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BR83Q2 - 2e session de questions-réponses
Brockwood Park, Angleterre
1 septembre 1983



0:56 Krishnamurti: There are several questions here and I hope this morning we can go through them. These questions are really problems. And to resolve problems, a mind, or rather the brain, unless it is free from problems in itself, cannot possibly solve the problems without raising other problems. Right? That is what politicians throughout the world are doing. They have got innumerable problems, war, atomic bombs and all the rest of it, their own position, their ambition, they represent the voter, and so on and so on, their brains are full of their problems. And such a brain, as our brains also, is cluttered with so many problems. To resolve other problems, how can you solve them unless your brain is free from problems? I hope I am making this clear. If my brain is clouded with several problems – scientific, medical, health, sexual – so many problems human beings have, and other problems arise, how can I meet them? I only meet them with a brain that is not only trained to resolve problems, but also heavy with problems. So shouldn’t one enquire whether it is possible to be free of problems? And then any problem that arises we can meet freely. Is that possible? You understand my question? K:plusieurs questions sont posées ici et j'espère que nous pourrons toutes les parcourir ce matin. Ces questions traitent de vrais problèmes. Et pour résoudre des problèmes, l'esprit - ou plutôt le cerveau s'il n'est pas lui-même libre de problèmes ne peut résoudre les problèmes sans en soulever d'autres. N'est-ce pas? C'est ce que font les politiciens du monde entier. Ils sont face à d'innombrables problèmes: guerres, bombes atomiques, etc leur situation personnelle, leur ambition, ils représentent l'électeur etc., etc., leurs cerveaux sont pleins de problèmes. Et un tel cerveau est encombré de tant de problèmes, de même que les nôtres. Résoudre de nouveaux problèmes comment faire cela si votre cerveau n'est pas libre de problèmes? J'espère être clair là-dessus. Si mon cerveau est obscurci par plusieurs problèmes, scientifiques médicaux, de santé, sexuels - les êtres humains ont tant de problèmes et d'autres problèmes surgissent - comment puis-je y répondre... Je ne les aborde qu'avec un cerveau non seulement entraîné à résoudre des problèmes, mais déjà chargé de problèmes. Alors, ne faudrait-il pas examiner s'il est possible d'être libre de problèmes? De sorte que tout problème qui se pose puisse être affronté en toute liberté. Est-ce possible? Vous comprenez ma question?
4:06 Suppose I have several personal problems and my brain is worried and concerned and thinking about it all the time, and I meet other problems – problems being something thrown at me, I can only meet them according to my brain which is already heavy with problems. Right? Isn’t it important – I am just asking – to have a mind, a brain which is really free from problems? Then life has problems, you can meet them freely. Am I making my position clear? This, as we said the other day, is a dialogue between us, not a monologue by me, but a dialogue where two of us are talking things over. Neither is trying to impress the other, or convince the other, or subtly persuading the other, but two friends talking over together. And I hope we are doing this, together look at these problems. If our brain is not free, then whatever problems arise we will meet them with the problems that we already have. So we are asking: is it possible for a brain to be free of problems? Is this all right? Am I putting a wrong question? Now how is a brain to be free of problems so that it can meet problems? How do you meet it? How do you meet problems with a free mind, a free brain? Do please let’s talk it over together. Supposons que j'ai plusieurs problèmes personnels et que mon cerveau est soucieux, préoccupé, qu'il y pense tout le temps et que d'autres problèmes m'assaillent, qui m'ont été lancés à la figure je ne puis les aborder qu'en fonction de l'état de mon cerveau lequel est déjà chargé de problèmes. N'est-ce pas? N'est-il pas important (je pose simplement la question) d'avoir un esprit, un cerveau vraiment libre de problèmes? Alors les problèmes de la vie, vous pouvez les aborder librement. Est-ce que je m'exprime clairement? Comme nous l'avons dit l'autre jour, nous sommes engagés dans un dialogue pas un monologue, mais un dialogue où vous et moi discutons de choses sans chercher à impressionner ou à convaincre l'autre ni à subtilement le persuader, mais devisant ensemble comme deux amis. Et j'espère que c'est ce que nous faisons, en regardant ensemble ces problèmes. Si notre cerveau n'est pas libre, alors quels que soient les problèmes rencontrés nous les aborderons avec les problèmes que nous avons déjà. Nous demandons donc: un cerveau peut-il être libre de problèmes? C'est juste? Est-ce que je pose une fausse question? Alors, comment un cerveau peut-il être libre de problèmes afin d'être capable de répondre aux problèmes? Comment y répondez-vous? Comment faire face à des problèmes avec un esprit, un cerveau libre? S'il vous plaît, parlons ensemble de cela.
7:05 From childhood we are trained to have problems, the whole education is a series of problems: mathematical, relationship, teacher and the student, examinations – you know, the whole educational system becomes a problem. And we are trained to resolve problems. So our brain is trained, educated. Now can one uncondition the brain, which has been trained to solve problems and is therefore never free? Am I making my question clear so that we are both understanding each other? Right? Is that possible? Please... Dès l'enfance, nous sommes entraînés à avoir des problèmes toute l'éducation n'est qu'une série de problèmes mathématiques, relationnels, le maître et l'élève, les examens vous savez, tout le système éducatif devient un problème. Et nous sommes entraînés à résoudre les problèmes. Notre cerveau est ainsi entraîné, éduqué. Dès lors, peut-on déconditionner le cerveau qui a été entraîné à résoudre les problèmes et n'est donc jamais libre? Ma question est-elle claire, de sorte que nous nous comprenons mutuellement? N'est-ce pas? Est-ce possible? Je vous en prie...
8:20 Questioner: Is it not necessary first to free ourselves from very strong attachments? Q:ne faut-il pas commencer par se libérer de ses très forts attachements?
8:26 K: Sir, it is not a question of attachment for the moment. But I am just asking: my brain from childhood, and your brain, is trained to have problems and to resolve problems. That is a fact. Such a brain meeting problems will always meet them with a brain that is cluttered. Right? Shouldn’t it be free to meet problems? No? Now, how do you propose to be free? What will you do? K:Monsieur, il ne s'agit pas pour l'instant de nos attachements. Je demande simplement ceci: dès l'enfance, mon cerveau et le vôtre est entraîné à avoir et à résoudre des problèmes. C'est un fait. Un tel cerveau, quand il rencontre des problèmes les abordera toujours avec un cerveau encombré. N'est-ce pas? Ne devrait-il pas être libre pour faire face aux problèmes? Non? Maintenant, comment proposez-vous d'être libre? Que ferez-vous?
9:21 Q: Could it be that first we should recognise that by asking that question we are making it another problem? Q:Ne faudrait-il pas commencer par reconnaître qu'en posant cette question nous créons encore un problème?
9:27 K: Not asking that person – yourself. Is it possible for me, for my brain, not to have a single problem, so that it can meet the problems of life freely? This is really a very, very serious question. K:Vous la posez non à cette personne, mais à vous-même. Mon cerveau peut-il n'avoir aucun problème en sorte qu'il puisse librement aborder les problèmes de la vie? Ceci est vraiment une question très, très sérieuse.
10:01 Q: Yes. Q:Oui
10:04 K: Yes? It is so easy as that? K:Oui? Est-ce si facile que cela?
10:09 Q: You have to look, see if it’s possible. Q:il faut regarder, voir si c'est possible.
10:14 K: Is your brain free from problems? K:Votre cerveau est-il libre de problèmes?
10:19 Are you free from problems – health problems, mathematical, if you are a technician, you know, the whole world of technology with their problems, personal problems, problems of relationship – problems - political problems, whether it should be a democratic or republican, a communist or a socialist, whether you believe in god or don’t believe in god, whether you – you follow? – our brain is so loaded. The more serious you are, the more the burden becomes. Etes-vous libre de problèmes: problèmes de santé, de mathématiques si vous êtes un technicien, vous savez, tout le monde de la technologie avec ses problèmes, personnels, relationnels politiques, faut-il un démocrate, un républicain un communiste ou un socialiste, croyez-vous en dieu ou n'y croyez-vous pas, ou encore... vous suivez, notre cerveau est si chargé. Plus vous êtes sérieux, plus la charge est lourde. Donc, de quelle manière le cerveau peut-il être entièrement libre de problèmes?
11:10 So in what manner can the brain be entirely free from problems? You see, we haven’t thought about this at all. Does one demand the brain to be free from problems, so that it can meet problems? Voyez-vous, nous n'avons absolument pas pensé à tout ceci. Exige-t-on du cerveau qu'il soit libre de problèmes en sorte qu'il puisse aborder les problèmes?
11:42 Q: I have thought about it but that seems to create another problem. Q:J'y ai pensé, mais cela semble créer un nouveau problème.
11:46 K: Yes, that is just it. You have thought about it and the very thinking about it creates another problem. K:C'est précisemment cela. Vous y avez pensé et le fait même d'y penser crée un autre problème.

Q:Il faut se demander si la pensée peut résoudre les problèmes.
12:03 Q: One has to ask whether thought can solve problems. K:Si la pensée contrôle le problème, etc.
12:10 K: Whether thought controls the problem and so on. Does this mean anything to each one of us? Or is it something that you haven’t really given your mind to? Ceci a-t-il un sens pour chacun de nous? Ou est-ce une chose à laquelle vous ne vous êtes pas vraiment colletés.
12:32 Q: A great many people enjoy their problems and they would find life very boring if they didn’t have problems. Q:Beaucoup de gens aiment leurs problèmes et la vie leur paraîtrait bien monotone sans problèmes.
12:47 K: Oh, well, that is a different matter. If you enjoy your problems, good luck! That is a kind of neuroticism. K:Oh, eh bien cela c'est autre chose. Si vous aimez vos problèmes, bonne chance à vous! (rires) Cela ressort de la névrose.
13:10 Shall we go into this matter before answering all the questions; there are here about eight questions? Problems have conditioned our brain. Right? Have limited the brain. And do we see the importance that a brain that has been working on problems, problem after problem, is incapable of meeting any problem at all? Are we clear on that point, verbally even, intellectually? Faut-il approfondir cela avant de répondre à toutes les questions nous en avons ici environ huit? Les problèmes ont conditionné notre cerveau. N'est-ce pas? Ont limité le cerveau. Et voit-on l'importance du fait qu'un cerveau ayant travaillé sur des problèmes problème sur problème, est incapable d'aborder quelque problème que ce soit? Sommes-nous clairs sur ce point, ne fut-ce que verbalement, intellectuellement?
14:07 Q: I am not sure about that one. The brain has a stack of problems, you are saying it is incapable of meeting another problem freshly, coming to that problem. Q:Je n'en suis pas sûr. Le cerveau a un tas de problèmes, vous dites qu'il est incapable d'aborder un autre problème à neuf, de venir à sa rencontre.
14:21 K: If the brain has problems and meets another problem, what happens? K:Si le cerveau a des problèmes et en rencontre un nouveau, que se passe-t-il?
14:31 Q: It copes with it as it does cope with it, more or less badly, or better or worse. Q:Il s'en charge comme il peut plus ou moins mal, ou mieux ou pire.
14:36 K: That is what is happening in the world. K:c'est ce qui a lieu dans le monde.
14:38 Q: That is the case. You cannot therefore say the brain cannot deal with problems just because it has problems. Q:C'est en effet le cas. Vous ne pouvez donc dire que le cerveau ne peut traiter les problèmes du seul fait qu'il a des problèmes
14:48 K: No, it can only deal with problems partially, limited. K:Non, il ne peut les traiter que partiellement, de façon limitée.
14:54 Q: Yes, I agree.

K: And therefore more problems.
Q:Oui, je suis d'accord.

K:D'où davantage de problèmes.
14:57 Q: Yes, all right.

K: That’s all we are saying. Look at all the politicians in the world, that is a perfect example. They are creating one problem after another and merely never solving any problems. You have perfect examples here.
Q:Oui, tout à fait.

K:C'est tout ce que nous disons. Regardez tous les politiciens du monde, voilà un parfait exemple. Ils créent un problème après l'autre... Sans presque jamais en résoudre. Vous avez là de parfaits exemples.
15:27 Q: Yes, but what is it that we are demanding when we want some sort of absolute kind of solution? Q:Oui, mais que désirons-nous quand nous souhaitons une sorte de solution absolue?
15:32 K: We are going to find out, sir, if there is, or there is not. K:Monsieur, nous allons découvrir s'il en existe une ou pas.
15:35 Q: Oh, all right, fair enough. Q:Oh, très bien, ça me va. (rires)
15:44 K: Or must we always live with increasing problems, multiplying problems? So can the brain be aware of itself – this is a very serious question if you want to go into it – can the brain be aware it: has problems, personal, health, scientific, and so on, multiple problems, many, many problems. And can we put aside and look at those problems first objectively, unemotionally, not taking sides and so on, without bias? Can we do that? Q; I don’t know about the old mind, there is something happening, which you can’t cope with and making it into a problem of thought. K:Ou nous faut-il vivre avec toujours plus de problèmes, en les multipliant? Alors, le cerveau peut-il être conscient de lui-même... - c'est là une question très sérieuse, si vous voulez bien vous y atteler - le cerveau peut-il être conscient qu'il a des problèmes, personnels, de santé scientifiques, etc., de multiples problèmes, tant et tant de problèmes. Et pouvons nous écarter et regarder ces problèmes, d'abord objectivement de façon non émotionnelle, sans prendre parti, sans préjugés? Pouvons-nous faire cela?

Q:En ce qui concerne le vieil esprit, je l'ignore, quelque chose a lieu sur lequel on ne peut rien, et l'on en fait un problème de pensée.
17:06 K: Sir, you are not meeting my question – forgive me for pointing out. K:Excusez moi Monsieur, vous ne répondez pas à ma question.
17:13 Q: The problem is only for our ego. Q:Le problème concerne uniquement notre ego.
17:29 K: Problems exist for the sustenance of our ego. All right. But what will you do about it? Oh, I see you can’t deal with this. All right, let’s go to our questions. K:L'existence des problèmes est liée au maintien de notre ego. Très bien. Mais qu'allez-vous en faire? Oh, je vois que ceci vous dépasse. Bien, occupons-nous de nos questions.
17:53 Q: No, no. Q:Non, non.
17:54 K: We will come back to it perhaps at the end of it. May we? Come back to it? K:Nous y reviendrons, peut-être à la fin. Vous voulez bien? Y revenir?
18:11 Q: Is it possible that our problem is that we always want answers to the questions? As we sit here, you are putting a question into this whole gathering, and immediately many people are creating a duality by wanting an answer to the question, which is the way we always live. The problem is, sir, we want an answer to the question. Q:Se pourrait-il que notre problème soit que nous voulons toujours répondre aux questions? Tandis que nous sommes assis ici, vous posez une question à l'auditoire et un nombre de personnes créent aussitôt une dualité en exigeant une réponse, c'est toujours ainsi que nous fonctionnons.

Q:Le problème, Monsieur, est que nous voulons une réponse à la question
18:52 K: All right. You are going to get them. K:Très bien. Vous allez les avoir.
19:05 1st QUESTION: What is the relationship between consciousness, mind, brain, thought, intellect, meditation and intelligence? Is awareness, attention still there when thought is not? Is awareness beyond time? 1ère QUESTION: Quel rapport y a-t-il entre la conscience l'esprit, le cerveau, la pensée, l'intellect la méditation et l'intelligence? L'état conscient, l'attention, est-il encore là en l'absence de pensée? L'état conscient est-il intemporel?
19:58 Now, how do you meet this problem? This is a problem. Right? This is a question – how do you meet that? Because this is a question that all of us put, if you are at all serious, if you have gone into all this, you say, what is the relationship of intellect, brain, mind, intelligence, consciousness and so on? How do you meet this problem? What is your approach to this problem, to these questions? Right? What is your approach? Either you say there is no relationship, each is something separate. Or, there is a relationship between them all. That remains a mere verbal statement. But to find out actually, what is your answer? How do you respond to that question? Alors, comment abordez-vous ce problème? C'est bien un problème, n'est-ce pas? C'est une question; comment l'abordez-vous? Car c'est une question que l'on pose tous, si l'on est tant soit peu sérieux si l'on a approfondi tout ceci, à savoir: quel rapport y a-t-il entre l'intellect, le cerveau, l'esprit, l'intelligence, la conscience, etc? Comment abordez-vous ce problème? Quelle est votre approche à ce problème, à ces questions? D'accord? Quelle est votre approche? Ou vous dites que rien ne les relie, qu'ils sont distincts les uns des autres ou qu'ils sont tous liés les uns aux autres. Cela demeure une simple affirmation verbale. Or il faut découvrir ce qu'il en est effectivement; quelle est votre réponse? Comment répondez-vous à cette question?
21:13 Q: To observe our own conditioning. Q:Qu'il faut observer notre propre conditionnement.
21:24 K: Yes, which means what? One has to ask who is the observer, is the observer different from the observed? So let’s begin. K:Oui, ce qui veut dire quoi? Qu'il faut s'interroger sur la nature de l'observateur est-il distinct de ce qu'il observe? Alors commençons.
21:42 Is awareness beyond time? That is the question. Is one aware of the relationship between consciousness, intellect, intelligence, brain and so on? What is awareness? Are we aware, when we are sitting here, of the tent – of the marquee – the number of poles there are holding up the marquee, aware of the person sitting next to us, the colour of the shirt, the skirt, whatever it is? Are we aware of all this? Or, not aware of it at the same time? You are aware of it partially, from time to time. Is that awareness? Or do you take the whole thing, observe the whole marquee, see the number of poles there are and so on, all together, and observe the various colours? So doesn’t awareness begin very near? Right? I am aware of the room I live in, or the flat I live in, the single room, aware of the trees, the sky, the birds, the grass, the beauty of the land, and so on. Are we aware of all this? Or we are aware very, very rarely? If we are aware, is it a partial awareness, see one thing only? Or being aware, you see the causation, consequences and the ending of the cause? You follow all this? Isn’t all that implied in being aware? I am aware of my wife or husband. I’d better come back down to that. There we begin to understand much more. I am aware of my wife. Is this awareness the memory of my wife? Please answer. You understand? I am aware of my wife, which means all the images I have built about my wife. Right? The various incidents, flatteries, sex, companionship and so on – all that is a continuous memory, adding all the time. Am I aware of these memories? Or those memories are so strong, so embedded that there is no awareness of it objectively? You understand my question? Are we going along with each other? Is this too complex? No. All right. L'état conscienct est-il intemporel? C'est la question. Est-on conscient du rapport existant entre la conscience, l'intellect, l'intelligence, le cerveau, etc.? Qu'est-ce que l'état conscient? Tout en étant assis ici, est-on conscient de la tente? du nombre de piquets soutenant la tente conscient de la personne assise à côté de nous de la couleur de sa chemise, de sa jupe, peu importe? Sommes-nous conscients de tout cela? Ou n'en sommes-nous pas simultanément conscient? Vous en êtes partiellement conscients, de temps en temps. L'état conscient, est-ce cela? Ou considérez-vous l'ensemble, observez-vous la tente dans sa totalité? en voyant le nombre de piquets qu'elle comporte etc., tout l'ensemble observant les diverses couleurs? Alors, l'état conscient ne commence-t-il pas tout près? N'est-ce pas? Je suis conscient de la pièce ou de l'appartement dans lequel je vis de la pièce unique, conscient des arbres, du ciel, des oiseaux de l'herbe, de la beauté de la terre, etc. Sommes-nous conscients de tout ceci? Ou sommes-nous très, très rarement conscients? N'avons-nous qu'une conscience partielle, ne voyant qu'une seule chose? Ou dans cet état conscient vous voyez la causalité, les conséquences et la cessation de la cause? Suivez-vous tout ceci? Etre conscient n'implique-t-il pas tout cela? Je suis conscient de ma femme ou de mon mari. Mieux vaut revenir à cela. Nous commençons à bien mieux comprendre à ce niveau là. Je suis conscient de ma femme. Cette conscience est-elle le souvenir de ma femme? Répondez, je vous prie. Vous comprenez? Je suis conscient de ma femme c'est à dire de toutes les images que je me suis faites d'elle. N'est-ce pas? Des divers incidents, flatteries, liens sexuels, compagnie, etc. tout cela est une continuité de souvenirs qui s'accroît tout le temps. Suis-je conscient de ces souvenirs? Ou ces souvenirs sont-ils si forts, si enracinés que l'on n'en a pas objectivement conscience? Comprenez-vous ma question? Avançons-nous ensemble? Est-ce trop complexe? Non. Très bien. Suis-je donc conscient des souvenirs qui brouillent
26:06 So am I aware of the memories which interfere, block, the awareness of my wife? So I ask naturally: can this block be put aside, wiped away, so that I can be aware of my wife sensitively? So that the memories don’t interfere all the time. If one sees the fact that in awareness, if memory is functioning, then I am not aware at all? Memory is acting all the time. If I am aware that the memories are operating all the time, then I see how they block my relationship with my wife and therefore, if I like the block, if I like it is much better, because it is easier to live that way, then I keep it. But if one sees it is not necessary, it is dangerous in relationship, then the very fact of the danger puts away the block, the barrier. Is this clear? bloquent la conscience que j'ai de ma femme? Alors, je demande naturellement: ce blocage peut-il être écarté balayé, afin que je puisse être conscient avec sensibilité de ma femme? De sorte que les souvenirs ne brouillent pas tout le temps la chose. Peut-on voir le fait que si la mémoire est active dans cet état de conscience je ne suis en fait pas du tout conscient? La mémoire est constamment active. Si je suis conscient que les souvenirs sont continuellement agissants je vois alors comment ils bloquent ma relation avec ma femme, et donc si j'aime le blocage parce que c'est bien mieux comme cela parce que la vie est plus facile ainsi, alors je le conserve mais si l'on voit que c'est inutile, que c'est dangereux pour la relation le fait même du danger écarte alors le blocage, la barrière. Est-ce clair?
27:50 Now let’s proceed from there. What is the relationship between consciousness, mind, brain, thought and so on, intelligence, intellect? What is relationship – to be related to something? Is it identification? I am related to my husband. Is that identification, or relationship? Please. If it is identification, then it is not relationship. If I am identified as a Hindu, there is no relationship in that identification. If I am identified with a particular island called Britain, I have no relationship. So we have to distinguish, or separate, identification and relationship. Alors, procédons à partir de là. Quel rapport y a-t-il entre la conscience, l'esprit, le cerveau la pensée et ainsi de suite, l'intelligence, l'intellect? Qu'est-ce que la relation: être relié à quelque chose? Est-ce de l'indentification? Je suis relié à mon mari. Est-ce là de l'identification, ou de la relation? Je vous en prie. Si c'est de l'identification, ce n'est pas de la relation. Si je suis identifié en tant qu'Hindou, il n'y a pas en cela de relation. Si je suis identifié à une certaine île nommée Grande Bretagne je n'ai là pas de relation. Il nous faut donc distinguer, ou séparer l'identification de la relation.
29:11 Right? Now, are you doing it? So to find out what is relationship, without identification, that is very serious. You understand? Is that possible? I have identified with my wife, or with certain ideas and conclusions, and it is almost impossible to break that identification. I am that idea, I am that concept, therefore to ask such a question: what is the relationship between consciousness, mind, brain and so on, one has to go into this question, what is relationship? If it’s not identification, then what’s the relationship between consciousness, yours, mine or someone else’s, what is the relationship between consciousness, the mind and so on? Now, first of all we have to enquire what is consciousness? To be conscious, not only to what is taking place around me, but also to be consciousness inwardly, what are my reactions, the beliefs, the fears, the faiths, the hopes, the various forms of identification. Right? Suffering, pain, health, ill health, and so on. All that is my consciousness. Right, sirs? Would you agree to that? Not agree, do we move together? Your consciousness, my consciousness or someone else’s consciousness, is all its content. Without its content consciousness, as we know it now, cannot be. Right? Agreed? We go along with that? N'est-ce pas? Etes-vous en train de le faire? Il faut donc découvrir ce qu'est une relation sans identification c'est très sérieux. Vous comprenez? Est-ce possible? Je me suis identifié à ma femme, ou à certaines idées et conclusions et il est presque impossible de rompre cette identification. Je suis cette idée, je suis ce concept, et poser une question telle que celle-ci: quelle relation y a-t-il entre la conscience, l'esprit, le cerveau, etc. revient nécessairement à aborder la question: qu'est-ce que la relation? Si ce n'est pas l'identification, quel rapport y a-t-il entre la conscience la vôtre, la mienne, ou celle de quelqu'un d'autre quelle relation y a-t-il entre la conscience, l'esprit, etc.? Tous d'abord, nous devons nous interroger sur: qu'est ce que la conscience? Etre conscient, non seulement de ce qui se passe autour de moi mais encore intérieurement conscient de mes réactions, de mes croyances des peurs, des fois, des espoirs, des diverses formes d'identification. N'est-ce pas? De la souffrance, la douleur, la mauvaise santé, etc. Tout cela est ma conscience. Bien Messieurs? Seriez-vous d'accord là-dessus? Pas d'accord, avançons-nous ensemble? Votre conscience, ma conscience ou la conscience de quelqu'un d'autre, est tout son contenu. Sans son contenu, la conscience telle que nous la connaissons ne peut exister. N'est-ce pas? D'accord? Nous admettons cela?
31:49 Then we ask: what is the content? If I am a Hindu, or a Christian, or British, my consciousness is made up of British tradition, the Empire, the Queens and the Kings. Right? There are various traditions, culture, linguistic control, and I believe, I have faith – right? – and so on. That is the content of my consciousness if I am British, a Frenchman and so on. If I am not of the Western world, then my consciousness also is faith, belief, suffering, pain, anxiety, like the rest of the world. So the question is: is my consciousness different from yours? If I suffer, if I have anxiety, if I believe in something – I may believe in something else, and you may believe, being Christian, in something else – but belief is common to both of us. Right? Suffering we all share. It is not my suffering only, but you also suffer, and so on. So consciousness, apart from the physical environmental impressions, which are also part of consciousness – you may be tall, I may be short, I may be lighter-skinned than you, or you may be lighter-skinned than me, that is a superficial coating, but inwardly we are similar. Right? I know you will not like this, but that is a fact. Right? Do we go as far as that? Nous demandons ensuite: qu'est-ce que le contenu? Si je suis un Hindou, un Chrétien, ou un Britannique, ma conscience est constituée de tradition britannique, l'empire, les reines et les rois. N'est-ce pas? Il y a des traditions diverses, la culture, la maîtrise linguistique et je crois, j'ai la foi, et ainsi de suite. N'est-ce pas? Tel est le contenu de ma conscience si je suis un Britannique, un Français, etc. Si je ne suis pas du monde occidental, ma conscience est aussi faite de foi de croyance, de souffrance, de douleur, d'anxiété, comme le reste du monde. La question est donc celle-ci: ma conscience diffère-t-elle de la vôtre? Si je souffre, si je ressens de l'anxiété, si je crois en quelque chose... - il se peut que j'aie une croyance particulière, et que vous en tant que Chrétien, en ayez une autre, - mais la croyance nous est commune. N'est-ce pas? La souffrance, nous la partageons tous. Il ne s'agit pas que de ma souffrance, car vous aussi souffrez, etc. Ainsi, mises à part les impressions environnementales physiques lesquelles font aussi partie de notre conscience... - vous pouvez être grand de taille, et moi petit ma peau est peut-être plus claire que la vôtre, ou vice versa c'est là un revêtement superficiel, mais à l'intérieur, nous sommes semblables. N'est-ce pas? Je sais que ceci ne vous plaira pas, mais c'est un fait. N'est-ce pas? Allons-nous jusque là? Non.
34:27 No.

Q: Yes, yes.
Q:Oui, oui.
34:30 K: Verbally we will go.

Q: No, beyond verbally.
K:Vous y allez verbalement.
34:35 K: Intellectually you see the reason, the logic of it, but to feel it, to see the truth of it. Q:Non, au delà du verbal.

K:Vous en voyez intellectuellement la raison, la logique mais il faut le ressentir, en voir la vérité.

Q:Il faut nous faire davantage confiance.
34:48 Q: You have to trust us more. K:Il ne s'agit pas que vous ou moi nous fassions confiance
34:55 K: It is not a question of I trusting you, or you trusting me, it is a question – you see how we... c'est une question - vous voyez comme nous...

Q:Vous dites que nous ne le voyons pas.
35:04 Q: You are saying we don’t see it. But maybe we are seeing it. I don’t see how you can say that we are only seeing it intellectually. Peut-être le voyons-nous. Comment pouvez-vous affirmer que nous ne le voyons qu'intellectuellement?
35:13 K: I don’t know. I am asking, sir. K:Je ne sais pas. Je pose la question, Monsieur.
35:16 Q: Well, I feel it is not only intellectual. Q:Eh bien, je sens que ce n'est pas qu'intellectuel.
35:20 K: Then, sir, that means the idea of individual separation psychologically is non-existent. That means you have tremendous responsibility for the whole. If I feel tremendous responsibility, I will not kill a Brazilian, an Arab, because he is part of me. I don’t know if you go as far as that. And that is not pacifism – that is another conclusion. The fact is our consciousness is shared by all humanity. K:Alors Monsieur, cela signifie que l'idée d'une séparation individuelle psychologiquement, n'existe pas. Cela signifie que vous avez une formidable responsabilité à l'égard du tout. Si je me sens formidablement responsable, je n'irai pas tuer un Brésilien ou un Arabe, car il fait partie de moi. Je ne sais si vous allez aussi loin que cela. Et ce n'est pas là du pacifisme - ce ne serait là qu'une autre conclusion. Le fait est que notre conscience est partagée par toute l'humanité.
36:17 Now, what is the relationship between consciousness, mind, brain, and all the rest of it, – meditation included, all right, include everything – what is the relationship between them all? Is the cord of relationship thought? As the pearls are held together by a thin nylon thread, are all these – consciousness, mind, brain, and so on – held together by thought? Thought is the thin line, thin fibre that holds all this together? Please. So one has to go into the very question: why has thought become so extraordinarily vibrant, alive, and full of activity? Right? Why? Is thought feeling? Is thought emotion? Of course, it is. If I do not recognise an emotion, which is the activity of thought – to recognise, then that emotion is not. You understand all this? So thought apparently is the main thread that holds the whole thing together? Is that so? Maintenant, quel rapport y a-t-il entre la conscience l'esprit, le cerveau, et tout le reste - méditation comprise... ..très bien, tout compris - qu'est-ce qui relie tous ces facteurs? Le lien qui les relie est-il la pensée? De même que les perles sont liées ensemble par un fil ténu de nylon la conscience, l'esprit, le cerveau etc. sont-ils liés ensemble par la pensée? La pensée est-elle le lien ténu, la fibre ténue qui lie tout cela ensemble? Je vous en prie. Il faut donc aller au noeud de la question: pourquoi la pensée est-elle devenue si extraordinairement vibrante, vivante et pleine d'activité? N'est-ce pas? Pourquoi? La pensée est-elle sentiment? La pensée est-elle émotion? Bien sûr que oui. Si je ne reconnais pas une émotion l'activité de la pensée étant de reconnaître, cette émotion n'a alors pas lieu. Vous comprenez tout ceci? La pensée semble donc être le lien principal qui tient le tout ensemble. En est-il ainsi?
38:34 Then what is the mind – this is really a very, very serious question – what is the mind? Is it part of the brain? Or is it outside of the brain? Qu'est-ce alors que l'esprit? C'est là une question vraiment très, très sérieuse: qu'est-ce que l'esprit? Fait-il partie du cerveau? Ou bien se situe-t-il en dehors du cerveau?

Q:Serait-ce les deux à la fois?
39:03 Q: Is it both? K:Non.
39:05 K: No. Sir, don’t be quick. Please, this is much too serious a question to say yes, both, it is, it is not. How am I to find out? Monsieur, ne soyez pas si prompt. C'est une question bien trop sérieuse pour dire oui, les deux, ceci ou cela. Comment le découvrir?
39:22 Q: Well, when you drive a motor car, the actual passage of the motor car going along a road, the actual miles covered, do you say, ‘Is that in the engine’? Q:Eh bien, quand vous conduisez une automobile le parcours de l'automobile tout au long d'une route la distance qu'elle couvre, dites-vous "tout cela est-t-il dans le moteur"?
39:34 K: Yes, sir. When you are driving a car, you have to be aware of not only the approaching car, but also you have to be aware of the side roads, you are aware or see three hundred or four hundred feet ahead. K:Oui, M. Quand vous conduisez une automobile, vous devez être conscient non seulement de l'auto qui approche, mais encore des routes adjacentes vous êtes conscient, votre regard se porte trois ou quatre cents mètres à l'avant.
39:51 Q: Sir, I am not saying that at all. What I am saying is, it is getting a bit slack now, I have made you lose your point, I am sorry. But what I interrupted by saying was, that when you are driving a car along the road, the actual passage of the car going along the road, the actual miles covered, we don’t normally talk about that as being inside the engine. Yet, when we are discussing as we are now, talking about different functions of the mind, body, brain, organism, that sort of thing, we try to vitalise them, yet normally they proceed in sort of almost automatic sense, as if the car is going along. Q:Monsieur, ce n'est pas du tout ce que je dis. Ce que je dis est cela dévie un peu ici, je regrette de vous avoir fait perdre le fil. Mais je vous ai interrompu pour dire que quand vous conduisez une automobile sur la route, le parcours effectif de l'auto tout au long de la route, les kilomètres réellement couverts nous n'en parlons normalement pas comme d'une chose se situant dans le moteur. Pourtant, quand nous discutons, comme nous le faisons maintenant, de diverses fonctions de l'esprit, du corps, du cerveau, de l'organisme, etc nous essayons de les visualiser, bien que normalement ils fonctionnent d'une façon quasi automatique, comme une automobile qui avance...
40:26 K: Yes, sir, I know they are automatic, they all work together. Now, I want to understand when we use the word ‘mind’, when we use the ‘brain’, when we use the word ‘consciousness’, like an engine, they are all working together. K:Oui, Monsieur, je sais, c'est automatique, tout fonctionne ensemble. Alors, je veux comprendre qu'en se servant du mot "esprit" qu'en se servant du mot "cerveau", qu'en se servant du mot 'conscience" comme pour un moteur, ils fonctionnent tous ensemble?
40:49 Q: Yes, with more or less degrees of functioning. Sometimes they are functioning very badly, other times in the same life time they are functioning very well. Q:Oui, à des degrés divers. Parfois, ils fonctionnent très mal à d'autres moments de la vie ils fonctionnent très bien.
40:58 K: I would like to, if I may most respectfully point out, first of all, are we aware that there is no separation between all this? Like driving a car, the engine is working, taking you along. K:Avec tout le respect que je vous dois, j'aimerais demander sommes-nous d'abord conscients qu'il n'y a dans tout cela aucune séparation? Comme dans une automobile dont le moteur fonctionne et vous emmène.
41:19 Q: Is it possible to be aware of no separation? Q:Est-il possible d'être conscient de l'absence de séparation?
41:22 K: Yes, sir, that is what I am asking, sir, is it all a single movement, a unitary movement, in which there is no separation? You see, you can’t answer these questions. K:Oui Monsieur, c'est-ce que je demande, tout cela est-il un mouvement unique un mouvement unitaire dans lequel il n'y a aucune séparation? Vous voyez, vous ne pouvez pas répondre à ces questions.
41:47 Q: The separation is only in thought. It isn’t real. Q:La séparation n'existe que dans la pensée. Elle n'est pas réelle.
42:00 K: I would like to find out for myself, what is the mind? Is it part of the brain? How do I find out? Unless my brain is unconditioned, I can’t find out. Right? I can’t find out anything unless there is freedom to look. But I am not free. My brain is conditioned as a Catholic, Protestant, Communist, Socialist, Democrat, or religiously, and so on, environmentally. As long as that is conditioned, I can never find out what the mind is. I can say the mind is part of the brain or it is separate from the brain. This matter we have discussed with several so-called scientists. Some of them agree that it is outside the brain. Do you understand all this?

Q: Yes.
K:J'aimerais découvrir par moi-même, qu'est-ce que l'esprit? Fait-il partie du cerveau? Comment le découvrir? Je ne puis le découvrir tant que mon cerveau n'est pas déconditionné. N'est-ce pas? Je ne puis rien découvrir sans liberté de regarder. Or je ne suis pas libre. Mon cerveau est conditionné en tant que catholique protestant, communiste, socialiste démocrate, ou religieusement, etc., etc., par l'environnement. Tant qu'il est conditionné, je ne puis jamais découvrir ce qu'est l'esprit. Je puis affirmer que l'esprit fait partie du cerveau, ou qu'il en est séparé. Nous avons discuté de ce sujet avec divers soi-disant scientifiques. Certains d'entre eux sont d'accord qu'il se situe en dehors du cerveau. Comprenez-vous tout ceci?

Q:Oui.

K:Non, Monsieur.
43:19 K: Please, sir, please, sir, don’t... verbally, yes. But the implication that it is something outside the brain, and that the brain can only understand that when it is itself totally free. So I am not concerned whether it is outside, inside, far away or near, my chief concern is whether the brain can be free from its conditioning. Then there will be discovery of that which is true, not just invention. Je vous en prie, Monsieur ne... Verbalement, oui. Mais les conséquences découlant du fait qu'il est extérieur au cerveau le cerveau ne peut les comprendre que quand il est lui-même totalement libre. Je ne me soucie donc pas qu'il soit extérieur, intérieur, loin ou proche mon principal souci est de savoir si le cerveau peut se libérer de son conditionnement. Il y aura alors une découverte de ce qui est vrai, et non une simple invention. Nous demandons donc: qu'est-ce qui relie tous ces éléments?
44:15 So we are asking: what is the connection between them all? Is it all one single movement? To find that out, one must begin very near, which is what I am. Right? What my thoughts are. What are you? May I ask that simple question, which is very complex, but we will start very simply – what are you? Tout cela est-il un mouvement unique? Il faut, pour le découvrir, commencer très près, c'est-à-dire par ce que je suis. N'est-ce pas? Ce que sont mes pensées. Qu'êtes-vous? Me permettez-vous de poser cette simple question, qui est très complexe mais nous commencerons très simplement: qu'êtes-vous?
44:56 Q: Slaves. Q:Des esclaves.

K:cela, c'est entendu.
45:03 K: Oh, that's understood. No, sir. Seriously what are you? You are your name. Right? You are your tradition, you are your memories. Right? And so on. So you are all that. Right? Which is, you are consciousness. Right? You believe in, you don’t believe, you have faith, your gods, your fears, pleasures, suffering, pain, and emotionalism and so on – you are all that. Right? We agree to that? We see that? Or do we think we are something totally different? Non, Monsieur. Plus sérieusement: qu'êtes-vous? Vous êtes votre nom. N'est-ce pas? Vous êtes votre tradition, vos souvenirs. N'est-ce pas? Et ainsi de suite. Vous êtes donc tout cela. N'est-ce pas? Ainsi, vous êtes votre conscience. D'accord? Vous croyez, vous ne croyez pas, vous avez la foi, vos dieux, vos peurs vos plaisirs, votre souffrance, votre douleur votre émotivité, etc., etc., vous êtes tout cela. N'est-ce pas? Sommes-nous d'accord? Ou pensons-nous être toute autre chose?

Q:Voilà ce que nous sommes. C'est un fait.
46:10 Q: That is what we are. It is a fact. K:C'est un fait. Alors, qu'est-ce que cela veut dire?
46:12 K: That is a fact. Now, what does that mean? When I say my name is K, I belong to India, or Britain, or this or that, I have faith and so on, what does all that mean? Does it all mean memory? Quand je dis que mon nom est K que je suis un ressortissant indien ou britannique ou ceci ou cela, que j'ai la foi et ainsi de suite, que signifie tout cela? Tout cela relève-t-il de la mémoire?
46:55 Q: Consciousness. Q:De la conscience.
46:59 K: Which means, if you see that, or if you don’t see it, we are the past. Right? Would you go along with that, even verbally? We are the past. The past is knowledge. Right? The past is memory. Right? You are not learning anything from me, please. I am just pointing out. So we are the series of movements in memory. Right? See the implications of it. That we are not actively living human beings. You may go to the office every day for the next ten years, fifty years, or a factory, or do something or other. You are all that too. If I am a scientist, I have accumulated knowledge through books, through experiments, through discussions, through various forms of hypothesis and conclusions – all those are the past. So I am the past. Right, sir? I am memories. I am a dead entity, psychologically. I wonder if you see that? K:Que vous le voyiez ou pas, cela signifie que nous sommes le passé. N'est-ce pas? M'accompagneriez-vous là-dessus, ne serait-ce que verbalement? Nous sommes le passé. Le passé est le savoir. N'est-ce pas? Le passé est mémoire. N'est-ce pas?

Q:Oui.

K:Vous n'apprenez rien de moi, je vous prie. Je ne fais qu'indiquer. Nous sommes donc des séries de mouvements dans la mémoire. N'est-ce pas?

Q:Oui.

K:Voyez ce que cela implique. Que les êtres humains que nous sommes ne vivent pas activement leur existence. Vous aurez beau aller tous les jours au bureau pendant les dix ans ou les 50 ans qui viennent, ou à l'usine, ou faire une chose ou l'autre. Vous êtes aussi tout cela. Si je suis un savant, j'ai accumulé du savoir au moyens de livres d'expériences, de discussions d'hypothèses variées et de conclusions, toutes ces choses sont le passé. Je suis donc le passé. D'accord, Monsieur? Je suis mémoire. Je suis une entité morte, psychologiquement. Je me demande si vous le voyez?
49:04 Q: The moment I see that... Q:Dès l'instant où je le vois...

K:Attendez.
49:07 K: Do we just see it, or is it just an idea? Le voyons-nous simplement, ou n'est-ce qu'une idée?
49:16 K: Sir, this requires a great deal of work, a great deal of observation, patience, looking at things very, very carefully, impartially, objectively, without any sense of subjective reactions to it. That when once I realise that I am the whole movement of the past, not only it is a sudden shock to me, but also the realisation that there is nothing new in me. Monsieur, ceci demande énormément de travail, énormément d'observation de patience, observant les choses très, très attentivement, impartialement objectivement, sans en ressentir la moindre réaction subjective. En sorte que dès que je constate que je suis tout le mouvement du passé non seulement cela me donne un choc mais cela m'amène aussi à la constatation qu'il n'y a rien de neuf en moi.
50:10 Q: You haven’t proved it yet though, have you? Q:Cependant, vous ne l'avez pas encore prouvé, n'est-ce pas?
50:22 K: I seem to be probing, you are not probing. K:J'ai l'impression d'explorer, vous n'êtes pas en train d'explorer.
50:25 Q: Sir, if you saw this a long time ago, how come it is a sudden shock to you? Q:Monsieur, s'il y a longtemps que vous avez vu cela comment se fait-il que vous en ressentiez un tel choc?
50:31 K: I said, sir, suppose – sorry. Right? K:J'ai dit "supposons", Monsieur - excusez-moi. D'accord?
50:48 Q: Isn’t the arc narrowed down very much whenever you do anything? When you talk about being aware of all the tent and everything, if I have to start vacuuming the carpet, I have to narrow it all down, and gradually as I do that, I get wrapped up in everything, I am doing, so that it is continually narrowing down. Q:Le champ ne se rétrécit-il pas quand vous faites quoi que ce soit? Vous parlez d'être conscient de toute la tente et de toutes choses mais si je dois passer le tapis à l'aspirateur je dois commencer par réduir ma perception et peu à peu tout en agissant je me laisse envelopper par tout ce que je fais, de sorte que ce processus de réduction a continuellement lieu.
51:19 K: So we are narrowing it down, the gentleman asks, why do you, K, narrow down all this? It is the same thing, sir, never mind. Sir, putting light, a strong electric light on a small thing, you see very clearly – right? – and from there move. But if you stay only there, then it remains very, very small. K:Nous le réduisons donc le Monsieur demande "pourquoi vous, K, réduisez-vous tout ceci"? Cela revient au même, Monsieur, peu importe. Monsieur, projeter un puissant éclairage sur une petite chose permet de la voir très clairement, d'accord, et de procéder à partir de là. Mais si vous en restez là, cela demeure très, très petit.
52:02 2nd QUESTION: We can learn more from each other than by listening to K. Why don’t you encourage people to hold group discussions on particular topics and have organised activities to facilitate dialogue and relationship? 2ème QUESTION: nous pouvons plus apprendre les uns des autres qu'en écoutant K. Pourquoi n'encouragez-vous pas les gens à tenir des discussions de groupe sur des sujets particuliers et à organiser des activités destinées à faciliter le dialogue et la relation?
52:26 Q: Excuse me, we didn’t quite finish the last question, I thought. Because you were saying we are the past and we are all these things, but what is that? It is like a lot of stuff on a table. What is the basis of that? That is what we should really get to. Not all that memory, that dead stuff. Q:Excusez-moi, nous n'en avons pas tout à fait fini avec la dernière question. Car vous disiez que nous sommes le passé et nous sommes toutes ces choses mais qu'est-ce que c'est? C'est comme un tas de camelote sur une table. Quel en est le fondement? C'est cela que nous devrions viser. Pas toute cette mémoire, ces choses mortes.
52:43 K: Sir, if I acknowledge that I am memory – right? Then I remain with that memory – right? – not just one particular memory, but the whole movement of memory – right? Then in that observation there is a perception that one asks: is it possible to live a life without memories, except where it is necessary? K:Monsieur, si j'admets que je suis mémoire, n'est-ce pas je reste alors avec cette mémoire, pas seulement un souvenir particulier mais tout le mouvement de la mémoire, n'est-ce pas? Il y a alors dans cette observation une perception qui nous fait demander: est-il possible de vivre une vie sans souvenirs, sauf là où c'est nécessaire?
53:18 Q: It is, yes. I was aware of that even as a child. Q:En effet, oui. J'en étais conscient même comme enfant.
53:23 K: What? K:Comment?
53:24 Q: That it is possible just to be without memories. I have been aware of this. Q:il est en effet possible d'être simplement sans souvenirs. J'en ai été conscient.
53:33 K Is that so?

Q:...in times.
K:En est-il ainsi?

Q:Oui, à certains moments.
53:36 K: All right, sir, then we have solved the problem. K:Très bien Monsieur, nous avons alors résolu le problème.
53:40 Q: Good, good. Go on to the next question. Q:Bien, bien. Passez à la question suivante.
53:46 K: Then we have solved the problem that the brain which has been conditioned by memory for a million or forty or fifty thousand years, can live, function, act in all relationship of life without bringing in this terrible past. If you can live that way, it is a most extraordinary thing to live that way. Right? K:Nous avons alors résolu le problème relatif au fait que le cerveau qui a été conditionné par la mémoire pendant un million ou quarante ou cinquante mille ans, peut vivre, fonctionner, agir dans toute relation de la vie sans faire intervenir ce terrible passé. Si vous pouvez vivre ainsi, c'est la chose la plus extraordinaire qui soit. N'est-ce pas?
54:31 2nd QUESTION: We can learn more from each other than by listening to K. Why don’t you encourage people to hold group discussions on particular topics and have organised activities to facilitate dialogues and relationships? 2ème QUESTION: nous pouvons plus apprendre les uns des autres qu'en écoutant K. Pourquoi n'encouragez-vous pas les gens à tenir des discussions de groupe sur des sujets particuliers et à organiser des activités destinées à faciliter le dialogue et la relation?
55:03 Are you listening to K? Or are you listening to yourself? K is pointing out: listen to yourself, see how conditioned you are, not I am telling you that you are conditioned, but by listening to yourself you learn infinitely more than by listening to a lot of other people, including K. But when you listen to K, he is not instructing you. He is putting up a mirror in front of you to see yourself. Right? And when you see yourself very clearly, you can break the mirror and the man who holds up the mirror. Right? So do we clearly see ourselves? If we depend on relationship, depend, or on dialogue, or associations and institutions, to teach us, to help us, to make things clear – what we are – then we depend. And when we depend on others, whether it is on institutions, encounter groups, small groups, and so on, what are you learning? And what do you mean by learning? Please, this is, again, a very serious question. Learning, as we know, is accumulating knowledge. I have learned about myself – that I’m all this: the pain, the misery, the confusion, the extraordinary travail of life – I am all that. I have learnt it. That is, somebody has told me, or I have learnt about myself. So learning, as far as we know now, learning at school, learning about ourselves, is accumulating knowledge about ourselves. Right? And K says, knowledge is the very root of disorder. Go slowly. Ecoutez-vous K? Ou vous écoutez-vous vous-mêmes? K souligne ceci: écoutez vous vous-mêmes, voyez combien vous êtes conditionné mon propos n'est pas de vous dire que vous êtes conditionné mais que vous apprenez infiniment plus en vous écoutant vous-même qu'en écoutant un tas d'autres gens, y compris K. Mais quand vous écoutez K, il ne vous instruit pas. Il place devant vous un miroir pour que vous vous y voyiez. N'est-ce pas? Et une fois que vous vous voyez très clairement, vous pouvez briser le miroir et aussi celui qui tient le miroir. N'est-ce pas? Alors, nous voyons-nous clairement? Si nous dépendons de la relation, ou dépendons d'un dialogue ou d'associations et d'institutions, pour être instruits, aidés pour clarifier les choses, ce que nous sommes, alors nous sommes dépendants. Et quand nous dépendons d'autrui, qu'il s'agisse d'institutions de groupes de rencontre, de petits groupes, etc., qu'apprenez-vous? Et qu'entendez-vous par apprendre? Je vous en prie, c'est là encore une question très sérieuse. Comme nous le savons, apprendre consiste à accumuler du savoir. J'ai appris sur moi - que je suis tout ceci, la douleur, le malheur la confusion, le labeur extraordinaire de la vie - je suis tout cela. Je l'ai appris. C'est-à-dire que quelqu'un me l'a dit, ou que je l'ai appris tout seul. Donc apprendre, comme on l'entend actuellement, apprendre à l'école apprendre sur soi, c'est accumuler du savoir sur soi-même. N'est-ce pas? Et K dit que le savoir est la racine même du désordre. Avançons lentement.
58:28 Knowledge is necessary in the field of technology, in daily life, but psychologically knowledge is the very root of disorder, because knowledge is the past. Right? Knowledge is always, whether in the future or in the past or in the infinite future, is limited, always. Right? Because it is based on experience, hypothesis, conclusions, a chain, it is a constant addition instead of taking away, therefore it’s very limited. So can I look at myself without the previous knowledge or conclusion when I looked at myself? You understand my question? I have looked at myself all yesterday, or a few hours of yesterday? and I find that I am this, that, the other thing; I am depressed by it or I am elated by it. All that is going on. That becomes yesterday’s knowledge. And with that knowledge I observe myself again. Right? We do this. Right? So knowledge is bringing about constant repetition, mechanical, psychologically. And also, if you go into the matter very carefully among the scientists and so on, they are also beginning to discover knowledge is a hindrance in certain areas of discovery. Right? Le savoir est nécessaire dans le domaine technique, dans la vie quotidienne mais psychologiquement, le savoir est la racine même du désordre car le savoir est le passé. N'est-ce pas? Qu'il se situe dans le futur ou dans le passé, le savoir est toujours limité, même situé dans le futur infini, toujours. N'est-ce pas? Car il repose sur l'expérience, l'hypothèse, les conclusions, un enchaînement une addition continuelle sans aucun retrait, donc c'est très limité. Alors, puis-je m'observer sans savoir préalable ni conclusion après m'être observé? Comprenez-vous ma question? Je me suis observé hier, toute la journée ou quelques heures et je découvre que je suis ceci, cela, ou autre chose; cela me déprime ou me transporte. Tout cela a bien lieu. Cela devient le savoir d'hier. Et je m'observe à nouveau à partir de ce savoir. N'est-ce pas? Nous faisons cela. N'est-ce pas? Le savoir entraîne donc une répétition continuelle mécanique, psychologiquement. De plus, si vous approfondissez très attentivement le sujet avec les scientifiques, ils commencent également à découvrir que le savoir constitue un obstacle dans certains domaines de la découverte. N'est-ce pas? Donc vous n'apprenez rien ni ne découvrez quoi que ce soit de K.
1:00:40 So you are not learning or discovering anything from K. You are the storehouse of past history. That is a fact. You are the history of mankind. Right? And if you know how to read that book, you don’t have to depend on anybody, on discussions, on relationship, or organised groups and all that kind of thing. Right? I am not saying you should not discuss, you should not have relationship, you should not have this or that. All that one is pointing out is that as long as you depend for your understanding yourself on others, then you are lost. You have had leaders, haven’t you? Religious leaders, political leaders, every kind of specialist who will tell you what to do, how to raise your children, how to have sex, you have had every kind of leader for the last 100,000 years or more. And where are you at the end of it? Do ask these questions, please. We are what we are because we have depended on others, somebody to tell us what to do, what to think, which means we are being programmed all the time. And to understand ourselves, there is every opportunity through relationship, through discussions, but if you depend on them, you are lost. Is this clear, this question? Not that you must agree with the speaker. But see the consequences of depending on others, depending on governments, to bring order in this chaotic world, depending on a guru, depending on the priest, whether it is the pope or the local priest. You understand? Vous êtes l'entrepôt de l'histoire passée. C'est là un fait. Vous êtes l'histoire de l'humanité. N'est-ce pas? Et si vous savez lire ce livre vous n'avez à dépendre de personne, ni de discussions, ni de relation ni de groupes organisés et toutes ces choses. N'est-ce pas? Je ne dis pas que vous ne devriez pas discuter que vous ne devriez pas avoir des rapports humains, ne pas avoir ceci ou cela. Tout ce que nous voulons dire est que tant que vous dépendez d'autrui pour vous comprendre vous-même, vous êtes perdu. Vous avez eu des leaders, n'est-ce pas? Des leaders religieux, politiques, des spécialistes de tout acabit qui vous diront quoi faire, comment élever vos enfants, comment se comporter sexuellement vous avez eu toutes sortes de leaders, depuis 100.000 ans ou davantage. Et où en êtes-vous en fin de compte? Posez ces question, je vous prie. Nous sommes ce que nous sommes, parce que nous avons dépendu d'autrui de quelqu'un qui nous dit quoi faire, que penser ce qui signifie que nous sommes tout le temps programmés. Et nous avons toutes les occasions de nous comprendre par la relation par les discussions, mais si vous en dépendez, vous êtes perdus. Cette question est-elle clarifiée? Il ne s'agit pas d'être d'accord avec l'orateur. Mais de voir ce que dépendre des autres a comme conséquences dépendre des gouvernements pour amener l'ordre dans ce monde chaotique dépendre d'un gourou, dépendre du prêtre... qu'il s'agisse du pape ou du prêtre local. Vous comprenez?
1:03:53 So the question is really: one is the storehouse of all mankind. Right? One is the rest of mankind, and if one looks at that very closely with a great deal of hesitation, affection, then you begin to read what you are, which then is a flowering. But if you depend, then you live with pain and anxiety and fear. La vraie question est donc celle-ci: on est l'entrepôt de toute l'humanité. N'est-ce pas? On est le reste de l'humanité, et si l'on regarde cela de très près avec énormément d'hésitation, d'affection on commence alors à lire ce que l'on est, et c'est un épanouissement. Mais si vous êtes dépendant, vous vivez alors dans la douleur, l'anxiété et la peur.
1:04:55 3rd QUESTION: While understanding what is being said and wanting to live differently, how is one to approach the problem of livelihood in this world of unemployment and limited opportunities? 3ème QUESTION: Tout en comprenant ce qui est dit et voulant vivre différemment, comment faut-il aborder le problème du gagne-pain dans ce monde de chômage et d'opportunités restreintes?
1:05:43 Have different governments, which means a government which is not limited to a particular group. Right? French government, English government, each concerned with its own limited... so that there is... Sir, what is preventing us all working together – you understand? – as one human being? We are divided by nationalities, religion, by the tradition, and we hold on to that. There is no world economy. You understand, sir? I wonder if you have thought about all this? There is no world economy. Each country is concerned with its own economy – right? – with its own laws, with its own individual identity to a particular piece of land. There can never be united Europe. Right? Because each nation will suffer something or other. Therefore unless we have a government which is not local, not insular – right? – there will be unemployment, lack of opportunities and so on. But also another factor is coming into being, which is the computer. Computer is beyond all nationalities, all governments. It can outthink us. It can create its own god which we shall worship. There is a good joke about it, but it is not worth repeating. Shall I repeat it? Yes. A man says to the computer: there is no god, I have never believed in god. The computer says, ‘You have it now’! Avoir d'autres gouvernements c'est-à-dire un gouvernement qui ne se limite pas à un groupe particulier. N'est-ce pas? Gouvernements français, anglais, chacun se préoccupant de sa propre limitation de sorte qu'il y a... Monsieur qu'est-ce qui nous empèche de travailler tous ensemble vous comprenez, comme un seul être humain? Nous sommes divisés par les nationalités, par la religion par la tradition, et nous y tenons. Il n'y a pas d'économie mondiale. Vous comprenez, Monsieur? Je me demande si vous avez réfléchi à tout ceci? Il n'y a pas d'économie mondiale. Chaque pays se préoccupe de sa propre économie, de ses propres lois de sa propre identification à un lopin de terre particulier. Il ne pourra jamais y avoir d'Europe unie. N'est-ce pas? Car chaque nation souffrira d'une chose ou d'une autre. Par conséquent, tant que prévaudra un type de gouvernement local, insulaire n'est-ce pas, il y aura du chômage, un manque d'opportunités, etc. Mais un autre facteur entre aussi en jeu, celui de l'ordinateur. L'ordinateur se situe au-delà de toutes nationalités, de tous gouvernements. Il peut nous surpasser en pensée. Il peut créer son propre dieu que nous vénérerons. Il existe un bon mot à ce propos, mais qui ne vaut pas la peine d'être redit. Dois-je le redire?

Q:Oui.

K:Un homme dit à l'ordinateur: dieu n'existe pas, je n'y ai jamais cru. L'ordinateur répond: "désormais vous l'avez"! Tant que nous sommes Américains, Britanniques, Français, Italiens, Hindous
1:08:47 So as long as we are Americans, British, French, Italians, Hindus, Communists and Socialists, we will never have peace in the world. There will always be unemployment, there will always be wars. For god’s sake, see all this. When you see the truth of it, you are no longer identified with any country, with any group, with any religion. But one must have passion behind it, not just intellectual concepts. So as things are, problems of livelihood become more and more difficult. As things are, you will have more wars. I don’t know if you have heard – I was only told about it the other day – in Russia, a certain atomic bomb blew up, and for 25,000 years, an area of several hundred miles can never be cultivated, you can never approach it. You understand what I am saying? This is humanity. And nobody cares. You may have demonstrations, but the politicians know how to use those demonstrations. But unless each one of us, who is listening, really sees the danger of separation, like the Jew, the Arab, the Hindu, the Muslim, the British, we’re going to live in perpetual insecurity, perpetual wars. communistes et socialistes, nous n'aurons jamais la paix dans le monde. Il y aura toujours du chômage, il y aura toujours des guerres. Je vous en conjure, voyez tout ceci. Quand vous en voyez la vérité, vous n'êtes plus identifié à aucun pays, à aucun groupe, à aucune religion. Mais il faut de la passion là derrière, non de simples concepts intellectuels. Ainsi, dans le contexte actuel, gagner sa vie devient de plus en plus difficile. Les choses étant ce qu'elles sont, vous aurez encore des guerres. Je ne sais si vous l'avez entendu (on m'en a parlé l'autre jour) en Russie une certaine bombe atomique a explosé et pendant 25.000 ans une zone de plusieurs centaines de milles ne peut plus jamais être cultivée vous ne pouvez plus jamais vous en approcher. Comprenez-vous ce que je dis? Voilà ce qu'est l'humanité. Et personne ne s'en préoccupe. Vous pouvez avoir des manifestations mais les politiciens savent utiliser ces manifestations. Mais, si aucun de ceux d'entre nous qui écoutent ne voit réellement le danger de la séparation, comme entre le Juif, l'Arabe, l'Hindou, le Musulman le Britannique, nous allons vivre en perpétuelle insécurité, en guerres perpétuelles.
1:11:15 Q: Can you tell us the difference between a university and a lunatic asylum? Q:Quelle différence y a-t-il entre une université et un asile de fous?
1:11:44 K: I don’t know, you had better find out. Professors will object to that. K:Je ne sais pas, vous devriez le découvrir. Les professeurs ne seront pas d'accord là-dessus.
1:11:52 Q: A professor is someone who professes to know. Q:Un professeur est quelqu'un qui prétent savoir.
1:11:54 K: Sir, don’t let’s go off to universities and all that. Here is a serious problem. K:Monsieur, ne nous égarons pas dans les universités, et tout cela. Nous avons un problème sérieux.
1:12:01 Q: They are the ones who make the atom bomb. Q:Ce sont eux qui fabriquent la bombe atomique.
1:12:03 Q: Will you shut up talking about nonsense? Q:Voulez-vous vous taire et ne plus dire de bêtises?
1:12:07 Q: Atom bombs are nonsense? Q:Les bombes atomiques sont-elles des bêtises?
1:12:09 Q: He is talking about it, we are coming there with him. I turn myself sick because I really do care sometimes. Shut up. Find out where we are going to put them, because they exist. Q:Il est en train d'en parler, nous faisons le chemin avec lui. J'en suis malade à force de tant m'en préoccuper. Taisez-vous. Découvrez où nous allons les entreposer, car elles existent.
1:12:25 K: Again may I remind you, if you don’t mind, may I remind one that we are talking about division, separation between nations, between groups, between religions, between individuals. As long as this separation exists there is going to be more and more unemployment, not less. More wars. As long as we hold on to our ideologies, separate and so on. So if you want to live that way, live that way. K:Puis-je à nouveau vous rappeler, si vous le permettez puis-je rappeler que nous parlons de la division, de la séparation entre nations, entre groupes, entre religions, entre individus. Tant qu'existe cette séparation il y aura toujours plus de chômage, pas moins. Davantage de guerres. Tant que nous nous accrochons à nos idéologies, nos séparations, etc. Si vous voulez vivre de cette façon là, vivez comme cela.
1:13:13 Q: But even if we have no separate identity, we have got to have some form of government, surely? Q:Mais même sans identité séparée il nous faut assurément une certaine forme de gouvernement?
1:13:23 K: Of course, sir. I said, sir, some form of government which is not based on separative governments. K:Bien sûr, Monsieur. J'ai parlé d'une forme de gouvernement qui ne se base par sur la séparation.

Q:Qui vont être les politiciens?
1:13:36 Q: Who are going to be the politicians? K:Oh M.onsieur, commencez par... Vous voyez, nous voulons aussitôt l'organiser.
1:13:47 K: Oh, sir, first, have, you see... We want to organise it right away. You know, there is a story – I think probably the speaker invented this story. I’ll repeat it. Two people were walking along the road, they were friends. They had been talking about the world, and so on, and how dismal everything was, how boring, how tiresome, how vicious everything had become. They were talking about things; and as they go along, one of them sees something on the pavement and picks it up. And the very looking at it transforms him. He becomes extraordinarily vital, happy, a sense of tremendous energy. And the other fellow says, ‘What have you found? What was it that made you so extraordinarily beautiful suddenly?’ He said, ‘I have picked up truth’. And the other fellow says, ‘Marvellous. Let’s go and organise it’. Vous savez, il y a une histoire...C'est probablement une invention de l'orateur. Je vais la redire. Deux personnes marchaient sur la route, c'était des amis. Ils parlaient de l'état du monde, etc., et comme tout était triste comme tout était devenu ennuyeux, fatigant, dépravé. Alors qu'ils avançaient en parlant de choses et d'autres l'un d'eux voit quelque chose sur le trottoir, et le ramasse. Et le fait même de regarder l'objet le transforme. Il exprime une vitalité extraordinaire, ressent une joie, une formidable énergie. Et l'autre lui demande: "qu'avez-vous trouvé? Qu'est-ce qui vous a subitement rendu si extraordinairement beau?" Il répondit "j'ai ramassé la vérité". Et l'autre dit: "Merveilleux. Allons l'organiser".
1:15:18 First, sir, begin with ourselves, not what kind of governments will be, who the prime minister and who the chief treasurer will be, how many parliamentary governments. You follow? First, let’s begin with ourselves. If all of us who are here in this marquee really felt this in their heart, in their blood, we would have different governments in the world. We would put an end to wars, we wouldn’t work for wars. Monsieur, commençons par nous-mêmes, non par ce que seront les gouvernements qui sera premier ministre et qui sera ministre des finances combien de parlementaires. Vous suivez? Commençons d'abord par nous-mêmes. Si tous ceux d'entre nous, réunis ici sous cette tente ressentaient vraiment ceci dans leur coeur dans leurs veines, nous aurions d'autres gouvernements dans le monde. Nous mettrions fin aux guerres, nous ne nous préparerions pas aux guerres.
1:16:17 Look, I am not saying anything, we are only pointing out one thing – our brains are conditioned. Whatever is conditioned is limited. Whatever is conditioned is separated, and this separation, this conditioning, is causing havoc in the world, which is a fact. And to stop that havoc in the world, one must begin with oneself, not how to organise a new government. Am I conditioned? Am I thinking about myself endlessly from morning until night? In meditation – you follow? – in exercise, in doing all kinds of things. I am more important than anybody else. I want all my desires fulfilled. I want to be somebody, recognised, so I am occupied with myself. The scientist may be occupied with his experiments, but he is occupied with himself. Right? He is also ambitious, wants a marvellous position, recognised by the world, Nobel Prize. I know some of them, I have met them. One didn’t get the Nobel Prize and the other got it – you ought to see the other fellow who didn’t get it. How upset he was. Bitter, angry. You know, just like you and me, everybody else. Right? Voyez, je ne proclame rien nous ne faisons qu'indiquer ceci: nos cerveaux sont conditionnés. Tout ce qui est conditionné est limité. Tout ce qui est conditionné est séparé, et cette séparation ce conditionnement font des ravages dans le monde, c'est un fait. Et pour arrêter ces ravages dans le monde, il faut commencer par soi-même pas en se demandant comment organiser un nouveau gouvernement. Suis-je conditionné? Est-ce que je pense sans cesse à moi, du matin jusqu'au soir? Pratiquant la méditation, des exercices, vous suivez, toutes sortes de choses. N'est-ce pas? Je suis plus important que quiconque. Je veux satisfaire tous mes désirs. Je veux être quelqu'un, être reconnu, alors je m'occupe de moi-même. Le savant peut bien s'occuper de ses expériences mais c'est de lui-même qu'il s'occupe. N'est-ce pas? Lui aussi est ambitieux, veut avoir une situation merveilleuse veut être reconnu dans le monde, le prix Nobel. J'en connais quelques uns, je les ai rencontrés. L'un d'eux n'a pas eu le prix Nobel et l'autre l'a obtenu vous auriez vu la tête de celui qui ne l'a pas eu. Comme il était déçu, amère, fâché. Vous savez, tout comme vous et moi, comme tout le monde. N'est-ce pas?
1:18:43 So, sirs and ladies, if you really want to live on this peaceful earth, one has to begin very near, which is yourself. Donc Messieurs et Mesdames, si vous voulez vraiment vivre sur cette terre en paix il faut commencer tout près, c'est dire par vous-mêmes. 4ème QUESTION: Vous parlez de violence et de liberté.
1:19:04 4th QUESTION: You talk about violence and freedom. But you say very little about law. Why is that? No civilised society can exist without laws. And laws sometimes have to be backed by force, which means violence. What do you do when terrorists hold hostages? Do you let them be killed, or storm the building? Where does freedom come into all this? Mais vous dites très peu de choses sur la loi. Pourquoi donc? Aucune société civilisée ne peut exister sans lois. Et les lois doivent parfois être appuyées par la force, autrement dit la violence. Que faire quand des terroristes retiennent des otages? Les laisse-t-on être tués, ou faut-il investir le bâtiment? Où se situe la liberté dans tout ceci?
1:20:02 What are laws? What is law? Law, doesn’t it mean order, basically? A society establishes certain laws, which are to bring about order, those very laws are broken by cunning people, by criminals, by criminals who employ excellent lawyers. You know all this, don’t you? Now where does law, order begin? In the courts, with the police, with the superintendents and the intelligence group? Where does order begin? Please, ask. Society is in disorder. Right? It is a fact. Corrupt, immoral and almost chaotic. And governments are trying to bring order in all that. We, you and another, we live in disorder – right? – confused, uncertain, seeking our own security, not only one’s own security, but the security of one’s own family, and so on. Each one is creating, through isolation, disorder K:Les lois. Qu'est-ce que la loi? La loi ne signifie-t-elle pas l'ordre, fondamentalement? Une société édicte certaines lois destinées à amener l'ordre ces mêmes lois sont violées par des gens rusés, des criminels des criminels qui emploient d'excellents avocats. Vous savez tout ceci, n'est-ce pas? Alors, où commence la loi, l'ordre? Aux tribunaux, avec l'aide de la police avec les préfets, et les services spéciaux? Où commence l'ordre? Posez la question, je vous prie. La société est en désordre. N'est-ce pas? C'est un fait. Corrompue, immorale et quasiment chaotique. Et les gouvernements s'efforcent d'amener de l'ordre dans tout cela. Nous, vous et un autre, vivons dans le désordre - d'accord? - confus, incertains à la recherche de notre propre sécurité, pas seulement celle-ci mais la sécurité de sa famille, et ainsi de suite. Chacun crée le désordre par l'isolement, non?
1:22:22 – no? And where is law? With the police officer? With the lawyers? I have met several of them. They will protect the murderer, it is their job. A criminal pays them enormous sums. You understand all this, sirs, don’t you? Where is order, law in all this? So shouldn’t we first face disorder? That is a fact, that we live in disorder, and society is in disorder, governments are in disorder – no? If you have talked to some of the politicians, prime ministers, high up in the hierarchy of government, each one is after power – right, sir? – and position, hold on to certain concepts, identify with those concepts, ideologies and all the rest of it. All of us are working separately for oneself. We may come together in a great crisis like war. But the moment the crisis is over, we are back to our old pattern. Right? So wouldn’t you – I am just suggesting this – wouldn’t you begin to find out if law, which means complete order, whether you can live in complete order, without any confusion. Sirs, put this question to yourself. So there is no contradiction, say one thing, do another, think one thing and act in another way. As long as we live in disorder, the society, the governments will be in disorder. Et où se situe la loi? Chez l'officier de police? Chez les avocats? J'en ai rencontré plusieurs. Ils protègeront le meurtrier, c'est leur métier. Un criminel leur paie des sommes énormes. Vous comprenez tout ceci, Messieurs, n'est-ce pas? Où est l'ordre dans tout ceci? Ne faudrait-il pas commencer par faire face au désordre? Cela, c'est un fait, à savoir que nous vivons dans le désordre et la société est en désordre, les gouvernements sont en désordre, non? Si vous avez parlé à quelques politiciens, premiers ministres en haut de la hiérarchie gouvernementale, ils sont tous en quête de pouvoir n'est-ce pas Monsieur? Et de situation, s'accrochant à certains concepts s'identifiant à ces concepts, ces idéologies, et tout le reste. Nous travaillons tous séparément, chacun pour soi. Il nous arrive de nous rassembler lors d'une crise grave, comme la guerre. Mais dès que la crise est passée, nous revenons à nos vieux schémas. N'est-ce pas? Alors, ne faudrait-il pas - c'est une simple suggestion ne faudrait-il pas d'abord découvrir si la loi, qui signifie l'ordre complet si l'on peut vivre complètement en ordre, sans aucune confusion. Posez-vous cette question, Messieurs. Il n'y a ainsi aucune contradiction, comme dire une chose et en faire une autre penser d'une façon, et agir d'une autre. Aussi longtemps que nous vivrons en désordre, la société les gouvernements, seront en désordre.
1:25:32 Law implies justice. Right? Is there justice in the world? You are rich, I am poor. You have got bright minds, you can travel, you can go abroad. You can do all kinds of things and I can’t. Right? You are born to riches, you become the Prince of a country, and for the rest of your life you are safe. And the poor chap down in the East End or the West End, he is poor – you know. So where is justice? Is there justice in the world? Examine all this. Justice implies equality. We all say equality before law. But that equality is denied by employing the highest paid lawyer, and I can’t afford the highest paid lawyer, so there is immediately inequality. So where do you find justice, law and order? La loi implique la justice. N'est-ce pas? Y a-t-il une justice dans le monde? Vous êtes riche, je suis pauvre. Vous avez des esprits brillants, vous pouvez voyager, aller à l'étranger. Vous pouvez faire toutes sortes de choses, et moi pas. N'est-ce pas? Vous êtes né dans l'opulence, deviendrez prince d'un pays et vous êtes en sécurité pour le restant de votre vie. Et le pauvre bougre de la banlieue Est ou Ouest, il est pauvre, vous savez. Alors, où est la justice? Y a-t-il une justice en ce monde? Examinez cela. La justice sous-entend l'égalité. Nous prônons tous l'égalité devant la loi. Mais l'égalité est déniée par le recours à l'avocat le plus cher et je ne puis m'offrir les services de l'avocat le plus cher il y a donc dès l'abord une inégalité. Où se trouve donc la justice, la loi et l'ordre?
1:27:32 There arises a very complex question, which is: admitting factually that there is no justice in the world, you are well-placed, good reputation, cars, houses, mistresses, and all the rest of it, marvellous furniture, and I live in a small hut. There is no equality. So one asks, after facing the fact, one asks where does it exist at all? You are asking that question. I am not asking, you to ask that question, you are asking that question. Where there is compassion, there is equality, there is justice. Compassion implies intelligence. When there is that marvellous flame, then there is no difference between the poor and the rich, between the well-placed and those people who have nothing on god’s earth. Surgit alors une question très complexe, à savoir: étant donné le fait qu'il n'y a pas de justice en ce monde vous êtes bien placé, bonne réputation, automobiles, maisons, maîtresses et tout le reste, un merveilleux mobilier, et je vis dans une petite hutte il n'y a pas d'égalité aussi, voyant ce fait, on demande: où pourrait-elle exister? Vous posez cette question. Je ne vous pose pas cette question, c'est vous qui la posez. Là où il y a compassion, il y a égalité, il y a justice. La compassion sous-entend l'intelligence. Quand existe cette merveilleuse flamme il n'y a alors aucune différence entre le riche et le pauvre entre les nantis et ceux qui n'ont rien sur cette terre bénie.
1:29:29 Q: As I asked the question, may I ask another part of it? If one has this compassion, you say, then one also must accept the fact that for this compassion you will be killed. Q:Ayant posé la question, puis-je y ajouter un complément? Si l'on a cette compassion, dites-vous, il faut alors aussi accepter le fait que vous serez tué pour cette compassion.
1:29:41 K: I will be killed. All right. I will be killed. What is wrong with being killed? K:Je serai tué. Très bien. Je serai tué. Quel mal y a-t-il à être tué?
1:29:51 Q: But most people would say that when you are dead, you are not in a position to do something. Q:Mais la plupart des gens diraient que quand vous êtes mort vous n'êtes pas en situation de faire quoi que ce soit.
1:30:01 K: Are we in a position to do something now? K:Sommes-nous actuellement en situation de faire quelque chose?
1:30:05 Q: Yes.

K: What? To stop this threat of war, the neutron bombs exploding in a part of the country, and you can never come near it for the next 25,000 years?
Q:Oui.

K:Quoi? D'arrêter cette menace de guerre d'empêcher l'explosion de la bombe à neutrons dans un coin du pays dont vous ne pourrez vous approcher pendant les prochains 25.000 ans?
1:30:34 Q: The peace groups, and people who have this compassion appear to be the first victims to be wiped out. Q:Les pacifistes et ceux qui ont cette compassion sont, semble-t-il, les premiers à être éradiqués.
1:30:43 K: I am not sure. The speaker has been threatened many times. K:Je n'en suis pas certain. L'orateur a été souvent menacé.
1:30:55 Q: But you are not living in Central America. Q:Mais vous ne vivez pas en Amérique Centrale.
1:31:00 K: I am not. I have been there many years ago. But I am not there, neither in Honduras, Nicaragua or San Salvador. I can’t do anything there. But I can do something here. Sir, you are going... I said compassion implies great intelligence. Compassion cannot possibly exist if you are identified with a group, with a particular form of worship or religious organisation, if you go out to India and do some kind of social work, being attached to some church. That is not compassion. That is pity, sympathy. This is happening, sirs. K:En effet. Je m'y suis rendu il y a de nombreuses années. Mais je n'y suis pas, ni au Honduras, ni au Nicaragua, ni au San Salvadore. Je ne peux rien faire là-bas. Mais je peux faire quelque chose ici. Monsieur, vous allez... J'ai dit que la compassion sous-entend une grande intelligence. La compassion ne peut exister si vous êtes identifié à un groupe a une quelconque forme de culte ou organisation religieuse si vous vous rendez en Inde et vous livrez à un travail social en étant attaché à une église. Cela n'est pas de la compassion. C'est de la pitié, de la solidarité. Cela a lieu, Monsieur.
1:32:17 So, first let’s find out if we can be compassionate. To come to that point, one must be extraordinarily alert to all the human frailties, to all the human limitations, which is one’s own limitation, because you are not separate from the rest of mankind. If once you see the truth of that, then your whole attitude towards life and action and employment changes completely. One more question. It’s past one o’clock. Découvrons donc si l'on peut être compatissant. Pour en arriver là, il faut être extraordinairement éveillé à toutes les fragilités humaines, à toutes les limitations humaines c'est-à-dire à nos propres limitations car vous n'êtes pas distincts du restant de l'humanité. Une fois que vous voyez la vérité que ceci comporte, toute votre attitude envers la vie et en matière d'action et d'emploi change alors complètement. Encore une question. Il est une heure passée.
1:33:18 You treat cathedrals built by man as the outcome of thought and therefore of no value to understanding. But to me, they seem to be inspired by some universal energy, linking the two most important factors in man’s life: matter and spirit. This unity is the core and movement of humanity; is there no spiritual value in the inspired works of man? What do you answer to this question? 4ème QUESTION: Vous traitez les cathédrales bâties par l'homme de fruits de la pensée, donc sans valeur pour la compréhension. Mais pour moi, elles semblent inspirées par une sorte d'énergie universelle liant les deux facteurs essentiels de la vie humaine: matière et esprit. Cette unité est le noyau et le mouvement de l'humanité. Les oeuvres inspirées de l'homme n'ont-elle aucune valeur spirituelle? Que répondez-vous à cette question?
1:34:05 Cathedrals have been built, according to the questioner, through great inspiration and energy. And, out of this aspiration, man has created all this. Two most basic factors in man’s life: matter and spirit. This unity is the core and movement of humanity. Is there no spiritual value in the inspired works of man? Sir, what is matter? And what is ‘no-matter’? Sorry! What is matter and what is spirit? I won’t go into it. It’s a very complex question. We may discuss it during the talks next Saturday and Sunday. Matter and spirit. What is spirit? Holy spirit? Of the Christians? When you talk about spirit, what do you mean by that word? Spirit of man. The spirit of man has killed – right? – thousands of people. The spirit of man has created disorder in the world. So, one must use these words carefully. What do you mean by all this? That, inspired works of man, from the ancient days of Babylon, Sumeria, and so on, the ancient Egyptians. They have created marvellous temples. They have been inspired by a concept. You may not agree with me, but kindly follow this. By a concept, by imagination, by a hope, by some kind of desire for the highest. Right? That is out of that inspiration they have created this. That church, that Norman church, beautiful, quiet, and the great cathedrals of the world. The Muslim, Islamic mosques, Santa Sophia in Constantinople. Marvellous things. And the ancient temples of India. Now, the questioner asks: have they no spiritual value? Spiritual value in the inspired works of man. What do you say? The moment when you depend on something outside of you, whether the greatest architecture, the greatest mosque or the temple, which have been all inspired. They say so. Suppose they are inspired. And I look to them to inspire me. Right? I read a marvellous poem of Keats, one of the olds of Keats, they’re really most extraordinary, beautiful poems, and I get inspired. Therefore, I depend on something that will inspire me, right? And to that inspiration I attach a spiritual value, right? On one side, that. Then, I take drugs, suppose one takes drugs – not I, I’ve never touched it, the beastly things – suppose one takes drugs, you get some kind of extraordinary elation, right? And you call that tremendous inspiration, you’ve reached high. So you depend on drugs, right? You go to the mass every Sunday or every day, and the repetition, the beauty, the colour, rhythm, the incense – you know, the whole thing – inspires. But when you leave all that, you are what you are. Right? You may have changed a little, but basically you are what you are. And one depends on something outside of you. Whether it’s a poem of Keats or Shakespeare, or some inspired work of a man who built – not one man, anonymous people who built the cathedrals, the temples and the mosques. When you look outside to be inspired, or when you seek inspiration, then you are really lost. We don’t seem to realize, if one may point out most earnestly, that to depend on others, however spiritual, however inspirational, it’s another form of drug. This may be a hard saying, but mankind has been inspired by wars, right? By great religions and therefore they, in their turn, have killed people. Right? Consider what the Christians have done. D'après l'auteur de la question, la création des cathédrales découle d'une grande inspiration et énergie. Et l'homme a créé tout cela à partir de cette aspiration. La vie humaine comporte deux facteurs essentiels: la matière et l'esprit. Cette unité est le noyau et le mouvement de l'humanité. Les oeuvres inspirées de l'homme n'ont-elle aucune valeur spirituelle? Qu'est-ce que la matière, Monsieur? Et qu'est-ce que la... "non matière"? - Pardon! Qu'est-ce que la matière, et qu'est-ce que l'esprit? Je ne vais pas aborder cela... C'est une question très complexe. Nous pourrons en discuter lors de la causerie de samedi ou dimanche prochains. Matière et esprit. Qu'est-ce que l'esprit? L'esprit saint? Des Chrétiens? Quand vous parlez de l'esprit, qu'entendez-vous par ce mot? L'esprit de l'homme. L'esprit de l'homme a tué, n'est-ce pas? Des milliers de gens. L'esprit de l'homme a créé le désordre dans le monde. Il faut donc se servir de ces mots avec précaution. Qu'entendez-vous par tout ceci? Que les oeuvres inspirées de l'homme, des temps anciens de Babylone de Sumère, etc., aux anciens Egyptiens... Ils ont créé de merveilleux temples. Ils ont été inspirés par un concept. Vous ne serez peut-être pas d'accord avec moi, mais veuillez suivre ceci. Par un concept, par l'imagination, par un espoir par une sorte d'aspiration à ce qu'il y a de plus élevé. N'est-ce pas? C'est-à-dire qu'ils ont créé ceci à partir de cette inspiration. Cette église normande, si belle, si tranquille et les grandes cathédrales du monde. Les mosquées islamiques, Sainte Sophie à Constantinople. De merveilleux objets. Et les temples antiques en Inde. Alors, l'auteur de la question demande: N'ont-ils aucune valeur spirituelle? La valeur spirituelle des oeuvres inspirées de l'homme. Qu'en dites-vous? Dès l'instant où vous dépendez d'une chose extérieure à vous qu'il s'agisse de la plus noble architecture des plus nobles mosquées ou temples, lesquels ont tous été inspirés. C'est-ce qu'ils disent. Supposont qu'ils soient inspirés. Et j'attends d'eux qu'ils m'inspirent. N'est-ce pas? Je lis un des merveilleux poèmes de Keats, une de ses anciennes odes ce sont vraiment d'extraordinaires, de merveilleux poèmes, et ils m'inspirent. Je dépends donc de quelque chose qui va m'inspirer, n'est-ce pas? Et je prête une valeur spirituelle à cette inspiration, d'accord? Voilà un des aspects. Ensuite, je prend de la drogue, supposons-le... - pas moi, je n'ai jamais touché à ces choses diaboliques. supposons que l'on se drogue, cela provoque une ivresse extraordinaire, non? Et c'est pour vous une formidable inspiration, vous vous sentez au sommet. Vous dépendez donc de drogues, n'est-ce pas? Vous allez à la messe chaque dimanche ou chaque jour, et la répétition, la beauté la couleur, le rythme, l'encens, vous savez, tout cela... vous inspire. Mais une fois reparti, vous êtes ce que vous êtes. N'est-ce pas? Peut-être avez-vous un peu changé, mais à la base, vous êtes ce que vous êtes. Et l'on dépend de quelque chose d'extérieur à soi. Qu'il s'agisse d'un poème de Keats ou de Shakespeare ou de l'oeuvre inspirée d'un homme, ou plutôt de gens anonymes qui ont bâti les cathédrales, les temples et les mosquées. Quand vous cherchez extérieurement l'inspiration ou êtes en quête d'inspiration, vous êtes alors vraiment perdus. Est-il permis d'insister sur le fait que nous ne semblons pas réaliser que dépendre des autres, si spirituels si inspirés soient-ils, est aussi une sorte de drogue. Ceci peut paraître dur, mais l'humanité a été inspirée par les guerres, d'accord? Par de grandes religions, lesquelles, en retour, ont tué des gens. N'est-ce pas? Réfléchissez à ce qu'ont fait les Chrétiens.
1:42:39 Q: Is it just our conditioning? Q:N'est-ce dû qu'à notre conditionnement?
1:42:44 K: Yes, madam, I’ve been saying this all my life. And, we depend on others to uncondition the brain that is so heavily conditioned, programmed. And the speaker says: please, look at it, watch what dependence does, whether I depend on my wife, on a priest, on a book, or a church – anything. I become a slave, thoughtless, romantic, emotional. And if one wants to live that way, you’re perfectly right to live that way. That way leads to endless destruction – look what is actually happening in the world: one ideology of the Russians against the other ideologies of the other people. And these ideologies are part of us. If we want to keep those ideologies, those conclusions, those inspirations, those activities of mass and so on, keep it. But if you want to break all this conditioning, you have to start with yourself. And nobody in the world is going to help you. You can listen to the speaker, read his books, and so on, but the fact is you have to be a light to yourself. And you cannot depend on the light of others. If you depend on lights of others, their light is not right, is not lit. You are following your own illusions. We have talked nearly two hours! May I get up now? K:Oui, Madame, c'est ce que j'ai dit toute ma vie. Et nous dépendons des autres pour déconditionner le cerveau lequel est si lourdement conditionné, programmé. Et l'orateur dit: veuillez regardez cela, observez ce que fait la dépendance que je dépende de ma femme, d'un prêtre, d'un livre, d'une église, de tout. Je deviens un esclave, irréfléchi, romantique, émotionnel. Et si vous désirez vivre de cette façon là, libre à vous de le faire. Cette façon mène à la destruction sans fin voyez ce qui se passe actuellement dans le monde, une iéologie celle des Russes, s'opposant aux idéologies des autre peuples. Et ces idéologies font partie de nous. Si nous voulons conserver ces idéologies, ces conclusions ces inspirations, ces activités de masse, etc., gardons les. Mais si vous voulez briser tout ce conditionnement il vous faut commencer par vous-même. Et personne au monde va vous y aider. Vous pouvez écouter l'orateur, lire ses livres, et ainsi de suite mais le fait est qu'il vous faut être votre propre lumière. Et vous ne pouvez dépendre de la lumière des autres. Si vous en dépendez, leur lumière n'est pas juste, elle n'est pas allumée. Vous suivez vos propres illusions. Cela fait presque deux heures que nous parlons! Puis-je me lever maintenant?