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BR84Q1 - 1re session de questions-réponses
Brockwood Park, Angleterre
28 août 1984



1:10 Krishnamurti: A lot of questions have been asked, a whole sheaf of them. Some of them are letters and some very short questions. And we can’t answer all of them. It would be impossible. It would take many, many days. And some questions have been chosen out of that lot. Un grand nombre de questions a été posé, il y en a une feuille entière. Certaines d'entre elles sont des lettres et d'autres sont très courtes. Et nous ne pouvons répondre à toutes. Ce serait impossible. Cela prendrait des jours et des jours. Et certaines questions ont été choisies dans ce lot.
1:48 Before we go into these questions we ought to talk over together, if we can ask a question from a state of mind, or brain, that is holistic, that sees, comprehends, or perceives the whole human problem. Not just one particular problem but all problems are related to each other. Avant d'aborder ces questions, nous devrions voir ensemble si nous pouvons poser une question à partir d'un état d'esprit ou d'un cerveau holistique qui voit, saisit ou perçoit l'ensemble du problème humain. Pas seulement un problème particulier, car tous les problèmes se recoupent.
2:38 There is no one separate problem disassociated from the others. If that is so, then to ask a question or to face a problem from an integrated outlook. You understand what I mean? Most of us are fragmented, broken up – business, religious, family life, sexual life, religious life, and so on. We are all not holistic, whole human beings, which is a fact. We look at life from a particular point of view, from a conclusion, or from some idealistic concepts. These are all fragmentations, fragmented outlook on life – right? We are talking things over together. And can we ask or face a problem from a wholly different outlook which is not fragmented at all? Do you understand? Are we meeting each other in this? We just thought of it as we came across the lawn here: whether we ask any question, or face any problem holistically. I hope you don’t mind using that word. Though it is a so-called scientific word, I hope the scientists will forgive us if we use that word. From a point of total integration, integrity and ask questions. It is rather interesting if we go into it. Il n'y a pas de problème distinct, dissocié des autres. S'il en est ainsi, il s'agit alors de poser une question ou de confronter un problème d'un point de vue intégré. Vous comprenez ce que je veux dire? Nous sommes, pour la plupart, fragmentés, morcelés: les affaires, la religion la vie de famille, la vie sexuelle, la vie religieuse, etc., etc. Nous ne sommes pas des êtres humains holistiques, complets, c'est un fait. Nous regardons la vie d'un point de vue particulier à partir d'une conclusion ou de quelques concepts idéalistes. Tout cela est fragmentation - une vision fragmentée de la vie - d'accord? Nous parlons de ces choses ensemble. Et pouvons-nous confronter un problème d'un point de vue totalement différent qui soit nullement fragmenté? Comprenez-vous? Nous rencontrons-nous là-dessus? Nous venons d'y penser en traversant la pelouse pour venir ici: à savoir s'il nous arrive jamais de poser une question ou de confronter un problème holistiquement. J'espère que cela ne vous ennuie pas que je me serve de ce mot. La pensée est un mot soi-disant scientifique j'espère que les savants nous excuseront de l'utiliser d'un point de vue d'intégration totale d'intégrité, pour poser des questions. Il est assez intéressant d'approfondir cela.
5:53 Is it possible, recognising that we are fragmented, broken up, divided in ourselves, contradictory, opposing one desire against another desire, and so on, knowing all that, being aware of all that, could we face a problem, which is from a different focus? Why do we have problems? We have got so many problems political, religious, sexual, and so on, we have multiple problems in life. And problems are increasing in a society that is so sophisticated, so complex – overpopulation, bad governments, and so on. And in the resolution of one problem we seem to increase many other problems – right? Why? In answering this question that is going to raise... the answer is going to awaken similar problems. Why do we have problems and is it possible to meet a problem without a brain that is already conditioned to solve problems? Do you understand my question? You don’t understand it. Neither do I for the moment! Reconnaissant que nous sommes fragmentés, morcelés divisés en nous-mêmes, contradictoires, opposant un désir à un autre désir et ainsi de suite, sachant tout cela nous est-il possible de confronter un problème d'un point de vue différent? Pourquoi avons-nous des problèmes? Nous avons tant de problèmes politiques, religieux, sexuels, et ainsi de suite nous avons de multiples problèmes dans la vie. Et les problèmes augmentent dans une société aussi sophistiquée aussi complexe, surpeuplée, mal gouvernée, etc. Et la solution d'un problème semble faire croître d'autres problèmes. Pourquoi? Le fait de répondre à ces questions va soulever ou plutôt la réponse va éveiller des problèmes de même nature. Pourquoi avons-nous des problèmes, et est-il possible d'affronter un problème sans un cerveau déjà conditionné à résoudre des problèmes? Comprenez-vous ma question? Hein? Vous ne la comprenez pas. Moi non plus pour l'instant! (Rires)
8:19 So let’s look at it. We go to school, very young, almost five or seven, and so on. And children are faced with a problem – mathematical problem, how to write, how to read, how to learn mathematics, you know, it becomes a problem. So from childhood our brain is conditioned to solving problems. Right? This is a fact. It is not some fantastic theory of the speaker. So one goes to college, there are again problems. And university, jobs, various functions, vocations, and so on, problem after problem. Our brain is full of problems – right? And we are always seeking from a brain that is conditioned to solve problems, we are always seeking a solution to problems – right? Is this clear? We are together in this? Now, how can the brain solve problems if it is not free from problems? Right? Are we together a bit in this? It is rather an interesting question, this, please let’s go into this. Alors examinons la. Nous allons à l'école, très jeunes, dès 5 ou 7 ans, etc... Et les enfants sont confrontés à un problème: un problème de mathématiques ou l'apprentissage de la lecture, des mathématiques cela devient un problème. Donc, dès l'enfance notre cerveau est conditionné à résoudre des problèmes. N'est-ce pas? C'est un fait. Ce n'est pas une quelconque théorie fantastique inventée par l'orateur. Puis on prépare l'entrée à l'université: là encore, des problèmes. Puis l'université, les métiers, les fonctions diverses, les vocations etc problème après problème. Notre cerveau est plein de problèmes, n'est-ce pas? Et nous cherchons toujours, à partir d'un cerveau conditionné, à résoudre les problèmes nous cherchons toujours une solution aux problèmes, d'accord? Est-ce clair? Sommes-nous ensemble ici? Dès lors, comment le cerveau peut-il résoudre des problèmes s'il n'est pas libre de problèmes? N'est-ce pas? Sommes-nous ensemble, un petit peu? Cette question est assez intéressante alors approfondissons-la s'il vous plaît.
10:12 Our brains are conditioned to the resolution of problems, the solution of problems, from childhood. And as the brain is conditioned to solve problems, it is always seeking a solution, and it is not understanding the problem itself, but the solution of the problem – right? Are we together a little bit in this? Yes? Good! And is it possible not to have a brain... to have a brain that is not conditioned to problems? You understand my question? I am asking you, sirs and ladies, your brain is conditioned now to the solution of problems, and we have never solved the problems. They are increasing more and more and more – why? Is it because a conditioned brain, which is embedded in problems, can never solve problems? Right? You have understood this? Have I put the question? Oh, come on, sirs! Is it possible to have a brain that is not conditioned to the solution of problems, but to the understanding of problems? Isn’t there a difference between the solution of problems and the understanding of the problem? In the understanding of the problem the solution may lie in the problem. Not away from the problem – right? Nos cerveaux sont conditionnés à résoudre les problèmes et ce, depuis l'enfance. Et comme le cerveau est conditionné à résoudre les problèmes, il est toujours à la recherche d'une solution, sans comprendre le problème lui-même mais seulement sa solution, n'est-ce pas? Sommes-nous un peu ensemble ici? Oui? Bien! Et est-il possible de ne pas avoir ou plutôt d'avoir un cerveau qui ne soit pas conditionné aux problèmes? Vous comprenez ma question? Je vous la pose, Messieurs et Mesdames: votre cerveau est actuellement conditionné à la solution de problèmes, et nous n'avons jamais résolu les problèmes. Ils augmentent toujours plus, pourquoi? Est-ce parce qu'un cerveau conditionné enlisé dans des problèmes ne peut jamais résoudre ceux-ci? N'est-ce pas? Vous avez compris ceci? Ai-je bien posé la question? Allons Messieurs! Est-il possible d'avoir un cerveau qui ne soit pas conditionné à la solution de problèmes, mais à la compréhension de problèmes? N'y a-t-il pas une différence entre.. la solution d'un problème et la compréhension de ce problème? La compréhension du problème peut en faire apparaître la solution sans s'éloigner du problème, n'est-ce pas?
12:45 Take a very ordinary example: we have never stopped wars. Human beings on this earth since they came on this earth have had wars, and we have never solved the problem of war. But we decided to reorganise how to kill man better. And this reorganisation, how to kill man better, is called progress. I don’t know if you are following all this. This is not a joke. So we move from organisation to organisation. We had first the League of Nations, and now we have the United Nations, but wars go on. They have different organisations – you understand? So we move from one organisation to another hoping thereby to solve problems, and multiply problems. So we never stop wars. And the cause of war is nationalism, economic division, local division, and so on – division: linguistic, racial, religious, economic, cultural, and so on. These divide man. We are all human beings, we all suffer, we all have pain and anxiety, boredom, loneliness, despair. We don’t tackle that but we want to solve the problems that seem to have external causes – right? Prenons un exemple très ordinaire: nous n'avons jamais mis fin aux guerres. Depuis leur apparition sur cette terre les êtres humains ont subi des guerres et nous n'avons jamais résolu le problème de la guerre. Mais nous avons essayé de réorganiser la meilleure façon de tuer l'homme. Et cette réorganisation s'appelle le progrès. Je ne sais si vous suivez tout cela. Ce n'est pas une plaisanterie. Ainsi nous nous déplaçons d'une organisation à l'autre. Nous avons commencé par la Société des Nations et nous avons maintenant les Nations Unies, mais les guerres continuent. Ils ont diverses organisations, vous comprenez? Nous passons ainsi d'une organisation à l'autre, espérant par là résoudre les problèmes et multiplions ceux-ci. Nous n'arrêtons donc jamais les guerres. Et la cause en est le nationalisme la division économique, la division locale et ainsi de suite et ainsi de suite - la division: divisions linguistiques, raciales, religieuses économiques, culturelles, et ainsi de suite. Celles-ci divisent l'homme. Nous sommes tous des êtres humains, nous souffrons tous éprouvons tous douleur anxiété, ennui, solitude, désespoir. Nous ne nous attaquons pas à cela, mais voulons résoudre les problèmes qui semblent avoir des causes extérieures? N'est-ce pas?
14:59 So we are asking: can the brain, recognising, seeing that it is conditioned to the solution of problems from childhood, be free of it and then face problems? Right? All right, sirs? Will you do it? That is the question. To be conscious, to be aware that our brain, that we as human beings, from the beginning of life, we are always struggling with problems, and trying to find the right answer to them. The right answer can only be when we recognise the brain is conditioned, and as long as that brain is conditioned to solving problems, we will never find the right answer – clear? Donc nous demandons ceci: le cerveau, reconnaissant voyant qu'il est conditionné depuis l'enfance à résoudre des problèmes peut-il en être délivré et alors faire face aux problèmes? N'est-ce pas? D'accord, Messieurs? Le ferez-vous? C'est bien la question. Il s'agit d'être conscient de ce que notre cerveau, de ce que nous, en tant qu'êtres humains luttons toujours, depuis le début de notre vie, avec des problèmes essayant d'y trouver la réponse juste. Il ne peut y avoir de réponse juste que quand nous reconnaissons que le cerveau est conditionné et aussi longtemps que le cerveau est conditionné à résoudre des problèmes nous ne trouverons jamais la réponse juste, est-ce clair? Alors, est-ce que je reconnais ce fait, pas l'idée, mais le fait?
16:22 So do I recognise that fact, not the idea but the fact? There is a difference between idea and the fact – right? I hear this statement and from that statement I draw a conclusion – quite right, this is so, and from that statement I abstract an idea of it and then pursue the idea, not the fact that my brain is conditioned to solve problems. That is the fact, not that I should be free of this conditioning. That is non-fact. You understand? So the brain is conditioned and as long as that condition exists, multiplications of problems will go on, reorganisation of the problems will go on, and changing from one Capitalist society to Totalitarian society or this or that will always bring about enormous problems – right? Can you and I be free of the brain that is conditioned? That is to be aware of it and see the depth of it, the truth of it, the logic, the sanity, the reason of it, and not move away from that, not find some abstract explanations. Right. Il y a une différence entre l'idée et le fait, n'est-ce pas? J'entends cette déclaration, dont je tire une conclusion: "très juste, c'est ainsi", et de cette déclaration je tire une idée, et poursuis alors l'idée et non le fait que mon cerveau est conditionné à résoudre des problèmes. Le fait est-là, et non dans le présupposé que je devrais être libre de ce conditionnement lequel est un non fait. Vous comprenez? Donc le cerveau est conditionné, et tant qu'existe ce conditionnement la multiplication des problèmes se poursuivra, leur réorganisation se poursuivra, et le fait de passer d'une société capitaliste à une société totalitaire ou à autre chose engendrera toujours d'énormes problèmes, n'est-ce-pas? Vous et moi pouvons-nous être délivrés du cerveau conditionné? C'est-à-dire en être conscients et en voir la profondeur la vérité, la logique, le bon sens, la raison et ne pas s'en écarter, ne pas y trouver des explications abstraites.
18:31 Is this all right? I am asking if it is all right, perhaps it is all wrong! No, it is not all wrong. This is a fact. If one cannot get on with one’s wife – quarrels, contention, you know, all the rest of it – and I divorce, one divorces, then choose another person. And keep on repeating this – right? If one has the money! If one has plenty of time and energy, this is the game that is going on in the world, on a small or a bigger scale. But the problem is not divorce or... and all the complications of relationship, but to understand the depth of relationship, the meaning of relationship. Relationship, as we pointed out, is one of the most important things in life. Not the emotional expressions of it – the tantrums, the neuroticism of relationship, but what is important, significant, has depth in relationship. And we never ask that question. We want to solve the problem of relationship. You understand? And so we never solve them. The psychiatrists, psychotherapists, and so on, are multiplying in the world, like mushrooms. And they are not solving problems. They are not solving the depth of all this. N'est-ce pas? Est-ce juste? Je demande si c'est juste, peut-être est-ce tout faux! (rires) Non, ce n'est pas tout faux. C'est un fait. Si l'on ne peut s'entendre avec sa femme les disputes, oppositions, vous savez tout ce qui s'ensuit, et l'on divorce, puis on choisit quelqu'un d'autre et le scénario se répète, n'est-ce pas? Si l'on a assez d'argent! (rires) Si l'on a plein de temps et d'énergie c'est le jeu qui se poursuit dans le monde à plus ou moins grande échelle. Mais le problème n'est pas le divorce et/ou toutes les complications de la relation mais de comprendre la profondeur, la signification de la relation. Comme nous l'avons indiqué, la relation est une des choses plus importantes de la vie. Non ses expressions émotionnelles, les énervements les névroses dues à la relation mais ce qui importe, ce qui est signifiant est ce qui de profond dans la relation. Et nous ne nous posons jamais cette question. Nous voulons résoudre les problèmes de la relation. N'est-ce pas? Et ainsi nous ne les résolvons jamais. Psychiatres, psychothérapeutes et ainsi de suite se multiplient dans le monde comme des champignons. Et ils ne résolvent pas les problèmes. Ils ne résolvent pas la profondeur de tout cela.
21:03 So we should consider together what is the art of living. Do you understand? Oh, come on, sirs. It is a nice morning. Nous devrions donc examiner ensemble ce qu'est l'art de vivre. Vous comprenez? Oh, allons Messieurs. C'est une belle matinée.
21:21 Q: Are you saying that if we have a system for solving problems, then every time we approach a problem we use our system instead of understanding? Auditrice: Voulez-vous dire que si nous avons un système pour résoudre les problèmes chaque fois que nous abordons un problème
21:30 K: That’s right. The lady is saying if we have a system, a pattern, of solving a problem, then the system is operating, not the understanding and the depth of the problem. It is the same thing. We were talking about the art of living, sorry, these are the questions, but there it is – you don’t mind? We will come to them. There are many of them, so we have chosen six of them. That will be enough for this morning. But we are asking what is the art of living? We have the art of poetry, painting, the art of so many... art of cooking, specially now, and so on. But we have never asked ourselves, perhaps which is the greatest art – what is the art of living? Is there an art? Or is it all just chance, or is it all some genes, a biological chance, and so on? What is the true art of living? Are you waiting for me to answer it? If one answers it, don’t make a problem of it. Then the art is thrown out of the window. nous nous servons alors de notre système au lieu de comprendre?

K: C'est exact. Cette dame dit que si nous avons un système un schéma pour résoudre un problème c'est alors le système qui fonctionne, et non la compréhension et la profondeur du problème. C'est la même chose. Nous parlions de l'art de vivre pardon, voici les questions, les voilà (rires) vous voulez bien? Nous y arrivons. Il y en a beaucoup, aussi nous en avons choisi six. Cela suffira pour ce matin. Mais nous demandons ceci: qu'est-ce que l'art de vivre? Nous avons l'art de la poésie, de la peinture, il y en a tellement l'art de la cuisine, spécialement aujourd' hui, et ainsi de suite. Mais nous ne nous sommes jamais demandés ce que serait peut-être le plus grand art, qu'est-ce que l'art de vivre? L'art existe-t-il? Ou tout cela n'est-il que le hasard ou n'est-ce que de la génétique, un hasard biologique, etc.? Qu'est-ce que le véritable art de vivre? Attendez-vous que j'y réponde? Si vous y répondez, n'en faites pas un problème. Car l'art est alors jeté par la fenêtre.
23:49 So, let’s look at it together to find out what is the art of living? Art in the widest and the depth of that word, not just all the contents of a museum. If you are asked that question, what is the art of living, what would be your answer? Not calculated answer, personal answer, or emotional, or romantic answer, which are meaningless – right? If I answer that question emotionally – oh, it is the most... the art of living is the highest aspiration – which is sheer nonsense. The art of living is the most exalted, intellectual activity – right? That is only very partial. Or the art of living is to have a holistic outlook on life. Sounds excellent, but factually it isn’t. So what is the art of living? Obviously, no conflict whatsoever – right? A brain that is in conflict all the time, having problems all the time, this tremendous self-concern, such a brain must inevitably be limited, right? If one is thinking about oneself – how to meditate, whether you can... all the rest of it – your very meditation is self-centredness. So, the art of living, it appears – you can add to it more – is to live without conflict. Is that possible at all? That is, to understand the opposing elements in one’s life – right? Desiring one thing, opposed to that desire another thing. You know, this corridor of dualities. And the self-centredness, as long as that self-centredness exists, there must be conflict because self-centredness is limited, small, petty. But you listen to all this but carry on. Right? And you say that is not possible in modern society to live without self-centredness, at least a little bit of it. Have you ever tried? Have you ever done, lived without self-centredness for one day – not to think about oneself? Just even for an hour! And see what happens. You haven’t committed to anything! You can go back to your selfishness, self-centredness, nobody is going to say how wrong it is, or right it is, that is the normal state of human beings, apparently. So if one really tries for an hour – actually do it, not try it, do it, and see what happens. And if you do it one hour, you can extend it. You don’t really – it gives you tremendous energy. It gives you great sense of passion, not lust and all that business, but passion to pursue something profoundly to the very end of things. Right. Is that enough for this morning? We had better come back. Voyons donc cela ensemble, afin de découvrir ce qu'est l'art de vivre l'art dans l'acception la plus large du terme et non simplement le contenu d'un musée. Si l'on vous posait cette question qu'est-ce que l'art de vivre, quelle serait votre réponse? Pas une réponse calculée, une réponse personnelle émotionnelle ou romantique, ce qui n'aurait pas de sens, n'est-ce pas? Si je réponds à cette question émotionnellement... "Oh, l'art de vivre c'est l'aspiration suprême" (rires) - cela n'a aucun sens. "L'art de vivre est l'activité intellectuelle la plus exaltée", n'est-ce pas? Ce n'est que très partiel. Ou "l'art de vivre, c'est avoir une vision holistique de la vie". Cela paraît excellent, mais en fait ça ne l'est pas. Qu'est-ce donc que l'art de vivre? De toute évidence, l'absence de conflit, n'est-ce pas? Un cerveau tout le temps en conflit, sans cesse en proie aux problèmes à cette terrible préoccupation pour soi un tel cerveau ne peut être que limité, n'est-ce pas? Si l'on pense à soi, à comment méditer, s'il est possible de et tout le reste, votre méditation est de nature egocentrique. Donc l'art de vivre, semble-t-il (on peut y surajouter), c'est vivre sans conflit. Est-ce le moins du monde possible? A savoir, comprendre les éléments opposés de notre vie, n'est-ce pas? Désirer une chose, opposant autre chose à ce désir. Vous connaissez ce corridor des dualités. Et l'égocentrisme: aussi longtemps qu'existe cet égocentrisme il y a nécessairement conflit car l'égocentrisme est limité, petit, mesquin. Mais vous entendez tout ceci, et poursuivez votre chemin. (Rires) N'est-ce pas? Et vous dites qu'il n'est pas possible, dans la société moderne de vivre sans égocentrisme, ne fut-ce qu'un petit peu. Avez-vous jamais essayé? Avez-vous jamais vécu sans égocentrisme, ne fut-ce qu'un jour, sans penser à soi? Ne fut-ce même qu'une heure! (Rires) Pour voir ce qui se passe. Vous ne vous êtes jamais engagés sur quoi que ce soit! Vous pouvez retourner à votre égoïsme, votre égocentrisme personne ne va vous dire si c'est faux ou si c'est juste... Il s'agit donc d'essayer pendant une heure de le faire vraiment, pas d'essayer mais de le faire, et voir ce qui se passe. Et si vous le faites pendant une heure vous pouvez prolonger la chose. (Rires) Cela vous donne une formidable énergie. Cela vous donne un grand sentiment de passion, pas de luxure et tout cela mais la passion de poursuivre une chose, profondément, jusqu'au bout. Bien. Cela suffit-il pour ce matin? Revenons à nos moutons.
29:36 I haven’t read these questions, first. I haven’t – this is the first time I am looking at them. So you are also looking at them for the first time. Je n'ai pas lu ces questions à l'avance. Je ne l'ai pas fait, c'est la première fois que je les examine. Donc vous aussi les examinez pour la première fois.
29:51 FIRST QUESTION: What is attention if it has nothing to do with thought? Is it an activity of the brain? Is it a physical process? How does it come into being? You say we cannot bring about attention by an act of will. What must one not do in order to allow attention to exist? 1ère QUESTION : Qu'est-ce que l'attention si elle n'a rien à voir avec la pensée? Est-ce une activité du cerveau? Est-ce un processus physique? Comment naît-elle? Vous dites qu'on ne peut éveiller l'attention par un acte de volonté. Que faut-il ne pas faire afin de permettre à l'attention d'exister?
30:23 Do nothing! Sorry, I must answer it. Ne faites rien! Pardon, je dois y répondre. (Rires)
30:38 What is attention if it has nothing to do with thought? Is it an activity of the brain? Is it a physical process? How does it come into being? You say we cannot bring about attention by an act of will. What must one not do in order to allow attention to come into being? Right? You have got the question? Qu'est-ce que l'attention si elle n'a rien à voir avec la pensée? Est-ce une activité du cerveau? Est-ce un processus physique? Comment naît-elle? Vous dites qu'on ne peut éveiller l'attention par un acte de volonté. Que faut-il ne pas faire afin de permettre à l'attention d'exister? Bien? Avez-vous saisi la question?
31:11 He is asking what is attention. Is it a physical act? Is it the movement of thought? Is it an action of desire, which is the essence of will? Desire is the essence of will – right? How does this attention come about? Which is, can it come naturally, easily, without making tremendous effort, going to colleges, or attending some guru, being trained, can it all come about, this attention, naturally? We are going to talk over together – right? We are going to look at the question, not the answer. The question is: what is attention? In which is implied, not only the hearing of the ear, but hearing without the ear. You understand? And also attention implies seeing, perceiving – right? Seeing visually, but also seeing with the inner eye as it were – right? And attention also means learning – right? Agree? Seeing, hearing and learning. Those three things are implied. Which means, what is learning? Is it memorising? You are following this? Somebody say, ‘Yes’ – I don’t want to go on talking to myself. So is it memorising as we do when we go to the school, college, university, memorising, storing up knowledge from books, from professors, from teachers, from house-masters, and so on? Which is, always accumulating as knowledge and using that knowledge, skilfully or not. Right? A carpenter – an apprentice to a master carpenter is learning the nature of the wood, what kind of wood, the grain, the beauty of the wood, the feeling of the wood, and the instruments which he is employing, and so on – he is learning. And that learning is through experience: day after day, month after month, accumulating knowledge about carpentry, making a master cabinet maker – right? That is what we call learning. That kind of learning is limited, obviously, because all knowledge is limited, now or in the past or in the future – right? Because all the scientists, biologists, etc., and so on, are accumulating. They killed a man with an arrow, or a club, at the beginning of time, now you can blast the whole millions and millions of human beings with one blow. That is tremendous accumulation of knowledge, to do that. Whether for good or for bad. Il demande: qu'est-ce que l'attention, est-ce un acte physique? Est-ce le mouvement de la pensée? Est-ce un acte de désir, lequel est l'essence de la volonté? Le désir est l'essence de la volonté, n'est-ce pas? Comment cette attention naît-elle? C'est-à-dire, peut-elle naître naturellement facilement, sans effort considérable sans passer par des écoles, sans suivre quelque gourou ni suivre un entraînement, cette attention peut-elle naître naturellement? Nous allons discuter de cela ensemble, d'accord? Nous allons examiner la question, pas la réponse. La question est celle-ci: qu'est-ce que l'attention? Laquelle implique non seulement l'écoute par l'oreille, mais l'écoute sans l'oreille. Vous comprenez? Et l'attention implique aussi le fait de voir, de percevoir, n'est-ce pas? De voir visuellement, mais aussi de voir avec l'oeil intérieur, si l'on peut dire, n'est-ce pas? Et l'attention signifie également apprendre, n'est-ce pas? D'accord? Voir, entendre et apprendre. Cela implique ces trois choses. Ainsi, qu'est-ce qu'apprendre? Est-ce mémoriser? Suivez-vous ceci? Que quelqu'un dise "oui" (rires) Je ne veux pas continuer à parler tout seul. Cela consiste-t-il à mémoriser, comme nous le faisons .quand nous allons à l'école, à l'Université mémorisant, accumulant le savoir à partir de livres de professeurs, d'enseignants, de directeurs d'études, etc, etc.? C'est-à-dire toujours accumuler du savoir et utiliser ce savoir habilement ou pas. N'est-ce pas? Un menuisier, un apprenti chez un maître ébéniste apprend à connaitre la nature du bois, sa qualité, son grain sa beauté, la sensation du bois ainsi que les outils qu'il utilise, etc., il apprend. Et cet apprentissage se fait au travers de l'expérience jour après jour, mois après mois accumulant du savoir sur l'ébénisterie produisant un chef d'oeuvre, n'est-ce pas? Voilà ce que nous appelons apprendre. Cet apprentissage là est évidemment limité, car tout savoir est limité, qu'il se situe maintenant, dans le passé ou dans le futur. Car tous les scientifiques, les biologistes, et ainsi de suite, accumulent. Jadis, on tuait un homme d'une flèche ou d'un coup de massue aujourd'hui on peut pulvériser des milliers et des milliers d'êtres humains d'un seul coup. Il faut une énorme accumulation de savoir pour faire cela. Pour un bien ou pour un mal.
36:02 So – and that knowledge is always limited – right? So is there a learning which is not limited? It’s fun, go on. I am just discovering something myself. Is there a learning that is not an accumulative process of knowledge, learning? In which is implied, hearing, not only the words, the significance of the words, your reactions to the words, your responses to certain favourite words, like love and hate, you know, and all the rest of it, and also seeing without any prejudice, seeing without the word – you understand? Can you look at a tree without the word? You understand? Have you ever done all this? That means seeing without direction, without motive, without any network of thought or blocking the seeing. And learning, which is a limitless process. So attention implies all that plus – or the beginning of it – is to be aware – right? Are we aware as we sit here, the extent of this tent, the great number of people accumulated here and the number of posts along there, and to look at all that without a single word. To be aware. But in that awareness you begin to choose. I like that blue shirt better than what I am wearing – right? I like the way your hair is done, better than mine. Right? You are always comparing, judging, evaluating, which is choice, and to be aware without choice – you understand? As we are talking, will you do all this? Or you are just listening to words? If we are doing this, then you begin to discover awareness is entirely different from concentration. Concentration implies focusing all thought on a particular subject, on a particular page, on a particular word. Which implies cutting off all other thoughts, building resistance to every other thought, which then becomes narrow, limited – right? So concentration is limited. But you have to concentrate when you are doing something, washing dishes. You have to wash the dishes very carefully, the right kind of soap, the right kind of water. You know all this. And awareness without choice, which means without concentration, to be aware of all this without judging, evaluating, condemning, comparing, and from that, move, which is attention, which is natural. That is, I want to listen to the story you are telling me, a very exciting thriller. And I listen to you very carefully. Or you are telling me something very, very serious, and I pay... I am so eager, so attentive to understand what you are saying. I understand what I am thinking about that, it’s irrelevant, but I am tremendously concerned with what you are saying. Therefore I am all attention – all my nerves, my whole being says, what are you talking about, I want to understand. In that attention there is no me – right? Get it? When there is this tremendous attention, which means all your energy is given to understand what you are saying, I am not thinking about myself, therefore there is no centre in me that says, ‘I must attend’ – right? I wonder if you get all this? Et ce savoir est toujours limité, n'est-ce pas? Alors existe-t-il un apprentissage qui ne soit pas limité? C'est amusant, poursuivons. Je suis moi-même en train de découvrir quelque chose. Y a-t-il un apprentissage qui ne soit pas un processus d'accumulation? Un apprentissage qui implique non seulement une écoute des mots de la signification des mots, de vos réactions aux mots de vos réponses à certains mots favoris, tels que amour et haine et tout ce qui s'ensuit, mais aussi le fait de voir sans aucun préjugé de voir sans le mot, vous comprenez? Pouvez-vous regarder un arbre sans le mot? Vous comprenez? Avez-vous jamais fait tout ceci? C'est-à-dire voir sans direction, sans motif sans qu'aucun faisceau de pensées ne bloque la vision. Et un apprentissage qui soit un processus illimité. L'attention implique donc tout cela et pour commencer, il faut être conscient, n'est-ce pas? Sommes-nous conscients, tout en étant assis ici de l'étendue de cette tente du grand nombre de personnes rassemblées ici et du nombre de mâts qu'elle comporte (rires) en regardant tout cela sans dire un mot. Etre conscient. Mais dans cet état conscient vous commencez à choisir. Je préfère cette chemise bleue à celle que je porte, n'est-ce pas? Je préfère votre coiffure à la mienne. N'est-ce pas? Vous êtes toujours en train de comparer, de juger, d'évaluer c'est le choix, et il faut être conscient sans choix, vous comprenez? Ferez-vous tout ceci pendant que nous parlons? Ou vous contentez vous d'écouter des mots? Si c'est ce que nous faisons, on commence alors à découvrir que l'état de conscience est tout autre chose que la concentration. La concentration impique une focalisation de toute la pensée sur un objet particulier sur une certaine page ou sur un mot particulier. Ce qui implique d'éliminer toute autre pensée, d'opposer une résistance .à toute autre pensée de ce fait rétrécissant, limitant d'autant l'action, n'est-ce pas? La concentration est donc limitée. Il faut évidemment se concentrer pour faire la vaisselle, par exemple. Il faut laver les assiettes avec beaucoup de soin en se servant d'un savon et d'une eau appropriés. Tout cela, vous le savez. Et l'état de conscience sans choix, c'est-à-dire sans concentration c'est être conscient de tout ceci sans juger, sans évaluer, sans condamner ni comparer et procéder à partir de là ce qui est attention, ce qui est naturel. Autrement dit, je veux écouter l'histoire que vous me racontez un roman vraiment très passionnant. Et je vous écoute très attentivement. Ou vous me racontez quelque chose de très très sérieux, et j'ai tellement soif de comprendre ce que vous dites que je suis attentif. Je comprends ce que j'en pense est sans importance mais je suis terriblement préoccupé par ce que vous dites. Par conséquent je suis toute attention, tous mes nerfs tout mon être sont tendus, cherchant à comprendre ce que vous dites. Il n'y a pas de moi dans cette attention, n'est-ce pas? Vous saisissez? Quand il y a cette formidable attention cela signifie que toute votre énergie s'applique à comprendre ce qui est dit, je ne pense pas à moi-même par conséquent il n'y a en moi aucun centre qui dise: "je dois prêter attention", n'est-ce pas? Je me demande si vous saisissez tout ceci?
42:35 Q: Is that the right question? Auditeur: Est-ce là la bonne question?

K: Comment Monsieur?
42:40 K: What, sir? Auditeur: Est-ce là la bonne question ?
42:42 Q: Is that the right question? K: Quelle est la bonne question ici
42:44 K: What is the right question here, the gentleman asks, if I understand rightly. Sorry, if you ask questions from the audience, we can never get through this. Not that we must get through it, but there are too many people, if you don’t mind. What is the right question here and what is the right answer? If it is a right question, you will never ask it! This is not just cleverness. A right question, if you put it, you have the answer. But the right question is – doesn’t – is not put because you want an answer, you are concerned, you are worried, you are biased – you follow? The right question, when you put it, the right question is the right answer. May we go on to the next question? demande ce Monsieur, si j'ai bien compris. Je vous prie de m'excuser, mais si des questions sont posées par l'auditoire, nous n'en finirons jamais. Non que nous ayons l'obligation d'en finir mais il y a trop de monde, si cela ne vous fait rien. Quelle est la bonne question ici, et quelle est la bonne réponse? Si c'est la bonne question, vous ne la poserez jamais! (rires) Ceci n'est pas seulement un bon mot. En posant une bonne question, vous avez la réponse. Mais la bonne question n'est pas posée, parce que vous voulez une réponse vous êtes préoccupés, en soucis, vous avez un parti pris, vous suivez? Quand vous la posez, la question juste est la réponse juste. Pouvons-nous passer à la question suivante?
44:05 SECOND QUESTION: If the whole of life is one movement, with its own order, why is man so disorderly? 2ème QUESTION: Dans la mesure où la vie toute entière est un seul mouvement comportant son propre ordre, pourquoi l'homme est-il si désordonné?
44:16 If the whole of life is one movement with its own order, why is man so disorderly? Dans la mesure où la vie toute entière est un seul mouvement comportant son propre ordre, pourquoi l'homme est-il si désordonné?
44:27 Why do we assume that the whole of life is one movement, with its own order? You first state a fact, supposed to be a fact – and then try and say why is there disorder. You understand? First you assume, one assumes that life is a vast movement and in that vast movement, that very movement is order. You state that first: if. And then you say, why is man so disorderly? Right? You understand? Wouldn’t it be the right question to ask: why is man disorderly? Not assume that life is perfect order – right? The fact is we live disorderly, why? That is the question. Why do we live disorderly? What is disorder? What is disorder to you? Disorder is the activity of thought which is in itself limited. Right? Whatever the limited activity of thought does, it will bring about disorder. Because thought in itself is limited, because thought is born of knowledge, and knowledge is limited. Right? Oh, God! This is not an epigrammatical statement. What is – I mustn’t, I was too quick – what is order and what is disorder? How will you find order? Is order a definite pattern which you have set, which thought has set? You say, ‘I must get up at 6 o’clock in the morning, do this, this, this and go to the office’, or factory – is that determined, planned, day after day, is that order? So we must first ask not what is order, but what is the cause of disorder – agree? Pourquoi présumons nous que l'ensemble de la vie est un seul mouvement comportant son propre ordre? Nous commençons par définir un fait ou un fait supposé, puis nous nous interrogeons sur la raison du désordre. Comprenez-vous? On commence par présumer que la vie est un vaste mouvement et que ce vaste mouvement lui-même est ordre Vous commencez par déclarer cela et ensuite vous dites: "pourquoi l'homme est-il si désordonné"? N'est-ce pas? Vous comprenez? La question juste ne serait-elle pas: "pourquoi l'homme est-il désordonné"? Sans présumer que la vie est ordre parfait, n'est-ce pas? Le fait est que nous vivons de façon désordonnée; pourquoi? Voilà la question. Pourquoi vivons nous de façon désordonnée? Qu'est-ce que le désordre? Qu'est-ce pour vous que le désordre? Le désordre est l'activité de la pensée, laquelle est en soi limitée . N'est-ce pas? Quelle que soit l'activité limitée de la pensée celle-ci engendrera le désordre. Parce que la pensée est en soi limitée car la pensée est née du savoir, et le savoir est limité. N'est-ce pas? Mon Dieu! Ceci n'est pas un énoncé épigrammatique. J'ai été trop vite... Qu'est-ce que l'ordre, et qu'est-ce que le désordre? Comment trouverez-vous l'ordre? L'ordre est-il un schéma particulier que vous... que la pensée a établi? Vous dites: "je dois me lever à 6 heures du matin, faire ceci et cela me rendre au bureau, ou à l'usine" ce programme prédéterminé, planifié jour après jour, est-ce cela l'ordre? Il faut donc d'abord demander, non pas ce qu'est l'ordre mais quelle est la cause du désordre, d'accord?
47:46 What is the cause of disorder in our life? First of all, we must admit, whether we like it or not, that we live a very, very disordered life. That is a fact, isn’t it? Would you agree to that one thing at least? Quelle est la cause du désordre dans notre vie? Que cela nous plaise ou non, il nous faut tout d'abord admettre que nous menons une vie très, très désordonnée. C'est là un fait, n'est-ce pas? Serez vous au moins d'accord là_dessus?
48:10 Q: No.

K: No? What is disorder? And then you have to ask, if it is lack of order, then what is order. How can a mind, brain, which is so disorderly, find out what is order? Why don’t we be a little bit logical, rational – though reason, logic are limited, you must begin with that and then go beyond it. But if you say: order is this, then it becomes military. Right? It becomes a tremendous discipline. Agree? This is all so simple. All right.
Auditeur: Non.

K : Non? (Rires) Qu'est-ce que le désordre? Et vous devez alors demander: si c'est un manque d'ordre, qu'est-ce alors que l'ordre? Comment un esprit, un cerveau aussi désordonné peut-il découvrir ce qu'est l'ordre? Pourquoi ne sommes-nous pas un peu logiques, rationnels bien que la raison et la logique soient limitées, il faut commencer par là et ensuite le dépasser. Mais si vous dites "ceci est l'ordre", cela devient militaire, n'est-ce pas? Cela devient une formidable discipline, d'accord? Tout ceci est si simple. Très bien.
49:27 So, we have to go into this carefully. First, let us enquire what is discipline. The soldiers are trained day after day, month after month, haven’t you seen them? The beating of the drum, the sergeant and all that, order, discipline, obey. And the obedience to an Abbot, to a Pope, and so on – is called order. There is order according to the policeman. In Europe you drive on the right-hand side, in this country you drive on the left-hand side. That is order. And the man who is used to driving on the left-hand side goes over there and says that is disorder. Follow all this please. So what is the cause of disorder? If I can understand that and be free of that cause, there is naturally order. I don’t have to find out what is order. So I have to first enquire why this enormous importance is given to discipline – in the schools, in our whole way of life. What is discipline? The word ‘discipline’ comes from the root ‘disciple’. A disciple is one who is learning from the master, learning – right? If you are learning in the sense we are talking about, not accumulating knowledge, but learning without accumulation, then discipline – the very learning is its own discipline – you understand? I wonder if you understand all this? Il nous faut donc aborder cela avec prudence. Cherchons d'abord ce qu'est la discipline. Les soldats sont entraînés jour après jour mois après mois; ne les avez-vous pas vus? Le battement du tambour, le sergent et tout cela: ordre, discipline, obéissez. Et l'obéissance à un abbé, à un pape, à... et ainsi de suite, s'appelle l'ordre. Et il y a l'ordre du policier. En Europe, vous conduisez à droite et à gauche dans ce pays-ci. Cela, c'est de l'ordre. Et celui qui est habitué à conduire à gauche .va là-bas et dit que c'est le désordre. Suivez tout ceci, je vous prie. Quelle est donc la cause du désordre? Si je puis comprendre cela et être libre de cette cause, il y a alors naturellement l'ordre. Je n'ai pas besoin de découvrir ce qu'est l'ordre. Je dois donc d'abord chercher pourquoi on accorde une telle importance à la discipline, dans les écoles, dans toute notre façon de vivre. Qu'est-ce que la discipline? Le mot "discipline" vient de la racine disciple. Un disciple est celui qui apprend du maitre, n'est-ce pas? Si vous apprenez dans le sens où nous l'entendons n'accumulant pas de savoir, apprenant sans accumulation l'apprentissage même est alors sa propre discipline, vous comprenez? Je me demande si vous comprenez tout ceci?
51:56 Q: I still don’t understand what learning is in your terms. Auditeur: Je ne comprends toujours pas ce que vous entendez par apprendre.
52:02 K: What? K: Comment?
52:03 Q: I still don’t understand what learning is because if one watches one’s thoughts, surely one is watching with one’s thoughts. So I don’t quite understand how you use learning. Auditeur: Je ne comprends toujours pas ce qu'est l'apprentissage parce que si l'on observe ses propres pensées, on observe forcément avec ses pensées. Donc je ne comprends pas tout-à-fait votre usage du mot apprendre.
52:22 K: I have tried to explain it. Must I go into it again? First of all, are we aware, or do we see the fact: accumulating knowledge all our life is very limited. That’s a fact because knowledge is limited, whether now or in the eternal future, it is still limited. And therefore if we act on that knowledge, our action will always be limited. And therefore that is one of the causes of disorder. Right? If I act always with the previous knowledge, which I have accumulated, and I know that knowledge is limited, and whatever I do is limited, and any limitation must produce disorder. That is, the Arab and the Jew, the Hindu and the Muslim, the Buddhist and the Catholic – you follow? – they are all limited. They are all functioning within the field of knowledge which is limited, or tradition. Right? We are following all this? So their activity of limited activity is bound to create disorder. If the wife or the husband, or the girl or the boy is thinking about himself, his ambitions, his progress, his fulfilment, and the other man or woman is also thinking of his progress, they are in conflict obviously. They may talk about love, they may talk about all kinds of things, but each woman and man is pursuing his own particular direction, his own ambition, which is all very self-centred, limited. Right? And so in relationship that limitation creates disorder. Naturally. Are we meeting this? K: J'ai essayé de l'expliquer. Dois-je y revenir? Tout d'abord, sommes-nous conscients, ou voyons-nous le fait qu'accumuler du savoir toute notre vie est très limité. C'est là un fait parce que le savoir est limité qu'il se situe maintenant ou dans un futur éternel, il est toujours limité. Et par conséquent si nous agissons sur ce savoir notre action sera toujours limitée. Et c'est donc là une des causes du désordre, n'est-ce pas? Si j'agis toujours à partir du savoir que j'ai précédemment accumulé et sachant que ce savoir est limité, tout ce que je fais est limité et toute limitation ne peut que produire le désordre. Ainsi, l'Arabe et le Juif, l'Hindou et le Musulman le Bouddhiste et le Catholique, vous suivez, sont tous limités. Ils fonctionnent tous dans le champ du savoir lequel est limité, ou de la tradition. N'est-ce pas? Suivons-nous tout ceci? Donc leur activité limitée créera forcément le désordre. Dans le cas de la femme ou du mari, de la fille ou du garçon, si l'un d'eux pense à soi à ses ambitions, son progrès, sa réalisation et l'autre, homme ou femme pense également à son progrès, ils sont évidemment en conflit. Ils ont beau parler d'amour, ils ont beau parler de toutes sortes de choses chaque femme, chaque homme suit sa propre direction sa propre ambition, tout cela étant très centré sur soi, très limité. N'est-ce pas? Ainsi, cette limitation crée le désordre dans la relation. Naturellement. Y sommes-nous?
54:45 So we are beginning to discover the disorder comes where there is limitation. Right? Where I am thinking about myself, and you are thinking about yourself, and we have a lovely relationship! We hold hands, we sleep together, we walk together, look at – but we both are going in different directions. Right? And therefore those directions are designed by thought, by desire. Is there time to go into desire here, now? No, that’s too complicated. We’ll do it another time. Donc nous commençons à découvrir que le désordre survient là où il y a limitation. N'est-ce pas? Là où je pense à moi-même, et vous pensez à vous-même tout en ayant une merveilleuse relation! Nous nous tenons par la main, dormons ensemble nous marchons ensemble, mais allons tous deux dans des directions différentes. N'est-ce pas? Et par conséquent ces directions sont déterminées par la pensée, par le désir. Avons-nous le temps d'aborder ici le désir, maintenant? Non, c'est trop compliqué, nous le ferons une autre fois.
55:37 So we begin to learn, to see, to have an insight – we are using the word ‘insight’ which is to observe something without time, without motive. To have an insight is not remembering, calculating and so on, it is to have instant insight into disorder, which is ultimately any limited action. Are we getting together on this a little bit? A fraction? And if it is a fraction, keep it and move with it, then you will see the thing begins to break up this self-centred process of living. Donc nous commençons à apprendre à voir à avoir un insight - nous nous servons du mot "insight", lequel signifie observer quelque chose sans temps, sans motif. Avoir un insight, ce n'est pas se souvenir, calculer etc., c'est avoir une vision pénétrante instantanée du désordre c'est-à-dire, en fin de compte, de toute action limitée. Sommes-nous tant soit peu ensemble, ici? Pour une part? Et si c'est une part, conservez-la, et avancez avec elle, et alors vous verrez que la chose commence à casser ce processus de vie égocentrique.
56:59 May I ask a question? Are you, all of us here, are we putting equal energy as the speaker is putting it? Or are you just sitting and listening, listening to the aeroplane, and listening to your own thoughts going on, or – you understand? – you are passionate to find out. Puis-je poser une question? Etes-vous, sommes-nous tous ici en train de déployer autant d'énergie que le fait l'orateur? (rires) ou vous contentez-vous d'être assis et d'écouter, d'écouter l'avion et d'écouter le déroulement de vos propres pensées ou bien - vous comprenez - vous êtes passionné pas cette découverte.
57:39 THIRD QUESTION: How can our listening be adequate to the depth of what you are saying? What is the quality of mind that will allow the fullness of what you are saying to act in us? 3ème QUESTION: Comment notre écoute peut-elle adéquatement nous permettre d'accéder à la profondeur de ce que vous dites? Quelle qualité d'esprit permettra à la plénitude de ce que vous dites d'agir en nous.
57:57 I am afraid that is a wrong question, but I will read it. K: Je crains que ceci ne soit pas une bonne question, mais je vais la relire.
58:01 How can our listening be adequate to the depth of what you are saying? What is the quality of mind that will allow the fullness of what you are saying to act in us? Comment notre écoute peut-elle adéquatement nous permettre d'accéder à la profondeur de ce que vous dites? Quelle qualité d'esprit permettra à la plénitude de ce que vous dites d'agir en nous.
58:29 The speaker is saying something which you haven’t... you yourself have not discovered. He is not talking about what he has discovered – that is totally irrelevant. But the words, what the telephone is saying, what the words, the content of the words, all that you are listening to. And the listening is watching your own thoughts, your own feelings, your own reactions – right? The speaker is merely acting as a mirror in which you... by listening you are discovering yourself. You understand what I am saying? The speaker, as a person, as he has oft repeated, has no importance, whatsoever. And he means this. And what he is saying is not something that is foreign, that you have to understand, that has to act upon you. Then if that is so, which it is, something foreign that must act upon you, you might just as well take a drug! But if you are listening to what he is saying and saying, ‘What do I feel to what he is saying, what is my reaction to what he is saying?’ – there’s a communication between what he is saying and yourself. Right? Communication ceases when you are merely listening to what he is saying. But what he is saying, and your relationship to what he is saying, and to discover your reaction to what he is saying, and your responses to his subtleties, or stupidities, or intelligence, you’re then moving together. Then it is yours, not his. I wonder if you understand. L'orateur dit quelque chose que vous-mêmes n'avez pas découvert. Il ne parle pas de ce qu'il a découvert, c'est totalement sans objet. Mais les paroles, ce que dit le téléphone les mots, le contenu des mots, c'est tout cela que vous écoutez. Et cette écoute consiste en l'observation de vos propres pensées de vos propres sentiments, de vos propres réactions, n'est-ce pas? L'orateur se contente d'agir comme un miroir dans lequel vous êtes en train de vous découvrir en écoutant. Vous comprenez ce que je dis? L'orateur, en tant que personne, ainsi qu'il l'a souvent répété n'a pas la moindre importance. Et il l'entend bien ainsi. Et ce qu'il dit n'est pas quelque chose d'étranger qu'il vous faut comprendre, qui doit agir sur vous. S'il en était ainsi, c'est-à-dire si c'était quelque chose d'étranger qui devait agir sur vous, vous pourriez aussi bien prendre une drogue! Mais si vous écoutez ce qu'il dit en vous demandant "qu'est-ce que je ressens en entendant cela, quelle est ma réaction à ce qu'il dit" vous suivez, il y a alors communication entre ce qu'il dit et vous-mêmes. N'est-ce pas? La communication cesse quand vous vous contentez d'écouter ce qu'il dit. Mais étant à l'écoute de ce qu'il dit et de votre relation vis-à-vis de cela il s'agit de découvrir votre réaction à ce qu'il dit, et vos réponses à ses subtilités, stupidités ou intelligence et vous êtes alors ensemble en mouvement. La chose est alors à vous, pas à lui. Je me demande si vous comprenez.
1:01:16 Q: No, you... Auditrice: Non, vous...
1:01:16 K: Please, madame, just I understand. Take a little time with what I am saying. Don’t immediately – if I may ask most politely – don’t immediately answer. But see what he is saying. K: Je vous en prie Madame, comprenez seulement. Consacrez un peu de temps à ce que je dis. Avec tout le respect que je vous dois, ne répondez pas immédiatement. Mais voyez ce qu'il dit.
1:01:34 First of all, he says, he is not your guru, absolutely not. That is an anathema to him. And you are not his followers – right? And you haven’t got to live what he is talking about. What he is saying is what is your own deep undiscovered life, that’s all – right? He is talking about you, not himself. He is talking about your life, your daily, monotonous, boring, tiresome, fearful, sorrowful, lonely life. The violence, the chicanery, the dishonesty, the lack of integrity. Where there is integrity there is strength. But that’s another matter. Then you can stand by yourself. Then nothing affects you, then you are not influenced by anybody, because you are then discovering what is true for yourself. Not according to – truth according to you, or according to somebody else; truth, which is not his, or yours, it is something entirely outside the activity of brain. I won’t go into that for the moment. Il dit tout d'abord qu'il n'est pas votre gourou, absolument pas. Ce serait pour lui un anathème. Et vous n'êtes pas ses disciples, n'est-ce pas? Et vous n'êtes pas obligés de vivre ce qu'il dit. Ce qu'il dit concerne la profondeur ignorée de votre propre vie c'est tout, d'accord? C'est de vous qu'il parle, pas de lui-même. Il parle de votre vie quotidienne, monotone ennuyeuse, fatigante, craintive, triste, solitaire. La violence, les chicaneries, la malhonnêteté, le manque d'intégrité. Là où il y a intégrité, il y a force. Mais cela, c'est une autre affaire. Vous pouvez alors vous suffire à vous-même. Alors rien ne vous atteint, vous n'êtes dès lors influencé par personne parce que vous découvrez alors ce qui est vrai pour vous-même. La vérité, pas selon vous, ni qui que ce soit d'autre la vérité qui n'est ni à lui, ni à vous est une chose qui se situe totalement en dehors de l'activité du cerveau. Je ne vais pas aborder cela pour l'instant. Nous sommes donc, ensemble, en train découvrir ce qu'est la vérité.
1:03:44 So we are together finding what is truth. We are together finding out what is the art of living, what is the way to listen, what is the way to learn, the way of seeing. And if you see, it is yours, then you need no guru, no leader, no book – you understand? We are living on other people’s knowledge. We have no insight into ourself, into our own existence. Right? Can I go on to the next question? Ensemble, nous sommes en train de découvrir l'art de vivre la façon d'écouter, la manière d'apprendre, la manière de voir. Et si vous voyez, cela vous appartient vous n'avez alors besoin d'aucun gourou d'aucun leader, d'aucun livre, vous comprenez? Nous vivons sur le savoir des autres. Nous n'avons pas d'insight en nous- mêmes, en notre propre existence. N'est-ce pas? Puis-je passer à la question suivante?
1:04:34 FOURTH QUESTION: Is there such a thing as good or evil in the world... Sorry, I must read it again. 4ème QUESTION: y a-t-il rien de tel dans le monde que le bien et le mal je m'excuse, je dois la relire.
1:04:52 Is there such a thing as good or evil in the world or are these human concepts, values, projections? Y a-t-il rien de tel dans le monde que le bien et le mal ou ces choses sont-elles des concepts humains, des valeurs, des projections?
1:05:04 Is there such a thing as good and evil in the world? Or, are these human concepts, values, and suppositions and projections? Y a-t-il rien de tel dans le monde que le bien et le mal? ou ces choses sont-elles des concepts humains, des valeurs, des projections?
1:05:22 What is good? And what is so-called not good? If we use the word ‘evil’, that has got such connotations behind that word! Let’s forget the word ‘evil’ for the moment. The good and the bad. The badies and the goodies – according to the cinema. What is good? Now, please, try, look at it for a minute. The speaker is asking the question, what is good? How do you listen to the word? How do you receive that word? It doesn’t matter who says it. How do you listen to it, receive it? What is your taste of that word? What is your feeling, instinctive feeling to that word? Instinct – I don’t mean – your immediate feeling for that word. And when you say the bad, what is your response to it? A repulsion? A thing that you see some bad thing being done? So to discover for oneself the reaction to these two words. Not what philosophers say. Not what other people: the bishops, the priests, the popes – popes, I don’t mean merely the Roman popes but the popes of all over the world, of different religious organisations with their heads, with their tails, and all the rest of it. When one listens to these two words, which have had tremendous effect on mankind historically, right from the beginning. The Christians have said, ‘This is good, if you go against it, we will burn you’. They have – heretics, tortured them, burnt them for what they have done. And that is considered good. And go to India, to be burnt for your belief is considered a horror. You understand? So what – apart from all this, what is good and what is bad? Qu'est-ce que le bien? Et qu'est-ce qui est soi-disant pas bien? Si nous nous servons du mot "mal", celui-ci a de telles connotations! Oublions le mot "mal" pour l'instant. Le bon et le mauvais. Les méchants et les gentils! Comme au cinéma (rires) Qu'est-ce qui est bon? Alors, s'il vous plaît, essayez de regarder cela pendant un instant. L'orateur pose la question: qu'est-ce que le bon? Comment écoutez-vous le mot? Comment recevez-vous ce mot? Peu importe qui le dit. Comment l'écoutez-vous, le recevez-vous? Quel goût ce mot a-t-il pour vous? Quel sentiment instinctif vous inspire-t-il? Par instinct, j'entends le sentiment immédiat que vous inspire ce mot. Et quand vous dites "le mauvais", quelle est votre réponse à cela? De la répulsion? Une chose qui se voit, une mauvaise action? Il s'agit donc de découvrir par soi-même sa réaction à ces deux mots. Pas ce qu'en disent les philosophes. Pas ce qu'en disent d'autres personnes, évêques, prêtres, papes par papes, j'entends non seulement le pape romain, mais les papes des diverses religions, partout dans le monde avec leurs coiffes, leurs traînes, et tout le reste. Quand on écoute ces deux mots, ils ont eu un énorme effet sur l'humanité, historiquement parlant, dès le commencement. Les chrétiens ont dit: "voici le bien si vous vous y opposez, nous vous brûlerons". Et les hérétiques, ils les ont torturés, brûlés pour ce qu'ils ont fait! Et ceci est considéré comme le bien. Et allez en Inde où le fait d'être brûlé pour votre croyance est une horreur. Vous comprenez? Donc, hormis tout ceci, qu'est-ce qui est bon et qu'est-ce qui est mauvais?
1:08:41 Now, I will go on, may I? Is the good related to the bad? And is the good in conflict with the bad? Novels are written about it. The good always conquering at the end! Even in the thrillers! And the bad is always being destroyed and the bad always coming up. The battle has been going on. You see it in Lascaux, and other caves in South of France, and other parts of the world, this battle – right? Good and the bad. The evil – I don’t like that word ‘evil’, it stinks! Forgive me if I use that word. Sorry! So what is good and what is bad? Are they related to each other? Is goodness born out of that which is bad? Because I know that which is bad: tradition, conditioning, that which people have said, written, and that evil, that bad, that which is bad, is fighting that which is good. And the good is fighting that which is bad – right? So I am asking is that which is good born out of that which is bad? You understand my question? It is a simple question. If goodness is born out of that which is bad, it is not good – right? – Then they are related to each other. Therefore it is not good. Are you following? So they are two entirely different things, the one cannot become the other. If it can become the other, it is already recognised by the other – you understand all this? – therefore it is not good. Goodness is something totally divorced from that which is bad – right? But we have mixed the two together and we say we must fight – each thing must be fought. You must resist, fight, put away evil, bad in order to be good – you understand? So the goodness is always in terms of the bad. And we are saying something entirely different. Goodness has no relationship whatsoever with that which is bad. For the goodness to exist the bad must cease. That’s all. Not a battle between the two. This is simply logic, sanity. Je vais poursuivre, vous voulez bien? Le bon est-il lié au mauvais? Et le bon est-il en conflit avec le mauvais? Des romans ont été écrits là-dessus. Le bon finissant toujours par vaincre! Même dans les romans policiers! Et le mauvais est toujours détruit et revient sans cesse. Et la bataille continue. Vous le voyez à Lascaux et dans d'autres grottes du sud de la France et ailleurs dans le monde, cette lutte, n'est-ce pas? Le bon et le mauvais. Le mal. Je n'aime pas ce mot, il pue! (rires) Pardonnez-moi d'user de ce terme. (rires) Pardon! (rires) Alors, qu'est-ce qui est bon et qu'est ce qui est mauvais? Les deux choses sont-elles liées l'une à l'autre? La bonté est-elle née de ce qui est mauvais? Car je sais ce qui est mauvais: la tradition, le conditionnement, ce que les gens ont dit, écrit et ce mal, ce mauvais, ce qui est mauvais lutte contre ce qui est bon. Et ce bon lutte contre ce qui est mauvais, n'est-ce pas? Donc je demande si ce qui est bon est né de ce qui est mauvais? Vous comprenez ma question? C'est une question toute simple. Si la bonté est née de ce qui est mauvais, elle n'est pas bonne, n'est-ce pas? Les deux choses sont alors liées l'une à l'autre. Par conséquent elle n'est pas bonne. Suivez-vous? Ce sont donc deux choses totalement distinctes, l'une ne peut devenir l'autre. Si elle peut le devenir, c'est qu'elle est déjà reconnue par l'autre vous comprenez tout ceci? Par conséquent elle n'est pas bonne. La bonté est totalement distincte de ce qui est mauvais, n'est-ce pas? Mais nous avons mélangé les deux choses et nous disons qu'il faut combattre: chaque chose doit être combattue. Il faut résister, combattre, écarter le mal, le mauvais afin d'être bon, vous comprenez? Le bon s'exprime donc toujours en termes du mauvais. Et nous, nous disons tout autre chose. La bonté n'a pas le moindre lien avec ce qui est mauvais. Pour que la bonté puisse exister, le mauvais doit cesser. C'est tout. Il n'y a pas de combat entre les deux. C'est de la simple logique, du bon sens.
1:12:51 Now, to come very near home: in us there are these two opposing elements, this duality. Duality of wanting, aspire – I don’t like... sorry, aspiration is a wrong word. Aspiration is something romantic and idealistic and rather stupid. Forgive me if I use that word. We are all aspiring for something. You are aspiring to become a manager of a good corporation. And you are also aspiring for God. It is the same thing. You understand? God is another form of good corporation! I am not being blasphemous but this is all so obvious. So goodness cannot exist where that which is bad. From the bad you cannot possibly go to the good. It is not a movement from this to that. It is not a process of time: from that which is bad to achieve that which is good – right? Maintenant, pour en revenir à ce qui nous touche de près: en nous coexistent ces deux éléments opposés, cette dualité. La dualité de vouloir, d'aspirer à ... non, aspiration n'est pas le bon mot. L'aspiration est quelque chose de romantique d'idéaliste, et de plutôt stupide. Pardonnez-moi si je me sers de ce mot. Nous aspirons tous à quelque chose. Vous aspirez à devenir le directeur d'une bonne entreprise. Et vous aspirez aussi à Dieu. C'est la même chose. Vous comprenez? Dieu est une autre forme de bonne entreprise! Sans vouloir être blasphématoire, tout ceci est tellement évident. Donc la bonté ne peut coexister avec ce qui est mauvais. Il est impossible d'accéder au bon à partir du mauvais. Ce n'est pas un mouvement de ceci à cela. Ce n'est pas un processus de temps partant de ce qui est mauvais pour réaliser ce qui est bon, n'est-ce pas?
1:14:32 Now, the question arises from that: what is bad? You understand? I will know what is good only when that which is bad is not. So let’s put away the good, don’t let’s say, ‘Tell me what it is secretly, or tell me openly. Then I will follow that’. But to understand that which is bad. Is it bad to be nationalistic? Come on, sirs, answer it. Say I am a Frenchman, I am British, or I am a Hindu, or a Sikh, or a Muslim – you know? Is that bad? Maintenant la question qui en découle est celle-ci: qu'est-ce qui est mauvais? Vous comprenez? Je ne connaîtrai ce qui est bon qu'en l'absence du mauvais. Ecartons donc le bon et ne disons pas "dites-moi en secret ce que c'est, ou dites le moi ouvertement. Alors je suivrai cela". Il s'agit plutôt de comprendre ce qui est mauvais. Est-il mauvais d'être nationaliste? Allons Messieurs, répondez y. Dire que je suis un Français un Britannique un Hindou, un Sikh ou un Musulman, vous savez, est-ce mauvais?
1:15:36 Q: It might not be to some, but to us. Auditeur: Peut-être pas pour tous, mais pour nous.
1:15:39 K: Of course, to other people, we are including all of us, sir, I am not saying, to me it is bad and to you it is not bad. That’s rather... We are asking: what is bad, not according to me or according to somebody else. As long as there is division – right? – racial division, class division, religious division – right? Political, economic, and so on, – divisions, those divisions create conflict, war ultimately, killing each other. You understand? Isn’t that bad? No?

Q: Yes, yes.
K: Pour d'autres personnes, c'est évident nous incluons tout le monde, Monsieur... Mais plutôt... nous demandons ceci: qu'est-ce qui est mauvais, non d'après moi ou quelqu'un d'autre. Aussi longtemps qu'il y a division division raciale, division de classes, division religieuse - n'est-ce-pas - divisions politiques, économiques et ainsi de suite ces divisions créent le conflit d'où, en fin de compte, la guerre où l'on s'entretue. Vous comprenez? N'est-ce pas mauvais?
1:16:35 K: Oh, good, I am glad. And yet religions have supported it, you support it – you understand? But still – you know, all the rest of it. Can we be free of all that first? Not belong to any country, to any group, to any guru, to any religious organisation because they are all divisive. That brings about another question: authority. Political authority, religious authority, the totalitarian authority – you understand? Is authority evil? Not authority in the hands of the wise is good. Do you understand? We have said that: authority of the wise is the salvation of the foolish! Non? L'auditoire: Oui, oui.

K: Oh, bien, j'en suis heureux. (rires) Et pourtant, les religions ont soutenu cela vous-mêmes le soutenez. Vous comprenez? Mais pourtant... et tout ce qui s'ensuit. Pouvons-nous d'abord être libre de tout cela? N'appartenir à aucun pays, à aucun groupe, à aucun gourou... ..à aucune organisation religieuse, car tous sont facteurs de division. Ceci entraîne une autre question: celle de l'autorité. L'autorité politique, l'autorité religieuse l'autorité totalitaire. Vous comprenez? L'autorité est-elle le mal? Non que l'autorité détenue par les sages soit bonne. Vous comprenez? Il a été dit que l'autorité des sages est le salut des imbéciles! (rires).
1:18:06 So, authority of the policeman, the authority of law. You have to pay tax – not for myself but you have to pay tax. If you don’t pay it, you are punished in some way or another. So there is authority outwardly – right? Authority of keeping to the left side of the road, the authority of keeping to the right side in France and Europe. And there must be authority in a school, in a college, otherwise you can’t – you follow? But we are talking about authority, the feeling of authority, the power of authority, to slaughter people. So authority, spiritual authority in the deepest sense of that word is bad, is evil. Il y a donc l'autorité du policier, l'autorité de la loi. Vous devez payer des impôts - pas moi mais (rires) vous devez en payer. Faute de quoi vous êtes pénalisés d'une manière ou d'une autre. Donc extérieurement, il y a l'autorité, n'est-ce pas? L'autorité qui impose de rouler à gauche (en Angleterre) ou de rouler à droite en France et en Europe. Et il faut de l'autorité dans une école dans une université, sinon... vous suivez? Mais nous parlons de l'autorité dans le sens du sentiment d'autorité, le pouvoir de l'autorité, le pouvoir de massacrer les gens. Ainsi, l'autorité spirituelle l'autorité dans le sens le plus profond du terme, est mauvaise, est le mal. La question est alors la suivante: le mauvais.
1:19:32 So, then the question is: the bad. The bad, we said, is any kind of division. Don’t misunderstand. The religious division – right? The division that says, ‘We’re closed, you can’t come in here’ – psychologically. But the door is open if you want to come in. You understand? That is not closed. So go into all this. It all comes down to any form of psychological, individualistic division: the Arab, the Jew, the Muslim, and so on. Any psychological, organisational division in that sense of that word. That’s bad. Right? And can one be free of all that? And not just say, ‘Yes, I agree, I see your point, but it’s all right, but we will go on with our war. It is nice. We are violent people, that is part of our expression of violence, the ultimate expression of violence: to kill a million people at one blow’. Or do we end all that in ourselves? In ourselves first, not organisationally. You know that story which the speaker thought out? There were two men walking along – you know it, some of you heard this? If you have, forgive me. Don’t get bored with it. Two men were walking along on a street talking about various things of life. And one of them sees something on the pavement, picks it up. The moment he looks at it his whole face changes, something tremendous has taken place in him. And he puts it in his pocket very carefully, in his inner pocket. And the friend says to him, ‘What is it you have picked up? Why have you become so extraordinarily... your face has changed’. He said, ‘I have picked up truth’. And his friend says, ‘By Jove, is that really so? I can see by how you look. So what shall we do about it?’ And the friend says, ‘Let’s go and organise it’. This is an old story which the speaker invented about 40 years, 50 years ago. Nous l'avons dit, toute division quelle qu'elle soit est mauvaise. Ne vous méprenez pas. La division religieuse, N'est-ce pas? La division qui dit: "nous sommes fermés on n'entre pas ici", psychologiquement parlant. Mais la porte est ouverte si vous voulez entrer. Vous comprenez? Cela, ce n'est pas fermé. Approfondissez donc tout ceci. Cela s'applique à toute forme de division psychologique, individualiste l'Arabe, le Juif, le Musulman, et ainsi de suite. Dans le sens de toute division psychologique organisationnelle. Cela, c'est mauvais. N'est-ce pas? Et peut-on être libre de tout cela? Et ne pas se contenter de dire "oui, je vois votre argument il est très juste, mais nous allons poursuivre notre guerre. C'est joli. Nous sommes des gens violents, cela fait partie de l'expression de la violence l'expression ultime de cette violence étant de tuer un million de personnes d'un coup. Ou bien mettons-nous fin à tout cela en nous-mêmes? En nous-mêmes d'abord, et non en la chose organisée. Connaissez-vous cette histoire inventée par l'orateur? Deux hommes marchaient ensemble certains d'entre vous l'ont-ils déjà entendue? Si c'est le cas, excusez moi. Ne succombez pas à l'ennui. Deux hommes marchaient ensemble dans une rue, parlant des choses de la vie. L'un d'eux aperçoit un objet sur le trottoir et le ramasse. Au moment où il regarde la chose, son visage change quelque chose de formidable s'est passé en lui. Il met la chose avec grand soin dans sa poche intérieure. Et son ami lui dit: qu'avez vous ramassé? Pourquoi votre visage a-t-il subi une telle transformation? L'autre répond: "j'ai ramassé la vérité". Et son ami lui dit: "Ciel en est-il vraiment ainsi? Je le vois sur votre visage. Alors, qu'allons-nous en faire? Et l'ami répond: "allons l'organiser" (rires) C'est une vieille histoire que l'orateur a inventée il y a 40 ou 50 ans. Alors, chacun de nous peut-il
1:22:52 So can we, each one of us, not join an organisation that will help us to be free from war. That’s another form of organisation. You follow? We don’t begin with ourselves first. Can we, each of us, end this division in ourselves? Then you can use organisation – you understand? But if you use organisation to change the inner, you will never succeed. s'abstenir d'adhérer à une organisation qui nous aiderait à nous libérer de la guerre. C'est là une autre forme d'organisation. Vous suivez? Nous ne commençons pas d'abord par nous-mêmes. Chacun de nous peut-il mettre fin à cette division en soi-même? Ensuite, vous pouvez vous servir d'organisations, vous comprenez? Mais si vous vous servez d'organisations pour changer l'intérieur, vous ne réussirez jamais.
1:23:32 So, can we, each of us, put anything that divides us from another? Of course, you must have your own house, your own garden, your own – you follow? not psychologically, inwardly, subjectively. Then you don’t have to search for the good. Then the good flourishes. Then goodness flowers. The beauty of that is endless. It never can be destroyed by anything. Alors, chacun de nous peut-il écarter tout ce qui nous sépare de l'autre? Bien sûr, il vous faut votre propre maison votre propre jardin, votre propre... vous suivez? Pas psychologiquement, intérieurement, subjectivement. Alors, vous n'avez pas besoin d'être en quête du bien. Alors le bien fleurit. Alors la bonté fleurit. Et la beauté de tout cela est infinie. Rien ne peut jamais la détruire.
1:24:22 Q: Sir, in the animal kingdom... Un auditeur: Monsieur, dans le monde animal...
1:24:25 K: Sorry, I have to stop now. K: Excusez moi, je dois m'arrêter maintenant. L'auditeur: Dans le monde animal, le tigre mange la gazelle.
1:24:29 Q: In the animal kingdom the tiger eats the goat. Doesn’t the goat look upon the tiger as a badie? La gazelle ne considère-t-elle pas le tigre comme un méchant?
1:24:39 K: Of course, not. The tiger kills the beautiful deer. And the tiger, too, is very beautiful. Have you been very close to a tiger, any of you? No, of course, not. You have seen them in a zoo. I have been very close, about ten feet away from them. Don’t bother. I am not inviting you to go and meet them. The tiger eats the deer. The big things eat the little things. And the bigger things eat the big – follow? Up and up. Is that evil? The tiger killing the deer? Of course, not. You follow? That’s nature. Why do we say the tiger is cruel? The cat playing with a mouse – you understand? Haven’t you known that? That’s rather ugly – you know. Our whole civilisation is so monstrous – right? So we must begin with ourselves, not tigers, elephants and rats and snakes. I am afraid we all do this. We want to escape from ourselves. And ourselves is the most important thing. And to penetrate this sheath, this outward appearance, outward show, outward thing, deeply to go inwards, that journey is endless, it has got such extraordinary beauty. K: Bien sûr que non. Le tigre tue le magnifique daim . Et le tigre aussi est magnifique. L'un de vous ne s'est-il jamais trouvé très près d'un tigre? Bien sûr que non. Vous en avez vu au jardin zoologique. Je me suis trouvé très près, à environ 3 mètres d'un tigre. Ne vous en faites pas: Je ne vous invite pas à en rencontrer. (rires) Le tigre mange le daim. Les grandes choses mangent les petites. Et les plus grandes mangent les grandes, vous suivez? Jusqu'en haut de l'échelle. Est-ce là le mal? Le fait que le tigre tue le daim? Bien sûr que non. Vous suivez? C'est la nature. Pourquoi disons-nous que le tigre est cruel? Le chat qui joue avec la souris, vous comprenez? Avez-vous jamais vu cela? Ce n'est pas très beau. Toute notre civilisation est si monstrueuse, n'est-ce pas? Commençons donc par nous-mêmes non par les tigres, les éléphants, les rats et les serpents. Je crains que ce soit ce que nous faisons tous. Nous voulons nous fuir nous-mêmes. Et ce qui importe le plus c'est nous-mêmes. Il s'agit de pénétrer cette enveloppe cette apparence extérieure, ce spectacle extérieur cette chose extérieure, d'y pénétrer profondément ce voyage est infini, il comporte une beauté tout à fait extraordinaire.
1:26:50 We will stop now. We will go into it another time. Nous allons maintenant nous arrêter. Nous y reviendrons une autre fois.