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BR83T3 - Libéré de soi-même
3e causerie
Brockwood Park, Angleterre
3 septembre 1983



1:06 Krishnamurti: I am sorry we are having such bad weather. I wish we had waited just two more days. Je regrette qu'il fasse si mauvais temps. J'aurais souhaité que nous attendions encore deux jours.
1:42 May we continue where we left off last Sunday? First of all, if one may remind oneself, this is not a lecture on a particular subject, with the intention of being informed, instructed. It’s not a lecture. We are talking over together our human problems, not only the daily problems of our life, with all the travail of existence, but also we should go very much deeper, perhaps go together in the enquiry what is beyond all time, what is the source, the origin, of all creation? And to enter into all that area, one must begin, surely, with all the contents of our consciousness, with what we are – our reactions, our anxieties, loneliness, depression, elation, fears, the continuity of pleasure. And enquire also if it is possible to end all sorrow. Pouvons-nous reprendre là où nous en sommes restés dimanche dernier? Pour commencer, rappelons-nous que ceci n'est pas une conférence sur un sujet particulier, destinée à informer, à instruire. Ce n'est pas une conférence. Nous discutons ensemble de nos problèmes humains non seulement des problèmes quotidiens de notre vie avec tout le labeur de l'existence mais nous devrions aussi aller bien plus à fond si possible ensemble, dans l'étude de ce qu'il y a au-delà de tout temps de la source, de l'origine de toute création. Et pour pénétrer tout ce domaine il faut assurément commencer par tous les constituants de notre conscience, par ce que nous sommes nos réactions, nos anxiétés, notre solitude dépression, exaltation, peurs, continuité du plaisir. Et également voir s'il est possible de mettre fin à toute souffrance.
4:20 And also we should enquire this morning, and perhaps tomorrow morning the nature of dying, what is religion, meditation, and the whole limitation of time. We’ve got to cover a great deal in these two talks. So we must go very deeply into this matter, because we can always scratch on the surface as we generally do, and find very little. But if we could go very, very deeply into the whole question of whether the content of our consciousness can ever come to an end; that is, the ending of all our wounds, psychological hurts, fears, beyond all the memories to which we cling, and the pain, the pleasure, the great deal of grief and sorrow – all that makes up our consciousness which is what we are. Et nous devrions aussi nous demander ce matin, et peut-être demain matin qu'est-ce que mourir, qu'est-ce que la religion la méditation, et tout le caractère limité du temps. Il nous reste beaucoup à couvrir au cours de ces deux causeries. Il nous faut donc aller très à fond dans ce sujet car on peut toujours gratter la surface, comme cela se fait en général, et ne pas trouver grand chose. Mais il s'agit pour nous de pénétrer très, très à fond toute la question de savoir si le contenu de notre conscience peut jamais prendre fin; ce qui signifie la cessation de toutes nos blessures de nos maux psychologiques, de nos peurs au delà de tous les souvenirs auxquels nous tenons, de la douleur, du plaisir de l'énorme amas de chagrin et de souffrance tout cela constitue notre conscience, c'est-à-dire ce que nous sommes.
6:21 As most of us are concerned with ourselves, with our own achievements, with our own successes, failures, and giving ourselves great importance in doing little things – whether all that can end – and discover something totally new. Not only discover, but experience. One must be very careful in the usage of that word ‘experience’. There is really nothing to experience. If you go beyond time, if that is possible, and beyond fear and so on, is there anything to experience? We are going to go into all this this morning and tomorrow morning, together. You are not merely listening to the speaker, to a lot of words, a lot of words put together into a sentence and ideas, but together we are going to enquire into all this and see if our brains, which have been so heavily conditioned, programmed, whether those programmes can come to an end, and no longer be programmed any more. Comme la plupart d'entre nous se soucie de soi-même, de ses réalisations personnelles de ses propres réussites et échecs, accordant une grande importance à ses petites oeuvres, nous demandons: tout cela peut-il prendre fin avec découverte de quelque chose de totalement neuf. Non seulement la découverte, mais aussi l'expérience. Il faut prendre garde à l'usage que l'on fait de ce mot "expérience". Il n'y a en fait rien à expérimenter. Si l'on va au delà du temps, dans la mesure où c'est possible et au delà de la peur, etc. y a-t-il quoi que ce soit à expérimenter? Nous allons aborder tout ceci ensemble, ce matin et demain matin. Vous ne vous contentez pas d'écouter l'orateur, un tas de mots un tas de mots rassemblés dans une phrase et des idées mais ensemble, nous allons étudier tout ceci et voir si nos cerveaux qui ont été si lourdement conditionnés, programmés voir si ces programmes peuvent prendre fin et si le cerveau peut ne plus jamais être programmé.
8:26 All this requires a great deal of serious intention and considerable attention. And if we are willing, this morning and tomorrow, to give our interest, not only superficially, but deeply give our attention to it. Perhaps we can go together into all this and see if there is something infinite beyond all time. Can we do that this morning and tomorrow? Tout ceci demande une très sérieuse détermination et énormément d'attention. Et si, ce matin et demain, nous voulons bien nous y intéresser.. pas seulement superficiellement, mais y prêter notre attention profonde peut-être pouvons-nous pénétrer ensemble tout ceci et voir s'il existe quelque chose d'infini, au delà de tout temps. Pouvons-nous le faire ce matin et demain?
9:18 First of all, do we realise that thought is a material process and therefore is limited? And any action based on that limitation must inevitably create conflict. And so thought is a material process. Matter is limited energy. And the whole content of our consciousness is the result of the material process of thought. Right? We have said over and over again for the last umpteen years that thought is a material process. And the content of our consciousness, with all the reactions and responses and so on, are put together by the material process of thought which is limited. So our consciousness, which is what we are, whatever we think we are, is always limited. Tout d'abord nous rendons-nous compte que la pensée est un processus matériel, donc limité? Et que toute action basée sur cette limitation crée inévitablement le conflit. Et que la pensée est donc un processus matériel. La matière est de l'énergie limitée. Et le contenu tout entier de notre conscience résulte du processus matériel de la pensée. N'est-ce pas? Nous répétons sans cesse d'année en année que la pensée est un processus matériel. Et le contenu de notre conscience avec toutes les réactions, réponses, etc. sont générés par le processus matériel de la pensée qui est limité. Donc notre conscience, qui est faite de que nous sommes quoique nous puissions en penser, est toujours limitée.
11:24 When one is concerned with oneself, with one’s problems, with one’s relationships, with one’s status in society, and so on, this concern with oneself is a very small affair, a limited affair. Right? Do we actually see this or is it just an idea to be pursued, enquired into and then come to a conclusion, and accept that conclusion and say, ‘I am that’. Or do we see immediately, instantly, that all the self-centred activity is very, very limited – whether it be in the name of religion, in the name of peace, in the name of leading a good life, and so on, this self-centred activity is always limited and therefore the cause of conflict. Do we actually realise that? Or is it merely an idea? Do we see the difference between the actuality and the idea? Quand on se préoccupe de soi, de ses propres problèmes de ses relations, de son statut social, et ainsi de suite ce souci de soi a bien peu d'importance, est bien limité. N'est-ce pas? Voyons-nous réellement cela, ou n'est-ce qu'une idée à suivre à approfondir, pour aboutir à une conclusion conclusion que l'on admettra, disant: "je suis cela". Ou voit-on immédiatement, instantanément que toute l'activité égocentrique est très, très limitée? Qu'elle s'exerce au nom de la religion au nom de la paix, en vue de mener une bonne vie, et ainsi de suite cette activité centrée sur soi est toujours limitée et par conséquent cause de conflit. Nous rendons-nous vraiment compte de cela? Ou n'est-ce qu'une idée? Voyons-nous la différence qu'il y a entre la réalité et l'idée?
13:32 If one pursues the idea, then you are following some kind of illusion. But if one actually realises the self-centred egotistic activity is very, very, very small and separated, and therefore the basic cause of conflict is the self. I wonder how many of us hear this and actually realise it. And the self, the psyche, the persona is the whole content of our consciousness, which is our conditioning, which is our being programmed for millennia upon millennia, which is the whole structure of knowledge. Si l'on poursuit l'idée, on se soumet alors à une forme d'illusion. Mais si l'on se rend effectivement compte que l'activité égocentrique est d'une portée très, très réduite et constitue un facteur de division on voit que l'ego est donc la cause essentielle du conflit. Combien d'entre-nous entendent et prennent vraiment conscience de ceci? Et le moi, la psychée, la personne est tout le contenu de notre conscience, c'est-à-dire notre conditionnement lequel résulte du fait d'avoir été programmé de millénaire en millénaire ce qui constitue toute la structure du savoir.
15:02 Are we together in all of this? Or am I speaking Russian or Chinese? If the speaker is not indulging in Chinese or in a peculiar language and therefore there is no communication between us, but there should be clarity and communication when we’re both looking at these enormous, complex problems of existence, of our daily life – monotonous, boring, exciting, indulging, pursuing various forms of pleasure, and ultimately, whether one has a jolly good life or a miserable life, ultimately ending in death. Right? Sommes-nous ensemble ici? Ou est-ce du russe ou du chinois? Si l'orateur ne se complait pas à s'exprimer en chinois ou dans une quelconque langue exotique sans quoi toute communication serait impossible entre nous clarté et communication devraient prévaloir quand vous et moi examinons ces problèmes énormes et compliqués que comporte notre vie quotidienne monotone, ennuyeuse, excitante, complaisante à la recherche de plaisirs divers pour aboutir, que l'on ait vécu une très bonne ou très malheureuse vie en fin de compte à la mort. N'est-ce pas?
16:23 So our life generally is rather shallow. We try to give meaning to that shallowness, but that meaning, too, that significance is still shallow. So could we this morning, realising all this, go and find out for ourselves, not be informed by the speaker, not be instructed by the speaker, but together explore what we are actually, and break down this limitation and go, if possible, further? Is this clear – what we are doing this morning and tomorrow – together? Notre vie est donc en général assez superficielle. Nous essayons de donner un sens à cette superficialité, mais ce sens cette signification est encore superficielle. Alors, au vu de ceci, pourrions-nous ce matin aller découvrir par nous-mêmes sans être informés par l'orateur, sans être instruits par l'orateur explorer ensemble ce que nous sommes réellement et briser cette limitation, et si possible aller plus loin? Voyons-nous clairement ce que nous avons à faire ce matin et demain, ensemble?
17:55 The content of our consciousness – one of the factors – is fear. And most of us know what fear is – whether it is superficial or deeply embedded in one’s own recesses of our brain. We are all afraid of something. Right? So can that fear end psychologically? Begin with that. Then we can ask whether there are physical fears also, and their relation to the psyche, psychological fears. So we are enquiring together into the nature of fear, not the various forms of fear. One may be afraid of death, one may be afraid of one’s wife or husband, one may be afraid of various things. But we are concerned with fear itself, not fear of something or fear of the past or the future, but the actual reaction which is called fear. Le contenu de notre conscience - un de ses facteurs est la peur. Et la plupart d'entre nous connaît la peur, qu'elle soit superficielle ou profondément enfouie dans les replis de notre cerveau. Nous avons tous peur de quelque chose. N'est-ce pas? Alors cette peur peut-elle prendre fin psychologiquement? Commençons par celà. Nous pouvons alors nous demander s'il existe aussi des peurs physiques et quel rapport celles-ci ont-elles avec le psychique, les peurs psychologiques. Nous sommes donc en train de nous enquérir de la nature de la peur non des diverses formes que revêt la peur. On peut avoir peur de la mort, on peut avoir peur de sa femme ou de son mari on peut avoir peur de diverses choses. Mais ce qui nous intéresse est la peur en elle-même pas la peur de quelque chose, la peur du passé ou de l'avenir mais la réaction elle-même que l'on nomme la peur.
19:49 Are we together at least in this? Sommes-nous ensemble au moins ici?
19:59 So what is the cause, the root of fear? Is it thought and is it time? We must cover a great deal so we must be brief. Is it thought – thinking about the future or thinking about the past? And so, is thought one of the causes of fear? And is time also the cause – time, as growing old, as most of us are. The moment we are born we are already growing old. And time as future – not by the watch, by the day or by the year? but time as a movement from ‘what is’ to ‘what should be’, ‘what might be’, ‘what has been’; we said the whole movement of time, the psychological process of time – is that one of the causes of fear? The memory of some pain, both physical and psychological, which might have happened a couple of weeks ago, and remembering that and being afraid that it might happen again, which is the movement of time and thought. Alors quelle est la cause, la racine de la peur? Est-ce la pensée, et est-ce le temps? Nous avons beaucoup à couvrir, il faut donc être bref. La pensée. Est-ce penser à l'avenir ou penser au passé? Et la pensée est-elle par conséquent une des causes de la peur? Le temps est-il aussi la cause de la peur de vieillir que nous éprouvons pour la plupart. Dès l'instant de notre naissance, nous vieillissons déjà. Et le temps en tant que futur - pas celui de la montre, le jour ou l'année mais le temps comme mouvement de "ce qui est" à "ce qui devrait être" "ce qui pourrait être", "ce qui a été" nous l'avons dit: tout le mouvement du temps le processus psychologique du temps est-il une des causes de la peur? Le souvenir d'une douleur, tant physique que psychologique qui aurait pu survenir il y a quelques semaines et le fait de s'en souvenir, et craindre que cela ne se répète c'est-à-dire le mouvement du temps et de la pensée.
22:28 So time and thought – are they the causes of fear? Right? And this time which is thought, because thought, as we said, is the response of memory which is knowledge and experience, so knowledge is of time, and knowledge may be one of the causes of fear. I wonder if you are following. Right? Donc le temps et la pensée sont-ils la cause de la peur? N'est-ce pas? Et ce temps est la pensée, car, comme nous l'avons dit c'est la réponse de la mémoire, laquelle est savoir et expérience donc le savoir relève du temps, et pourrait être une des causes de la peur. Je me demande si vous suivez. N'est-ce pas? Nous disons donc que le temps, le savoir, lesquels ne sont pas distincts
23:18 So we are saying, time, thought, knowledge, which are not separate, which is an actual unitary movement, that may be the cause of fear. And it is the cause of fear. Right? Then, when one realises that, even intellectually, verbally, is it possible to end that fear? Right? Which means, can thought... What’s your answer? You’re waiting for me to instruct you. Therefore we are not working, thinking, investigating together. Right? You are waiting for the speaker to answer that question. And that means our brains have been conditioned, trained, educated to learn from somebody else, be instructed by another. And here we refuse to instruct you or to tell you what to do. We have no authority to tell you what to do, not like these ugly, beastly gurus. sont un véritable mouvement unitaire qui pourrait être la cause de la peur. Et c'est bien là la cause de la peur. N'est-ce pas? Alors, s'étant rendu compte de cela, même intellectuellement, verbalement peut-on mettre fin à cette peur? D'accord? C'est-à-dire, la pensée le peut-elle? Quelle est votre réponse? Vous attendez de moi que je vous instruise. Par conséquent, nous ne travaillons pas, ne cherchons pas ensemble. N'est-ce pas? Vous attendez de l'orateur qu'il réponde à cette question. Ce qui signifie que nos cerveaux ont été conditionnés, formés éduqués à apprendre d'autrui, à être instruits par autrui. Et ici, nous refusons de vous instruire ou de vous dire quoi faire. Nous n'avons aucune autorité pour vous dire ce qu'il faut faire. contrairement à ces affreux, à ces diables de gourous.
25:22 So we are together. Please, this is important to understand what it means ‘together’. Not you and I separately working – together look at it. Together see the whole movement of fear, what is involved in it. Why humanity has borne this fear for thousands of years and they have not solved it? They have transmitted it and accepted it as the norm of life, as a way of living. But if you begin to question, as we are doing now, question whether fear can ever end at all, psychologically. Therefore we must understand the cause. And where there is a cause, there is an end. If one has some kind of disease, and if after diagnosis you find the cause, it can be ended. Similarly, if we can find the cause, the basic cause, the fundamental cause, then fear can end. Right? Nous sommes donc ensemble. Je vous en prie, il est important de comprendre le sens du mot "ensemble" Vous et moi ne travaillons pas séparément, nous regardons ensemble. Afin de voir ensemble tout le mouvement de la peur, ce qu'il implique. Pourquoi l'humanité a-t-elle porté cette peur pendant des milliers d'années et ne l'a pas résolue? Elle a été transmise et admise comme une norme de vie, une façon de vivre. Mais si, comme nous le faisons maintenant, vous commencez à poser la question de savoir si la peur peut prendre fin psychologiquement il est indispensable d'en comprendre la cause. Et là où il y a une cause, il y a une fin. Si l'on a une certaine maladie et si le diagnostic permet d'en découvrir la cause, il peut y être mis fin. De même, si l'on peut en découvrir la cause la cause fondamentale, la peur peut alors prendre fin. N'est-ce pas?
27:34 So together we are saying that time and thought are, or time-thought, not two separate things, is the root of fear. Right? Ensemble, donc, nous disons que le temps et la pensée sont ou plutôt que le temps-pensée (ils ne sont pas distincts) est la racine de la peur. N'est-ce pas?

Q: la peur n'est-elle pas toujours précédée du désir?
27:55 Q: Is not fear always preceded by desire? Monsieur, je vous prie de ne pas poser des questions maintenant
28:05 K: Sir, please do not ask questions now, that was the day before yesterday, and on Tuesday. Desire is also part of fear. We went into that very carefully the other day – the nature of desire. Do you want me to go into it again?

Q: No.
c'était avant hier, et mardi dernier. Le désir fait aussi partie de la peur. L'autre jour, nous avons approfondi avec soin la nature du désir. Voulez-vous que j'y revienne?

Q: non.
28:33 K: Why do you say no? Have we understood the nature and the whole movement of desire? You see, please, we don’t listen, not to the speaker, to ourselves. We never say, ‘What is desire? Why are we slaves to desire?’ We said desire is sensation. That sensation – seeing, contact, sensation – then desire comes in. Which is, thought creates the image out of that sensation, then at that moment, second, desire is born. Clear? No. And I won’t go into all of that because we went into it the other day very, very carefully and deeply – into the whole nature of desire. And desire also is one of the factors of fear. Pourquoi dites-vous non? Avons-nous compris la nature et tout le mouvement du désir? Voyez-vous, nous ne nous écoutons pas (il ne s'agit pas d'écouter l'orateur). Nous ne disons jamais: "qu'est-ce que le désir? Pourquoi en sommes-nous esclaves?" Nous avons dit que le désir est une sensation. Cette sensation (vision, contact, sensation) est suivie du désir. C'est-à-dire que la pensée crée l'image à partir de cette sensation et alors, à cet instant, à la seconde même, le désir est né. Est-ce clair? Non. Je ne vais pas revenir là-dessus, car nous l'avons approfondi l'autre jour très, très attentivement et profondément - toute la nature du désir. Et le désir est aussi un des facteurs de la peur.
30:08 Desire is thought with its image. If you have a desire without any image, there is no desire. The seeing of a blue shirt or a skirt or whatever it is in the window and entering into the window and touching it, sensation. Then thought creates the image of you having that shirt, then desire at that moment is born. So thought is essentially the movement of desire and time-thought is the root of fear. Le désir est la pensée avec son image. Un désir ne peut exister sans image. Le fait de voir une chemise bleue, une jupe ou quoi que ce soit dans la vitrine et entrer dans le magasin, toucher la chose, donne naissance à la sensation. Ensuite la pensée crée l'image de vous portant cette chemise et alors, à cet instant le désir est né. La pensée est donc essentiellement le mouvement du désir et le temps-pensée est la racine de la peur.
31:05 Now, does one realise this actual fact? Then how do you observe that fact? I realise – suppose – I realise that thought with all its complexity, and time also, is the root of fear. Then how do I realise it, feel it, be aware of it? You understand my question? Do I see it as something separate from me, time-thought, something separate from me or I am that? Is it all becoming rather complex? A-t-on maintenant conscience de la réalité de ce fait? Dès lors, comment observe-t-on ce fait? Je me rends compte, supposons-le, que la pensée avec toute sa complexité, et le temps aussi, sont à la racine de la peur. Dès lors, comment puis-je m'en rendre compte, le ressentir, en être conscient? Comprenez-vous ma question? Est-ce que je vois la chose comme étant distincte de moi le temps-pensée est-il distinct de moi, ou suis-je cela? Tout ceci devient-il trop compliqué?
32:30 I am anger, am I not? Anger is not something separate from me. I am greed, envy, anxiety. Right? I like to think that is something separate over which I have control. But the actual fact is I am all that – even the controller is me. Right? So there is no division between greed, anger, jealousy, and so on, that is me, that is the observer. Right? Now, so how do I observe, how does one observe this fact that time-thought is fear? How do you observe it? You understand? How do you look at it? As something separate from you, or you are that? If you are that, and it’s not separate from you – right? – all action ceases, doesn’t it? Before, I controlled, I suppressed, I tried to rationalise fear. Right? Now one sees that one is all that and therefore the whole movement of time and thought stops. I must go on. Je suis la colère, n'est-ce pas? La colère n'est pas une chose distincte, séparée de moi. Je suis l'avidité, l'envie, l'anxiété. N'est-ce pas? J'aime à me penser distinct d'une chose sur laquelle j'exerce un contrôle. Mais en réalité, le fait est que je suis tout cela, y compris celui qui contrôle. N'est-ce pas? Il n'y a donc aucune division entre l'avidité, la colère, la jalousie, etc tout cela est moi, est l'observateur. N'est-ce pas? Alors, comment est-ce que j'observe comment observe-t-on ce fait que le temps-pensée est la peur? Comment l'observez-vous? Vous comprenez? Comment le regardez-vous? Comme quelque chose de distinct de vous, ou êtes-vous cela? Si vous êtes bien la chose et qu'elle n'est pas distincte de vous toute action cesse, n'est-ce pas? Au paravant, je contrôlais, réprimais, essayais de rationaliser la peur. N'est-ce pas? Désormais, on voit que l'on est tout cela et par conséquent tout le mouvement de temps et de pensée cesse. Je dois poursuivre. Sommes-nous ensemble, ne serait-ce qu'un ou deux d'entre-nous?
35:01 Are we together, one of us or two of us? You are all so eager to act. One must act, but here you have to watch the whole thing without any sense of doing something. Right? Just to observe without any reaction or response to what you observe. Right. Vous êtes tous si désireux d'agir. Il faut agir, mais ici, vous devez observer tout le processus sans aucun sentiment de faire quoi que ce soit. N'est-ce pas? Se contenter d'observer sans aucune réaction ou réponse à ce que vous observez. Bien.
35:54 Then also we should go into the question why man has suffered. And whether there is an ending to suffering, not only the personal sorrow, but the sorrow of vast humanity. Right? Don’t let’s get sentimental about this, but actually all of us suffer in one way or another. The dull man suffers, the most intellectual, learned artist, every human being on earth, including the leaders in Russia, every human being suffers. And we are asking a very serious question, whether that suffering can end. Or some of us enjoy suffering which becomes neurotic. So don’t let’s bother about the people who enjoy suffering thinking that suffering in some way will help us to understand this universe, to understand life, and so on. Right? Nous devrions ensuite aborder la question de savoir pourquoi l'homme a souffert? Et existe-t-il une fin à la souffrance non seulement la souffrance personnelle mais encore celle d'une grande partie de l'humanité. N'est-ce pas? Ne devenons pas sentimentaux à ce propos mais il est un fait que nous souffrons tous d'une manière ou d'une autre. Du simple d'esprit à l'intellectuel accompli, à l'artiste cultivé chaque être humain sur cette terre, y compris les leaders de Russie chaque être humain souffre. Et nous posons une question très sérieuse: cette souffrance peut-elle prendre fin? Ou certains d'entre-nous aiment-ils la souffrance, ce qui relève de la névrose. Ne nous préoccupons donc pas de ceux qui aiment souffrir pensant que la souffrance nous aidera d'une façon ou d'une autre à comprendre cet univers, à comprendre la vie, etc. N'est-ce pas?
37:54 So, one suffers. My son is dead, gone. But the memory of it remains, the memory of his companionship, of my affection, love for him, and so on. Memory remains. Right? And is that memory sorrow? Please enquire together. I have lost my wife, or I am not as clever as you are, I am not as alert, sensitive, as you are, and I suffer through that. Or I suffer in ten different ways. And is suffering, the shedding of tears, is that the loss, the actual loss, or the loss that brings about various memories, remembrances. You follow all this? Donc, on souffre. Mon fils est mort, parti. Mais son souvenir demeure, le souvenir de sa présence de mon affection, de mon amour pour lui, etc. Le souvenir demeure. N'est-ce pas? Et ce souvenir est-il souffrance? Cherchons ensemble je vous prie. J'ai perdu ma femme, ou je ne suis pas aussi malin que vous je ne suis pas aussi vif, sensible que vous, et j'en souffre. Ou je souffre de dix façons différentes. Et la souffrance, les larmes, sont-elles dues à la perte à la perte elle-même, ou aux divers souvenirs ravivés par la perte? Vous suivez tout ceci?
39:54 Is that one, or perhaps the major cause of suffering? Man, including woman, man from the beginning of man has had wars, has killed people. Right? That has been our pattern of existence – war after war, killing thousands of people. Humanity has suffered. And we are still pursuing that path of war, that has brought about tremendous sorrow for mankind. Right? And we have our own personal sorrow. Sorrow is the same whether it is yours or mine. We like to identify ourselves with my sorrow, and you like to identify yourself with your sorrow. But sorrow of yours and sorrow of mine is the same. The objects of sorrow may vary, but sorrow is sorrow, therefore it is not personal. I wonder if you realise this? Right? No, it is very difficult for one to see the truth of this. Est-ce là une des causes, ou peut-être la cause essentielle de la souffrance? L'homme, y compris la femme, l'homme, depuis son origine a subi des guerres, a tué des gens. N'est-ce pas? Tel a été le schéma de notre existence guerre après guerre, tuant des milliers de personnes. L'humanité a souffert. Et nous suivons encore ce sentier de la guerre qui a causé à l'humanité une immense souffrance. N'est-ce pas? Et nous avons notre propre souffrance. Qu'elle soit vôtre ou mienne, c'est la même souffrance. Nous aimons nous identifier à "ma souffrance" et vous aimez vous identifier à votre souffrance. Mais votre souffrance et ma souffrance sont identiques. Les objets de la souffrance peuvent varier, mais c'est toujours la souffrance par conséquent elle n'est pas personnelle. Je me demande si vous vous en rendez compte? N'est-ce pas? Non, il nous est très difficile de voir la vérité de tout ceci.
42:08 If you suffer and I suffer – you suffer for one reason and I suffer for another, and we identify ourselves with my particular one and you with yours, we divide ourselves and then find ways and means to suppress it, rationalise, and so on. But if we realise that sorrow is sorrow of all mankind, all humanity, and we are the rest of humanity because we have fears, sorrow, pleasure, anxiety like the rest of mankind, if we realise sorrow is not my sorrow, that becomes such a small affair. Which is, we are the whole of mankind, we are the rest of mankind, and when there is suffering, suffering is man’s suffering. Then you have a totally different approach to the problem. You understand? Not my suffering, ‘Please, god help me how to get over it, how to understand it’. I pray, and it all becomes so personal, a shoddy little affair. Right? But when it is the rest of mankind that has suffered, then suffering becomes an extraordinary thing that one has to look at very carefully. And if one human being understands the nature of suffering and goes beyond it, he then helps the rest of mankind. Right? Si vous et moi souffrons, vous souffrez pour une raison et je souffre pour une autre, et nous nous identifions moi avec ma propre souffrance, et vous avec la vôtre, nous nous divisons et trouvons alors des moyens de la réprimer, la rationaliser, etc. Mais si nous constatons que la souffrance est celle de toute l'humanité et nous sommes le reste de l'humanité car nous connaissons la peur, la souffrance, le plaisir l'anxiété, comme le reste de l'humanité si nous prenons conscience que la souffrance n'est pas ma souffrance cela devient tellement insignifiant. C'est-à-dire que nous sommes l'ensemble de l'humanité, le reste de l'humanité et quand il y a souffrance, c'est la souffrance de l'homme. Vous abordez alors le problème d'une façon totalement différente. Vous comprenez? Ce n'est pas ma souffrance, "mon dieu aide moi à la surmonter, à la comprendre". Je prie, et tout cela devient tellement personnel, sans consistance. N'est-ce pas? Mais quand la souffrance concerne toute l'humanité, elle devient alors une chose extraordinaire qu'il faut observer très attentivement. Et si un être humain comprend la nature de la souffrance et la dépasse, il aide alors le reste de l'humanité. N'est-pas? Maintenant, la souffrance est-elle liée au souvenir?
44:53 Now is suffering a remembrance? The mother or the father whose son has been killed in your particular little war, recent war, Falklands – killed there. And the mother and the father remember all the things that he did: the death, the birth, the pictures, the photographs, all the incidents and accidents, and laughter, tears, scolding – you follow? So we are asking, please, find out for yourselves whether sorrow is part of this continuity of memory. And if it is memory, don’t reduce memory just to a few words. It is a tremendous content. And if it is memory, can that memory, not only of my particular son, but the memory of mankind’s sorrow – memory which is sorrow – can that memory come to an end? You understand? La mère ou le père dont le fils a été tué... ..à votre récente petite guerre des Malouines; il y a été tué. Et la mère et le père se souviennent de toutes les choses qu'il a faites la mort, la naissance, les portraits, les photos, tous les incidents et accidents, les rires, les larmes, les gronderies - vous suivez? Nous demandons donc, découvrez cela par vous-mêmes s'il vous plaît si la souffrance fait partie de ce continuum de mémoire. Et si c'est la mémoire, ne réduisez pas la mémoire, le souvenir à quelques mots. Le contenu en est immense. Et si c'est le souvenir, ce souvenir - non seulement celui de mon propre fils mais le souvenir de la souffrance humaine - souvenir qui est souffrance ce souvenir peut-il prendre fin? Vous comprenez?
46:52 Therefore one has to enquire not into a particular memory, but the whole movement of memory. Right? We live on memories, we are memories. We are the word, the reaction to that word, the pleasure derived from the word, the remembrance of all the things that were, that symbol, that incident, accident, has stored up in the brain which is awakened when an incident takes place. Right? And memory is the past. Right? So we are the past. Can this whole movement of the past, which is time, which is thought, end? Not thought in our daily life, we’re not talking of that, we’re not talking when thought is used to drive a car, to write a letter, to write a poem, write this or that. There thought, knowledge, is absolutely necessary. We are talking of this whole psychological movement which is based on memory. Il faut donc examiner non pas un souvenir particulier mais tout le mouvement de la mémoire. N'est-ce pas? Nous vivons de souvenirs, nous sommes souvenirs. Nous sommes le mot, la réaction à ce mot, le plaisir qui découle de ce mot la remémoration de tout ce qui s'est produit, tel symbole, tel incident tel accident a été archivé dans le cerveau qui se réveille quand un incident a lieu. N'est-ce pas? Et la mémoire est le passé. N'est-ce pas? Nous sommes donc le passé. Tout ce mouvement du passé, c'est-à-dire le temps, la pensée, peut-il finir? Pas la pensée dans notre vie quotidienne, nous ne parlons pas de cela nous ne parlons pas de la pensée qui sert à conduire une voiture à écrire une lettre, un poème, une chose ou une autre. Là, la pensée, le savoir, sont absolument nécessaires. Nous parlons de tout ce mouvement psychologique basé sur la mémoire.
49:08 So we are asking a much deeper question which is: can the self, the ‘me’, the ego, all this self-centred activity which is the movement of memory, can that self end? Not by discipline, by control, by suppression or identification with something greater which is still the movement of the self. Can that self end? You might then ask, ‘If the self ends, what place is there for me in society? What shall I do?’ Right? Right, sir? First, end it and then find out, not the other way around. Nous posons donc une question bien plus profonde, qui est la suivante: la personne, le "moi", l'ego, toute cette activité centrée sur soi qui est le mouvement de la mémoire, ce moi peut-il prendre fin? Non par la discipline, la maîtrise, la répression ou l'identification à quelque chose de plus grand ce qui relève encore du mouvement du moi. Ce moi peut-il prendre fin? Vous pourriez alors demander: "si le moi finit, quelle est ma place dans la société? Que vais-je devenir?" N'est-ce pas? D'accord Monsieur? Commencez par y mettre fin et vous verrez bien, non l'inverse.
50:29 This is a very, very serious question. Nobody can tell you in the world or beyond the world, perhaps most of us try to get instructions beyond the world. Nobody on earth can tell you how to end it. But if one observes all these facts without any reactions... I observe the fact that I am hurt psychologically, because my daughter, my son, my father has done something which hurts me. If I can observe that hurt without a single resistance, without any action that I should not be hurt, or keep the hurt, most people do – all through their life they carry their hurt. But to observe this hurt, psychological wound, without any reaction to it, then one sees that hurts disappear altogether. Right? So in the same way, just to observe, to observe memory as it arises, see the nature of it, the evolution of it. The whole nature of activity of our daily life is based on this. And memory is very, very limited. Thought may invent the infinite, but thought being itself limited, its infinity is also limited, finite, but may pretend that it is infinite. C'est là une question très, très sérieuse. Personne au monde, ni même au delà, ne peut vous répondre il se pourrait que la plupart d'entre nous cherche à obtenir des instructions d'au delà du monde. Personne au monde ne peut vous dire comment y mettre fin. Mais si l'on observe tous ces faits sans aucune réaction j'observe le fait que je suis blessé psychologiquement, car ma fille mon fils, mon père a commis quelque chose qui me fait mal si je suis capable d'observer cette blessure sans la moindre résistance sans aucune réaction visant à m'éviter la blessure, ou à retenir celle-ci comme le fait la plupart des gens, ils portent leurs blessures toute leur vie. Mais si l'on observe cette blessure psychologique sans aucune réaction on voit alors celle-ci disparaître complètement. N'est-ce pas? De la même façon, il faut se contenter d'observer le souvenir quand il surgit d'en voir la nature, comment il évolue. Toute la nature de l'activité de notre vie quotidienne repose là-dessus. Et la mémoire est très, très limitée. La pensée peut bien inventer l'infini, mais la pensée étant elle-même limitée son infini est aussi limité, fini, bien qu'elle puisse se prétendre infinie. Tout ceci implique donc une liberté totale.
53:17 So, all this implies complete freedom. Right? Not only freedom from something, but the quality of freedom that is not based on any reaction, any reward or punishment. To enquire into that also, one must understand the nature of death, dying. Are you interested in all this? Does it even amuse you? You see, one must enquire very quietly, not hysterically, into this very complex problem. Dying or coming to an end is what we are concerned about, talking about, because it is part of our life. Not only are we born and all the education and all the troubles and all anxieties, and so on, but also death is part of our life, it is there, whether you like it or not; whether you are British or French, it is there; whether you are young, middle-aged or old, disease, accident – it is there. And one must understand what it is, as one must understand life before death. We have been trying to understand together what is before death – fear, wounds, sorrow, pain, anxiety, labour, going to the office from morning till night. All that is part of our life, living, and also the ending of all that. I hope this fly will go to you. It seems very fond of me. N'est-ce pas? Non seulement la liberté à l'égard de quelque chose, mais une qualité de liberté qui ne dépend d'aucune réaction, récompense ou punition. Pour étudier cela, il faut aussi comprendre la nature de la mort, du fait de mourir. Tout ceci vous intéresse-t-il? Cela vous amuserait-il même? Voyez-vous, il faut étudier très calmement sans frénésie, ce problème extrêmement complexe. Mourir ou finir, c'est de cela que nous nous préoccupons c'est de cela que nous parlons, car ces choses font partie de notre vie. La vie, c'est non seulement la naissance, l'éducation et toutes les difficultés les anxiétés, etc., mais la mort qui fait aussi partie de notre vie elle est là, que cela vous plaise ou non; que vous soyez Britannique ou Français elle est là; que vous soyez jeune, d'âge moyen ou vieux malade, accidenté, elle est là. Et il faut comprendre sa nature, comme il faut comprendre la vie avant la mort. Nous avons essayé de comprendre ensemble ce qu'il y a avant la mort la peur, les blessures, la souffrance, la douleur, l'anxiété, la peine se rendre au bureau du matin jusqu'au soir. Tout cela fait partie de notre vie, du vivre, de même que la fin de tout cela. J'espère que cette mouche vous rendra visite. Elle semble beaucoup m'aimer.
57:03 One may have had a very good life, pleasant, successful, somebody in the world, power, position, money, but the thing is there at the end. We like to postpone it as long and as far away as possible, put it away. On peut avoir eu une très bonne vie, agréable réussie, avoir été quelqu'un ici bas avoir eu pouvoir, argent, mais au bout du compte la chose est là. Nous aimons la différer, l'éloigner autant que possible, l'écarter.
57:34 So we are together going to enquire. The organism dies, naturally. It will live as long as possible if we treat it properly. We won’t go into the question of health. I know you are all interested in health but we won’t go into it now. Nous allons donc chercher ensemble. L'organisme meurt, naturellement. Il vivra aussi longtemps que possible s'il est convenablement traité. Nous n'aborderons pas la question de la santé. Je sais que vous êtes tous intéressés par la santé, mais nous n'aborderons pas cela maintenant.
58:03 What is it to die? Not jump over the bridge, not do something to kill yourself, but living as we are now, sitting here in the marquee, what is death? Apart from the whole physical organism, the brain lacking oxygen withers away and there is death. But we are asking, is death an ending? Right? An ending to everything that I’ve had – my wife, my children, my books, my status, my power, my position – you know – all that is going to come to an end. And also, we must enquire into the question, which is the question of the East, which is reincarnation, to be reborn next time. So a series of lives till you reach whatever you reach – you know, the highest principle, and so on. They believe in that very strongly, but they don’t deeply enquire what it is that continues. Right? Qu'est-ce que mourir? Il ne s'agit pas de sauter du pont, ni de tenter de se supprimer mais en étant bien vivant, assis sous cette tente, qu'est-ce que la mort? Mis à part tout l'organisme physique le cerveau qui manque d'oxygène, dépérit et la mort qui survient. Mais nous demandons ceci: la mort est-elle une fin? N'est-ce pas? Une fin de tout ce que j'avais ma femme, mes enfants, mes livres, mon statut social, pouvoir, situation vous savez, tout cela va prendre fin. Et nous devons aussi nous pencher sur la question qui intéresse l'Orient, à savoir la réincarnation, renaître à nouveau. Donc une série de vies jusqu'à ce que vous parveniez à vous savez, au principe suprême, et ainsi de suite. Ils y croient très fortement mais ils ne se demandent pas profondément qu'est-ce qui continue. N'est-ce pas?
1:00:13 Is it the ‘me’ that is going to continue or is there something beyond the ‘me’ that is going to continue? Right? And if there is something beyond ‘me’, my ideas, my opinions, my conclusions, and so on, which we talked about earlier. If that ‘me’ is the word, the name, the remembrances, is that going to continue? Right? Or there is a spiritual entity, the soul in the Christian world and the Buddhist world, the Hindu world have different words – will that continue? Then that thing which is beyond me, or which is in me but the ‘me’ covers it up. Then if that is a spiritual entity, it must be beyond time and beyond death. Right? Therefore that cannot reincarnate. Right? So people like to believe all that because it is a great comfort. I shall be born next life. I’ve had a poor life, next life I’ll have a better house. In another life I’ll live in a bigger house or I’ll be a king or some rot or other. Est-ce le "moi" qui va continuer ou y a-t-il quelque chose au delà du "moi" qui se perpétue? N'est-ce pas? Et y a-t-il quelque chose au-delà du "moi", de mes idées, mes opinions mes conclusions, etc., dont nous avons parlé hier. Le "moi", le mot, le nom, les souvenirs, est-ce tout cela qui va continuer? N'est-ce pas? Ou existe-t-il une entité spirituelle l'âme dans le monde chrétien, alors que dans le monde bouddhiste le monde hindou, on se sert de mots différents, est-ce cela qui va continuer? Alors cette chose qui est au delà de moi ou en moi, le "moi" la dissimule. Dès lors, s'il s'agit là d'une entité spirituelle elle se situe nécessairement au delà du temps et au delà de la mort. N'est-ce pas? Par conséquent, cette chose ne peut se réincarner. N'est-ce pas? Les gens aiment croire à tout cela, car c'est d'un grand réconfort. Je renaîtrai dans une prochaine vie. J'ai eu une vie malheureuse; dans la prochaine, j'aurai une plus belle maison. Dans une autre vie, je vivrai dans une plus grande maison, ou je serai un roi ou toute autre baliverne de cette nature.
1:02:12 So if we put aside all that kind of illusory pursuits and face the fact, that psychologically, there is an ending, a complete ending. The ‘me’, with all its memories, has come to an end – that is dying. And we don’t like that. And so we seek various forms of comfort, beliefs, faith, resurrection and – you know, all that. Now, while living, can we end something without any cause, without any future – end something? You understand my question? Take for example: will you end all attachment to your name, attachment to your furniture, to your wife, to your husband, to your garden, attachment to your ideas, prejudices – end all attachments while living? That is what is going to happen when you actually die. Right? So do it now and see what it means. That ending is tremendous, has tremendous quality behind it. There is no attachment to anything. That is freedom, and when there is that kind of freedom death has no fear. You understand? Because you are already living with death. The two are going together, living and dying. Do you see? No you don’t. Do you understand the beauty of that? The quality of complete freedom from all fear. Because where there is attachment there is jealousy, anxiety, hate. And the more you are attached the more pain there is. You know all this. If you went and told your wife or husband, ‘I am no longer attached to you’, what would happen? Does it deny love? Does it deny relationship? Is attachment love? Go on, enquire into all this? and the deeper you enquire, the more vitality and security and strength one has. It hasn’t derived from any drugs, any stimulation. Nous écartons donc toutes ces poursuites illusoires et confrontons le fait que psychologiquement il y a une fin, une fin totale. Le "moi", avec tous ses souvenirs, est parvenu à son terme: mourir, c'est cela. Et nous n'aimons pas cela. Et donc nous recherchons diverses formes de réconfort, de croyances de foi, de résurrection et... vous savez, tout cela. Maintenant, alors que nous sommes en vie, pouvons-nous mettre fin à quelque chose sans aucune cause sans aucun futur: mettre fin à quelque chose? Comprenez-vous ma question? Par exemple: mettrez-vous fin à tout attachement, à votre nom à votre mobilier, à votre femme, à votre mari à votre jardin, l'attachement à vos idées, vos préjugés mettrez vous fin à tous les attachements pendant que vous êtes en vie? C'est ce qui va se passer quand vous mourrez réellement. N'est-ce pas? Alors faites-le maintenant et voyez ce que cela signifie. Cette fin est formidable, une formidable qualité la sous-tend. Il n'y a plus d'attachement à quoi que ce soit. C'est la liberté, et dans cette liberté là, il n'y a pas de peur de la mort. Vous comprenez? Car vous vivez déjà avec la mort. Les deux vont de pair, vivre et mourir. Vous voyez? Non, vous ne voyez pas. Comprenez-vous la beauté de la chose? La qualité d'une totale liberté à l'égard de toute peur. Car là où il y a attachement, il y a jalousie, anxiété, haine. Et plus vous êtes attaché, plus il y a de douleur. Vous connaissez tous cela. Si vous alliez dire à votre femme ou mari "je ne te suis plus attaché", que se passerait-il? Est-ce un déni d'amour? Est-ce un déni de relation? L'attachement est-il amour? Allons, creusez tout ceci, et plus vous approfondissez plus vous avez de vitalité, de sécurité et de force. Et cela ne découle pas de quelque drogue ou de quelque stimulation que ce soit.
1:07:00 We’d better stop now and continue tomorrow morning. Please we are going to discuss tomorrow morning very carefully what is the origin of all this, the beginning of all this. Why man has to go through all this misery, confusion, occasional pleasure and joy. Unless one understands creation from the very beginning and in the understanding of that this tremendous sense of no time and no beginning and no end. May I get up? Nous ferions mieux d'arrêter maintenant, et poursuivrons demain matin. Veuillez noter que demain matin nous discuterons de façon approfondie de l'origine, du commencement de tout ceci. Pourquoi l'homme devrait-il passer par tout ce malheur cette confusion, d'occasionnels moments de plaisir et de joie. Tout commence par la compréhension de la création et cette compréhension donne lieu à ce puissant sentiment d'absence de temps, sans commencement ni fin. Puis-je me lever? - Sous-titre non traduit -