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BR83DSS2.0 - L’intelligence suprême est l’absence d’illusion
Discussion avec l’école de Brockwood Park
Angleterre
16 octobre 1983



0:27 Krishnamurti: What shall we talk about? K : De quoi allons-nous parler?
0:33 Student: I think during the last talks we have talked about the question of intelligence, a bit we have touched it, and how to bring intelligence to our life so that somehow intelligence operates in our life. And I wonder if we could pursue that. S : Je pense, lors de la dernière causerie, nous avons parlé de l'intelligence, nous avons un peu abordé le sujet, et vu aussi comment mettre de l'intelligence dans notre vie, pour que cette intelligence agisse dans notre vie. Et je me demande si nous pourrions poursuivre dans ce sens.
0:55 K: Right. Any other questions? K : Bien. D'autres questions ?
0:58 S: When and why will a human being genuinely ask what is intelligence? Related to his question. S : Quand et comment un être humain peut-il authentiquement demander ce qu'est l'intelligence ? Pour continuer sur sa question.
1:06 K: Why do we ask... K : Pourquoi nous demandons...
1:08 S: And when. S : Et quand.
1:09 K: When do we ask what is intelligence? K : Quand demandons-nous ce qu'est l'intelligence.
1:12 S: Genuinely ask.

K: Yes. Any other questions?
S : Sincèrement.

K : Oui. D'autres questions ?
1:17 S: I wonder, what is the morning meeting for? S : Je me demande, à quoi sert la réunion du matin ?
1:26 K: Good lord! Any other? K : Grands Dieux! (Rires) Une autre?
1:35 S: Why do you give these talks? S : Pourquoi donnez-vous ces causeries?
1:41 K: Why do you give talks.

S: Yes.
K : Pourquoi donnez-vous des causeries. S : Oui. (Rires)
1:45 K: Would you like me to shut up? K : Voudriez-vous que je me taise? (Rires)
1:54 S: No. What is the purpose, if you have any purpose for giving these talks? S : Non. Quelle est votre intention, si vous en avez une, en donnant ces causeries?
2:02 K: Why do I talk? I really – no, I mustn’t go into... Is that all? K : Pourquoi je parle ? Vraiment, je - non, je ne dois pas entrer dans (Rires) Est-ce tout?
2:20 S: How do you know all the things that you are speaking about? S : Comment connaissez-vous toutes les choses dont vous parlez?
2:30 S: How do you know when you start becoming intelligent? S : Comment peut-on savoir quand on devient intelligent?
2:34 K: Yes – how do you know all that you are talking about. Not from books, not from other people. The ancient books, or the modern books, modern philosophy and so on. I’ll explain all this a little later as we go along. May I? Any other questions? K : Oui - comment connaissez-vous tout ce dont vous parlez. Pas dans les livres, ni par d'autres gens. Les anciens livres, les livres modernes, la philosophie moderne, etc. J'expliquerai tout cela un peu plus tard dans l'entretien. Vous le voulez bien? D'autres questions?
3:12 S: How do you know when you start beginning to get intelligence, start becoming intelligent? S : Comment savez-vous quand vous commencez à avoir de l'intelligence, vous commencez à devenir intelligent?
3:19 K: How do you know what intelligence is. K : Comment savez-vous ce qu'est l'intelligence.
3:23 S: No, in yourself when you start to become more intelligent. S : Non, en vous-même, quand vous commencez à devenir plus intelligent.
3:31 S: How can you tell you are becoming intelligent? S : Comment pouvez-vous dire que vous devenez intelligent.
3:34 K: We will find out presently. We were driving the other day nearly two weeks ago, along the Pacific coast of California. It was a lovely morning. It had rained, and generally in California it doesn’t rain that part of the year, and it was a really lovely morning. There wasn’t a cloud in the sky. And the Pacific was blue, light blue, so calm, like a great lake. It was not the same dark blue of the Mediterranean but it was a light blue, and the sun was just touching it making a great light on the sea. And in front of our car – Mrs Zimbalist was driving – and it was a good car, and on the bumper there was a sticker. The sticker said, ‘Question authority’. So we are going to question authority this morning. And in questioning authority we are going to find out for ourselves, in the understanding of the very complex problem of authority, we’ll begin to see what is, for ourselves, what is intelligence. Why we follow, why we accept, why we obey, whether authority and the acceptance of authority leads to intelligence. We are going to talk it over together. Right? Right. Do you question authority? You know what that word means? We won’t go into the root meaning of that word the etymological meaning, but authority. There are various kinds of authority. Right? The authority of the government, however rotten that government is, the authority of totalitarian governments, the authority of the policeman, the authority of a lawyer, the authority of a judge, the authority of the pope, the authority of a priest. Right? All those are outside, outside the skin. But inwardly, inside the skin, there is the authority of experience, of one’s own experience, one’s own convictions. Right? Are you following all this? Authority of one’s own opinions, authority of one’s own convictions, ‘I am convinced I am a great man’ – that becomes the authority. ‘I am convinced I am a good poet’, whereas I may be a rotten poet but I am convinced. I am convinced about so many things. So experience, knowledge become one of the sources of authority. Right? Are you following? Because we are examining a very complex problem, the problem of authority. The authority of the parents, the authority of tradition, the authority of the majority of the voters. Right? The authority of the specialist, the authority of the scientist – there are several of them here – the authority of the Bible and the Indian so-called sacred books and so on – the Koran, you know what the Koran is, the Bible of the Islam, of Islamic world, the Mohammedan world, they accept that completely, obey. So there are many, many forms of authority. Right? Now, what do you question, when you question authority, what are you questioning? The authority of rules, the authority of those educators who tell you, inform you? Now, please discuss this with me because in enquiring very carefully step by step I’m going deeper and deeper into this question, you will yourself begin to awaken your own intelligence. You understand? Your own perception, your own... how to look at things intelligently, without authority. Is this clear? Have I made my statement clear? You are clear? K : Nous allons voir cela tout de suite. Nous étions en voiture l'autre jour, il y a environ deux semaines, le long de la côte Pacifique de Californie. C'était une jolie matinée. Il avait plu, et généralement il ne pleut pas en Californie en cette saison, et c'était vraiment une jolie matinée. Il n'y avait pas un nuage dans le ciel. Et le Pacifique était bleu, bleu clair, si calme, comme un grand lac. Ce n'était pas le même bleu foncé que la Méditerranée, mais c'était un bleu léger, et le soleil l'effleurait, illuminant toute la mer. Et devant nous - Mme Zimbalist conduisait - il y avait une bonne voiture, et, sur son pare-choc, un sticker. Le sticker portait ces mots : 'Questionnez l'autorité'. Nous allons donc questionner l'autorité ce matin. (Rires) Et, en questionnant l'autorité, nous allons découvrir, par nous-mêmes, par la compréhension du très complexe problème de l'autorité nous commencerons à voir, par nous-mêmes, ce qu'est l'intelligence. Pourquoi nous suivons, nous acceptons, nous obéissons, si l'autorité et l'acceptation de l'autorité mènent à l'intelligence. Nous allons discuter de cela ensemble. D'accord? D'accord. Est-ce-que vous questionnez l'autorité? Vous comprenez ce que ce mot veut dire? Nous n'entrerons pas dans la racine de ce mot, son sens étymologique, mais, l'autorité. Il y a plusieurs sortes d'autorité. N'est-ce pas? L'autorité du gouvernement, si pourri que soit ce gouvernement, l'autorité des gouvernements totalitaires, l'autorité du policier, l'autorité de l'homme de loi, l'autorité du juge, l'autorité du pape, l'autorité d'un prêtre. N'est-ce pas? Tous celles-là sont extérieures, extérieures à nous. Mais à l'intérieur, dans notre peau, il y a l'autorité de l'expérience, de notre propre expérience, de nos propres convictions. D'accord? Vous suivez tout cela? Autorité de nos propres opinions, autorité de nos propres convictions je suis sûr d'être un grand homme - cela devient l'autorité. Je suis convaincu d'être un bon poète, peut-être suis-je un poète lamentable, mais je suis sûr de moi. Je suis sûr de tant de choses. Ainsi l'expérience, le savoir, sont des sources de l'autorité. C'est bon? Vous suivez? Car nous examinons un problème très complexe, le problème de l'autorité. L'autorité des parents, l'autorité de la tradition, l'autorité de la majorité des électeurs. D'accord? L'autorité du spécialiste, l'autorité des scientifiques - il y en a plusieurs ici - l'autorité de la Bible et les livres dits sacrés de l'Inde, et ainsi de suite, le Coran - vous savez ce qu'est le Coran, la bible de l'Islam, du monde islamique, le monde mahométan - ils acceptent cela complètement, ils obéissent. Il y a donc beaucoup, beaucoup de formes d'autorité. N'est-ce pas? Maintenant, qu'est-ce que vous mettez en cause quand vous questionnez l'autorité, qu'est-ce que vous questionnez? L'autorité des règles, l'autorité de ces éducateurs qui s'adressent à vous, vous enseignent? Maintenant, s'il vous plaît, discutez de cela avec moi, car, en investiguant très soigneusement, petit à petit, je vais de plus en plus profond dans cette question vous allez vous même commencer à éveiller votre propre intelligence. Vous comprenez? Votre propre perception, comment regarder les choses intelligemment, sans autorité. Est-ce clair? Ai-je énoncé clairement le sujet?
10:40 S: Yes.

K: Good! Are you quite sure? The authority that exists outside of us – law, governments, the majority of people who vote for a prime minister, the authority of the policeman, the authority of a lawyer, the authority of a surgeon, the scientists who are building the nuclear bomb, the authority of the totalitarian states and so on – outside. Inside of us, I say, ‘I know’, that becomes the authority. Or I am convinced, I am quite sure my opinion is correct. I am quite sure my experience tells me what to do. That becomes the authority. Or I practise a certain discipline and that has become my authority. You understand? So, we are going to question all this. The outer and the inner, the environment and the psychological realm. Clear? Now, let’s proceed. We are going to question, not say it is right or wrong, but enquire, question, doubt, ask. Now let’s begin. The authority of the policeman. Right? Do you question that?
C'est clair pour vous? S : Oui.

K : Bien! Vous êtes tout à fait sûrs? L'autorité qui existe à l'extérieur de nous, loi, gouvernements, la majorité qui vote pour un premier ministre, l'autorité du policier, l'autorité de l'homme de loi, l'autorité du chirurgien, les scientifiques qui construisent la bombe nucléaire, l'autorité des états totalitaires, etc. - l'extérieur. A l'intérieur, je dis : 'je sais' cela devient l'autorité. Ou je suis convaincu, tout à fait sûr que mon opinion est correcte. Je suis tout à fait sûr que mon expérience me dit quoi faire. Cela devient l'autorité. Ou je pratique une certaine discipline, qui est devenue mon autorité. Vous comprenez? Donc, nous allons mettre en cause tout cela. Le dehors et le dedans, l'environnement et le domaine psychologique. Clair? Alors continuons. Nous allons interroger, non pas dire que c'est vrai ou faux, mais enquêter, questionner, mettre en doute, demander. Alors commençons. L'autorité du policier. D'accord? Vous remettez ça en cause?
13:05 S: Isn’t it necessary?

K: But question it first. Don’t accept, don’t say it is necessary. You see, you have already accepted authority.
S : N'est-ce-pas nécessaire?

K : Mais posez la question d'abord. N'acceptez pas, ne dites pas que c'est nécessaire. Vous voyez, vous avez déjà accepté l'autorité.
13:20 S: Yes, but there’s not very much that we can do about it. S : Oui. Oui, mais on ne peut pas y faire grand'chose.
13:24 K: No, you can’t do anything about it. K : Non, vous ne pouvez rien y faire.
13:27 S: We don’t want that kind of authority. S : Nous ne voulons pas de cette sorte d'autorité. Vous ne pouvez pas
13:29 K: You don’t want that kind of authority? Suppose I have been driving in France on the right side of the road and I come here, I am used to driving a car on the right side of the road in France, in Austria and so on, and I come here and I keep to that side. Right? To the right side, and there will be accidents. Right? So the policeman says, ‘Hey, get back, go to the left’. But if I insist on keeping to the right, he will give me a ticket. So I accept the authority of a policeman who tells me, ‘You are driving in the wrong lane, please kindly go to the left’ because that is the custom, that is the law in this country. Right? K : Vous ne voulez pas de cette sorte d'autorité? Supposez que j'aie conduit en France à droite de la route, et je viens ici, habitué à conduire à droite, en France, en Autriche, etc. et je viens ici, et je reste du même côté. D'accord? Du côté droit, et il va y avoir des accidents. D'accord? Le gendarme dit : 'Hé, revenez, remettez-vous à gauche'. Mais, si je persiste à droite, il va me mettre une contravention. Donc j'accepte l'autorité du gendarme qui va me dire : 'Vous conduisez du mauvais côté, s'il-vous-plaît, allez à gauche', parce que c'est l'usage, c'est la règle dans ce pays. D'accord?
14:39 S: That’s quite sensible.

K: That’s quite sensible – it is. Now, then the authority of governments. This is much more complex. The authority of the government says, you must become a soldier. In Europe you have to become a soldier for two years, fortunately not for women. In Switzerland, in France, in all the European countries, you have for two years, you have to be a soldier. Do you accept that authority?
S : C'est parfaitement sensé.

K : C'est parfaitement sensé - ça l'est. Maintenant, l'autorité des gouvernements. Ceci est beaucoup plus complexe. L'autorité du gouvernement dit : 'Vous allez devenir soldat'. En Europe, vous devez faire le service militaire pendant deux ans heureusement pas pour les femmes. En Suisse, en France, dans tous les pays européens, pendant deux ans,vous devez faire votre service militaire. Acceptez-vous cette autorité-là?
15:37 S: If you don’t, is there anything... S : Sinon, quelle possibilité

K : Non, réfléchissez d'abord,
15:39 K: No, just think it out, look at it carefully. They say, ‘We have to protect our country’. Right? In case of war we are prepared to fight the enemy. Have you ever heard of that phrase, a General says, ‘We have met the enemy – it is us’. Have you heard of that phrase? Have you understood that phrase? We have met the enemy – it’s us. We are the enemy to ourselves. Sorry! So find out. The government says – all governments, the most inefficient government also says, ‘You must fight for the country’. There is a tremendous authority. Right? What’s your response to that? pensez-y bien. Ils disent : 'Nous devons protéger notre patrie'. N'est-ce pas? En cas de guerre, nous serons prêts à combattre l'ennemi. Avez-vous déjà entendu cette phrase? Un général a dit : 'Nous avons rencontré l'ennemi, c'est nous'. Avez-vous entendu parler de cette phrase? Avez-vous compris cette phrase? Nous avons rencontré l'ennemi, c'est nous. Nous sommes l'ennemi de nous-mêmes. Désolé! Donc à vous de découvrir. Le gouvernement dit - tous les gouvernements - le gouvernement le plus incompétent dit aussi : 'Vous devez vous battre pour la patrie'. C'est une formidable autorité. N'est-ce pas? Quelle est votre réponse à cela?
17:07 S: If I was in that situation, and I was, say, a Swiss citizen and I am asked to join the army, I wouldn’t do it. S : Si j'étais dans cette situation, que j'étais, disons, citoyen suisse, et qu'on me demandait de rejoindre l'armée, je n'irais pas.
17:17 K: Then you would go to prison.

S: No, I’d go to another country.
K : Donc vous iriez en prison. S : Non, j'irais dans un autre pays. (Rires)
17:21 K: They won’t let you. K : Ils ne le permettront pas. S : Bon, il existe des moyens.
17:24 S: Well, there are ways. K : Oh, oui.
17:26 K: Oh, yes. But you can never go back to your country again. Mais vous pouvez ne jamais revenir dans votre pays.
17:30 S: Yes. S : Oui.
17:31 K: I know several people who have done this. But they can never go back to their own country. Is that the answer? Question, question what you are saying. K : Je connais plusieurs personnes qui ont fait cela. Mais ils ne peuvent plus jamais retourner dans leur pays. Est-ce cela, la réponse? Questionnez, questionnez ce que vous dites.
17:51 S: Perhaps to some degree it is. S : Ca l'est peut-être, dans une certaine mesure.
17:54 K: I said, question, sir. Question what you will do when governments says, ‘You must become’, you are conscripted, drafted as they use the word in America – drafted, here the word is ‘conscripted’, and you are asked to join the army. That is supreme authority. Do you question that? K : Je vous ai dit, questionnez, Monsieur. Envisagez ce que vous ferez quand le gouvernement dira : 'Vous êtes enrôlé, appelé comme on dit en Amérique - appelé ici, on dit conscrit- et vous êtes prié de rejoindre l'armée'. C'est la suprême autorité. Remettez-vous cela en question?
18:34 S: By question, do you mean where authority comes from? S : Par question, vous voulez dire d'où vient l'autorité?
18:37 K: No. The government says you must. K : Non.Le gouvernement dit que vous devez.
18:41 S: OK, what exactly do you mean by question? S : OK, que voulez-vous dire exactement par 'questionnez?'
18:44 K: I mean by question, we are questioning authority – you understand? K : Je veux dire, nous remettons en question l'autorité - vous comprenez?
18:50 S: It’s not clear, I don’t understand. S : Ce n'est pas clair, je ne comprends pas.
18:54 K: I’ve explained, sir, haven’t I, haven’t we? I told you the sticker in California, it said, ‘Question authority’. That means – do you accept authority? Where do you accept authority, where do you disregard authority? Right? Now, the government says to you, as you are a young man or going to be when you are 18, 19, 20, says, ‘You must become a soldier for two years’. And they give you other alternatives which are rather boring, or when there is a war all the people, grown-up boys and young men are conscripted. There is that authority of the government. Do you question that authority? K : Je l'ai exposé, Monsieur, n'est-ce pas? Je vous ai raconté le sticker en Californie, il portait : 'Questionnez l'autorité'. Cela signifie : acceptez-vous l'autorité. Quand acceptez-vous l'autorité, et quand la tenez-vous pour négligeable? N'est-ce pas? Maintenant, le gouvernement vous dit, puisque vous êtes un jeune homme, ou que vous allez le devenir à 18, 19, 20 ans, il dit que vous devez être soldat pendant deux ans. Et ils vous offrent des alternatives, qui sont assez embêtantes ou, en cas de guerre, tous les garçons adultes et les hommes jeunes sont enrôlés. Il y a cette autorité du gouvernement. Mettez-vous en question cette autorité?
19:58 S: Yes, but what can you do about it? S : Oui, mais qu'est-ce que vous pouvez y faire?
20:00 K: You are going to find out. We are going to find out. But first question, is that what you will do when somebody, government asks you to become a soldier? This is a very complex problem, I don’t know if you can go into this. They say, ‘We must protect our country’. Right? So you have to question, what is our country? K : Vous allez le découvrir. Nous allons le découvrir. Mais, en premier, est-ce cela que vous allez faire quand le gouvernement vous demande de devenir soldat? Il est très complexe, ce problème, je ne sais pas si vous pouvez examiner ceci. Ils disent :'Nous devons protéger notre patrie'. D'accord? D'accord? Vous devez donc vous demander, c'est quoi, notre patrie?
20:40 S: It’s all that we know around us, our language. S : C'est tout ce que nous connaissons, autour de nous, notre langue
20:42 K: Which means what?

S: That which we are familiar with.
K : Ce qui veut dire? S : Ce qui nous est familier.
20:46 K: Take, for instance, England says to you, the British government says to you, ‘We are going to be attacked by somebody and you must train yourself, carry a gun and all the rest of it, and fight’. Now what’s your response? Poor chaps! K : Prenez, par exemple, L'Angleterre, le gouvernement britannique, vous dit : 'Nous allons être attaqués par quelqu'un, et il faut vous entraîner, porter un fusil et tout ça, et vous battre'. Alors, quelle est votre réponse? Pauvres garçons!
21:20 S: You probably wouldn’t want to.

K: Probably you don’t want to. Then they either, if you are in Russia or in other countries, they shoot you. Or they say, ‘If you don’t want to, what is your reason?’
S : Vous ne voudrez probablement pas.

K : Il est probable que vous ne voudrez pas. Alors, soit, si vous êtes en Russie, ou dans d'autres pays, ils vous fusillent, soit ils disent : 'Si vous ne voulez pas, quelles sont vos raisons?'
21:40 S: You don’t want to kill another man. You don’t want to kill another human being. S : Vous ne voulez pas tuer un autre homme. Vous ne voulez pas tuer un autre être humain.
21:45 K: So is that your conviction? K : Donc, c'est votre conviction?
21:49 S: No, I think...

K: Careful. I am asking a question. He says, you don’t want to kill another human being. Is that your conviction, is that your religion? Do your parents also are religious that way? They ask all these questions, old boy, I am not inventing them.
S : Non, je pense

K : Attention. Je pose une question. Il dit : 'Vous ne voulez pas tuer un autre être humain, est-ce votre conviction, est-ce votre religion, vos parents ont-ils aussi la même conviction religieuse?' Ils posent ce genre de question, mon garçon, je n'invente rien.
22:12 S: What’s the point of killing somebody else? S : Quel est le sens de tuer quelqu'un d'autre?
22:18 K: What is the point of killing people? They have done this for 5000 years and more. The Greeks did it, the Egyptians did it, the Sumerians and Babylonians and so on, so on, so on. Great empires were formed that way, killing people. The British empire which lasted a 150 years, not like the Persian Empire, or the Greek, or the Egyptian, the Egyptian civilization for 3000 years, undisturbed. So, people have been killing each other for the last 5000 years and more. So what’s your answer? K : Quel est le sens de tuer les gens? Ils ont fait cela depuis 5000 ans et plus. Les Grecs l'ont fait, les Egyptiens l'ont fait, les Sumériens et les Babyloniens, et caetera. De grands empires furent créés comme cela, en tuant les gens. L'Empire britannique, qui a duré 150 ans contrairement à l'Empire perse, ou grec, ou égyptien - la civilisation égyptienne, 3000 ans de paix - Donc, les gens se sont entretués pendant les derniers 5000 ans et plus. Alors, quelle est votre réponse?
23:27 S: Perhaps you just become a soldier. Perhaps you become a soldier but not the attitude of you doing it for your country and not because if you protest, the very fact that you are protesting, in a sense that becomes your own belief, your fire. S : Peut-être simplement vous vous faites soldat. Peut-être vous devenez soldat, mais pas dans l'esprit de le faire pour la patrie. Parce que, si vous protestez, le seul fait que vous protestiez devient, en un sens, votre propre croyance, votre passion.
23:49 K: So you become a soldier and you are ready to kill? K : Donc vous devenez soldat et vous êtes prêt à tuer.
23:55 S: No.

K: He said so. He said you might become a soldier. That means you are prepared to kill for your country. Right? Wait, wait, wait, go slowly. What’s your country, what do you mean, your country? We are questioning everything, you understand? What do you mean, your country?
S : Non.

K : C'est ce qu'il a dit. Il a dit que vous pourriez vous faire soldat. Cela veut dire que vous êtes prêt à tuer pour votre pays. Non? Une minute, une minute, doucement. Votre pays, que voulez-vous dire, votre pays? Nous remettons tout en question, vous comprenez? Que voulez-vous dire, votre pays?
24:25 S: It’s the American way, this is the way it's done. S : C'est le mode américain, c'est comme cela.
24:27 S: I mean you don’t go in it patriotically, if you don’t, perhaps, you will be put in prison. S : Vous n'y allez pas pour la patrie si vous n'y allez pas, il se peut que vous soyez mis en prison.
24:37 K: I know. You don’t go in patriotically, you don’t go in for your personal reasons, but you are going to kill people. K : Je sais. Vous n'y allez pas pour la patrie, vous n'y allez pas pour des raisons personnelles, mais vous allez tuer des gens.
24:48 S: We tend not to, we don’t kill anybody, just carry a gun. S : On veut l'éviter, on ne tue pas, on porte juste un fusil. (Rires)
24:58 K: Then they kill you. All right. I know a man who became a soldier, he was forced, and the officer said, ‘We are going to the front’, and the soldier, this friend of mine said, ‘All right, but when I get to the front, you are the officer, I am going to shoot you first because you have forced me to that position’. And they said, ‘This man is crazy’, and they had psychologists and the psychiatrists who examined but he kept on repeating that, so they said, ‘Get back home’. But don’t play tricks like that. So, you understand, we’re questioning – you are not questioning. I am sent, the Indian government, fortunately they can’t, I am too old, they questioned me, as an Indian, and said, ‘You must become a soldier and you must protect your country’. I questioned and said, ‘What is my country, what do you mean my country?’ Right? Question it. Who says it’s my country? K : Alors ils vous tuent. Très bien. Je connais un homme qui devint soldat, par force, et l'officier dit : 'Nous partons au front' et le soldat, cet ami à moi, répond : 'Très bien, mais, arrivé au front, c'est vous l'officier, c'est vous que je tuerai en premier, parce que vous m'avez mis de force dans cette situation'. Ils dirent : 'Cet homme est fou', et ils amenèrent psychologues et psychiatres pour l'examiner, mais il continuait à répéter cela, alors ils dirent : 'Retournez chez vous'. (Rires) Mais ne jouez pas à ces jeux-là. Donc, vous comprenez, nous posons des questions, - mais vous, vous ne le faites pas. Le gouvernement indien - ils ne peuvent pas, heureusement, je suis trop vieux - ils m'ont posé des questions, en tant qu'indien, et dit : 'Vous devez vous engager, et aller protéger votre patrie'. J'ai rétorqué : 'quelle est ma patrie, que voulez-vous dire par ma patrie?' Voyez-vous? Discutez cela. Qui dit que c'est ma patrie?
26:34 S: Yes, but they won’t listen to that. S : Oui mais ils n'écouteront pas.
26:38 K: I am questioning myself, forget what the government says. K : Je m'interroge moi-même, oublions ce que dit le gouvernement.
26:41 S: What do you mean by your country? S : Qu'entendez-vous par ma patrie?
26:43 K: That’s what I am asking. K : C'est ce que je suis en train de vous demander. (Rires)
26:46 S: The country that you were born in is supposed to be your country. S : Le pays où vous êtes né est censé être votre patrie.
26:50 K: Where you are born. K : Où vous êtes né.
26:51 S: Yes, that’s supposed to be your country. S : Oui, c'est censé être votre patrie.
26:53 K: That is supposed to be your country. Why do I say, ‘It’s my country’? K : C'est censé être votre patrie. Pourquoi dis-je, c'est mon pays?
26:58 S: Because you’ve lived there. S : Parce que vous avez vécu là et
27:00 K: Yes, and you say, it’s your country. And I say, ‘It’s my country’. Right? Why do we say this? Why do grown-up people say this, and the young people say it, and it has been the tradition of thousands of years, it’s my country, I am going to protect it; it’s your country, you are going to protect it, let’s kill each other. K : Oui, et vous dites que c'est votre pays. Et je dis, c'est mon pays. N'est-ce pas? Pourquoi disons-nous cela? Pourquoi les adultes disent cela, et les jeunes le disent, et cela a été la tradition depuis des millénaires - c'est mon pays, je vais le protéger; c'est votre pays, vous allez le protéger, partons nous entretuer.
27:28 S: Because they want to possess it, and if that possession is threatened by another country, who feel possessive to their country, then you obviously are going to try to fight to possess your country. S : C'est parce qu'ils veulent se l'approprier, et si cette propriété est menacée par un autre pays qui désire se rendre maître de leur terre, évidemment vous allez vous battre pour la protection de votre pays.
27:41 K: I know. So you are willing to kill for your country. K : Je sais.Donc vous êtes prêt à tuer pour votreS : Non.
27:43 S: No. S : Si cet autre pays, la Russie,
27:46 S: If that other country, Russia, if we had a war and they took over our country... si nous avions une guerre et qu'ils envahissent notre pays
27:57 K: May I ask your name?

S: Tessa.
K : Puis-je vous demander votre nom? S : Tessa.
28:01 K: Sasha?

S: Tessa.
K : Sasha? S : Tessa.

K : Ah, Tessa! (Rires)
28:12 K: Ah, Tessa! You are not following step by step into this. What is my country? Why have the world, the earth has been divided into my country, your country – why? Vous ne semblez pas suivre point par point tout ceci. Qu'est-ce que mon pays? Pourquoi le monde a-t-il la terre a-t-elle été divisée entre mon pays, votre pays - pourquoi?
28:39 S: It’s always that – my book, not your book. S : C'est toujours comme ça - mon livre, pas votre livre.
28:45 K: No. So go on, question all this, sir, don’t... Why? Why have human beings for thousands of years have said, ‘This is my country, and that’s your country’. K : Non. Donc continuez, questionnez tout cela, Monsieur, ne Pourquoi? Pourquoi les humains, pendant des millénaires, ont-ils dit : 'Ceci est mon pays, et ceci est votre pays.'
29:00 S: Well, you have...

K: Why? Why?
S : Bon, vous avez

K : Pourquoi?
29:03 S: OK. Well, you have dark skin, I have light skin, you speak that language and I speak this language, and there’s a group of people around me who speak the same language and a group of people around you speak your language and look the same as you. That’s your country and I am in my country. Pourquoi? S : OK. Hé bien, vous avez la peau sombre, j'ai la peau claire, vous parlez une langue, et j'en parle une autre, et il y a autour de moi un groupe de gens qui parlent ma langue, et, autour de vous, un groupe de gens qui parlent votre langue et qui ont le même aspect que vous. C'est votre pays et je suis dans mon pays.
29:20 K: Why have we done this?

S: Well, because you look different.
K : Pourquoi avons-nous fait cela? S : Bon, parce que vous semblez différent.
29:24 K: All right.

S: And language.
Et la langue.

K : Très bien.
29:26 K: No. Are we different? Non. Sommes-nous différents?
29:28 S: No, it’s just they scare you.

K: Answer him. I am black.

S: On the surface, yes.
S : Non, c'est juste qu'ils vous font peur

K : Répondez-lui. Je suis noir S : En surface, oui.
29:35 K: You are pink or blue. I’m sorry. I am black and you are pink, or white, or whatever it is. Now, for that reason we fight each other? K : vous êtes rose ou bleu. (Rires) Pardon. Je suis noir et vous êtes rose, ou blanc, ou ce que vous voudrez. Alors, nous nous battons pour cette raison?
29:56 S: Yes, and you believe in that.

K: No, no, just begin slowly, sir. Do you kill me and I kill you because I am black and you are fairly near approaching white – why?
S : Oui, et vous y croyez.

K : Non, non, juste doucement, Monsieur. Vous me tuez et je vous tue parce que je suis noir et vous êtes pratiquement blanc - pourquoi?
30:11 S: Because...

K: No, question, sir. Don’t answer, question first.
S : Parce que

K : Non, interrogez-vous, Monsieur. Ne répondez pas, interrogez-vous d'abord.
30:20 S: I don’t think so because I think it’s my book and it’s a very precious book and my friend said, ‘It is my book’, and I kill him for my book. S : Je ne crois pas cela Comme j'ai l'idée que c'est 'mon livre' - et c'est un livre très précieux - si mon ami dit: 'Ce livre est à moi', je vais le tuer pour mon livre.
30:37 K: Yes. So... K : Oui. Donc
30:38 S: And I think it’s not because he is black and I am white. S : Et je ne pense pas que ce soit parce qu'il est noir et que je suis blanc.
30:43 K: Quite right. So, what do you say? Go on. Why do we do that?

S: Because...
K : Tout à fait juste. Donc, que dites-vous? Allez-y. Pourquoi faisons-nous cela? S : Parce que
30:52 K: Question it, I am questioning you; you are not questioning it yourself. K : Posez-vous la question, moi je vous la pose, vous ne posez pas la question vous-même.
31:06 S: Is it not a natural response to want to possess something? S : N'est-ce pas une réponse naturelle de vouloir posséder quelque chose?
31:10 K: Yes, that’s a natural response. Where does it begin, when does it begin? Careful, question, question, don’t accept anything natural and say, ‘It is natural’, and stick. Question why it is natural. K : Oui, c'est une réponse naturelle. Où cela commence-t-il, quand cela commence-t-il? Attention, questionnez, questionnez, n'acceptez rien comme allant de soi, dire que c'est naturel, et en rester là. Demandez-vous pourquoi c'est naturel. S : Je ne pense pas qu'un bébé
31:26 S: I don’t think a baby... K : C'est ça, commencez par le bébé. (Rires)
31:28 K: That’s it, begin with the baby. That’s quite right, begin with the small baby. You give him a toy, and he holds it. Right? And the other baby says and he pulls it away. Right? Haven’t you seen this? So, there it begins. Mine and yours, and we build this up. C'est tout à fait juste, commencez par le petit bébé. Vous lui donnez un jouet et il le tient. D'accord? Et l'autre bébé dit et il le lui arrache. Non? Vous n'avez pas vu ça? Donc c'est là que cela commence. Le mien et le tien, et nous échafaudons là-dessus.
31:58 S: It makes you feel safe, you feel threatened when other people want it, so you’re going to...

K: That’s right. So I am saying we build this up gradually as we grow older – this is mine and that is yours. And I am going to hold to mine, and you hold to yours. So what does it all mean? Question this. I say, ‘It is my country’, and you say it’s your country. Question why people say that.
S : Cela vous donne un sentiment de sécurité, vous vous sentez menacé quand quelqu'un d'autre le veut, donc vous allez

K : C'est juste. Donc je dis que nous développons ceci graduellement, en vieillissant, ceci est à moi et ceci est à toi. Et je vais m'accrocher au mien, et toi au tien. Alors, qu'est-ce que tout cela veut dire? Posez la question. Je dis que c'est mon pays, et vous dites que c'est votre pays. Demandez-vous pourquoi les gens disent cela.
32:43 S: Well, perhaps through repetition and through education, you see one has.. S : Bon, peut-être par répétition, par éducation, vous voyez, on a
32:47 K: Of course, through education, through history, through propaganda, through everything you come to the point when you are so conditioned, you say, ‘It’s my country and your country’. K : Bien sûr, par l'éducation, par l'histoire, par la propagande, par tout cela, il arrive un moment où vous êtes tellement conditionné que vous dites : 'C'est mon pays, c'est votre pays'
32:59 S: Because perhaps... S : Parce que, peut-être
33:03 K: Question. Question first. K : Questionnez. Questionnez d'abord.
33:07 S: Is it not a matter of security?

K: Security. Now, you understand what Mr Smith said – it is a matter of security. I feel secure with my family – right? – my father, my brother, my sister, my aunts. I feel they will protect me, they are part of me – right? – the family. Then increase it, the community – right? Move it still further – the nation. Right? I identify myself first with the family, then with the community, with the society, then with the nation – ‘I am British’. Right? That means I feel secure. Right? We agree to that? You are quite sure? I feel secure when I say, ‘I am British’, and the Frenchman says, ‘I am French’. He is completely secure – the language, the custom, the tradition, the intellectual approach and so on and so on. French and English, and the German says the same thing. Right? That is they all want security, all of them. Right? Agree? You are questioning, they all want security.
S : N'est-ce pas une affaire de sécurité?

K : De sécurité. Attention, vous entendez ce que Mr Smith a dit c'est une affaire de sécurité. Je me sens en sécurité avec ma famille - oui? mon père, mon frère, ma soeur, mes tantes, je sens qu'ils vont me protéger, ils font partie de moi - n'est-ce pas? - la famille. Maintenant élargissez : la communauté - d'accord? poussez encore plus loin : la nation. Bien? Je m'identifie d'abord à la famille, puis à la communauté, à la société, puis à la nation - 'je suis britannique'. Bien? Cela veut dire que je me sens en sûreté. D'accord? Nous sommes d'accord avec ça? Vous êtes tout à fait sûrs? Je me sens en sécurité quand je dis : 'Je suis britannique', et le français dit: 'Je suis français'. Il est totalement en sûreté : la langue, l'usage, la tradition, l'approche intellectuelle, etc. Les Français et les Anglais, et les Allemands disent la même chose. N'est-ce pas? C'est ce qu'ils veulent tous, la sécurité, tous autant qu'ils sont. N'est-ce pas? Vous êtes d'accord? Interrogez-vous : ils veulent tous la sécurité.
34:56 S: And they are willing to kill for that. S : Et ils sont prêts à tuer pour ça.

K : C'est ça.
34:59 K: That’s it. So each person says, ‘This is my security and your security, so we are going to fight’. Which means what? Donc chaque personne dit : 'Ceci est ma sécurité, et ceci votre sécurité, donc nous allons nous battre.' Ce qui signifie quoi?
35:12 S: But then your life is threatened, so... S : Mais alors, votre vie est en danger, donc
35:14 K: Yes. So there is no security. Right? Look at it carefully first. K : Oui. Donc il n'y a pas de sécurité. D'accord? Regardez bien d'abord.
35:22 S: Then your security has been completely psychological security. S : Donc votre sécurité était une sécurité entièrement psychologique.
35:26 K: That’s it. That’s it. K : C'est ça. C'est ça.
35:27 S: Nothing having to do with actually what’s happening. S : Rien à voir avec ce qui se passe effectivement.
35:30 K: That’s right. So, now, haven’t you learnt something, haven’t you become intelligent? Right? You see something. That is, I seek security in the nation, you seek security in your nation, and we are going to fight each other to be secure. And the governments exploit us, people exploit us for that reason. So there is no security as long as there are nationalities. K : C'est juste. Alors, maintenant, n'avez-vous pas appris quelque chose? N'êtes-vous pas devenu intelligent? D'accord? Vous voyez quelque chose. Qui est : je cherche la sécurité dans la nation, vous cherchez la sécurité dans votre nation, et nous allons nous battre pour assurer cette sécurité. Et les gouvernements nous exploitent, les gens nous exploitent pour cette raison. Donc il n'y a pas de sécurité tant qu'existent les nationalités.
36:16 S: What can we do about it?

K: Darling, wait.
S : Que pouvons-nous faire contre cela?

K : Ma petite fille, attendez.
36:25 S: But we insist that there is security in the nation. S : Mais nous nous entêtons à chercher la sécurité dans la nation.
36:28 K: No, first see, by questioning we have come to this point that when we try to seek security in the family, in the community and so on, in the nation, and you also seek in your own way, nation, and they quarrel when they fight each other, kill each other, security is denied to both of us. Right? So in nationalities there is no security. K : Non, voyez qu'en questionnant, nous avons fini par voir que, quand nous cherchons la sécurité dans la famille, dans la communauté, etc., dans la nation, et que vous aussi vous cherchez, à votre manière, une nation, viennent les querelles, les batailles, les tueries et la sécurité est refusée à l'un comme à l'autre. D'accord? Donc, dans l'appartenance à une nationalité, il n'y a pas de sécurité.
37:03 S: But how do we actually see that? That there is no security in...

K: It is obvious.
S : Mais comment voir cela réellement? Qu'il n'y a pas de sécurité dans

K : C'est évident.
37:11 S: Nothing can be done if almost everybody thinks like that. S : Rien ne peut être fait, si tout le monde pense comme ça.
37:16 K: The vast majority, 99.9 say, ‘Yes, we must kill each other to be secure’. K : L'immense majorité, 99,9%, dit : 'Oui, nous devons nous entretuer pour être en sécurité'.
37:26 S: But that’s just.. S : Mais enfin c'est S : OK.
37:28 S: OK. If it’s so...

K: Not OK.
Si c'est comme ça

K : Pas OK. (Rires)
37:31 S: No. Could I just say something? You know, if it is so obvious, why don’t we actually change? I’ve talked to students and staff after these talks and they are just as confused as ever. If it really is obvious that there is no security in my belief, my country and so on. S : Non. Puis-je juste dire quelque chose? Voyons, si c'est aussi évident, pourquoi ne changeons-nous pas ? J'ai parlé à des élèves et à des professeurs après ces causeries, et ils sont juste aussi confus qu'auparavant. Si c'est vraiment aussi évident qu'il n'y a aucune sécurité dans ma foi, mon pays, etc.
37:51 K: Wait a minute, my country. It’s an illusion, isn’t it? K : Une minute, mon pays. C'est une illusion, n'est-ce-pas?
37:58 S: You mean it’s not real.

K: No. It doesn’t exist. I want security and you want security, and we say, ‘Security lies in my nation’, and you say security lies in your nation, and we are killing each other. Right? The United Nations is like that. Right? So, there is no security in nationalities. Right?
S : Vous dites qu'il n'est pas réel.

K : Non. Il n'existe pas. Je veux la sécurité, et vous voulez la sécurité, et nous disons :'La sécurité réside en ma nation', et vous dites que la sécurité réside en votre nation, et nous nous entretuons. N'est-ce pas? Les Nations Unies, c'est ça. Non? Donc, il n'y a pas de sécurité dans les nations. D'accord?
38:42 S: But we see that, but that doesn’t change, it is the same after the talk, the same, it’s my country. I saw it is not a security but it is always here. S : Mais nous voyons cela, mais cela ne change pas, c'est pareil après la discussion, pareil, c'est mon pays. J'ai vu que ce n'est pas une sécurité, mais c'est toujours là.
38:55 K: What? K : Comment?
38:59 S: He says it doesn’t change after you know it’s your security... S : Il dit que cela ne change rien, de savoir que c'est votre
39:02 K: You change. Don’t bother about the rest. You become intelligent. We are talking about intelligence. When you see for yourself there is no security in nationalities that very perception is intelligence. Right? K : Vous, changez. Ne vous inquiétez pas du reste. Vous devenez intelligent. Nous parlons de l'intelligence. Quand vous voyez vous-même qu'il n'y a pas de sécurité dans les nations, cette perception même est intelligence.
39:24 S: But he is saying that he has only partially seen it, so when he goes out he is still going on with it. N'est-ce pas? S : Mais il dit qu'il l'a seulement vu en partie, alors, quand il sort d'ici, il continue de même.
39:29 K: Then you haven’t seen it. Be as simple as that. If you don’t see it, don’t say it’s partial. It’s like examining, a lot of blind people looking at an elephant. K : Alors vous ne l'avez pas vu. C'est aussi simple que ça. Si vous ne le voyez pas, ne dites pas que c'est partiellement. C'est comme un tas d'aveugles examinant un éléphant.
39:51 S: Why do we all say we do see it? S : Pourquoi disons-nous tous que nous le voyons vraiment?
39:53 K: Then don’t be a nationalist. That’s intelligence. Right? K : Alors, ne soyez pas nationalistes. C'est cela l'intelligence. Non?
40:06 S: I don’t know what intelligence is. S : Je ne sais pas ce que c'est que l'intelligence.
40:10 K: You explain it, somebody explain. K : Expliquez-le, vous, que quelqu'un explique.
40:11 S: Well, somebody tell me what intelligence is. Someone. S : Bon, que quelqu'un me dise ce qu'est l'intelligence. Quelqu'un.
40:16 S: He has already told you last...

S: No. I’ve already heard what he says, now I want to hear what someone in here says.
S : Il vous l'a déjà ditS : Non. J'ai déjà entendu ce qu'il dit, maintenant je veux entendre ce que dit quelqu'un d'ici.
40:23 S: What, you mean the proper definition or... S : Quoi, vous voulez dire la définition exacte ou
40:24 S: No, intelligence, what is it for you? S : Non, l'intelligence, qu'est-ce que c'est pour vous?
40:27 S: For me? You mean – well, I believe what he says. S : Pour moi? Eh bien, je crois que c'est ce qu'il dit. (Rires)
40:34 K: You don’t believe what I say. S : Non, quelqu'un serait-il assez gentil pour expliquer
40:44 S: No, would someone care to explain? S : Je dirais que c'est une action qui n'est pas contradictoire,
40:47 S: I would say it is an action that is not contradictory, somehow intelligence has to be whole, it cannot be fragmented. I mean, not that you say something and then you do something completely opposite. en quelque sorte, l'intelligence doit être totale, elle ne peut pas être en morceaux, non pas dire quelque chose et puis faire complètement l'opposé.
41:01 S: But do you actually live that way? S : Mais vous vivez vraiment comme ça? S : Non.
41:04 S: No. S : Donc c'est juste un tas de mots. S : Oui.
41:05 S: So it’s just a bunch of words.

S: Yes.
S : Mais, encore une fois, ne compliquez pas,
41:09 S: But again, don’t make it so complicated because Krishnaji is just taking one thing and he is talking about nationalism and he says if you drop nationalism, you are beginning to be intelligent, and that’s the beginning of intelligence. car Krishnaji prend juste un exemple, celui du nationalisme et il dit: en lâchant le nationalisme, vous commencez à devenir intelligent c'est le début de l'intelligence.
41:27 S: Yes, but we always talk about this intelligence, we all want to live intelligently, but we never do. You know, we leave this room...

K: It’s up to you.
S : Oui, mais nous parlons toujours de cette intelligence, nous voulons tous vivre intelligemment, mais nous n'y arrivons jamais. Vous savez, on quitte la pièce

K : C'est votre affaire. S : Nous le faisons. S : Réellement? Vous le faites?
41:35 S: We do that.

S: We do? Do we? Really?
S : Vous faites ça? S : Non, je ne le fais pas.
41:37 S: Do you?

S: I don’t do.
S : A partir de maintenant, faites-le.
41:39 S: From now on do that. S : Il est clair que tout le monde ici sait un peu de quoi il s'agit,
41:44 S: It’s clear that everyone here knows a bit of what is going on and is a bit intelligent, I think, and still you see the mess here in the school. I mean it’s nice to be here, but still exactly the same problems are here as everywhere else in the world. et possède un peu d'intelligence, je pense et pourtant vous voyez la pagaille ici, à l'école. Bien sûr c'est bon d'être ici, mais, pourtant, on y trouve exactement les mêmes problèmes qu'ailleurs dans le monde.
42:02 S: You can understand it but it’s hard to actually do it. S : Vous pouvez le comprendre, mais c'est difficile de le faire réellement.
42:06 K: You understand, I have lived in India and I believe, I am convinced my security is in India, and you are convinced in Pakistan next door, that your security lies in Pakistan, and we fight each other for our security. Right? Kill each other. You have no security when you kill me, and I have no security when I kill you. It is so obvious. Right? What are we... This is intelligence. K : Vous voyez, j'ai vécu en Inde et je crois, je suis convaincu que ma sécurité est en Inde, et vous, au Pakistan, la porte à côté, que votre sécurité se trouve au Pakistan, et nous nous combattons pour notre sécurité. D'accord? Nous nous entretuons. Il n'y a pas de sécurité pour vous si vous me tuez, et il n'y pas de sécurité pour moi si je vous tue. C'est tellement évident. N'est-ce pas? C'est cela l'intelligence.
42:51 S: But still, you know, there is this block. I don’t actually see it.

S: Ken, are you nationalistic? Or are you talking about the subtler issues that we...
S : Mais quand même, vous savez, il y a ce blocage. Je ne vois pas vraiment. S : Ken, êtes-vous nationaliste? Ou parlez-vous des questions plus subtiles que nous
43:00 S: Perhaps, I don’t know. I can see it on the surface, yes, to believe in nationalism there is no security in it, but... S : Peut-être, je ne sais pas. Je peux voir en surface que, oui, croire au nationalisme, là, il n'y a pas de sécurité

K : Bien, laissons le nationalisme.
43:08 K: All right, let’s leave nationalism. S : Mais il y a encore quelque chose :
43:11 S: But there is still something... je crois que je devrais ressentir
43:14 S: I feel I must feel something to actually see this. You know what I mean? quelque chose, pour réellement le voir.
43:18 K: Oh yes, I understand what you mean. People feel very patriotic, don’t they? When this country is attacked, or went to war in the Falklands people were tremendously excited, very patriotic. And for that reason go and kill somebody. Voyez-vous ce que je veux dire?

K : Oh oui, je comprends ce que vous voulez dire. Les gens se sentent très patriotes - n'est-ce pas? quand ce pays est attaqué, quand ils ont fait la guerre aux Falklands, les gens étaient terriblement excités, très patriotes. Et, pour ce motif, prêts à s'en aller tuer quelqu'un.
43:43 S: We are so small-minded. S : Nous sommes tellement mesquins.
43:47 K: What?

S: Nothing.
K : Comment? S : Rien.
43:55 K: Let’s take another thing, perhaps that will explain it. K : Prenons autre chose, pour tenter de mieux l'expliquer.
44:01 S: But if he can’t see that one, is he going to see? If he can’t see that as intelligence, what can he see? S : Mais s'il ne peut pas voir ça, qu'est-ce qu'il pourra jamais voir? S'il ne peut pas voir ça comme étant l'intelligence qu'est-ce qu'il peut voir? (Rires)
44:19 K: She is insulting you! K : Elle vous insulte! (Rires) S : Je ne le voulais pas.
44:23 S: I don’t mean to. K : Elle dit, si vous ne pouvez pas voir cela, que diable pouvez-vous voir!
44:28 K: She says, if you can’t see that, what the hell can you see! So let’s take something else. We are questioning authority. In Christianity – – I am not condemning Christianity, I am just examining it – in Christianity belief and faith are essential. Right? Why have they made belief and faith so important? Voyons, prenons autre chose. Nous mettons en question l'autorité. Dans la Chrétienté - je ne suis pas en train de condamner la Chrétienté, je l'examine - dans la Chrétienté, croyance et foi sont essentiels. N'est-ce pas? Pourquoi ont-ils donné tant d'importance à la croyance et la foi?
45:06 S: Well, if I live according to the Christian belief, I’ll live eternally after I die. S : Eh bien, si je vis selon la croyance chrétienne, je vais vivre éternellement après ma mort.
45:12 K: Yes, what does that mean – question it. What does that mean? K : Oui, ça veut dire quoi - questionnez. Qu'est-ce que ça veut dire?
45:16 S: It is another kind of security.

K: Yes. You see? Right? If I believe in Jesus, if I believe in the Virgin Mary, if I believe, have complete faith, I feel safe. Right? And the Indian, 5000 years, says, ‘I believe not in Jesus, but I believe in my own god’. He feels perfectly safe. You come along and say, ‘What nonsense this is. It is just a belief’. You can invent any belief and find security in that. Right? So is there security in belief?
S : C'est une autre sorte de sécurité.

K : Oui. Vous voyez? D'accord? Si je crois en Jésus, si je crois en la Vierge Marie, si je crois, si j'ai une foi totale, je me crois sauf. N'est-ce pas? Et l'Indien, 5000 ans, dit : 'Je ne crois pas en Jésus je crois en mon propre Dieu.' Il se sent parfaitement en sûreté. Vous arrivez et dites, qu'est-ce que c'est que ces âneries. C'est juste une croyance. Vous pouvez inventer n'importe quelle croyance et y trouver votre sécurité. Non? Alors, y a-t-il une sécurité dans la croyance? S : Non.
46:04 S: No. K : Non? Pourquoi dites-vous non?
46:05 K: Right? Why do you say, ‘No’? S : Eh bien, parce que si vous
46:08 S: Well, because if you... K : Pourquoi dites-vous non? Questionnez pourquoi vous dites non.
46:11 K: Why do you say, ‘No’? Question why do you say, ‘No’. S : Parce que si vous croyez ceci, et moi cela, nous nous rencontrons
46:14 S: Because if you believe that, and I believe this, we meet, there is no security because we will blow each other into smithereens. il n'y a pas de sécurité, car nous allons nous mettre en pièces.
46:20 K: It is the same thing with nationalities. Right? That’s all. So, understand now, a vast majority of the Western world accept this belief and faith in all their church and all that, they believe that very strongly. Which means what? They create an illusion, an image, and believe in that. Which means they are living in illusion. And illusion gives them safety. They feel safe in illusions. Right? Now have I got illusions? Have you got illusions? K : C'est la même chose avec les nationalités. N'est-ce pas? C'est tout. Donc, saisissez bien ceci, la grande majorité du monde occidental accepte ceci, la croyance et la foi, avec toutes leurs Eglises, etc., ils ont des croyances très fortes. Ce qui veut dire quoi? Ils créent une illusion, une image, et il y croient. Cela signifie qu'ils vivent dans l'illusion. Et l'illusion leur apporte la sécurité. Ils se sentent en sûreté dans les illusions. D'accord? Maintenant, ai-je des illusions? Avez-vous des illusions?
47:17 S: OK, perhaps I’ve seen...

K: Wait, question it.
S : OK, peut-être ai-je vu

K : Attendez, questionnez cela.
47:24 S: No, I’ve read that most of our thoughts are controlled by the subconscious, that which we are unaware of. S : Non, j'ai lu que la plupart de nos pensées sont contrôlées par le subconscient, ce dont nous ne sommes pas conscients.
47:32 K: We will come to that, old boy, presently. I am asking you, do you – I have asked that question, answer it. Do you have beliefs so strongly which give you comfort, feel, my god, at last I have found something that gives me satisfaction. That means, are you living in illusions? Right? Have you got illusions? K : Nous allons y venir présentement, mon garçon. Je vous demande, est-ce que vous - j'ai posé cette question, répondez-y - avez-vous des croyances fortes, qui vous apportent un réconfort, sentir, Mon Dieu, j'ai enfin trouvé quelque chose qui me satisfait. C'est-à-dire, vivez-vous dans l'illusion? Bien? Avez-vous des illusions?
48:03 S: Yes. S : Oui.

K : Demandez-vous pourquoi.
48:06 K: Question why. S : Si vous pensez que vous êtes bon élève
48:08 S: If you think I am a good student, and you think I am a good student, but then you see another person who is a better student or who perhaps is a bit quicker than you, and you get jealous. mais ensuite vous en voyez un autre, qui est meilleur, peut-être un peu plus rapide que vous, vous êtes jaloux.
48:19 K: Yes, go on. K : Oui, continuez. S : Et donc vous, précisément,
48:24 S: And so you definitely, if you try to get away from the jealousy by suppressing it, it doesn’t work. si vous tentez de vous défaire de la jalousie en la réprimant, cela ne marche pas.
48:36 K: No. I am asking you, old boy – if I may call you old boy – I am asking you, have you got any illusions? K : Non.Je vous demande, mon garçon, - si je peux vous appeler mon garçon - je vous demande, avez-vous des illusions.
48:45 S: Yes. Q.Oui.
48:48 K: Right? Question why you have. K : N'est-ce pas? Demandez-vous pourquoi vous les avez.
48:54 S: Because...

K: Question. Question. First realise, first become aware that you have illusions. Right? I have illusions of my country, I have illusions that I’m a Christian, I worship and all the rest of it. That’s an illusion. And have you any other kind of illusions?
S : Parce que

K : Questionnez. Questionnez. D'abord réalisez, d'abord devenez conscient que vous avez des illusions. D'accord? J'ai l'illusion de mon pays, j'ai l'illusion d'être un chrétien, je fais mes dévotions et tout ça. C'est une illusion. Et avez-vous quelque autre sorte d'illusion? S : Nous avons tous des idées, des illusions,
49:22 S: We all have ideas or illusions of what or who we are. sur ce que nous sommes, ou qui nous sommes.
49:25 K: Go on. So are ideas illusions? Go on, sir, question. Are ideals illusions? K : Continuez. Les idées sont-elles des illusions? Allez, monsieur, questionnez. Les idéaux sont-ils des illusions?
49:38 S: Yes, because they never deal with what is happening right now.

K: That’s right.
S : Oui. S : Oui, ils n'ont aucun rapport avec ce qui se passe dans l'immédiat.

K : C'est exact.
49:43 S: It’s always something you want to be, as compared to something. S : C'est toujours quelque chose que vous voulez être en comparaison avec autre chose.
49:46 K: So, ideals, ideas – right? – and your beliefs are illusions. Why do you have them? K : Donc, idéaux, idées - d'accord? et vos croyances ne sont qu'illusions. Pourquoi les avez-vous?
50:01 S: Because you are insecure.

K: Yes. So, you have found security in illusions.
S : Parce que nous sommes incertains.

K : Oui. Donc vous avez trouvé une sécurité dans les illusions.
50:10 S: Everyone thinks. S : Tout le monde pense.
50:12 K: That’s what I am saying, everybody thinks, but I am asking you. K : C'est ce que je dis, tout le monde pense, mais je vous demande, à vous.
50:17 S: I have something to it, sometimes I think. S : Je pense aussi et parfois

K : Pas parfois, maintenant.
50:20 K: Not sometimes, now. I am asking you now – have you got illusions of such kind in which you are living, with which you are living? Now, please understand why we are questioning. We are questioning all these things by understanding them, realizing their nature and becoming intelligent. If a man lives in kind of false illusions, he is not intelligent. Right? So we are trying to find out what is supreme intelligence. Supreme intelligence is to have no illusions. That’s only the beginning of it. Right? Have you got illusions? Je vous le demande, là, avez-vous des illusions de ce ce genre, dans lesquelles vous vivez, avec lesquelles vous vivez? Maintenant, comprenez, je vous en prie, pourquoi nous posons ces questions. Nous mettons en question toutes ces choses en les comprenant, en réalisant leur nature et en devenant intelligent. Un homme qui vit dans la fausseté des illusions n'est pas intelligent. N'est-ce pas? Donc, nous tentons de découvrir ce qu'est la suprême intelligence. La suprême intelligence est de n'avoir aucune illusion. Et ceci n'en est que le début. N'est-ce pas? Avez-vous des illusions?
51:22 S: Well, I have made an illusion of perhaps intelligence, you know. I think that if I find out what intelligence is, I will be completely by myself.

K: Oh, no. I might join you.
S : Voyez-vous, je me suis peut-être fait l'illusion de l'intelligence. Je pense que si je découvre ce qu'est l'intelligence, je vais me retrouver complètement seul.

K : Oh non. Je pourrais bien me joindre à vous. (Rires)
51:38 S: You know, and that scares the hell out of me. S : Vous savez, et cela me fait une peur bleue.
51:41 K: I might join you. All of us might join you and say, ‘By Jove, what an intelligent man, let’s find out how he got this intelligence’. So do you, all of us in this room, do you have illusions? K : Je pourrais bien me joindre à vous. Nous pourrions tous vous rejoindre, dire: 'Dieu, quel homme intelligent, découvrons comment il est devenu aussi intelligent'. Donc, vous tous dans cette salle, avez-vous des illusions?
51:59 S: Aren’t your words illusions for us? S : Vos paroles ne sont-elles pas des illusions pour nous?
52:14 S: That depends on you. K : Cela dépend de vous.
52:16 S: Isn’t what you say illusion for us? S : Ce que vous dites n'est-il pas une illusion pour nous?
52:20 K: If you accept it. But if you begin to question your illusions, not my illusions. K : Si vous l'acceptez. (Rires) Mais si vous vous mettez à questionner vos illusions, pas mes illusions.
52:37 S: You don’t talk about stopping your illusions or suppressing them, just questioning them.

K: Yes. If you suppress them, they will pop up again. Like Kleenex!
S : Vous ne parlez pas de stopper les illusions, ou de les supprimer, seulement de les remettre en cause.

K : Oui. Si vous les supprimez, elles vont ressurgir. (Rires) Comme Kleenex ! S : Monsieur OK, allez-y.
53:03 S: If... No. S : If Non (Rires)

K : Les dames d'abord.
53:06 K: Ladies first. S : Est-ce qu'il n'est pas vrai aussi que beaucoup de nos illusions
53:10 S: Isn’t it true also that many of our illusions breed from our conditioning?

K: Yes.
sont engendrées par notre conditionnement?

K : Oui.
53:16 S: And what I wonder is that – OK, this is just for myself only – that I’ve grown up with an exposure to what you have been saying since I’ve been a baby. S : Et je me demande si - OK, c'est un peu personnel - j'ai grandi en étant exposée à tout ce que vous avez dit, depuis ma plus tendre enfance.

K : Attendez, comme vous l'avez dit,
53:28 K: So, wait a minute, as you said, do not all these illusions indicate our conditioning? ces illusions ne sont-elles pas l'indication de votre conditionnement?
53:39 S: Yes. S : Oui.
53:40 K: Now, question your conditioning now. K : Alors, questionnez votre conditionnement maintenant.
53:43 S: Well, I think...

K: First look at it carefully. What’s your conditioning?
S : Eh bien je pense

K : D'abord regardez soigneusement. Quel est votre conditionnement?
53:48 S: I haven’t had that religious or political conditioning. S : Je n'ai pas eu ce conditionnement religieux ou politique.
53:52 K: No, you may not have religious or political conditioning, but you are conditioned. Right? Question that. What do you mean by conditioning? Are you conditioned? K : Non, vous pouvez ne pas avoir subi de conditionnement politique ou religieux, mais vous êtes conditionnée. N'est-ce pas? Questionnez cela. Que voulez-vous dire par conditionnement? Etes-vous conditionnée?
54:07 S: Conditioned by my own experience even. Maybe not even anything

K: That’s right. Then you begin to question your experience.
S : Peut-être conditionnée par ma propre expérience. Peut-être pas par autre chose

K : C'est juste. Donc vous commencez à questionner votre expérience.
54:14 S: I am trying. It’s so difficult to separate it.

K: No. By questioning, not saying, ‘I am right, I am wrong’ – right? – by enquiring, exploring your mind which has become dull through conditioning begins to quicken, not quicken, it becomes more alive. Now, will you all do this? You are here at Brockwood not only to be academically excellent but also psychologically supremely intelligent. Right?
S : J'essaie. (Rires) Il est si difficile de faire la distinction.

K : Non. En questionnant - sans dire j'ai raison, j'ai tort, d'accord? - en enquêtant, en explorant, votre esprit, engourdi par le conditionnement se met à s'activer - pas s'activer, il devient plus vivant. Alors, allez-vous tous faire cela? Vous n'êtes pas ici, à Brockwood, seulement pour être académiquement excellents, mais aussi psychologiquement suprêmement intelligents.
55:16 S: That’s an illusion. N'est-ce pas? S : Ca, c'est une illusion. (Rires)

K : Qu'est-ce que c'est?
55:20 K: What’s that? S : C'est une illusion, car ça peut faire mal
55:22 S: It’s an illusion, because it can hurt... K : Non, non, non. Ecoutez seulement.
55:27 K: No, no, no. Just listen. Is it an illusion that you have to be academically good? Est-ce une illusion que vous devez être bons académiquement?
55:42 S: If you work hard enough, you can be academically good. S : Si vous travaillez assez dur, vous pouvez être bon académiquement.
55:47 K: You can be excellent academically, can’t you? By studying. K : Vous pouvez être excellent académiquement, n'est-ce pas? En étudiant.
55:53 S: Yes, but...

K: Wait, wait. Right? Studying, applying, paying attention to your beastly little books.
S : Oui, mais

K : Attendez, attendez. D'accord? En étudiant, en vous exerçant, en donnant toute votre attention à vos vilains petits bouquins.
56:02 S: Yes, but some of it’s interesting so what’s bad about that? Some of it’s interesting. Some of the work that you do is interesting.

K: Yes, you have to be because it means, if you are excellent academically, you may get a good job. Money. You have to earn. Now, psychologically, can’t you be supremely excellent? Which means you live intelligently therefore there is never conflict, and so on. I won’t go into all that.
S : Mais il y a des choses intéressantes, quel mal y a-t-il à cela? Certaines choses sont intéressantes. Une partie du travail que vous faites est intéressant.

K : Oui, il faut que vous parce que,si vous êtes excellent académiquement, vous pourriez trouver un bon emploi. L'argent. Il vous faut gagner de l'argent. Alors, psychologiquement, ne pouvez-vous être suprêmement excellent? Ce qui veut dire que vous vivez intelligemment, et donc qu' il n'existe jamais de conflit, etc. Je ne veux pas entrer dans tout cela.
56:38 S: So we have to think about everything we do, I mean all our reactions. S : Donc il nous faut penser à tout ce que nous faisons, je veux dire, toutes nos réactions.
56:43 K: Yes. You have to watch what you think, why you think, why you have such emotions, why you separate yourself from... and so on. You become aware, you become sensitive, alive. K : Oui. Observer ce que vous pensez pourquoi vous pensez, pourquoi vous avez telles émotions, pourquoi vous vous en séparez Vous vous éveillez, vous devenez sensitifs, vivants.
56:58 S: We try. S : Nous essayons.
57:00 S: Yes, I think most people in this room have actually tried it, but after a period of time we forget about it. S : Oui, je pense que la plupart des gens ici ont vraiment essayé, mais, après un moment, nous l'oublions.
57:08 K: Can you forget hunger?

S: No. But we become aware of...
K : Oubliez-vous la faim? S : Non. Mais nous devenons conscient de

K : Non, ne sortez pas du sujet.
57:14 K: No, don’t go off. Can you forget danger? Pouvez-vous oublier le danger?
57:19 S: No. But that’s all the result of the intelligence of the body.

K: Look at it, old boy, just wait a minute. Can you forget danger?
S : Non. Mais cela est le résultat de l'intelligence du corps.

K : Regardez bien, mon garçon, attendez juste une minute. Pouvez-vous oublier le danger? S : Non.
57:29 S: No. K : Pourquoi, Monsieur? Pourquoi ne l'oubliez-vous pas?
57:30 K: Sir, why? Why don’t you forget it? Question it. I am questioning you, and you’re answering. Interrogez-vous. Je vous interroge, et vous me répondez.
57:38 S: I don’t want to die. If you are pointing a gun at me... S : Je ne veux pas mourir. Si vous pointez une arme sur moi
57:42 K: Please, you know what danger is.

S: Yes.
K : S'il vous plaît, vous savez ce qu'est le danger. S : Oui.
57:45 K: Do you forget it?

S: No.
K : L'oubliez-vous? Q.Non.
57:49 K: Why not?

S: I think you do.
K : Pourquoi pas? S : Je pense que si.
57:52 S: OK, physical danger I don’t forget. S : OK, le danger physique, je ne l'oublie pas.

K : Non.
57:56 K: You won’t. Is not nationalism danger? Le nationalisme n'est-il pas un danger?
58:02 S: Yes. S : Oui.
58:06 K: So, you say, ‘I am not a nationalist, I don’t belong to any country’. That’s a danger. Right? Why do you forget it? You can’t. K : Donc, vous dites : 'Terminé, je ne suis plus nationaliste, je n'appartiens à aucun pays' C'est un danger. N'est-ce pas? Pourquoi l'oubliez-vous? Vous ne le pouvez pas.
58:31 S: But I do. I do. S : Mais je le fais, je le fais.
58:35 K: You do? K : Vous le faites?
58:37 S: Oh, for god’s sake! This is all very difficult. S : Oh, pour l'amour du ciel Tout ceci est très difficile.
58:40 K: No, no. You see, you are not questioning, you are saying something without... I am asking you to question everything you do, think, ask. K : Non, non. Vous voyez, vous n'êtes pas en train de poser la question, vous dites quelque chose sans Je vous demande de mettre en question tout ce que vous faites, ce que vous pensez, ce que vous demandez.
58:59 S: Well, perhaps that is not possible with the modern condition. S : Eh bien, cela n'est peut-être pas possible en ces conditions modernes.
59:03 K: That’s an excuse. You can question. K : C'est une excuse. Vous pouvez le discuter.
59:10 S: Sir, it seems the past year I have been really questioning everything I think. And sometimes I feel I am just going in circles. S : Monsieur, il me semble que l'an dernier, j'ai vraiment questionné tout ce que je pensais. Et parfois je sens que je ne fais que tourner en rond,
59:19 K: Of course. But you are not questioning thinking. qu'aller à l'intérieur de mon

K : Bien sûr. Mais vous ne questionnez pas la pensée.
59:25 S: Well, I am questioning that right now. I am questioning that, it seems within our intellect we try to become more aware of our thoughts, and it’s like our thoughts are aware of our thoughts. S : Eh bien, je pose la question à l'instant. (Rires) Je questionne ce qui semble être au-dedans de notre intellect, nous tentons de devenir plus conscients de nos pensées, et c'est comme si nos pensées étaient conscientes de nos pensées,
59:34 K: Yes, quite right. But, you don’t... Look, I begin to question nationalism. Right? Then I come to the point I question my thinking – thinking itself. et c'est comme si

K : Oui, tout à fait d'accord. Mais vous ne Voyez, je me mets à questionner le nationalisme. D'accord? Puis j'en arrive à questionner ma pensée - la pensée elle-même.
59:50 S: So, it’s like the intellect is only an instrument, and it’s like it becomes sharper and sharper, to a certain point, it just becomes – there’s nothing more you can do with it. S : Donc, comme si l'intellect n'était qu'un instrument, et qu'il devenait de plus en plus aiguisé, jusqu'à un certain point, où il devenait juste - vous ne pouvez rien faire de plus avec.
1:00:01 K: It becomes sharper and sharper therefore at the end of it, it becomes dull. Have you understood what I said? The more you sharpen an instrument, it gradually wears off and becomes dull. Right? A chisel, keep on polishing, polishing and using it, it becomes dull. So question why your mind is becoming dull by merely going round and round. K : Il devient de plus en plus aiguisé, donc, à la fin, il s'émousse. S : Il est

K : Avez-vous compris ce que j'ai dit? Plus vous aiguisez un instrument, plus il s'use, graduellement, et finalement il s'émousse. N'est-ce pas? Un ciseau, utilisez-le et affûtez-le sans arrêt, il va s'émousser. Donc demandez-vous pourquoi votre esprit s'émousse à force de tourner en rond sur lui-même.
1:00:39 S: Because it is all thought, it’s just... S : Parce que ce n'est rien que de la pensée, c'est juste
1:00:41 K: No, you are not questioning it. I get depressed – suppose I do, I don’t, I have no depression, I never have been depressed – suppose I am depressed. I say, ‘Yes, I am very depressed’. I accept it. I don’t say, ‘Now, why am I depressed?’ Is it I am thinking about myself? Is it I can’t get what I want? Is it somebody is better than me? Somebody is more beautiful than me? Somebody is more rich, and so on, so on, is that the reason why I am depressed? Right? If I am, then I say, ‘Why am I doing this?’ You follow? Move. Right, sir? Are you doing it? K : Non, vous ne questionnez pas. Je suis déprimé - c'est une supposition, je n'ai pas de dépression, je n'ai jamais été déprimé - mais supposons que je le sois. Je dis : 'oui, je suis très déprimé'. Je l'accepte. Je ne dis pas : 'enfin, pourquoi suis-je déprimé?' Est-ce parce que je pense à moi-même? Est-ce parce que je n'obtiens pas ce que je veux? Est-ce parce que quelqu'un est meilleur que moi? Quelqu'un est plus beau que moi? Quelqu'un est plus riche, etc. Est-ce cela la raison de ma dépression? D'accord? Si c'est cela, alors je dis : 'pourquoi est-ce que je fais cela? Vous suivez? Bougez. Bien, Monsieur? Etes-vous en train de le faire?
1:02:06 S: Sir, I think there must be a result or a decision from this very questioning. So shall we go on questioning this result? S : Monsieur, je pense qu'il doit y avoir un résultat, ou une décision émanant du questionnement lui-même. Donc, devons-nous continuer à questionner (inaudible)
1:02:20 K: I don’t quite understand. K : Je ne comprends pas bien.
1:02:22 S: He says the questioning brings about a result. Should we question the result as well? S : Il dit que le questionnement entraîne un résultat. Devrions-nous questionner le résultat aussi?
1:02:32 K: Of course. K : Bien sûr.
1:02:35 S: But then when we react... S : Mais, quand nous réagissons
1:02:38 K: You stop questioning only when there’s nothing more to question. That’s not a clever statement, but see what happens. That when you begin to question seriously, step by step, then there is a point where there is only that state of mind that has no problems at all. I won’t go into all this. But you don’t start! You want to reach the end at the beginning. K : Vous ne cessez de questionner que lorsqu' il n'y a plus rien à questionner (Rires) Ce n'est pas une boutade, voyez plutôt ce qui se passe. C'est que, quand vous commencez à questionner, sérieusement, pas à pas, alors arrive un moment où seul subsiste un état d'esprit qui n'a pas de problèmes du tout. Je n'entrerai pas dans tout cela. Mais vous ne démarrez pas ! Vous voulez atteindre la fin dès le début.
1:03:21 S: Sir, do you say then that if you are depressed, question it or just be aware of it? If you are depressed, are you saying we should question it or just be aware of it? S : Monsieur, donc vous dites, quand on est déprimé, de le questionner, ou juste d'en être conscient? Si vous êtes déprimé, dites-vous que nous devrions le mettre en doute,
1:03:33 K: Yes, I am depressed, I’ll show it to you. I want to know why I am depressed. I don’t say, ‘Yes, I am depressed’. I say, ‘Why am I depressed? Is it I have eaten wrongly? I have not slept properly? Or I am depressed because I can’t get what I want or I can’t – I am not as good as you, or I am not as clever as you’. Right? Which means I am always comparing. Why do I compare? Is it possible not to compare? See, I am questioning all this. Can I live without comparison? où seulement en être conscient?

K : Oui, je suis déprimé - je vais vous montrer. Je veux savoir pourquoi je déprime. Je ne dis pas : 'oui, je suis déprimé'. Je dis :'pourquoi suis-je déprimé?' Est-ce-que je mange mal? Est-ce que je n'ai pas bien dormi? Ou bien je déprime parce que je ne peux pas obtenir ce que je veux, ou je ne suis pas aussi bon que vous, pas aussi malin. Bien? Ce qui signifie que je suis toujours en train de comparer. Pourquoi est-ce que je compare? Est-il possible de ne pas comparer? Vous voyez, je questionne tout ça. Puis-je vivre sans comparaison?
1:04:30 S: If we ask continually why, can’t that process just reinforce that whole ego thing that we are trying to question?

K: Of course. That’s why I am saying it must be done with intelligence. So you begin with the most ordinary things.
S : Si nous demandons sans arrêt pourquoi, ce processus ne va-t-il pas juste renforcer tout ce système de l'ego que nous essayons de mettre en question?

K : Bien sûr. C'est pourquoi je dis que cela doit être fait avec intelligence. Donc, vous commencez avec les choses les plus ordinaires.
1:04:52 S: And that intelligence we don’t have. We try to get intelligence and we have to use our intelligence to get the intelligence. S : Et cette intelligence, nous ne l'avons pas. Nous tentons d'avoir l'intelligence, et nous devons user d'intelligence pour obtenir l'intelligence !
1:05:01 S: Yes, exactly. That’s the problem. S : Oui, exactement. (Rires) C'est le problème
1:05:09 S: It’s like, what intelligence are you talking about? I mean, the description of intelligence we understand is that intelligence is not limited by thought or experience. S : De quelle intelligence parlez-vous? La définition de l'intelligence comme nous l'entendons, est que l'intelligence n'est limitée ni par la pensée, ni par l'expérience.
1:05:19 K: Yes. K : Oui.
1:05:19 S: So how can I use the intelligence I have right now that is limited by thought and experience? I mean it seems so... S : Donc comment user de l'intelligence que j'ai en ce moment, laquelle est limitée par la pensée et l'expérience?
1:05:25 K: No. Have you got intelligence now? Je veux dire, cela semble tellement

K : Non.
1:05:28 S: I think I do sometimes, yes. Avez-vous de l'intelligence maintenant? S : Je pense en avoir, parfois, oui.
1:05:31 K: Not sometimes.

S: I can’t say that I do.
K : Non, pas 'parfois'. S : Je ne peux pas dire que je l'aie.
1:05:33 K: You see, you make... Now why don’t you question that? Have you got intelligence now?

S: I don’t think I do, no.
Vous voyez, vous faitesAlors, pourquoi ne pas questionner cela? Avez-vous l'intelligence maintenant? S : Je ne pense pas, non.
1:05:40 K: No. So begin. Non.

K : Donc, commencez.
1:05:42 S: Not the intelligence that I want to have. S : Pas l'intelligence que je veux avoir.
1:05:43 K: So begin. Are you nationalistic, are you seeking safety in your little family, seeking security in your ideas? Sir, I am doing all the questioning, you’re not. K : Donc, commencez. Etes-vous nationaliste, cherchez-vous refuge dans votre petite famille, puisez-vous votre sécurité dans vos idées? Monsieur, je pose toutes les questions, et vous pas.
1:05:58 S: What if you seek security in some things but not in others? S : Et si vous cherchez la sécurité dans certains choses et pas d'autres?
1:06:07 K: Yes. So what do you seek security in? In your looks? In your family? In some god? In some illusion? You see, I am doing... Sir, what I am pointing out very simply is, most of us are so conditioned – right? – that we become very dull. We repeat what somebody has said or we read a great deal and be very knowledgeable, but you may be stupid. So I say, find out for yourself what is intelligence. And you can find out that by asking, questioning, doubting. You can’t doubt everything, there is electricity, that light is there, you can’t doubt it. Right? The tree, you can’t doubt it, it is there. Right? The governments are there, the policeman is there. All the churches, all the things in the churches are there. So you begin to question. K : Oui. Alors, où cherchez-vous une sécurité? Dans votre apparence? Dans votre famille ? En quelque dieu? Quelqu'illusion? Vous voyez, c'est moi qui fais (Rires) Monsieur, ce que je fais remarquer très simplement, c'est que nous sommes, pour la plupart, tellement conditionnés, - n'est-ce pas? - que nous devenons vraiment obtus. Nous répétons ce que quelqu'un d'autre a dit, ou nous lisons énormément et devenons très instruits, mais vous pouvez être aussi stupide qu'avant. Donc je dis : trouvez vous-mêmes ce qu'est l'intelligence. Et cela se trouve en demandant, en questionnant, mettant en doute. Vous ne pouvez pas tout mettre en doute : il y a l'électricité, cette lampe est là, vous ne pouvez pas en douter. N'est-ce pas? L'arbre, vous n'allez pas le mettre en doute, il est là. D'accord? Les gouvernements sont là, le gendarme est là, toutes les églises, et les choses dans les églises, sont là. Donc vous commencez à vous interroger.
1:07:40 S: Your anxiety is there. S : Votre anxiété est là.

K : Oui, ou les hommes de science.
1:07:45 K: Yes, or the scientists. S : Il disait : 'votre anxiété'.

K : L'anxiété.
1:07:48 S: He said, your anxiety.

K: Anxiety. All right. Question anxiety. Why are you anxious? The majority of people are anxious. Right? Because they have no money or they are anxious their husband may be looking at somebody else. Right? Anxiety. Are you anxious, any of you? You are anxious?
Bon. Questionnez l'anxiété. Pourquoi êtes-vous anxieux? Les gens, en majorité, sont anxieux. N'est-ce-pas? Parce qu'ils n'ont pas d'argent, ou bien elles ont peur que leur mari regarde quelqu'un d'autre. D'accord? L'anxiété. Etes-vous anxieux, certains d'entre vous? Vous êtes anxieuse?
1:08:21 S: Sometimes, yes.

K: Why?
S : Parfois, oui.

K : Pourquoi?
1:08:24 S: Because of different things.

K: Tell me one.
S : Pour différentes choses.

K : Dites-m'en une.
1:08:29 S: No. S : Non.
1:08:34 S: Isn’t it that the desperateness for security is very forceful that the atmosphere of questioning is not there, that’s why... S : N'est-ce pas que le besoin désespéré de sécurité est si violent que l'esprit de recherche est absent, voilà pourquoi.
1:08:47 K: Tunki, I can’t hear you. K : Tunki, je ne vous entends pas. S : Il dit que la recherche désespérée
1:08:52 S: What he says is that the desperate search for security prevents actual questioning. de sécurité interdit un réel questionnement.
1:08:57 K: Yes, sir. K : Oui, Monsieur.
1:09:00 S: So, how can questioning...

K: Now just a minute, Tunki, when I am very anxious I can’t question. Right? But then I begin, there must be – I am not anxious all the time. There is anxiety when I wake up and as I take my coffee or tea, whatever it is, that anxiety recedes a little bit, then I begin to question.
S : Alors, comment la question

K : Juste une minute, Tunki, quand je suis très anxieux je ne peux pas m'interroger. D'accord? Mais alors je vais - je ne suis pas anxieux tout le temps. L'anxiété est là quand je me réveille, mais quand je prends mon café ou thé, peu importe, cette anxièté décline un petit peu, alors je me mets à questionner.
1:09:41 S: In this questioning of why, would it not be important to question without trying to find an answer. It seems that if we try to find an answer, we just give ourselves excuses for what we are. S : Dans cette interrogation du 'pourquoi', ne serait-il pas important de poser la question sans tenter de trouver une réponse. Il semble que, si nous cherchons la réponse, nous nous donnons juste des excuses pour ce que nous sommes.
1:09:53 K: Of course. When you question and find an answer, question that answer. You follow, sir? Learn the art. It’s not just that you begin to question everything, learn the art of questioning. You stop questioning sometimes and say, ‘Yes, by Jove, why am I questioning?’ Look without questioning. You follow? Learn about it. K : Bien sûr. Quand vous questionnez et que vous trouvez une réponse, questionnez cette réponse. (Rires) Vous suivez, Monsieur? Apprenez cet art. Ce n'est pas que vous commenciez à tout mettre en question, apprenez l'art de questionner. Vous stoppez vos questions parfois et dites : 'Mon Dieu, pourquoi suis-je en train de questionner?' Regardez, sans poser plus de questions. Vous suivez? Apprenez à ce sujet.
1:10:25 S: Do people become discouraged with their questioning because they don’t get something from it? S : Les gens ne sont-ils pas découragés de questionner parce qu'ils n'en retirent pas quelque chose?
1:10:29 K: Yes, sir. They get discouraged, disappointed, hurt. K : Oui, Monsieur. Ils se découragent, sont déçus, blessés.
1:10:35 S: Because they want something that will give them security. S : Parce qu'ils veulent quelque chose qui leur apporte la sécurité.
1:10:37 K: Yes. Or, I have been secure and you’re taking it away from me, I become anxious. What I am, sir, – just two minutes, just listen. Will you? I saw that ticket, that sticker on that bumper in California and I said, I wonder if the gentleman or the person who put that sticker on the bumper really questions, or it’s just a slogan. You understand what I am saying? It is just a slogan, but he never questions, says, ‘Why am I doing this? Why am I thinking this? Why do I believe?’ So, questioning is a great art. Right? It isn’t that I question, I move, I see the subtleties of it. Right? See the depth of it. And the beauty of enquiry, see bit by bit how extraordinarily complex this thing is. Why man has lived in illusions for thousands of years; if it is not Christian gods, then there is Muslim gods. Right? If it isn’t that, there have been gods by the thousand for the last 5000 years and more. Some like the Buddhists deny god, but there is always this search, longing for something beyond all this misery. Right? All this conflict, all this ugliness in the world. So they invent something and they worship it. You understand? K : Oui. Ou bien, j'étais en sécurité et vous me l'avez enlevée, je deviens anxieux. Ce que je dis Monsieur - juste deux minutes, écoutez seulement. Voulez-vous? J'ai vu cette étiquette, ce sticker sur le pare-choc en Californie, et je me suis dit, je me demande si la personne qui a collé ce sticker sur le pare-choc se pose réellement des questions, ou si c'est juste un slogan. Vous voyez ce que je veux dire? C'est juste un slogan, mais il ne remet jamais rien en cause, disant : 'Pourquoi fais-je ceci? Pourquoi est-ce que je pense cela? Pourquoi est-ce que je crois?' Donc, questionner est un grand art. N'est-ce pas? Ce n'est pas que je pose des questions, je bouge, j'observe les subtilités de la question. Vous voyez? Voyez-en la profondeur. Et la beauté de la recherche voyez petit à petit l'extraordinaire complexité de cette chose. Pourquoi l'homme a vécu dans l'illusion durant des millénaires : tantôt les dieux chrétiens, tantôt les dieux musulmans. Non? Et à part ceux-là, il y a eu des milliers de dieux dans les 5000 dernières années et plus. Certains, comme les boudhistes, nient Dieu, mais il y a toujours cette recherche, le désir de quelque chose qui dépasse toute cette misère. N'est-ce pas? Tout ce conflit, toute cette laideur dans le monde. Alors, ils inventent quelque chose et ils lui rendent un culte. Vous comprenez?
1:13:05 S: Like enlightenment.

K: Yes, quite right. Enlightenment is not something you experience or something that somebody gives you. That’s all such nonsense. So, as I was saying, sir, find out the art of questioning. Learn a great deal about it. You spend a great deal of time, don’t you, in mathematics, learning mathematics. Right? Or geography, history, whatever it is, and you don’t give even ten minutes to this. And so you become excellent in one direction and dull in the other direction. What time is it?

S: One o’clock.
S : Comme l'illumination.

K : Oui, tout à fait. L'illumination n'est pas quelque chose dont vous faites l'expérience, ou quelque chose que quelqu'un vous donne. Tout cela est tellement inepte. Donc, comme je le disais, Monsieur, découvrez l'art de questionner. Apprenez abondamment à son propos. Vous passez beaucoup de temps, n'est-ce pas, sur les mathématiques, à apprendre les mathématiques. Non? Ou la géographie, l'histoire, quoi que ce soit, et vous n'allez même pas donner dix minutes à ceci. Ainsi, vous devenez excellent dans une direction, et obtus dans l'autre direction. Quelle heure est-il? S : Une heure.
1:14:12 K: I think we had better stop, don’t you. No? Would you like to try something? Sit very quietly – just a minute, just a minute – before you sit. Sit very quietly, absolutely quiet, with your eyes closed, and find out what you are thinking. And why you are thinking, that particular thought or a series of thoughts. Try it. And find out if your brain can be so quiet, without a single thought. K : Je pense que nous devrions arrêter, non? Non? (Rires) Voulez-vous essayer quelque chose? S : Oui.

K : Restez tranquillement assis - une minute, une minute d'abord, vous vous asseyez. Restez assis très calmement, complètement calmes, les yeux clos, et découvrez ce à quoi vous pensez. Et quand vous avez cette pensée particulière ou une série de pensées. Essayez. Et découvrez si votre cerveau peut être si calme, sans une seule pensée.