite of prison, of bondage, of repression? Is freedom to do what you like? Please, as we said the other day and we have been talking over together the speaker is only expressing - I hope - verbally what we are all questioning therefore you are not listening to the speaker but listening to the questions which you are putting for yourself therefore the speaker is not here. Is freedom the opposite of non-freedom? And so is there an opposite at all? You understand? That is, if we move away from the bad to the good and think that is freedom the good being the freedom if we accept the good, which we can go into presently what is the good, and the bad. Is the good, the goodness the opposite of that which is not good which is evil, which is bad? If there are opposites then there is a conflict. If I am not good, I will try to be good. I will make every effort to be good that is if I am somewhat conscious somewhat sane, not too neurotic. So we are asking: is freedom the opposite of anything? Or if freedom has an opposite then is it freedom? Please enquire together in this matter. That is, any opposite the good and the bad the opposite of the bad which is the good the good has in it the roots of the bad. Go into it please. Consider it together. La liberté est-elle l'opposé de l'esclavage? La liberté est-elle l'opposé de la prison de l'asservissement, de la répression? Etre libre, est-ce faire ce que l'on veut? Je vous en prie, comme nous l'avons dit l'autre jour c'est ensemble que nous discutons l'orateur ne fait qu'exprimer verbalement, je l'espère les questions que nous nous posons tous en conséquence, ce n'est pas l'orateur que vous écoutez mais écoutez les questions que vous vous posez à vous-même et, par conséquent, l'orateur n'est pas ici présent. La liberté, est-elle l'opposé de la non liberté? Existe-t-il d'ailleurs un opposé quelconque? Vous comprenez? Ainsi, si nous nous écartons du mauvais en faveur du bon et pensons que c'est la liberté le bon étant la liberté si nous acceptons le bon - nous pourrons voir sous peu ce qu'est le bon et ce qu'est le mauvais: le bon, la bonté, est-ce l'opposé de ce qui n'est pas bon de ce qui est mal, de ce qui est mauvais? S'il y a des opposés, il y a alors conflit. Si je ne suis pas bon, je vais essayer de l'être. Je déploierai tous mes efforts pour être bon dans la mesure où je suis tant soit peu conscient sain, pas trop névrosé. Nous posons donc la question suivante: la liberté est-elle l'opposé de quoi que ce soit? Ou si la liberté a un opposé, est-ce encore la liberté? Je vous en prie, examinons cette question ensemble. Ainsi, tout opposé le bon et le mauvais - l'opposé du mauvais étant le bon - ce bon a en soi les racines du mauvais. Examinons cela ensemble, je vous prie.
9:58 If I am jealous, envious the opposite of jealousy is a state of mind which is not jealous - a state of feeling. But if it is the opposite of jealousy that opposite has in it its own opposite. Do we see this? Because we want to go this morning into the question of what is love. whether such a thing exists at all. Or is it merely sensation which we call love. So to understand the full significance and the nature and the beauty of that word which we use as love, we must understand, I think what is the conflict between the opposites whether this conflict is illusory in that illusion we are caught which has become a habit or there is only 'what is' and therefore there is no opposite to it. I hope this is not becoming too intellectual, is it? Or too verbal, or too nonsensical. Si je suis jaloux, envieux l'opposé de la jalousie est un état d'esprit qui n'est pas jaloux - un état, un sentiment. Mais, si c'est l'opposé de la jalousie cet opposé a son propre opposé. Le voyons-nous? Car nous voulons aborder ce matin la question de ce qu'est l'amour si une telle chose existe vraiment. Ou n'est-ce qu'une sensation que l'on nomme amour? Pour comprendre toute la signification la nature et la beauté de ce mot dont nous nous servons pour définir l'amour il nous faut comprendre, je crois ce qu'est le conflit entre opposés si ce conflit est illusoire une illusion dans laquelle nous sommes pris qui est devenue une habitude ou si seul existe 'ce qui est' qui, par conséquent, n'a pas d'opposé. J'espère que tout ceci ne devient pas trop intellectuel, n'est-ce pas? Ou trop verbal, trop inepte.
11:49 Because as long as we live in opposites jealousy and non-jealousy the good and the bad the ignorant and the enlightened there must be this constant conflict in duality. Of course there is duality: man, woman, light and shade, dark, light and darkness morning and evening and so on but psychologically, inwardly we are asking whether there is an opposite at all. Is goodness the outcome of that which is bad? If it is the outcome of that which is bad, evil I don't like to use the word 'evil' because that is so appallingly misused as is every other word in the English language if goodness is the opposite of the bad then that very goodness is the outcome of the bad therefore it is not goodness. Right? Do we see in ourselves, not as an idea, as a conclusion as something somebody has suggested to you but actually do we see anything born out of an opposite must contain its own opposite? Right? So if that is so then there is only 'what is', which has no opposite. Right? Is somebody meeting me? We are meeting each other? Car aussi longtemps que nous vivrons dans les opposés jalousie et non jalousie le bon et le mauvais l'ignorant et l'éclairé il y a inévitablement ce conflit perpétuel dans la dualité. Naturellement, la dualité existe: homme, femme, lumière et ombre, clarté et ténèbres matin et soir, et ainsi de suite mais psychologiquement, intérieurement nous demandons s'il existe un quelconque opposé. La bonté est-elle le fruit de ce qui est mauvais? Si elle est le fruit de ce qui est mauvais, du mal - je n'aime pas me servir du mot 'mal' dont il est fait un usage si désastreux comme pour bien d'autres mots en langue anglaise - donc, si la bonté est l'opposé du mauvais alors cette bonté est elle- même le fruit du mauvais par conséquent ce n'est pas la bonté. N'est-ce pas? Voyons-nous cela en nous-mêmes, non comme une idée, une conclusion que quelqu'un vous a suggérées mais voyons-nous réellement que tout ce qui est né d'un opposé contient inévitablement son propre contraire? N'est-ce pas? S'il en est ainsi il n'y a alors que 'ce qui est', qui n'a pas d'opposé. N'est-ce pas? Quelqu'un me rejoint-il? Nous rejoignons-nous?
14:04 So as long as we have an opposite there cannot be freedom. Goodness is totally unrelated to that which is evil which is bad - in quotes 'bad'. As long as we are violent to have the opposite which is non-violent creates a conflict and the non-violence is born out of violence. The idea of non-violence is the outcome of being aggressive, abrasive, anger and so on. So there is only violence, not its opposite. Then we can deal with violence. As long as we have an opposite then we are trying to achieve the opposite. I wonder if you see? Ainsi, tant que nous concevons un opposé, il ne peut y avoir de liberté. La bonté n'a absolument aucun rapport avec le mal c'est-à-dire le 'mauvais' entre guillemets. Aussi longtemps que nous sommes violents l'existence d'un opposé non violent crée un conflit et la non violence est née de la violence. L'idée de non violence est le produit d'un état agressif, abrasif, coléreux, etc. Il n'y a donc que la violence, non son opposé. Nous pouvons dès lors nous occuper de la violence. Aussi longtemps que nous avons un opposé nous essayons alors de concrétiser l'opposé. Je me demande si vous le voyez?
15:38 So, is freedom the opposite of non-freedom? Or freedom has nothing whatsoever to do with its opposite? Please we have to understand this very carefully because we are going to go into something, which is: is love the opposite of hate the opposite of jealousy the opposite of sensation? So as long as we are living in this habit of opposites which we are - I must, I must not I am, I shall be I have been and in the future something will take place all this is the activity, the movement of the opposites. Right sir? Do we May we go on? La liberté est-elle l'opposé de la non liberté? Ou la liberté n'a-t-elle rien à voir avec son opposé? Je vous en prie, il nous faut très bien comprendre cela car nous allons en venir à la question suivante: l'amour est-il l'opposé de la haine l'opposé de la jalousie l'opposé de la sensation? Donc, tant que nous vivons dans cette habitude des opposés ce qui est le cas - 'je dois, je ne dois pas je suis, je vais être j'ai été, et dans l'avenir quelque chose va se passer' tout ceci est l'activité, le mouvement des opposés. N'est-ce pas, Monsieur? Pouvons-nous poursuivre?
17:06 So we are asking: is freedom totally unrelated to that which we call non-freedom? If it is then how is that freedom to be lived understood and acted, from which action takes place? We have always acted from the opposites. Right? I am in prison and I must be free of it. I must get out. I am in bondage to a habit psychologically as well as physiologically and I must be free of it to become something else. Right? So we are caught in the habit of this everlasting corridor of opposites and so there is never an ending to conflict to struggle, to be this and not that. I think this is fairly clear. Can we go on from there? You are not listening to me: you are discovering this for yourself. If you are, it has significance meaning and can be lived daily but if you are merely accepting the idea of it from another, from the speaker then you are merely living in the world of ideas and therefore the opposites remain. The word 'idea' the root meaning of it, from Greek and so on is to observe. See what we have made of that word! Just to observe, and not conclude or make an abstraction from what you have observed into an idea. So we are caught in ideas and we never observe. If we do observe we make an abstraction of it into an idea. Nous demandons donc ceci: la liberté est-elle totalement sans rapport avec ce que nous appelons la non liberté? S'il en est ainsi, alors comment cette liberté doit-elle être vécue comprise et appliquée, de sorte qu'en émane l'action? Nous avons toujours agi à partir des opposés. N'est-ce pas? Je suis en prison, je dois m'en libérer. Je dois en sortir. Je suis esclave d'une habitude tant psychologiquement que physiologiquement et je dois m'en libérer pour être autrement. N'est-ce pas? Nous sommes donc pris dans l'habitude de ce corridor sans fin des opposés de sorte qu'il n'y a jamais de fin au conflit à la lutte pour être ceci et pas cela. Je pense que c'est assez clair. Pouvons-nous poursuivre? Ce n'est pas moi que vous écoutez: vous êtes en train de découvrir ceci par vous-même. Si c'est le cas, cela a un sens une signification, et peut être vécu quotidiennement mais si vous vous contentez d'en admettre l'idée venant d'un autre, de l'orateur vous vous contentez alors de vivre dans le monde des idées et par conséquent, les opposés subsistent. Le mot 'idée' d'après sa racine grecque et ainsi de suite veut dire observer. Voyez ce que nous avons fait de ce mot! Il s'agit simplement d'observer et ne pas conclure ou de faire une abstraction, une idée de ce que vous avez observé. Nous sommes donc pris dans les idées, et n'observons jamais. Et s'il nous arrive d'observer, nous en faisons une abstraction, une idée.
20:03 So we are saying: freedom is unconnected with bondage whether it is the bondage of habit physical or psychological the bondage of attachment and so on. So there is only freedom, not its opposite. If we understand the truth of it then we will deal only with 'what is' and not with 'what should be' which is its opposite. Have you got it? Are we meeting each other somewhere? Right?

Q: Yes.
Nous disons donc ceci: il n'y a pas de lien entre liberté et servitude qu'il s'agisse de la servitude d'une habitude physique ou psychologique ou de la servitude de l'attachement, etc. Il n'y a donc que la liberté, pas son opposé. Si nous en saisissons la vérité nous nous occuperons seulement de 'ce qui est' et non de 'ce qui devrait être' c'est-à-dire de son opposé. L'avez-vous saisi? Nous rejoignons- nous quelque part? N'est-ce pas?

Q: Oui.
21:05 K: May we go on?

Q: Yes.
K: Pouvons-nous poursuivre?

Q: Oui.
21:09 K: So if that is very clear that there is only the fact, the 'what is' and there is no opposite to 'what is'. See, if you understand that basically, the truth of it you are dealing with facts unemotionally unsentimentally, then you can do something. The fact itself will do something. But as long as we move away from the fact the fact and the opposite will continue. You've understood? So we are asking now if that is clear not because somebody said so because you have discovered this for yourself fundamentally, it is yours, not mine. Then we can proceed to enquire into this whole question which is very complex: what is love? If we are sentimental, romantic and imaginative and Raphaelites and mid-Victorians then we will never even put that question. But if we put aside all sentiment all emotional response to that word or having any conclusions about that word then we can proceed sanely healthily rationally into this question of what is love. Do you understand? Right? So first of all are we approaching the question without a motive, without sentiment, without prejudice? Because the approach matters enormously rather than the object itself. Right? Do we meet this? Am I putting you all to sleep or what (Laughter) K: Alors, s'il est très clair qu'il n'y a que le fait, le 'ce qui est' et qu'il n'y a pas d'opposé à 'ce qui est' si vous comprenez cela fondamentalement et en voyez toute la vérité vous vous occupez de faits sans émotion sans sentimentalité, vous pouvez alors faire quelque chose. Le fait lui-même fera quelque chose. Mais tant qu'on s'écartera du fait le fait et son opposé persisteront. Vous avez compris? Alors, nous demandons à présent: est-ce clair non parce que quelqu'un vous l'a dit mais parce que vous l'avez découvert par vous-même fondamentalement, c'est à vous, pas à moi. Nous pouvons alors commencer à examiner tout cette question très complexe: qu'est que l'amour? Si nous sommes sentimentaux, romanesques et imaginatifs Raphaélites et mi-Victoriens nous ne poserons alors même pas cette question. Mais si nous écartons tout sentiment toute réaction émotionnelle à ce mot ou toute conclusion à propos de ce mot nous pouvons alors aborder sainement salutairement, rationnellement, le sujet de la nature de l'amour. Comprenez-vous? D'accord? Tout d'abord, abordons-nous la question sans motif, sans sentimentalité, sans préjugé? Car c'est l'approche qui importe énormément plutôt que l'objet lui-même. N'est-ce pas? Sommes-nous ensemble ici? Suis-je en train de vous endormir tous, ou quoi? (Rires)
23:59 So do we know how we approach this question? Are we aware of our approach to it? We say, 'Yes, I know what love is' and therefore you have stopped enquiring. So, as we said, the approach to the problem is more important than the problem itself. Don't make it into a slogan or a cliché then you have lost it. So are we clear how we approach this question? If the approach is correct, accurate in the sense there is no personal conclusion, or opinion or experience, then you are approaching it afresh then you are approaching it with a sense of deep enquiry. Savons-nous alors comment aborder cette question? Sommes-nous conscients de la manière dont nous l'abordons? Si vous dites: 'oui, je sais ce qu'est l'amour' vous avez, par conséquent, arrêté la recherche. Comme nous l'avons dit, la façon d'aborder le problème est plus importante encore que le problème lui-même. N'en faites pas un slogan, ou un cliché sinon, vous avez tout perdu. Alors, sommes-nous au clair sur la manière dont nous abordons la question? Si l'approche est correcte, précise c'est-à-dire qu'elle ne comporte ni conclusion, ni opinion ni expérience, vous alors l'abordez d'un regard neuf vous l'abordez alors dans le sens d'une recherche en profondeur.
25:26 So we are saying: what is love? Theologians have written volumes about it. The priests throughout the world have given a significance to it. Every man and woman throughout the world gives a specific meaning to it. If they are sensual they give that meaning and so on, so on, so on. So being aware how we approach it openly, freely, without any motive then the door is open to perceive what it is. Right? We close the door to perception if we come to it with an opinion with some conclusion, with our own personal little experience. We have closed the door and there is nothing to you can't investigate, but if you come to it openly freely, eagerly to find out then the door opens you can look through. Alright? Please, are we doing this? Because I think this may solve all our human problems. The approach and what is love. In the mechanistic world it doesn't exist. To the totalitarian people that word is probably an abomination they only know it as the love of the country, the love of the State. Or if you are a Christian you have love of God or love of Jesus, or love of somebody. In India it is the love of their particular guru or their particular deity and so on. So we are asking, putting all that aside not ignorantly but seeing what they have done what religions have done with that word and perhaps with the feeling behind that word being aware of all that, we must go into this. Right? Nous disons donc: qu'est-ce que l'amour? Les théologiens ont écrit des volumes là-dessus. Les prêtres du monde entier l'ont chargé de signification. Chaque homme, chaque femme de par le monde lui donne un sens particulier. S'ils sont sensuels ils lui donnent ce sens là, etc., etc., etc. Donc nous sommes conscients de la manière dont nous l'abordons ouvertement, librement, sans aucun motif alors la porte est ouverte à la perception de ce qu'il est. N'est-ce pas? Nous fermons la porte à cette perception si nous l'abordons avec une opinion avec une conclusion quelconque, avec nos propres petites expériences. Nous avons fermé la porte, et la recherche est impossible, mais si vous y venez ouvertement librement, avec ardeur, pour découvrir, alors la porte s'ouvre vous pouvez voir de l'autre côté. Bien? Je vous en prie, le faisons-nous? Car je pense que cela pourrait résoudre tous nos problèmes humains. L'approche et qu'est-ce que l'amour? Dans le monde de la mécanique, il n'existe pas. Pour les peuples totalitaires ce mot est probablement une abomination ils ne connaissent que l'amour du pays, l'amour de l'Etat. Ou si vous êtes un Chrétien, vous avez l'amour de Dieu l'amour de Jésus ou l'amour de quelqu'un. En Inde, c'est l'amour de leur gourou particulier ou de leur divinité particulière, et ainsi de suite. Alors, écartant tout cela non par ignorance, mais voyant ce qui a été fait ce que les religions ont fait de ce mot et ressentant peut-être ce que comporte ce mot étant conscients de tout cela, il faut se pencher là-dessus. N'est-ce pas?
28:34 It means we must not only look what others have done to the word how they have imposed certain conclusions upon our minds throughout the ages, and also what our own inclinations are being aware of all that let's approach it tentatively. What is love? Is it pleasure? Go on sir, enquire, dig into yourself and find out. Is it pleasure? For most of us it is sexual pleasure which is called love, sensory pleasure. And that sensory pleasure sexual pleasure has been called love. And that apparently dominates the world. It dominates the world because probably in our own lives it dominates us. So we have identified love with that thing called pleasure and is love pleasure? Which doesn't mean that love is not pleasure. You must enquire into it it may be totally, something entirely different. But first we must enquire into it. Right? Is love desire? Is love remembrance? Please. Which means, is love the remembered experience as pleasure and the demand of thought as desire, with its image and the pursuit of that image is called love. Is that love? Right sir? Cela signifie qu'il ne faut pas seulement examiner ce que d'autres ont fait de ce mot comment ils ont imposé à nos esprits certaines conclusions aux cours des âges, mais encore quelles sont nos propres tendances. Etant conscients de tout cela abordons la question avec prudence. Qu'est-ce que l'amour? Est-ce le plaisir? Allons, Monsieur, cherchez, entrez en vous-même pour trouver. Est-ce le plaisir? Ce l'est pour la plupart d'entre nous le plaisir sexuel que nous appelons l'amour, le plaisir sensuel. Et ce plaisir sensuel ce plaisir sexuel a été appelé l'amour. Et cela paraît dominer le monde. Cela domine le monde probablement parce que cela domine nos vies. Nous avons donc identifié l'amour à cette chose appelée plaisir et l'amour est-il plaisir? Ce qui ne signifie pas que l'amour ne soit pas plaisir. Il vous faut examiner cela ce pourrait être quelque chose d'entièrement différent. Mais il faut d'abord examiner la chose. N'est-ce pas? L'amour est-il désir? L'amour est-il souvenir? Je vous en prie. C'est-à-dire, l'amour est-il le souvenir de l'expérience éprouvée en tant que plaisir et le besoin qu'a la pensée de ce désir avec son image? Et la poursuite de cette image est appelé amour. Est-ce là l'amour? N'est-ce pas Monsieur?
31:35 And is being attached to a person or to a country, to an idea, is that love? Attachment, dependence. Please look into yourself, not listen to me I am not worth listening to. But what is significant, what is worthwhile is that you listen to yourself when these questions are being put you have to answer it for yourself because it is your daily life. And if attachment is not love and if attachment is love what are the implications involved in it? You understand my question? If we say love is pleasure then we must see the whole consequences and the implications of that statement. Then we depend entirely on sensory sexual excitement, which is called love. And with it goes all the suffering, the anxiety the desire to possess and from that possessive desire attachment. And where you are attached there is fear fear of loss. And from that arises jealousy, anxiety anger, gradual hatred. Right? Et le fait d'être attaché à une personne ou à un pays, à une idée, est-ce l'amour? Attachement, dépendance. Regardez en vous-même, je vous prie, ne m'écoutez pas. M'écouter n'en vaut pas la peine. Mais ce qui est signifiant, ce qui est valable c'est que vous vous écoutiez vous-même quand ces questions sont posées. Vous devez y répondre par vous-même car c'est de votre vie quotidienne qu'il s'agit. Et si l'attachement n'est pas l'amour ou si l'attachement est l'amour qu'est-ce que cela implique? Vous comprenez ma question? Si nous disons que l'amour est le plaisir il nous faut alors voir toutes les conséquences et les implications de cette affirmation. Nous dépendons alors entièrement de l'excitation sensorielle, sexuelle qu'on appelle l'amour. Et qui s'accompagne de toute la souffrance, de l'angoisse du désir de posséder et de l'attachement né de ce désir possessif. Et de l'attachement naît la peur la peur de perdre. Et de là naît la jalousie, l'angoisse la colère, et peu à peu, la haine. N'est-ce pas?
33:41 And also we must see what are the consequences if it is not pleasure. Then what is love which is not jealousy, attachment remembrance pursuit of pleasure through imagination and desire and so on? Is love then the opposite of all this? You follow? I am lost! De même qu'il nous faut voir quelles en sont les conséquences si [l'amour] n'est pas le plaisir? Qu'est-ce alors que l'amour qui n'est ni jalousie, ni attachement ni souvenir ni poursuite du plaisir par l'imagination, le désir, etc.? L'amour est-il alors l'opposé de tout ceci? Vous suivez? J'ai perdu le fil!
34:38 We said is love the opposite of pleasure, of attachment, of jealousy. If love is that, then that love contains jealousy attachment and all the rest of it. Therefore love, seeing all the implications of attachment pursuit of desire the continuous reel of remembrances: I loved and I am not loved I remember that particular sexual pleasure or that particular incident which gave me delight so the pursuit of that and the opposite of what is called love is then love the opposite of hate? Do you understand? Or love has no opposite. You're following all this? It's hot. Nous disions ceci: l'amour est-il l'opposé du plaisir, de l'attachement, de la jalousie. Si l'amour est cela, cet amour-là comporte alors la jalousie l'attachement et tout ce qui s'ensuit. Par conséquent au vu de toutes les implications de l'attachement de la poursuite du désir du déroulement continu du film des souvenirs - j'aimais, je ne suis pas aimé je me souviens d'un certain plaisir sexuel ou d'un certain incident qui m'a donné du bonheur la poursuite de cela et de l'opposé de ce qu'on appelle l'amour - l'amour est-il alors l'opposé de la haine? Vous comprenez? Ou l'amour n'a-t-il pas d'opposé? Vous suivez tout ceci? Il fait chaud.
36:07 So we are finding out please go with it you will see something extraordinary come out of this. I don't know what is coming out of it myself but I can feel something extraordinary coming out of it. If you all listen to yourselves, actually. And the religions have made love of god love of Jesus, love of Krishna, love of Buddha you follow? - totally unrelated to daily life. And we are concerned with the understanding and finding the truth of our daily life the totality of it, not just sex or power or position or jealousy, or some idiotic complex one has but the whole structure and the nature of the extraordinary life in which we live. Nous sommes donc en train de découvrir - je vous en prie, allez-y et vous verrez quelque chose d'extraordinaire en ressortir. Je ne sais pas encore moi-même ce qui va en ressortir mais je sens que quelque chose d'extraordinaire va en ressortir si vous vous écoutez tous, effectivement. Et les religions ont créé l'amour de dieu l'amour de Jésus, l'amour de Krishna, l'amour de Bouddha vous suivez? - sans aucun lien avec la vie quotidienne. Et ce qui nous préoccupe, c'est la compréhension et la découverte de la vérité de notre vie quotidienne dans sa totalité, pas simplement le sexe, le pouvoir ou la situation ..ou la jalousie, ou quelque complexe stupide que l'on peut avoir mais toute la structure et la nature de la vie extraordinaire dans laquelle nous vivons.
37:16 So as we said, the opposite is not love. If we understand that that through negation of what it is not which means, not negating or denying in the sense of pushing it away, resisting it controlling it but understanding the whole nature and the structure and the implications of desire of pleasure, of remembrance. Out of that comes the sense of intelligence which is the very essence of love. Right? Are we meeting each other sir? Donc, ainsi que nous le disions, l'opposé n'est pas l'amour. Si nous comprenons cela par la négation de 'ce qui n'est pas' c'est-à-dire, pas en le niant ou le refusant dans le sens de l'écarter, d'y résister de le contrôler, mais en comprenant toute la nature la structure et les implications du désir du plaisir, du souvenir. Il en émane l'essence de l'intelligence c'est-à-dire l'essence même de l'amour. N'est-ce pas? Nous rejoignons-nous, Monsieur?
38:21 You say this is impossible. I am young, I am full of beans and I am full of sex, and I want to indulge in it. You may call it whatever you like but I like that. Till I catch some disease or some man or woman runs away with another then begins the whole circus jealousy, anxiety, fear, hatred and so on. So what is one to do when one is young full of life, all the glands highly active what is one to do? Don't look at me! (Laughter) Look at yourself. Which means - please listen which means you cannot possibly depend on another to find out the answer. You have to be a light to yourself. You have to be a light to yourself in understanding desire, remembrance, the whole attachment and all that - understand it, live it, find out. Find out how thought pursues pleasure endlessly. If you understand the depth and the fullness and the clarity of all that then one will not be in a state of perpetual control then guilt and regret - you follow? All that one goes through when one is young if one is sensitive. If you are merely out for pleasure, well that is a different matter. Vous dites: c'est impossible. Je suis jeune, j'ai de la pêche j'ai plein d'énergie sexuelle, et je veux m'y complaire. Appelez cela comme vous voulez, mais cela me plaît. Jusqu'à ce que j'attrape une maladie ou qu'un homme ou une femme me quitte pour quelqu'un d'autre alors commence tout le cirque: jalousie, angoisse, peur, haine, et ainsi de suite. Alors, que faire quand on est jeune plein de vie, et toutes les glandes en pleine activité? Que faire? Ne me regardez pas! (Rires) Regardez-vous. Ce qui signifie - écoutez je vous prie ce qui signifie que vous ne pouvez dépendre d'autrui pour trouver la réponse. Il faut être votre propre lumière. Soyez votre propre lumière afin de comprendre le désir, le souvenir, tout l'attachement et tout cela - comprenez-le, vivez-le, découvrez. Découvrez comment la pensée recherche sans fin le plaisir. Si vous comprenez la profondeur la plénitude et la clarté de tout cela nous ne serons alors pas dans un état de contrôle perpétuel puis de culpabilité et de regret - vous suivez? Tout ce par quoi l'on passe quand on est jeune si l'on est sensible. Si l'on ne s'intéresse qu'au plaisir, eh bien c'est une autre affaire.
41:03 So love is not the opposite of hate of desire, or pleasure. So love is something entirely different from all that because love has no opposite. If you really understand this go into it, not catch my enthusiasm, my vitality my interest, my intensity then you will find out what is much more inclusive than that, is compassion. The very word is passion for everything for the rock, for the stray animal, for the birds for the trees, for nature, for human beings. How that compassion expresses itself when there is that compassion, actually not theoretically and all that nonsense when there is actually that state of compassion all action from that is action of intelligence. Because you cannot have love if you haven't understood the whole movement of thought. One cannot grasp the full beauty the significance and the depth of that word without understanding the whole business of attachment not intellectually but actually whether you are free from attachment from the man or the woman from the house, from the particular carpet or particular something or other that you own. Right? L'amour n'est donc pas l'opposé de la haine du désir ou du plaisir. L'amour est donc tout autre chose que tout cela car, l'amour n'a pas d'opposé. Si vous comprenez réellement ceci - approfondissez-le, pas à travers mon enthousiasme, ma vitalité mon intérêt, mon intensité - vous découvrirez alors ce qui englobe encore plus que tout cela: la compassion. Ce mot 'compassion' veut dire passion pour toute chose. Pour le rocher, pour l'animal errant, pour les oiseaux pour les arbres, la nature, les êtres humains. Comment cette compassion s'exprime-t-elle? Quand il y a cette compassion, effectivement pas théoriquement et toutes ces inepties quand il y a effectivement cet état de compassion tout acte procédant de là est un acte d'intelligence. Car il ne peut y avoir amour si l'on n'a pas compris tout le mouvement de la pensée. On ne peut saisir toute la beauté toute la signification et la profondeur de ce mot si l'on ne comprend pas tout le phénomène de l'attachement pas intellectuellement, mais effectivement dans la mesure où l'on est libre de l'attachement à l'égard de l'homme ou de la femme de la maison, d'un certain tapis ou de n'importe quel objet que vous possédez. N'est-ce pas?
43:36 So out of that investigation and awareness of all the significance of that from that there comes intelligence not born of books and cunning thought and discussions and clever expressions and all that but the understanding of what love is not and putting all that aside. Not say well, I will find out gradually when I am dead and buried, or just before what attachment Now, today, to find out while you are sitting there listening to yourself to be free completely from all attachment from your wife, from your husband, from your girl attachment - do you understand? Can you? Not resist it, not throw it away I am going to fight it, I am going to exercise my will to resist and so on, so on, so on. Will is part of desire. Alors, de cette recherche et de la prise de conscience de tout ce que cela signifie émane l'intelligence pas celle qui naît des livres, de pensées astucieuses, de discussions d'expressions brillantes, et tout cela mais de la compréhension de ce que l'amour n'est pas et laissant tout cela de côté. Pas en disant: 'eh bien, je vais découvrir tout cela graduellement quand je serai mort et enterré, ou juste avant'. Maintenant, aujourd'hui-même pendant que vous êtes assis ici vous écoutant vous-même être complètement libre de tout attachement à votre femme, votre mari, votre amie - l'attachement, vous comprenez? Le pouvez-vous? Sans y résister, sans le rejeter: 'je vais le combattre, mobiliser ma volonté pour y résister', etc., ect., etc. La volonté fait partie du désir.
44:55 So can you put aside attachment, dependence and not become cynical, bitter withdraw and resist. Because you have understood it what attachment implies and in the very understanding of it, it drops away and it drops away because you are intelligent there is intelligence. That intelligence is not yours or mine, it is intelligence. Pouvez-vous donc écarter l'attachement, la dépendance sans devenir cynique, amère sans vous replier sur vous-même et résister. Du fait que vous avez compris ce qu'implique l'attachement cette compréhension même fait qu'il disparaît et il disparaît parce que vous êtes intelligent il y a intelligence. Cette intelligence n'est ni la vôtre, ni la mienne, c'est l'intelligence.
45:34 So then the action of compassion can only come through intelligence. It is like those people who love animals protect animals - and wear their fur, right? You have seen all this, haven't you? Ainsi, l'acte de compassion ne peut naître que de l'intelligence ne peut venir que par l'intelligence. Voyez ces personnes qui aiment les animaux les protègent et portent leur fourrure, n'est-ce pas? Vous l'avez bien vu, n'est-ce pas?
46:07 When we have understood this to its very depth then we can proceed to enquire into this problem of fear with regard to death. Right? Do you want to go into it? No, no please, don't (laughs) don't casually say, 'Yes, let's do it, for fun'. Because most of us whether we are young or old whether we are diseased, or lame or blind or deaf or ignorant poor, we are frightened of death. It is part of our tradition, part of our culture part of our daily life to avoid this thing called death. We have read all about it. We have seen people die you have shed tears over them and felt this enormous sense of isolation, loneliness and the fear of all that. And from that there is this great sorrow grief, not only the human sorrow of two human beings but also there is this great sorrow global sorrow, sorrow in the world. I don't know if you are aware of all this. We have had recently two wars hasn't that created immense sorrow for mankind? No? Think how many women, children people have cried and shed tears. They are not yours or my tears, but human tears, of humanity. So there is a global sorrow the sorrow of the world and a particular human being with his sorrow. Quand nous avons compris cela, dans toute sa profondeur nous pouvons alors aborder l'examen de ce problème de la peur à l'égard de la mort. D'accord? Vous le voulez bien? Non, non, je vous en prie (Rires) Ne dites pas à la légère: 'oui, faisons cela, pour le plaisir'. En effet, que nous soyons jeunes ou vieux que nous soyons malades, ou boiteux aveugles, sourds, ou ignorants pauvres, nous avons, pour la plupart, peur de la mort. Il est de notre tradition, de notre culture de notre vie quotidienne d'éviter cette chose que nous appelons la mort. Nous avons tout lu à ce sujet. Nous avons vu des gens mourir nous les avons pleurés et éprouvé cet immense sentiment d'isolement, de solitude et la peur de tout cela. Et cela donne lieu à cette grande souffrance, affliction non seulement la souffrance de deux êtres humains mais aussi cette grande souffrance cette souffrance globale, dans le monde. Je ne sais si vous avez conscience de tout cela. Nous avons eu récemment deux guerres. Cela n'a-t-il pas causé une immense souffrance dans l'humanité? Non? Pensez-donc, combien de femmes, d'enfants de gens ont pleuré, versé des larmes. Ce ne sont ni mes larmes, ni les vôtres, mais les larmes de l'humanité. Il y a donc une souffrance globale la souffrance du monde et il y a aussi un être humain en proie à sa souffrance.
48:57 Are you getting mesmerised by me? I am a little anxious I question this all the time because you are so very silent and I hope that silence indicates the non-movement, of physical movement and the non-movement of thought does it indicate that you are really deeply concerned deeply enquiring, putting your whole heart and mind and everything that you have into this understanding of all this? Etes-vous tous hypnotisés par moi? Je suis un peu inquiet Je pose toujours cette question, vous voyant tous tellement silencieux et j'espère que ce silence indique l'absence de tout mouvement physique et l'absence de tout mouvement de pensée. Cela montre-t-il que vous vous sentez tous vraiment, profondément concernés que vous cherchez profondément, de tout votre cœur et esprit de votre être tout entier, à comprendre tout cela?
49:42 So before we go into the question of death we must also understand the nature of sorrow: why we shed tears why we rationalise sorrow why we hold on to it. In the Christian world sorrow is put on the cross and it's finished with it. You have idealised or put away that sorrow through one person and that person is going to redeem you from sorrow. You know all this, don't you? So one never goes into this whole question of sorrow. In the Asiatic world sorrow is explained through various theories - very intelligent, very clever. There is great possibility in their theories but yet in the Asian world including India, there is still sorrow. So we are asking whether man can ever be free from it. Because we are asking this question to find out its right place the right place of sex, money physical security, technological knowledge and so on. All these have their right place. When once you have put these in their right place, freedom comes. Aussi, avant d'aborder cette question de la mort il nous faut aussi comprendre la nature de la souffrance: pourquoi nous versons des larmes pourquoi nous rationalisons la douleur pourquoi nous nous y accrochons. Dans le monde chrétien, on a mis la souffrance sur la croix et c'en est fini. Vous avez idéalisé ou remis cette souffrance à quelqu'un et cette personne va vous racheter la souffrance. Vous savez tout cela, n'est-ce pas? Aussi, ne va-t-on jamais au fond de cette question de la souffrance. Dans le monde asiatique, la douleur s'explique par diverses théories, très intelligentes, très habiles. Ces théories offrent de grandes possibilités mais pourtant, dans le monde asiatique y compris l'Inde, la souffrance est toujours là. Aussi, nous demandons si l'homme pourra jamais s'en affranchir. Nous posons cette question afin de découvrir sa juste place la juste place du sexe, de l'argent de la sécurité physique, du savoir technologique, et ainsi de suite. Toutes ces chose ont leur juste place. Une fois que vous les avez mises à leur juste place, la liberté vient.
51:56 So sorrow: the word sorrow in that is involved passion. Passion, not lust but that quality of mind when sorrow is completely, totally understood and gone into seeing the whole significance of it then out of that comes passion. Not to paint pictures - I don't mean all that kind of stuff. The passion that quality of energy which is not dependent on anything environment, good food and so on it is that tremendous quality of energy which may be termed as passion. It comes out of the understanding of this burden which man has carried for millennia. Why do we suffer, psychologically? You may have physical pain, injury, disease, crippled and is it possible - please listen quietly is it possible to put pain, physical pain in its right place and not let it interfere with the psychological state of the mind - you understand what I am saying? La souffrance: le mot souffrance implique la passion. - la passion, pas la convoitise - mais cette qualité d'esprit [est là] quand la souffrance est totalement comprise et approfondie vue dans toute sa signification il en alors la passion. Il ne s'agit pas de peindre des tableaux - ce n'est pas ce que je veux dire. La passion cette qualité d'énergie qui ne dépend de rien ni de l'environnement, ni de la bonne nourriture, etc c'est cette formidable qualité d'énergie qui peut être désignée sous le nom de passion. Elle naît de la compréhension de ce fardeau que l'homme a porté pendant des millénaires. Pourquoi souffrons-nous, psychologiquement? On peut éprouver une douleur physique, être blessé, malade, infirme et est-il possible - écoutez calmement, je vous prie - de mettre la douleur physique à sa juste place et de ne pas la laisser agir sur l'état psychologique de l'esprit - vous comprenez ce que je dis?
54:03 One has often physical pain in different forms. Or one may have serious sickness or crippled and that sickness, that disease, and so on not to allow all that to interfere with the freedom with the freshness of the mind. That requires tremendous awareness watchfulness to say physical pain not to be registered you understand? - psychologically. Are we meeting each other? You have been to a dentist - haven't you? so have I, all of us have been and there is considerable pain sitting there by the hour and not to register that pain at all. Then, if you register it then you are frightened to go there again, fear comes in. Whereas if you don't register it the pain, you follow? quite a different quality of mind, brain comes into action. So we went into the question of registration very clearly, carefully, so I won't go into it now. On éprouve souvent la douleur physique, sous une forme ou une autre. On peut subir une maladie grave ou une infirmité et cette maladie, cette infirmité, etc il ne faut pas les laisser agir sur la liberté sur la fraîcheur de l'esprit. Il faut une extrême vigilance et attention pour ne pas enregistrer la douleur physique vous comprenez? - psychologiquement. Nous rejoignons-nous? Il vous est arrivé d'aller chez le dentiste, n'est-ce pas? moi aussi, comme la plupart d'entre nous et éprouvé une douleur physique considérable, des heures durant et il s'agit de ne pas du tout enregistrer cette douleur. Car si vous l'enregistrez vous craignez alors d'y retourner, la peur se manifeste. Tandis que si vous n'enregistrez pas la douleur - vous suivez? une toute autre qualité d'esprit, du cerveau, entre en jeu. Nous avons approfondi la question de l'enregistrement avec beaucoup de clarté, de soin, je n'y reviendrai donc pas.
56:13 So similarly we live with sorrow and perhaps that is getting more and more expansive, through divorce, people are divorced and their children go through a terrible time the children suffer neurotic, all that goes on with the children. They are fed up with their present wife and for various sexual and other reasons and they chase another woman, or man you follow all this? - this is happening. And, so there is tremendous suffering in the world the people who are in prison the poverty that exists in India and Asia incredible poverty. And the sorrow of a world of those who live in Totalitarian States. We were talking the other day to a person just in Switzerland we met them and we asked them a question, saying how do you tolerate all this? He said, 'We get used to it'. No, no, see what the implications are. We get used to oppression, suppression, fear watching always what we are saying, we get used to it. As we have got used to our own particular little environment you understand what I am saying? De même nous vivons dans la souffrance peut-être de plus en plus à cause des divorces: les gens divorcent et leurs enfants passent par de grandes difficultés les enfants souffrent deviennent névrosés subissent tout cela. Lassé de sa femme actuelle pour diverses raisons, sexuelle ou autre et l'on se met en quête d'une autre femme - ou inversement vous suivez tout ceci? - c'est bien ce qui a lieu. Il y a donc une énorme souffrance dans le monde les prisonniers la pauvreté en Inde et en Asie une pauvreté incroyable. Et la souffrance de ceux qui vivent dans les Etats totalitaires. Nous parlions l'autre jour à une personne rencontrée en Suisse et nous lui avons demandé: comment pouvez-vous tolérer tout cela? 'On s'y habitue', répondit-elle. Non, non, voyez tout ce que cela implique. Nous nous habituons à l'oppression, à la répression, à la peur surveillant toutes nos paroles - on s'y habitue. Comme nous nous habituons à notre propre petit environnement vous comprenez ce que je dis?
58:34 So, is it possible to be totally free from sorrow? If the mind, if the brain is capable of not indulging in its own misery in its own loneliness in its own anxieties, travail and struggle and you know fear and all that therefore there is no centre from which you act. The centre being the 'me' with all the things that we've included in that as long as that exists there must be sorrow. So the ending of sorrow is the ending of 'me', the ego. Which doesn't mean the ending of 'me' implies callousness, indifference - on the contrary. Alors, est-il possible d'être totalement affranchi de la souffrance? Si l'esprit, si le cerveau est capable de ne pas se complaire dans son propre malheur dans sa propre solitude dans ses propres anxiétés, sa peine et sa lutte vous savez, la peur et tout cela il n'y a alors aucun centre à partir duquel vous agissez - le centre étant le 'moi' avec tout ce que nous y avons incorporé. Tant que cela existe, la souffrance est inévitable. Ainsi, la fin de la souffrance est la fin du 'moi', de l'ego. Ce qui ne veut pas dire que la fin du 'moi' implique rudesse, indifférence - au contraire.
1:00:04 So we know what sorrow is and never to run away from it just to live with it, capture it, understand it go into it at the moment, not a few days later after you have been through all kinds of struggle just to never move from that fact. Then there is no conflict about it. Then out of that comes a totally different kind of energy which is passion. Ainsi, nous savons ce qu'est la souffrance et il s'agit de ne jamais la fuir seulement de vivre avec elle, de la capturer, de la comprendre de l'examiner au moment même, pas au bout de quelques jours après être passé par toutes sortes de luttes seulement de ne jamais s'écarter de ce fait. Cela n'engendre alors aucun conflit. Il en émane alors une énergie d'une toute autre nature c'est-à-dire la passion.
1:00:46 So now we'll have to go, if we have time Beg your pardon?

Q: Twenty seven past….
Nous pouvons maintenant aborder, si nous en avons le temps Pardon?

Q: 11 heures 27
1:00:55 K: Oh, we've got some more time. So we can go into the question of what is death. All this is necessary to find out what is meditation you understand? To be free of hurts, wounds, psychologically to be free of fear to understand the whole movement of pleasure the nature and the structure of thought and the thought that has created the division: the 'me' and the thing which is observed is not 'me' you follow? - all the divisions. To understand all this and lay the foundation then one can really meditate otherwise you live in illusions some kind of fanciful day dreaming. Or you go to Japan, or Burma I don't know if you can go to Burma nowadays Japan and learn Zen meditation. It is all such nonsense! Because unless you put your house in order the house that is burning, that is being destroyed unless you put your house, that is yourself, in order to sit under a tree in a cross-legged Lotus position or whatever position you take, is utterly meaningless. You can delude yourself you can have illusions galore. So that is why it is important to understand and be free of anxiety, fear, attachment and whether it is possible to find out the ending of sorrow. K: Oh, il nous reste du temps. Nous pouvons donc aborder la question suivante: qu'est-ce que la mort? Tout ceci est nécessaire pour découvrir ce qu'est la méditation vous comprenez? Etre affranchi des vexations, blessures psychologiques être affranchi de la peur comprendre tout le mouvement du plaisir la nature et la structure de la pensée et la pensée qui a créé la division: le 'moi', et la chose observée qui n'est pas'moi' vous suivez? - toutes les divisions. Il faut comprendre tout cela et en établir le fondement alors on peut vraiment méditer sinon, vous vivez dans l'illusion une sorte de rêverie fantasmagorique. Ou vous vous rendez au Japon, ou en Birmanie - j'ignore si l'on peut se rendre en Birmanie de nos jours - au Japon et y apprendre la méditation Zen. Tout cela est tellement inepte! Car tant que vous ne mettez pas votre maison en ordre la maison qui brûle, qui se détruit si vous ne mettez pas votre maison, c'est-à-dire vous-même, en ordre s'asseoir sous un arbre en tailleur ou en lotus ou dans toute autre autre position, n'a absolument aucun sens. Vous pouvez vous bercer d'illusions avoir pléthore d'illusions. Voilà donc pourquoi il importe de comprendre et d'être délivré de l'angoisse, de la peur, de l'attachement et [de voir] s'il est possible de découvrir la fin de la souffrance.
1:03:19 Then we can go into the question of death. I wonder why we are all so frightened of it. Have you ever asked: what does it mean to end anything? What does it mean to end attachment? To end it. Say at this moment, sitting there observing yourself very carefully and realising that you are attached to a person or to something or other, ideas, your experience and so on. To end that attachment now without argument, without etc. etc. Just end it. Then what takes place? You understand my question? I am attached to this house, behind me - I hope not! And realising that I am attached not theoretically or in abstraction, but actually the feeling of possessing that being something there, all that nonsense. To observe that be aware of that attachment and end it instantly. The ending is tremendously important. The ending of a habit smoking or whatever habit one has, to end it. So one must understand what it means to end something without effort, without will without asking, 'If I end this will I get that?' then you are in the market. When you are in the market place you say 'I will give you this, give me that' which most of us consciously or unconsciously do. That is not ending. To end and find out what happens. Nous pouvons alors aborder la question de la mort. Je me demande pourquoi nous en avons tous tellement peur. Vous êtes vous jamais demandé: que veut dire mettre fin à n'importe quoi? Que veut dire mettre fin à l'attachement? Y mettre fin en ce moment même, assis là en train de vous observer très soigneusement et de vous rendre compte que vous êtes attaché à une personne ou à ceci ou cela, à des idées, à vos expériences, etc. Mettre fin à cet attachement, maintenant, sans discussion, etc., etc. Simplement, y mettre fin. Que se passe-t-il alors? Comprenez-vous ma question? Je suis attaché à cette maison, là, derrière moi. J'espère que non! Et, me rendant compte que j'y suis attaché non pas théoriquement, de façon abstraite, mais effectivement j'ai la sensation de la posséder d'y exister, et toutes ces inepties Il faut observer cela être conscient de cet attachement et y mettre fin instantanément. Le fait de mettre fin est d'une importance capitale la fin d'une habitude fumer, ou toute autre habitude: y mettre fin. Il faut donc comprendre ce que veut dire mettre fin à quelque chose sans effort, sans volonté sans demander: 'si je cesse ceci, vais-je obtenir cela?' Ce n'est alors qu'un marché. Au marché, vous dites: 'je vous donnerai ceci, donnez-moi cela' ce que fait la plupart d'entre nous, consciemment ou inconsciemment. Ce n'est pas là mettre fin. Il faut mettre fin et découvrir ce qui ce passe.
1:06:23 So in the same way, death. Please hold on to it for a minute don't say, 'Is there life after death?' 'Do you believe in reincarnation?' As I said, I don't believe in anything. Full stop. Including reincarnation. But I want to find out one must find out what it means to die. It must be an extraordinary state. That is freedom from the known you understand this? I know my life, your life. You know your life very well, if you have gone into it observed it, carefully watched all the reactions and your behaviour, your lack of sensitivity or being sensitive escape into insensitivity and so on and so on, so on. You know your life very well, if you have watched it. And all that is going to end. Right? Your attachment is going to end when you die. You can't carry it with you but you may like to have it till the last moment. Right? So can you end your habit, one habit without arguing, rationalising, fighting it you know, say finit terminat, finished, over? Then what happens. You will find out only if you don't exercise will. Right? 'I will give up' whatever your particular habit is. Then you are struggling with it you are battling with it, you are running away from it suppressing it and all the rest of it goes on. But if you say 'Yes, I'll end it, it doesn't matter, I'll end it' see what happens. Il en va de même pour la mort. Je vous en prie, arrêtez-vous là un instant ne dites pas : 'est-ce qu'il y a une vie après la mort?' 'Croyez-vous en la réincarnation?' Comme je l'ai dit, je ne crois en rien. Point final. Réincarnation comprise. Mais, je veux découvrir - il faut découvrir ce que signifie mourir. Ce doit être un état extraordinaire. C'est-à-dire, être libéré du connu vous comprenez ceci? Je connais ma vie - votre vie. Vous connaissez très bien votre vie, si vous l'avez approfondie l'avez observée, avez étudié avec soin toutes vos réactions et votre comportement, votre manque de sensibilité ou étant sensible, votre fuite dans l'insensibilité etc., etc., etc. Vous connaissez très bien votre vie, si vous l'avez observée. Et tout cela va prendre fin. N'est-ce pas? Votre attachement va prendre fin quand vous mourrez. Vous ne pouvez l'emporter avec vous mais vous aimeriez peut-être le conserver jusqu'au dernier moment. N'est-ce pas? Alors, pouvez-vous mettre fin à vos habitudes, à une habitude sans discuter, sans la rationaliser, sans la combattre? Vous savez, c'est fini, terminé, passé. Que se passe-t-il alors? Vous ne le découvrirez que si vous ne faites pas intervenir la volonté. N'est-ce pas? 'Je vais y renoncer' quelle que soit votre habitude spécifique. Vous êtes alors en lutte avec elle vous vous battez contre elle, vous la fuyez la réprimez, et tout ce qui s'en suit. Mais si vous dites 'oui, j'y mettrai fin, peu importe, j'y mettrai fin' voyez ce qui se passe.
1:09:07 In the same way death implies the ending. The ending of everything that one has collected during this life: the furniture, the name, the form your experiences, your opinions, your judgements your jealousies, your gods, your worship, your prayers your rituals, everything comes to an end. The brain, which has carried immemorial memories and tradition and thoughts that brain lacking oxygen peters out. That is, the 'me' which has collected so much the 'me' is the collection of all this. Right? That is obvious. No? The 'me' is my fear, the 'me' is my attachment my anger, my jealousy, my fears, pleasure my attachment, my bitterness, my aggression that is the 'me'. And that 'me' is going to come to an end. That 'me' is projected by thought which is the outcome of knowledge the knowledge of my 50, 60, or 30 or 20 or 80 or 100 years that is the fact, the knowledge, the known. The ending of the known which is the freedom from the known, is death, isn't it? No? De la même manière, la mort implique la fin. La fin de tout ce que l'on a amassé pendant cette vie: le mobilier, le nom, la forme vos expériences, vos opinions, vos jugements vos jalousies, vos dieux, votre culte, vos prières vos rituels, tout prend fin. Le cerveau, qui a recueilli des souvenirs immémoriaux des traditions et des pensées manquant d'oxygène, ce cerveau cesse d'exister. C'est-à-dire, le 'moi' qui a tant amassé le 'moi' est la somme de tout ceci. N'est-ce pas? C'est évident. Non? Le 'moi' est ma peur, le 'moi' est mon attachement ma colère, ma jalousie, mes craintes, mon plaisir mon attachement, mon amertume, mon agressivité voilà ce qu'est le 'moi'. Et ce 'moi' va prendre fin. Ce 'moi' est projeté par la pensée laquelle est le fruit du savoir savoir acquis pendant mes 50, 60, 30, 20, 80, ou 100 années tel est le fait, le savoir, le connu. La fin du connu c'est la liberté à l'égard du connu, c'est la mort, n'est-ce pas? Non?
1:11:31 And so one must find out whether the mind can be free from the known. Not at the end of 30 years later but now. The end of the known which is 'me', the world I live in, all that. The 'me' is memories - please listen to all this the 'me' is memories, experiences the knowledge which I have acquired through forty, sixty, thirty, twenty, or a hundred years the 'me' that has struggled the 'me' that is attached to this house, to this woman to this man, to this child, to this furniture, to this carpet the 'me' that is the experience that I have gathered through a number of years the knowledge, the pain, and the anxiety, the fears the jealousies, the hurts, the beliefs being a Christian love of Jesus, love of Christ, all that is 'me'. And that 'me' is just a lot of words - no? A lot of memories. Et il faut découvrir si l'esprit peut se libérer du connu. Pas au bout de 30 ans, mais maintenant. La fin du connu c'est le 'moi', le monde dans lequel je vis, tout cela. Le 'moi' est souvenirs - écoutez tout ceci, je vous prie le 'moi' est les souvenirs, les expériences le savoir que j'ai acquis pendant quarante, soixante, trente, vingt, ou cent ans le 'moi' qui a lutté le 'moi' qui est attaché, à cette maison, à cette femme à cet homme, à cet enfant, à ce mobilier, à ce tapis ce 'moi' qui est l'expérience que j'ai amassée durant bon nombre d'années le savoir, la douleur, l'anxiété, les peurs les jalousies, les blessures, les croyances en tant que chrétien l'amour de Jésus, l'amour du Christ, tout cela est le 'moi'. Et ce 'moi' n'est qu'un tas de mots - non? Un tas de souvenirs.
1:13:01 So can I be free from the known end the known now not when death comes and says 'Get out old boy, it is your time'. Now. But we cling to the known because we don't know anything else. We cling to our sorrows, that's our we cling to our life the life which is pain, anxiety you know all that, you know all this that is our daily, miserable life. And if the mind doesn't cling to it at all there is an ending to all that. But unfortunately we never end. We are always saying 'Yes, all right, I'll end it but what is going to happen?' So we want comfort in the ending do you understand sirs? So somebody comes along and says 'Old boy, believe in this that will give you tremendous comfort' All the priests throughout the world come and pat your shoulder or hold your hand when you are crying they give you comfort, the love of Jesus or he will save you, do this and do that. Do you understand? We are saying, the ending in which there is no time the ending of time, which is death - you understand? Alors, puis-je être libéré du connu puis-je mettre fin au connu maintenant pas quand la mort arrive et dit: 'allez, mon vieux, ton heure est arrivée'. Maintenant. Mais nous nous accrochons au connu, car nous ne connaissons rien d'autre. Nous nous accrochons à nos souffrances, à notre vie la vie qui est douleur, anxiété vous connaissez tout cela c'est-à-dire, notre malheureuse vie quotidienne. Et si l'esprit ne s'y accroche pas du tout tout cela prend fin. Mais nous n'y mettons malheureusement jamais fin. Nous disons toujours: 'oui, très bien, je vais y mettre fin, mais que va-t-il se passez?' Nous voulons ainsi que cette fin comporte un réconfort. Comprenez-vous, Messieurs? Alors, quelqu'un passe par là et dit: 'allez, croyez en ceci cela vous procurera un immense réconfort.' Tous les prêtres de par le monde viennent vous tapoter l'épaule, ou vous prendre la main quand vous pleurez ils vous donnent le réconfort, l'amour de Jésus ou 'il vous sauvera, faites ceci, faites cela'. Comprenez-vous? Nous parlons de la fin intemporelle de la cessation du temps, c'est-à-dire la mort. Comprenez-vous?
1:15:16 So what takes place when there is the ending of 'me' the known, and when there is freedom from the known? Is that ever possible? It is only possible when the mind has understood and put everything in its right place so there is no conflict. When there is freedom from this known what is there? Do you understand my question? Do you ask that question? I'll end my attachment to this house to that woman, or to that boy or to that girl I'll end it. And then what? Don't you ask that? If you do ask it, 'then what' you have approached the whole problem inadequately. You will never ask that question, 'then what'. The very question, 'then what' implies that you have really not actually dropped, ended something. It is the lazy mind that says, 'then what'. Climb the mountain and you will find out what is on the other side. But most of us sit on our easy chairs and listen to the description and are satisfied with the description. Finished. Right? Alors, que se passe-t-il quand a lieu la fin du 'moi' du connu, et quand on est libéré du connu? Est-ce du tout possible? Ce n'est possible que lorsque l'esprit a compris et mis chaque chose à sa juste place si bien qu'il n'y a aucun conflit. Quand on est libéré de ce connu qu'y a-t-il? Comprenez-vous ma question? Vous posez-vous cette question? Je vais mettre fin à mon attachement à cette maison à cette femme, ou à ce garçon, ou à cette fille. J'y mettrai fin. Et alors? Vous le demandez-vous? Si vous posez la question: 'et alors' c'est que vous avez abordé tout le problème de façon inadéquate. Vous ne poserez jamais cette question 'et alors'. Le fait même de poser la question 'et alors' implique que vous n'avez pas réellement abandonné, mis fin à quoi que ce soit. C'est un esprit paresseux qui dit 'et alors'. Gravissez la montagne et vous découvrirez ce qu'il y a de l'autre côté. Mais la plupart reste confortablement assis dans le fauteuil écoutant la description et se satisfaisant de la description. Terminé. D'accord?