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BR83T4 - Quel genre de cerveau faut-il pour méditer?
4e causerie
Brockwood Park, Angleterre
4 septembre 1983



0:36 Krishnamurti: To come out in such weather must indicate something. For us all to sit here in this terrible weather! Le fait de sortir par un temps pareil doit bien signifier quelque chose. D'être tous assis ici par ce temps épouvantable!
1:00 This is the last dialogue together. We began this series of talks by asking why human beings living on this earth, such a beautiful earth, except on a rainy day like this, why we cannot live at peace with each other, why must we have wars, the economic, social, racial differences, and why we can’t live with each other – intimately or otherwise – with tranquillity, a certain quality of serenity? And apparently, that is not possible because the vast majority of people throughout the world are very violent. They don’t want peace – neither do the governments. They talk a great deal about it, but they are all preparing for everlasting war. And religions too, have not given man peace. The tribal divisions, local gods and saviours, the religious hierarchy – all that has prevented, or we have created all this and therefore there is no peace on earth. Pacem in terris. C'est notre dernier dialogue ensemble. Nous avons commencé cette série de causeries en posant la question: pourquoi les êtres humains qui vivent sur cette terre cette terre si belle, sauf par une journée de pluie comme celle-ci pourquoi ne peuvent-ils vivre en paix les uns avec les autres, pourquoi faut-il des guerres des différences économiques, raciales, sociales et pourquoi ne pouvons-nous vivre ensemble, intimement ou pas tranquillement, avec une certaine qualité de sérénité? Et il semble que ce ne soit pas possible parce qu'en grande majorité, les gens de par le monde sont très violents. Ils ne veulent pas de la paix, pas plus que les gouvernements. Et les religions n'ont pas davantage apporté la paix à l'homme. tout cela a empêché - ou plutôt, nous avons créé tout ceci et par conséquent il n'y a pas de paix sur terre. "Pacem in terris".
3:12 And we have been talking over together, if we can, in our daily life, end conflict within ourselves, be free from any shadow of fear, end suffering, move away entirely from the self-centred activity, which is one of the, perhaps, or the major causes of conflict, not only outwardly, but also inwardly. And very, very few seem to be serious enough to go into this deeply and perhaps realise that there is a totally different way of living. And this morning, if we will, together, go into this question not only of peace, but as we said, what is the origin, the beginning, of all existence? Why man has become what he is? Why we are, after millennia upon millennia, very, very primitive psychologically, barbarous. And technologically we are advanced tremendously and that very technology is going perhaps to destroy us too. And we ought to go together this morning and enquire seriously: is it man’s lot inevitably that he lives this way? Or has something gone wrong with the whole human evolution? Or is there something outside, beyond human measure, that if one can understand, go into it deeply, may perhaps open the door, open our eyes, and perhaps our hearts too, so that we may naturally, easily, live a happy, serene life? That is what we are going to enquire together this morning. Et nous avons discuté ensemble, pour voir s'il est nous possible dans notre vie quotidienne, de mettre fin au conflit qui nous habite d'être délivré de toute trace de peur de mettre fin à la souffrance, de s'écarter totalement de l'activité égocentrique laquelle est peut-être la principale cause de conflit tant extérieurement qu'intérieurement. Et il semble que bien peu d'entre nous aient tout le sérieux qu'il faut pour approfondir ceci et peut-être prendre acte de ce qu'il existe une façon totalement différente de vivre. Et si tel est notre voeu, nous allons ce matin aborder ensemble la question non seulement de la paix, mais encore, comme nous l'avons dit celle de l'origine, du commencement de toute existence. Pourquoi l'homme est-il devenu ce qu'il est? Pourquoi, après tant de millénaires, sommes-nous toujours psychologiquement très, très primitifs, barbares? Et technologiquement, nous sommes terriblement développés et cette technologie même va peut-être aussi nous détruire. Et ensemble, nous devrions ce matin, aborder sérieusement la question suivante: cette manière de vivre est-elle le lot inévitable de l'homme? Ou quelque chose a-t-il mal tourné au cours de l'évolution humaine? Ou y aurait-il un facteur externe, dépassant la mesure humaine qui, s'il était compris, approfondi, ouvrirait peut-être la porte nous ouvrirait les yeux, et peut-être aussi le coeur en sorte que, tout naturellement facilement, nous menions une vie heureuse, sereine? Voilà ce que nous allons étudier ensemble ce matin.
6:57 First of all, we must understand the word ‘experience’. Experience is a process of acquiring knowledge, becoming familiar with something. And this knowledge may be one of the fundamental reasons of our conflict, of our ignorance. Not the knowledge of outside, technological, scientific knowledge, medical knowledge, and so on, but the accumulated knowledge of humanity, which is the whole burden of the past. That may be one of the basic causes of conflict. We have talked a bit about it and we’ll go further into it. Il nous faut, avant toute chose, comprendre le mot "expérience". L'expérience est un processus permettant d'acquérir du savoir de se familiariser avec quelque chose. Et ce savoir pourrait être une des raisons fondamentales de notre conflit, de notre ignorance. Pas le savoir extérieur, technique, le savoir scientifique médical et ainsi de suite, mais le savoir accumulé de l'humanité c'est-à-dire, tout le fardeau du passé. Ce pourrait être là une des causes fondamentales de conflit. Nous en avons parlé un peu, et nous allons l'approfondir davantage.
8:19 We ought to enquire together whether there is an outside agency, beyond the measure of man – beyond man himself as a measure, an outside agency that we can appeal to, pray to, ask guidance. Or be with that so basically that we are that, so that there is no outside agency. I hope we are together in this. This is, as we said the other day, and we’ve been repeating this many times, this is not a lecture, nor a sermon on Sunday morning – god forbid! Nor try to instruct, convince you, or do some kind of silly propaganda. If we could both of us, travel together? walk along together and see things as they are, and go beyond. Is man the measure of all things? Man being his consciousness, reactions, his memories – is he the measure? Or there is something outside of him that, if we can come into contact, may help us? Right? This has been the activity of religion. Throughout the world, from ancient of days, man sought something outside of himself, or has said: there is something divine in me, in the human, but it is covered over with his greed, with his envy, with his ambitions, cruelty, bestiality, and that can be stripped away, then that will be the abiding factor of righteous behaviour. Right? Are we together in this, following each other? And to strip away all the layers of our ugly, brutal, anxious, ambitious, aggressive life, there have been many, many systems, many incantations, many forms of rituals, magic. They have tried every form of physical torture, fasting, denying every sensory response, to come to this point where man can understand and live a different way of life. Nous devrions chercher ensemble s'il existe un agent extérieur au delà de la mesure humaine, de l'homme lui-même pris comme mesure un agent extérieur que nous pouvons implorer, prier, prendre pour conseil ou si nous sommes si fondamentalement en présence de cela qu'il n'y a pas d'agent extérieur. J'espère que nous sommes ensemble ici. Comme nous l'avons dit l'autre jour, et répété si souvent ceci n'est ni une conférence, ni un sermon du dimanche matin - dieu préserve! ni une tentative de vous instruire, de vous convaincre ou de se livrer à quelque stupide propagande. Pourrions-nous, vous et moi, voyager ensemble marcher ensemble, voir les choses telles qu'elles sont, et les dépasser. L'homme est-il la mesure de toutes choses? L'homme étant sa conscience, ses réactions, ses souvenirs, est-il la mesure? Ou existe-t-il quelque chose d'extérieur à lui qui nous aiderait si un contact pouvait s'établir? N'est-ce pas? Telle a été l'action de la religion. Partout dans le monde, depuis la nuit des temps l'homme a cherché quelque chose d'extérieur à lui, ou a dit: il y a quelque chose de divin en moi dans l'humain, mais cette chose est recouverte par son avidité, son envie ses ambitions, sa cruauté, sa bestialité, lesquelles peuvent être arrachées de sorte que prévale le caractère immuable d'une conduite vertueuse. N'est-ce pas? Sommes-nous ensemble ici, nous suivons-nous les uns les autres? Et pour arracher toutes les couches de notre vie si laide, brutale, anxieuse, ambitieuse agressive, on a eu recours à bien des systèmes à bien des incantations, des rituels magiques. On a essayé toutes sortes de tortures physiques jeûnant, refusant toute réaction sensorielle, pour parvenir au point où l'homme peut comprendre et vivre un mode de vie différent.
13:33 Scientists are also trying, through genetic engineering, through chemistry, other forms of drugs, to change man. And man has looked in every direction outwardly, and perhaps never inwardly. He may have superficially scratched the surface of his existence. But man has perhaps never, except for a few, deeply concerned and gone into himself, for he is both matter and the movement of thought, which is also matter. And the instrument of investigation has been thought – to go in himself. And thought is not the right instrument, because thought itself is limited. Right? So religions throughout the world, organised and not organised, individual, separate groups, and every form of attempt has been made to become enlightened, if I may use that word which has been so corrupted by the gurus. If we can put aside all the religious dogmas, faiths, symbols, figures, rituals, and all those incantations which have very little meaning now – perhaps they never had it – if we could put aside completely all that, not belong to any group, to any spiritual authority, those two words ‘spiritual authority’ is the denial of spirituality. So if we could shove off all that, which means be able to stand completely free, unafraid, so that we can enquire into the actual, if there is a dimension that is not the invention of thought. And then, what is religion? Right? We are going to go into all this. Les scientifiques aussi essaient par génie génétique par la chimie, par diverses substances, de changer l'homme. Extérieurement, l'homme s'est tourné dans toutes les directions extérieurement, et peut-être jamais intérieurement. Il pourrait avoir gratté superficiellement la surface de son existence. Mais l'homme n'est peut-être jamais entré en lui-même à l'exception de quelques personnes très impliquées car il est à la fois matière et mouvement de pensée, qui est aussi matière. Et l'instrument de la recherche a été la pensée, pour entrer en soi. Et la pensée n'est pas le bon instrument, car elle est elle-même limitée. N'est-ce pas? Donc, où que ce soit dans le monde, les religions organisées ou pas, ou des groupes d'individus séparés ont tout tenté pour atteindre l'illumination si je puis me permettre ce mot tellement corrompu par les gourous. Si nous pouvions écarter toutes religions, tous dogmes, fois, symboles, images rituels et toutes ces incantations qui n'ont plus grande signification (peut-être n'en ont elles jamais eu) peut-on complètement écarter tout cela pour n'appartenir à aucun groupe, à aucune autorité spirituelle ces deux mots "autorité spirituelle" sont un déni de spiritualité. Si nous pouvions donc rejeter tout cela, ce qui revient à être capable d'être complètement libre, sans peur afin de pouvoir étudier le réel voir s'il existe une dimension qui ne soit pas le produit de la pensée. Dès lors, qu'est-ce que la religion? N'est-ce pas? Nous allons nous pencher sur tout ceci.
17:30 What is the origin and the beginning of all existence, from the minutest cell to the most complex brain? Whether there was a beginning at all, and is there an end to all this? And also, we are going to enquire together: what is creation? Now, to find out all this, to uncover all this, what kind of brain does one need? You understand? What kind of capacity, what kind of energy, what kind of passion is needed to really probe into all of this? You understand? To probe into something totally unknown, not preconceived, not caught in any sentimental, romantic illusions, there must be a quality of brain that’s completely free. Right? Free from all its conditioning, its program, from every kind of influence, and therefore highly sensitive and tremendously active. Right? Is that possible? Do you, taking part in a dialogue, do you have such a brain? Or is it very sluggish, lazy, and living in its own self-conceit? Which is it? Because we are going to enquire into something that demands a mind, a brain that is extraordinarily alive, not caught in any form of routine, mechanical. Is that possible? Have we such a brain in which there is no fear, no self-interest, no self-centred activity? Otherwise, it is living in its own shadow all the time. Right? It’s living in its own tribal, limited environment, field. It’s like an animal tied to a stake – the tether may be very long or very short, but it is tied to a post, therefore its movement is limited. You may give it a very, very, very long rope, but the very length is an indication of limitation. Quelle est l'origine et le commencement de toute existence de la plus minuscule cellule au cerveau le plus complexe? Y a-t-il jamais eu un commencement, et y a-t-il une fin à tout ceci? Et nous allons aussi demander ensemble: qu'est-ce que la création? Alors, pour comprendre, pour dévoiler tout ceci de quel sorte de cerveau faut-il disposer? Vous comprenez? Quelle aptitude, quelle sorte d'énergie quelle passion faut-il avoir pour réellement sonder tout ceci? Vous comprenez? Pour pouvoir sonder quelque chose de totalement inconnu, de non préconçu sans être pris dans la moindre illusion sentimentale, romantique il faut pouvoir disposer d'une qualité de cerveau totalement libre. N'est-ce pas? Libre de tout son conditionnement, de sa programmation, de toute influence et par conséquent extrêmement sensible et formidablement actif. N'est-ce pas? Est-ce possible? Disposez-vous d'un tel cerveau pour prendre part à un dialogue? Ou est-il léthargique, paresseux, vivant dans son auto-suffisance? Qu'en est-il? Car nous allons nous pencher sur une chose qui demande un esprit un cerveau extraordinairement vivant qui ne soit ni mécanique, ni pris dans une forme quelconque de routine. Est-ce possible? Avons-nous un tel cerveau, qui ne comporte aucune peur aucun intérêt pour soi, aucune activité égocentrique? Sinon, il vit tout le temps dans sa propre ombre. N'est-ce pas? Il vit dans son propre environnement son champ tribal, limité. Il est comme un animal attaché à un pieu: la laisse peut être très longue ou très courte, mais il est attaché au pieu et son autonomie est donc limitée. Vous aurez beau lui donner une très, très longue corde la longueur indique en elle-même la limite.
22:32 A brain must have space. So what is space? Not only the space between here and there, space indicates ‘without a centre’. Right? If you have a centre, and you move away from the centre to the periphery, however long, wide the periphery is, it is still limited. Right? Are we following each other? So, space indicates, does it not, where there is no centre and there is no periphery, there is no boundary. Have we such a brain that one doesn’t belong to anything, attached to anything – attached to one’s experience, conclusions, hopes, ideals, and so on, so that the brain is really, completely free? Right? If it is burdened, you can’t walk very far, you can’t go very far. If it is crude, vulgar, self-centred, it cannot have measureless space. And space indicates one is using the word very, very carefully – emptiness. Are you following? Does it interest you, all this? Are you sure, coming here in spite of the awful rain and winds, we are communicating with each other? Un cerveau a besoin d'espace. Qu'est-ce alors que l'espace? Pas seulement l'espace entre ici et là l'espace implique l'absence de centre. N'est-ce pas? Si vous avez un centre, et vous vous en écartez vers la périphérie si éloignée, si étendue que soit la périphérie, elle est toujours limitée. N'est-ce pas? Nous suivons-nous l'un l'autre? Donc l'espace indique, n'est-ce pas, que là où il n'y a pas de centre et pas de périphérie, il n'y a pas de frontière. A-t-on un tel cerveau, de sorte que l'on n'appartient à rien n'est attaché à rien, ni à ses expériences, ni a ses conclusions ses espoirs, idéaux, etc., afin que le cerveau soit vraiment, complètement libre? N'est-ce pas? S'il est chargé, vous ne pouvez aller bien loin. S'il est fruste, vulgaire, égocentrique, il ne peut avoir d'espace illimité. Et l'espace indique (on se sert avec grande prudence de ce mot): la vacuité. Suivez-vous? Tout ceci vous intéresse-t-il? En êtes-vous sûrs, étant venus ici malgré cette affreuse météo communiquons-nous ensemble?
25:32 We are trying to find out, aren’t we, if it is possible to live in this world without any fear, without any conflict, with a tremendous sense of compassion, which demands a great deal of intelligence. You cannot have compassion without intelligence. And that intelligence is not the activity of thought. One cannot be compassionate if one is attached to a particular ideology, to a particular narrow tribalism, or to any religious concept, for that limits. And compassion can only come, or be there, when there is the ending of sorrow which is the ending of self-centred movement. Right? Nous essayons de découvrir, n'est-ce pas, s'il est possible de vivre en ce monde sans la moindre peur, le moindre conflit, avec un formidable sens de compassion, ce qui demande énormément d'intelligence. Il est impossible d'avoir de la compassion sans intelligence. Et cette intelligence là ne découle pas de l'activité de la pensée. On ne peut éprouver la compassion si l'on est attaché à une idéologie a un tribalisme étroit ou à un quelconque concept religieux, car cela limite. Et la compassion ne peut se manifester que lorsque la souffrance à pris fin. ce qui équivaut à la fin du mouvement egocentrique. N'est-ce pas?
27:10 So space indicates emptiness, nothingness. And that space, because there is not a thing put by thought? that space has tremendous energy. This is what the scientists too are saying, only it is their conclusion, it is not the actual living of the scientist, because the scientist, like everybody else, every other human being, is greedy, out for himself, or he represents a government, or he is ambitious, and so on. He is just like anybody else, but he has got an extraordinary capacity for accumulating knowledge in a certain area. Donc l'espace dénote la vacuité, le néant. Et du fait qu'il n'incorpore rien de ce que produit la pensée cet espace comporte une formidable énergie. C'est ce que disent aussi les savants seulement ce n'est chez eux qu'une conclusion cela ne découle pas de la vie que mène le savant, car le savant comme quiconque, comme chaque être humain, est avide, en quête de réussite ou bien il représente un gouvernement, ou encore il est ambitieux, etc. Il est exactement comme tout un chacun, mais il a une aptitude extraordinaire à accumuler du savoir dans un certain domaine.
28:29 So the brain must have the quality of complete freedom and space. That is, one must be nothing. Whereas we are all something – analysts, psychotherapists, doctors – that’s all right. But when we are therapists, when we are biologists, technicians, that very identification limits the wholeness of the brain. Right? Can we proceed from there? Il faut donc que le cerveau ait cette qualité de liberté totale et d'espace. C'est-à-dire qu'il faut n'être rien. Alors que nous sommes tous quelque chose psychanalystes, psychothérapeutes, médecins; tout cela est très bien. Mais quand nous sommes thérapeutes, biologistes, techniciens cette identification elle-même limite la globalité du cerveau. N'est-ce pas? Pouvons-nous procéder à partir de là? Et alors seulement peut-on demander: qu'est-ce que la méditation?
29:46 And then we can ask, only then can we ask, really, what is meditation? Because, if you ask what is meditation or try to meditate, and follow all the systems whether it is Zen, a Buddhist form of meditation, Tibetan form of meditation, the Hindu, the Christian form, which is rather limited, and all the latest gurus with their peculiar invitations to mysterious meditations, only on a condition you pay a lot of money for it. And there are all these forms of meditation. They are all based on making thought silent, making thought to be quiet, not rampant thought. Right? That is, there is a controller who is going to control through systems, through practice, through daily allotted time for quietness, and so on. There is always the controller watching. And the controller himself is the activity of thought. Right? So they are going round and round in a circle, like a cat chasing its tail. And that’s called meditation. Parce que si vous posez cette question ou essayez de méditer tout en suivant tous les systèmes, qu'il s'agisse de la méditation Zen ou de la forme bouddhiste, tibétaine, ou hindoue de méditation ou de la forme chrétienne, assez limitée, et de celle des derniers gourous avec leurs invitations spéciales à de mystérieuses méditations... ..moyennant, toutefois, le paiement d'une bonne somme d'argent. Il y a donc toutes ces formes de méditation. Toutes reposent sur la nécessité de faire taire la pensée de calmer la pensée: pas de pensée débridée. N'est-ce pas? C'est-à-dire qu'il y a un censeur qui va la contrôler au moyen de systèmes de pratiques, avec quotidiennement des moments alloués à la tranquillité, etc. Il y a toujours le censeur qui observe. Et ce censeur ressort lui-même de l'activité de la pensée. N'est-ce pas? Il tourne donc en rond, comme un chat courant après sa queue. Et cela s'appelle la méditation.
31:57 Now, meditation is something entirely different. Unless one has laid the foundation of order in our life – you understand? – order, there cannot be order if there is fear, there cannot be order if there is any kind of conflict; unless our house, not the outer house, unless our inward house is in complete order, so there is great stability, no waffling around, great strength in that very stability, therefore in that order – then only one can ask what is true meditation. Mais la méditation est toute autre chose. Faute d'avoir posé les fondements de l'ordre dans notre vie, vous comprenez, l'ordre il ne peut y avoir ordre en présence de la peur, il ne peut y avoir ordre s'il y a le moindre conflit, si notre maison (pas la maison extérieure) si notre maison intérieure n'est pas parfaitement en ordre. Il y a alors une grande stabilité sans discours inutiles, une grande force dans cette stabilité elle-même donc dans cet ordre - alors seulement peut-on demander ce qu'est la vraie méditation.
33:30 If the house is not in order, your meditation has very little meaning. Right? You can invent any kind of illusion, any kind of enlightenment, any kind of daily discipline – it will be still limited, illusory because it is born out of disorder. Right? This is all logical, please, sane, rational. It is not something the speaker has invented for you to accept. Unless there is this kind of – may I use the word ‘undisciplined order’? That’s a good word, I’m glad I thought of it just now! Unless there is undisciplined order, meditation becomes very shallow and meaningless. Si la maison n'est pas en ordre, votre méditation a bien peu de sens. N'est-ce pas? Vous pouvez inventer n'importe quelle illusion, n'importe quelle illumination n'importe quelle discipline, tout cela sera encore limité, illusoire parce que né du désordre. N'est-ce pas? Tout ceci est logique, sain, rationnel. Ce n'est pas une invention de l'orateur créée à votre intention. Faute de cette sorte de - permettez-moi d'user des mots "ordre non discipliné"... (c'est là une bonne expression, je suis heureux d'y avoir pensé à l'instant!) faute d'un ordre non discipliné la méditation devient superficielle et dépourvue de sens.
34:58 So then, what is order? Thought cannot create order, because thought itself is disorder. Would you accept that? Do you see that? Because thought, based on knowledge, which is based on experience, all knowledge is limited. Right? This is a fact. And so thought is also limited. And when thought tries to create order, it brings about disorder. Right? Do we see this actual fact? Not as a theory. Qu'est-ce alors que l'ordre? La pensée ne peut créer l'ordre, parce que la pensée est en elle-même désordre. Admettriez-vous cela? Le voyez-vous? Car la pensée se basant sur le savoir lequel repose sur l'expérience, tout savoir est limité. N'est-ce pas? C'est un fait. Et quand la pensée essaie de créer l'ordre, cela amène le désordre. N'est-ce pas? Voyons-nous la réalité de ce fait? Pas en tant que théorie.
36:06 Thought has created disorder, that is, it has created disorder through conflict of ‘what is’ and ‘what should be’. Right? The actual and the theoretical; there is only the actual and not the theoretical. And thought looks at the actual from a limited point of view. Right? And therefore its action must inevitably create disorder. Do we see this as a truth, as a law – or just an idea? You understand? I’m greedy, suppose I’m greedy, envious – that’s ‘what is’; the opposite is not. But the opposite has been created by human beings, by thought as a means of understanding ‘what is’ and also as a means of escaping from ‘what is’. Right? Are we walking together, communicating with each other? So there is only ‘what is’. And when you perceive ‘what is’ without its opposite, then that very perception brings order. Are we together? La pensée a créé le désordre, c'est-à-dire qu'elle a créé le désordre à partir du conflit existant entre "ce qui est" et "ce qui devrait être". N'est-ce pas? Le réel et le théorique; il n'y a que le réel et non le théorique. Et la pensée regarde le réel à partir d'un point de vue limité. N'est-ce pas? Et par conséquent son action ne peut que créer le désordre, inévitablement. Voyons-nous ceci comme une vérité, une loi, ou seulement comme une idée? Vous comprenez? Supposons que je sois avide, envieux: c'est "ce qui est"; l'opposé ne l'est pas. Mais l'opposé a été créé par les êtres humains, par la pensée comme moyen de comprendre "ce qui est" et aussi comme moyen de fuir "ce qui est". N'est-ce pas? Marchons-nous ensemble, communiquons-nous les uns avec les autres? Il y a donc seulement "ce qui est". Et quand vous percevez "ce qui est" sans son opposé alors cette perception même engendre l'ordre. Sommes-nous ensemble?
38:08 As we were saying, our house must be in order. And this order cannot be brought about by thought. Thought creates its own discipline – do this, don’t do that, follow this, don’t follow that, be traditional or not traditional, and so on. Thought is the guide. One hopes to bring about order, but thought itself is limited, therefore it is bound to create disorder. If I keep on repeating for the rest of my life – I’m a British, British, or French, French, or would you like any other nationality, or a Hindu or Buddhist, whatever it is – that tribalism is very limited. And that tribalism is causing great havoc in the world. Right? We don’t go to the root of it, that is, to end tribalism, not how to create better wars. Comme nous le disions, notre maison doit être en ordre. Et cet ordre ne peut être amené par la pensée. La pensée crée sa propre discipline: faites ceci, pas cela, suivez ceci ne suivez pas cela, soyez traditionnel, ne le soyez pas, etc. La pensée est le guide. On espère amener l'ordre, mais la pensée est elle-même limitée et par conséquent elle crée nécessairement le désordre. Si je persiste à répéter toute ma vie: je suis Britannique, Britannique ou Français, Français ou toute autre nationalité si vous préférez ou Hindou, ou Bouddhiste, peu importe, ce tribalisme est très limité. Et ce tribalisme fait de grands ravages dans le monde. N'est-ce pas? Nous n'allons pas à la racine de la chose, à savoir mettre fin au tribalisme, et non comment créer de meilleures guerres.
39:40 So similarly, we are saying, order can only come into being when thought, which is necessary in certain areas, has no place in the psychological world. And therefore in that world, that world itself is in order when thought is absent. Are we meeting each other? De même, nous disons que l'ordre ne peut naître que lorsque la pensée nécessaire dans certains domaines, est exclue du monde psychologique. Et par conséquent ce monde lui-même est en ordre quand la pensée est absente. Nous rencontrons-nous?
40:20 So meditation – the very word ‘meditation’ means to measure, measure between ‘what is’ and ‘what should be’, between ‘what I am’, and, through meditation, ‘what I will be’. So meditation, both in Sanskrit and Latin, and so on, is the quality of measurement, which is comparison. And comparison is disorder. All right? Do you need explanation of that? When I am comparing myself with you, which is, I am competing with you, I am trying to be better than you, then this is a constant conflict, isn’t it? So is it possible to live without any comparison, not only biologically, physically, but much more psychologically, inwardly, never to compare oneself with anything, with anybody, so that the mind, the brain, is free from this conflict of arrogance. Right? Donc la méditation - ce mot signifie en lui-même mesurer mesurer "ce qui est" par rapport à "ce qui devrait être", "ce que je suis" par rapport à "ce que je serai". Ainsi, tant en Sanskrit qu'en Latin etc., la méditation est la qualité de la mesure, n'est-ce pas, autrement dit la comparaison. Et la comparaison est le désordre. C'est juste? Vous faut-il une explication à cela? Quand je me compare à vous, c'est-à-dire que je suis en compétition avec vous j'essaie d'être meilleur que vous, d'où ce conflit continuel, n'est-ce pas? Alors est-il possible de vivre sans comparaison, non seulement biologiquement physiquement, mais bien davantage psychologiquement, intérieurement sans jamais se comparer à quoi que ce soit, à quiconque, afin que l'esprit le cerveau, soit libre de ce conflit d'arrogance. N'est-ce pas? Nous pouvons alors demander: qu'est-ce que la méditation?
42:24 So then we can ask, what is meditation? Because it is necessary to have a brain that is absolutely quiet. The brain has its own rhythm – please, I am not a scientist, brain specialist, but one has watched all this in oneself, which doesn’t mean that the speaker is extraordinary. Don’t let’s become sentimental and personal. Car il est nécessaire d'avoir un cerveau absolument tranquille. Le cerveau a son propre rythme - je vous en prie je ne suis pas un scientifique, un spécialiste du cerveau mais il faut observer tout cela en soi-même ce qui ne veut pas dire pour autant que l'orateur est extraordinaire. Ne devenons-pas sentimental et personnel.
43:18 The brain is endlessly active, chattering from one subject to another, from one thought to another, from one association to another, from one state to another – it’s constantly occupied. One is not aware of it, generally. But when one is aware without any choice, choiceless awareness of this movement, then that very awareness, that very attention ends that chattering. Please do it, and you will see how simple it all is. Le cerveau est continuellement actif, bavardant, passant d'un sujet à l'autre d'une pensée à l'autre, d'une association à l'autre d'un état à un autre, il est continuellement occupé. En général, on n'en est pas conscient. Mais quand on est conscient sans choix de ce mouvement cette conscience sans choix met alors d'elle-même fin à ce bavardage. Faites-le s'il vous plaît, et vous verrez comme c'est simple.
44:25 So the quality of the brain is that it must be free – space and silence. Silence psychologically. One is talking now. You and I are hearing each other, talking to each other. There, thought is being employed because we are all speaking English. But to speak out of this silence – do you understand what I am saying? Don’t, please go off into some kind of fanciful imagination. La qualité du cerveau est donc liée au besoin de liberté, d'espace et de silence. Silence, psychologiquement. Nous parlons en ce moment. Nous nous écoutons, vous et moi, parlons l'un à l'autre. Là, la pensée est utilisée, car nous parlons tous l'anglais. Mais il s'agit de parler à partir du silence - vous comprenez ce que je dis? Ne vous laissez pas envahir par une fantaisie imaginative, je vous prie.
45:41 This brings the question of language. Does language condition the brain? Have you ever thought about all this? Or is it all something totally new? Does English or French or whatever, Russian or Chinese, does the very usage of those words, does it shape the brain so that it becomes conditioned? Language does condition the brain. Right? If you talk to a Russian or to a Frenchman – of course, if you talk to a British, or an American speaking English – if you watch, their whole outlook is limited by the language they use. Have you noticed all this? So to be free of the network of words! Right, sir? To use a language, like English, and not allow it to shape our outlook on the whole of existence. Right? Ici intervient la question du langage. Le langage conditionne-il le cerveau? Avez-vous jamais réfléchi à tout ceci? Ou est-ce totalement nouveau pour vous? L'anglais, le français, peu importe, le russe ou le chinois l'usage même de ces mots modèle-t-il le cerveau de sorte que celui-ci se conditionne? Le langage conditionne en effet le cerveau. N'est-ce pas? Si vous parlez à un Russe ou à un Français... - et bien sûr, si vous parlez à un Britannique ou un Américain anglophone - vous observerez que le regard qu'ils portent sur les choses est limité par la langue dont ils se servent. N'est-ce pas? Ne l'avez-vous pas remarqué? Il faut donc être libéré du réseau des mots! N'est-ce pas Monsieur? Il s'agit de se servir d'une langue, comme l'anglais en ne permettant pas à celle-ci de façonner le regard que nous portons sur toute l'existence. N'est-ce pas?
47:47 I see you haven’t done any of these things, so it’s all just something fanciful. So, not to be caught in the network of words, that’s quite complex too. When you say, ‘I am a Communist’, your whole reaction is different. As you have had a recent war in the Falklands, when you talk about Argentines, the label is more important than the person. So there must be freedom from the word. Then the brain is utterly quiet though it has its own rhythm. Right? Je vois que vous n'avez rien fait de tout cela, ce n'est donc que pure fantaisie. Il ne faut donc pas se laisser prendre dans le réseau des mots, ce qui est aussi très compliqué. Quand vous dites "je suis un communiste", tout votre comportement est différent. Comme vous avez récemment été en guerre dans les Malouines quand vous parlez des Argentins, l'étiquette importe plus que la personne. Il faut donc être libre du mot. Le cerveau est alors absolument tranquille, bien qu'il ait son propre rythme. N'est-ce pas? Dès lors, qu'est-ce que la création, quel est le commencement de tout ceci?
49:06 Now, what is, then, creation, what is the beginning of all this? Right? We are enquiring into that – the origin of the beginning of all life, not only your life, but the life of every living thing: the deep down whales, the dolphins, the little fish, the minute cells, the vast nature, the beauty of a tiger. Have you ever seen a tiger in a forest? No, of course not, you wouldn’t see it. It’s really the most extraordinary animal. I won’t go into it, that is, not this time. I nearly touched it, wild. And the living of man, from the minutest cell to the most complex man, with all his inventions, with all his illusions, with his superstitions with his quarrels, with his wars, with his arrogance, vulgarity, with his tremendous aspirations and his great depressions, what is the origin of all this? Right? N'est-ce pas? C'est ce que nous cherchons: l'origine, le commencement de toute vie pas seulement de la vôtre, mais de celle de tout ce qui vit: les baleines dans les profondeurs, les dauphins, le petit poisson les minuscules cellules, la vaste nature, la beauté d'un tigre. Avez-vous jamais vu un tigre dans une forêt? Bien sûr que non, vous ne le verriez pas. C'est vraiment l'animal le plus extraordinaire qui soit. Je ne vais pas m'étendre là-dessus, pas cette fois-ci. Je l'ai presque touché, c'est sauvage. Et la vie, de la plus minuscule cellule à l'extrême complexité de l'homme avec toutes ses inventions, toutes ses illusions, ses superstitions ses disputes, ses guerres, son arrogance, sa vulgarité... ..avec ses formidables aspirations et ses grandes dépressions quelle est l'origine de tout ceci? N'est-ce pas?
51:13 Now, meditation is to come upon this – not you come upon it – in that silence, in that quietness, in that absolute tranquillity. The beginning – is there a beginning? And if there is a beginning, there must be an ending. Right? I wonder if you see something. That which has a cause must end. If I have cancer, the cause is the disease, I must be operated on, then that would be the end of it or it would kill me. Right? Wherever there is a cause there must be an end. That’s a law, that’s natural. So is there a causation at all for the creation of man, the creation of all this way of life? You understand my question? Is there a beginning of all this? How are we going to find out? La méditation consiste à venir à la rencontre de cela (pas de votre fait) dans ce silence, dans cette quiétude, dans cette transquillité absolue. Le commencement: y a-t-il un commencement? Et s'il y a un commencement, il y a forcément une fin. N'est-ce pas? Je me demande si vous... Ce qui a une cause doit forcément finir. Si j'ai un cancer, la cause en est la maladie je devrais être opéré, et cela y mettrait fin, ou cela me tuerait. N'est-ce pas? Là où il y a une cause, il y a nécessairement une fin. C'est une loi, c'est naturel. Y a-t-il la moindre causalité à la création de l'homme à la création de tout son mode de vie? Comprenez-vous ma question? Y a-t-il un commencement à tout ceci? Comment allons-nous le découvrir?
52:57 Religions have said there’s god, god is the beginning and the end of all things. That’s a very easy way of solving the problem. The Hindus have said it in one way, perhaps the Buddhists too, and Christianity said, god. Only the fundamental belief – man has been created 4,500 years ago. Right? It seems rather absurd because 4,500 years ago the Egyptians invented the calendar, which means they must have been extraordinarily advanced, and so on. And if you are a fundamentalist, then you’ll get angry with what is being said. And I hope none of us are any kind of fundamentalist. Les religions se réfèrent à dieu, dieu est au début et à la fin de toutes choses. C'est là une façon bien facile de résoudre le problème. Les Hindous l'ont défini à leur manière peut-être aussi les Bouddhiste, et pour la chrétienté, c'est dieu. Seulement, la croyance fondamentale que l'homme a été créé il y a 4.500 ans... - n'est-ce pas - semble assez absurde, car il y a 4.500 ans, les Egyptiens inventaient le calendrier, et ils devaient donc déjà être extraordinairement avancés, etc. Et si vous êtes fondamentaliste, tout ce qui vient d'être dit vous met en colère. Et j'espère qu'aucun de nous n'est le moins du monde fondamentaliste.
54:16 So what is creation? Not the painter who creates the picture, not the poet, not the man who makes something out of marble. Those are all things manifested. Right? Is there something which is not manifest? Is there something, because it is not manifested, that thing has no beginning and no end? That which is manifested has a beginning, has an end. Right? We are the manifestations, aren’t we? Not of divine something or other, we are the result. We are the result of thousands of years of so-called evolution, growth, development, and we also come to an end. That which is manifested can always be destroyed. But that which is not, has no time. Right? Qu'est-ce donc que la création? Il ne s'agit pas du peintre créant le tableau ni du poète, ni de celui qui sculpte le marbre. Ce sont là toutes des choses manifestées. N'est-ce pas? Existe-t-il quoi que ce soit de non manifesté? Existe-t-il quelque chose qui, ne relevant pas du manifesté n'a ni commencement ni fin? Ce qui est manifesté a un commencement, a une fin. N'est-ce pas? Nous sommes les manifestations, n'est-ce pas? N'étant ni divin, ni autre chose de cet ordre, nous sommes l'aboutissement. Nous résultons de milliers d'années de prétendue évolution de croissance, de développement, et nous aboutissons aussi à une fin. Ce qui est manifesté peut toujours être détruit. Mais ce qui ne l'est pas, ne relève pas du temps. N'est-ce pas?
56:23 Now we are asking is there such a thing as something beyond all time? This has been the enquiry of philosophers, scientists, and religious people to find out that which is beyond the measure of man, which is beyond time. Because if one can find, come, discover that, or see that, that is immortality. Right? That’s beyond death. I wonder if you understand all this? Are you following all this? A little bit at least? Try to encourage me, please. I don’t want your encouragement, but... You see, this man has really sought, in various ways, in different parts of the world, through different beliefs. Because when one’s discovered that, or realised that, life then has no beginning and no end. Therefore it is beyond all concepts, beyond all hope. Do you follow? It is something immense. Alors nous demandons s'il existe quelque chose au delà du temps? Ceci a été l'objet de recherches de philosophes de scientifiques et de religieux désireux de découvrir ce qui se trouve au delà de la mesure de l'homme, c'est-à-dire au delà du temps. Car si l'on peut trouver, découvrir, ou voir cela, c'est l'immortalité. N'est-ce pas? C'est au delà de la mort. Je me demande si vous comprenez tout ceci? Suivez-vous tout ceci? Tant soit peu? Essayez de m'encourager s'il vous plaît. Je ne veux pas de vos encouragements, mais voyez-vous, cet homme a vraiment cherché, de différentes façons dans différentes parties du monde, à travers diverses croyances. Car lorsqu'on découvre cela, ou qu'on en prend conscience la vie n'a alors ni commencement, ni fin. Elle est par conséquent au delà de tout concept, de tout espoir. Suivez-vous? C'est quelque chose d'immense.
58:38 Now, to come back to earth: you see, we never look at life as a tremendous movement, our own life as a tremendous wide – with a great depth, a vastness. We have reduced our life to such a shoddy little affair. And life is really the most sacred thing in existence. To kill somebody is the most irreligious horror. To get angry, to be violent with somebody. The speaker has been angry only once, and the person with whom he was angry has been reminding him, so he is still carrying on with the anger. You understand? Really. Revenons maintenant sur terre: voyez-vous, nous ne considérons jamais la vie comme un formidable mouvement notre propre vie comme quelque chose d'immensément étendu, profond, vaste. Nous avons réduit notre vie à bien peu de chose. Et la vie est ce qu'il y a de plus sacré dans l'existence. Tuer quelqu'un est la pire des horreurs irreligieuses. Se mettre en colère, être violent avec quelqu'un. L'orateur ne s'est mis en colère qu'une fois, et l'individu avec lequel il s'était fâché le lui a rappelé, de sorte qu'il porte encore la colère. Vous comprenez? Vraiment...
1:00:19 You see, we never see the world as a whole because we are so fragmented, we are so terribly limited, so petty. And we never have this feeling of wholeness – you follow? – where the things of the sea, things of the earth, the nature and the sky, is the universe, is part of us. Not imagined – you can go off in some kind of fanciful imagination and imagine that we are the universe, then you become cuckoo! But to break down this small self-centred interest, to have nothing of that, then from there you can move infinitely. Nous ne voyons jamais le monde comme un tout, car nous sommes si fragmentés si terriblement limités, si mesquins. Et nous n'avons jamais ce sentiment de plénitude, vous suivez où les choses de la mer, les choses de la terre la nature et le ciel, l'univers, font partie de nous. Ce n'est pas de l'imagination; vous pouvez toujours vous laisser aller à quelque fantasme chimérique et imaginer que nous sommes l'univers, alors vous en devenez maboule! Mais il s'agit de démolir ce petit intérêt pour soi d'en être débarrassé, et dès lors vous pouvez vous mouvoir indéfiniment.
1:01:49 And meditation is this. Not just sitting cross-legged, or standing on your head, or doing whatever one does, but to have this feeling of complete wholeness and unity of life. And that can only come when there is love and compassion. Et la méditation, c'est cela. Ce n'est pas se contenter de rester assis jambes croisées ou se tenir debout sur la tête, ou faire n'importe quoi mais c'est avoir ce sentiment de totale plénitude et d'unité de la vie. Et cela n'arrive que quand il y a amour et compassion.
1:02:28 You know, one of our difficulties is, we have associated love with pleasure, with sex. And love also, for most of us, means jealousy, anxiety, possessiveness, attachment. That is what we call love. So is love attachment? Is love pleasure? Is love desire? Is love the opposite of hate? If it is the opposite of hate, then it is not love. Right? Do you see this? All opposites contain its own opposite. Right? When I try to become courageous, that courage is born out of fear. Right? I wonder if you understand this? No? So love cannot have its opposite. Love cannot be where there is jealousy, ambition, aggressiveness. Vous savez, une de nos difficulés est que nous avons associé l'amour au plaisir, à la sexualité. Et pour la plupart d'entre nous, l'amour signifie jalousie, anxiété, possessivité, attachement. C'est ce qu'on appelle l'amour. Alors, l'amour est-il attachement? L'amour est-il plaisir? L'amour est-il désir? L'amour est-il l'opposé de la haine? S'il est l'opposé de la haine, alors ce n'est pas l'amour. N'est-ce pas? Le voyez-vous? Tout opposé comporte son propre opposé. N'est-ce pas? Quand j'essaie d'être courageux, ce courage est né de la peur. N'est-ce pas? Je me demande si vous le comprenez. Non? Donc l'amour ne peut pas avoir d'opposé. L'amour ne peut exister là où il y a jalousie, ambition, agressivité.
1:04:36 And where there is that quality, then from that arises compassion; where there is that compassion, there is intelligence. Not the intelligence of self-interest, not the intelligence of thought, not the intelligence of a great deal of knowledge, but compassion has nothing to do with knowledge. Then only is that intelligence which gives humanity security, stability, vast sense of strength. Et quand cette qualité est présente, il en émane la compassion; là où il y a cette compassion, il y a intelligence. Pas l'intelligence de l'intérêt pour soi, pas l'intelligence de la pensée pas l'intelligence liée à un grand savoir mais la compassion qui n'a rien à voir avec le savoir. Alors seulement cette intelligence est présente qui donne à l'humanité la sécurité, la stabilité, un vaste sentiment de force. Nous voilà donc arrivés au terme de notre dialogue
1:05:42 So we have come to the end of our dialogue, and one hopes we shall meet again next year. et nous espérons que l'on se reverra l'année prochaine. - Sous-titre non traduit - - Sous-titre non traduit - - Sous-titre non traduit - - Sous-titre non traduit - - Sous-titre non traduit - - Sous-titre non traduit - - Sous-titre non traduit - - Sous-titre non traduit -