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BR84T1 - Le pourquoi du conflit dans la relation
1re causerie
Brockwood Park, Angleterre
25 août 1984



2:01 Krishnamurti: Good Lord, there are so many people, aren’t there? Seigneur, qu'il y a de monde, n'est-ce pas?
2:24 There are going to be four talks and a couple of question and answer meetings during these ten days. I would like to remind you, if I may, that this is not an entertainment. It is not something you come for a day, or spend an hour listening to some talk, or talks and questions, but rather this is a very, very serious affair. And if you have come here out of curiosity or because you have seen something on the TV and you feel like listening to this chap, that isn’t good enough. We are here at a gathering of very serious people, at least one hopes so. And we are not trying in any way to convince you of anything, of any new theories, new conclusions, new concepts or ideals. To the speaker all those things are really an abomination, they have no meaning in daily life. And this is not something popular. Popularity is the last thing that is desired. What is important, it seems to us, is that we consider together, both objectively and subjectively, all the problems, all the conflicts, struggles, pains, sorrow, fear and so on, while we are here during these talks and question and answers. Please, bear in mind that, if one may remind you, and we shall keep on reminding you, that the speaker has no authority as a person. This is not a personality cult, or something that you agree or disagree. Because we have to exercise our brains, reason, logic, sanity. Not say, ‘I like you therefore I agree with you’, or, ‘You are some strange person therefore I disagree with you’, but rather that we are going to think over together. Not agree or disagree, but observe together the whole phenomenon of existence, our daily life, our way of living, our thoughts, our emotions, our reactions. Nous allons avoir quatre causeries et deux sessions de questions-réponses au cours des dix prochains jours. J'aimerais vous rappeler, s'il m'est permis que ceci n'est pas un divertissement. Ce n'est pas une chose à laquelle on va consacrer un jour ou une heure à écouter des causeries ou des questions-réponses alors que ceci est une affaire très, très sérieuse. Et si vous êtes venus ici par curiosité ou parce que vous avez vu quelque chose à la télévision, et avez envie d'écouter cet homme, cela ne suffit pas. Nous participons ici à une réunion .de personnes très sérieuses, tout au moins l'espère-t-on. Et nous ne cherchons nullement à vous convaincre de quoi que ce soit de quelques nouvelles théories nouvelles conclusions, nouveaux concepts ou idéaux que ce soit. Pour l'orateur, toutes ces choses sont véritablement abominables elles ne signifient rien dans la vie quotidienne. Et ces choses ne sont pas populaires. La popularité est on ne peut moins souhaitable. Ce qui importe, nous semble-t-il, c'est que nous examinions ensemble tant objectivement que subjectivement, tous les problèmes, les conflits les luttes, les douleurs, souffrances, peurs etc et ce pendant notre présence à ces causeries et questions-réponses. Veuillez garder à l'esprit, si l'on peut se permettre de vous le rappeler avec insistance, que l'orateur n'a aucune autorité en tant que personne. Ceci n'est pas ici un culte de la personnalité ni un sujet d'accord ou de désaccord. Car nous devons utiliser nos cerveaux avec raison, logique, bon sens. Sans dire "je vous apprécie, par conséquent je suis d'accord avec vous" ou bien, "vous êtes quelqu'un d'étrange et je ne suis donc pas d'accord avec vous" mais au lieu de cela, nous allons penser ensemble. Sans être ou non d'accord, mais en observant ensemble tout le phénomène de l'existence, de notre vie quotidienne notre façon de vivre, nos pensées, émotions, réactions.
7:09 And to enquire deeply into the whole process of living, what is happening outwardly in the world, objectively, and what is happening inwardly, subjectively. That is psychologically, or if you do not like that word ‘subjective’ or psychological states, inside the skin, not the bones and the blood and sinews and so on, but the whole unexplored, by each one of us, though specialists may have explored it superficially. But together, and the speaker means together, not that he is going to talk and put forth certain ideas, but rather together we are going to observe these extraordinary events in our life: the conflicts, the many, many human problems, the problems of relationship, why human beings get hurt, psychologically wounded. But we are also going to talk over together the whole question of fear: whether it is possible ever to be free of fear, first, not outwardly, objectively, but subjectively, inwardly, to be entirely free of fear. And we are going to talk over together the question of pleasure which human beings in different ways pursue. And also, the enormous burden of sorrow, not only of one’s own, but the sorrow of humankind. Et étudier profondément tout le processus de notre façon de vivre de ce qui se passe extérieurement, dans le monde, objectivement et de ce qui a lieu intérieurement, subjectivement. C'est-à-dire psychologiquement si vous n'aimez pas le mot subjectif ou d'états psychologiques, sous la peau... - il ne s'agit pas de chair et d'os de sinus et ainsi de suite, mais de tout le domaine inexploré par chacun de nous bien que des spécialistes aient pu l'explorer superficiellement. Mais ensemble, et l'orateur dit bien ensemble, non pas qu'il aille parler en avançant certaines idées, mais ensemble nous allons observer ces événements extraordinaires de notre vie: les conflits les nombreux, très nombreux problèmes humains, les problèmes relationnels pourquoi les êtres humains sont-ils blessés, psychologiquement. Mais nous allons aussi parler ensemble de toute la question de la peur: voir s'il est du tout possible d'être délivré de la peur, en ne commençant pas par l'extérieur par l'objectif, mais subjectivement intérieurement, afin d'être entièrement libre de la peur. Et nous allons parler ensemble de la question du plaisir que recherchent diversement les êtres humains. Et aussi de l'énorme fardeau de la souffrance non seulement de la sienne propre, mais de la souffrance de l'humanité.
9:50 And also we are going to talk over together the question of religion. Not that which is organised, not that which you believe in or don’t believe in, but the question of what is religion, what is the state of the brain that is free and is able to perceive that which is sacred, true. And also we are going to talk over together, death, which is the lot of every human being in the world. That is one thing that is absolutely certain. And also, we are going to talk over together, meditation and so on. Et nous allons également parler ensemble de la question de la religion. Pas de celle qui est organisée, pas de celle en laquelle vous croyez ou ne croyez pas, mais de la question suivante: qu'est-ce que la religion quel est l'état d'un cerveau libre capable de percevoir ce qui est sacré, vrai. Et nous allons également parler ensemble de la mort qui est le lot de chaque être humain en ce monde. C'est là une certitude absolue. Et nous allons aussi parler ensemble de la méditation, etc.
10:46 So we are concerned with the whole of life, not one aspect of it. Nor one particular form but the whole of our existence on this earth. And we will also talk over together what is beauty. If there is no beauty, there is no truth. Not only the beauty externally, environmentally, but also the sense of what is really beautiful. So we are going to, together, without any kind of persuasion or enticement, or reward or punishment, think together, observe together, take a very long journey into ourselves, long journey objectively in the world and also subjectively, inwardly. And to do this very carefully and minutely, precisely, there must be the quality of doubt, scepticism, questioning, never accepting anything, neither one’s own experience, or another’s or any philosophical, theoretical, ideological concepts. If we are prepared for this, each one of us, then we see for ourselves how important it is, how serious it is, not something one comes for a weekend, and it is a long holiday I believe, Bank Holiday, but rather we give our energies, and we have leisure, at least for an hour or two this morning. And talk over together these problems. Nous nous intéressons donc à la totalité de la vie et non à un seul de ses aspects. Ni à une seule de ses forme mais à l'ensemble de notre existence sur cette terre. Et nous allons aussi parler ensemble de ce qu'est la beauté. Sans beauté, il n'y a pas de vérité. Pas seulement la beauté extérieure, de l'environnement mais également le sens de ce qui est réellement beau. Nous allons donc ensemble sans la moindre forme de persuasion ni de séduction sans récompense ou punition, penser, observer ensemble entreprendre un très long voyage en nous-mêmes un long voyage objectivement dans le monde, et aussi subjectivement, intérieurement. Et pour pouvoir faire cela avec grand soin, minutie, précision il faut que prévale une qualité de doute de scepticisme, de questionnement sans jamais rien admettre, ni sa propre expérience ni celle d'un autre, ni aucun concept philosophique théorique ou idéologique. Si chacun de nous y est préparé, alors nous verrons par nous-mêmes combien c'est important, combien c'est sérieux que ce n'est pas une chose à laquelle on consacre un week-end et c'en est un long, paraît-il un jour chômé, au lieu de quoi appliquons nos énergies, et nous en avons le loisir pendant au moins une heure ou deux ce matin. Et parlons ensemble de ces problèmes.
14:00 Which means: one must put aside for the time being, if you will, or completely, one’s own prejudices, one’s own bias, one’s own obstinate or light opinions, because they distort, prevent, block when the accurate perception is to take place. Can we go together on this journey? Not with tremendous effort, but rather hesitantly, tentatively, not following anybody. There is no guru and all that nonsense. In so-called psychological, subjective matters there is no authority, either the authority of one’s own experience, the authority of one’s own knowledge – and all knowledge is limited. We will all go into all of this. Or obeying some concept. All this prevents, naturally, clear perception. Is this possible at all? To be free of one’s own conclusions, the concepts and images that one has built for oneself as a guide, or some ideals projected by thought in opposition or with the connivance of the present, so the brain becomes very clear, active, so that we can observe, think and take this exploration into the world outside and into ourselves. Ce qui signifie qu'il faut écarter pour l'instant, si vous le voulez bien ou de façon définitive, ses propres préjugés, ses propres partis pris ses propres opinions obstinées ou non, parce qu'ils déforment empêchent, bloquent au moment où doit avoir lieu la perception précise. Pouvons-nous entreprendre ce voyage ensemble? Pas au prix d'un effort considérable mais plutôt de façon hésitante, à titre d'essai sans suivre qui que ce soit. Il n'y a pas de gourou et toute cette absurdité. Les sujets soi-disant psychologiques ou subjectifs ne souffrent pas d'autorité. Ni l'autorité de sa propre expérience l'autorité de son propre savoir (et tout savoir est limité). Nous allons voir tout cela. Ni obéir à quelques concepts. Tout ceci empêche naturellement une perception claire. Est-ce le moins du monde possible? Etre libre de ses propres conclusions, des concepts et images que l'on s'est construits pour se guider, ou des idéaux projetés par la pensée, en opposition ou en connivence avec le présent de sorte que le cerveau devient très clair actif, nous permettant d'observer de penser et d'entreprendre cette exploration du monde extérieur et en nous-mêmes.
17:20 That is the concern of all these talks and question and answers. There is no authority in this matter. Each one of us is responsible for his actions, for his thoughts, for the way he lives and so on. And if we want to blame others, or the environment or the society, the society is what we have made of it. The social structure is what human beings have put together through centuries. Through their ambition, through their competition, their aggressiveness, their fear, their pleasure and so on. So the society in which we live, which is corrupt, preparing for wars, is the consequence, the result of the way we live, the way we think and feel and so on. Tel est le souci qui sous-tend toutes ces causeries et questions-réponses. Il n'y a aucune autorité en la matière. Chacun de nous est responsable de ses actes de ses pensées, de la façon dont il vit, etc. Et si nous voulons blâmer les autres, l'environnement, ou la société la société est telle que nous l'avons faite. La structure sociale est ce que les êtres humains ont construit au cours des siècles par leur ambition, par leur compétition leur agressivité, leur peur, leur plaisir et ainsi de suite. La société dans laquelle nous vivons, corrompue, se préparant aux guerres est la conséquence, le résultat de la façon dont nous vivons la façon dont nous pensons et ressentons, et ainsi de suite.
19:12 In considering all this, are we wasting our life? The wastage is conflict. The conflict in which we live perpetually from the moment we are born till we die. That is a fact. And human beings have never been able to solve their problem. Which is a very complex affair, whether human beings throughout the world, including all of us here, can ever be free from every kind of conflict. Or is it natural for human beings, both historically and actually, that we must live not only in inward conflict, but also externally, through perpetual wars, killing each other. Perhaps in the old days five or six thousand people were killed, now you can vaporise a million human beings with one bomb. And this is called progress. And every nation in the world is gathering armaments, of which you all know, supplied by this country – 80% of it goes abroad, the armaments, as America, Russia, Germany and so on. Au vu de tout ceci, est-ce que nous gaspillons nos vies? Gaspillage égale conflit... ..conflit dans lequel nous vivons perpétuellement dès l'instant de notre naissance jusqu'à notre mort, c'est un fait. Et les êtres humains n'ont jamais été capables de résoudre leur problème. C'est un sujet très complexe que celui de savoir si les êtres humains de par le monde y compris nous tous ici, peuvent jamais être délivrés de toute espèce de conflit. Ou bien est-il naturel que les êtres humains historiquement et actuellement aient à vivre en conflit tant intérieurement qu'extérieurement, dans des guerres perpétuelles, s'entretuant. Dans le passé, peut-être cinq ou six mille personnes se faisaient tuer maintenant, on peut vaporiser un million de personnes avec une seule bombe. Et cela s'appelle le progrès. Et chaque nation au monde accumule des armes, ce que vous savez tous fournies par ce pays-ci, dont 80% sont exportés par l'Amérique, la Russie, l'Allemagne et ainsi de suite.
21:38 We have accepted this as a natural way of life: conflict, butchery, maiming each other, terrorism, and all that is happening in the world. And apparently, we don’t seem to mind. We say everything is in struggle, nature. There is struggle in nature, conflict, killing – the tiger, the deer and so on. So it is natural for human beings to kill each other, though their religion, their so-called religion, their belief says live peacefully, love one another, which has been said thousands and thousands of years before, not just Christianity. Christianity has killed probably more people than any other religious organisation. Nous avons admis tout cela comme mode de vie naturel: conflit, boucherie mutilation, terrorisme et tout ce qui a lieu dans le monde. Et nous ne semblons pas nous en soucier. Nous disons que la lutte existe partout dans la nature. Il y a lutte dans la nature, conflit le tigre tuant l'antilope, et ainsi de suite. Il est donc naturel que les être humains s'entretuent, à cause de leur religion leur prétendue religion, leur croyance qui dit: vivez en paix aimez-vous les uns les autres, cela se dit depuis des milliers d'années avant même l'ère chrétienne. La chrétienté a probablement tué plus de monde que n'importe quelle autre organisation religieuse.
23:07 So we have accepted as natural, inevitable, conflict. Conflict between each other – man, woman. And one asks, through all this long 50,000 years of evolution, we are now at the apex of so-called sophisticated human beings, is this natural, is this inevitable that we must live in conflict – right? Nous avons donc accepté le conflit comme étant naturel, inévitable. Conflit l'un contre l'autre, l'homme, la femme. Et, au terme de ces 50.000 années d'évolution parvenus au point culminant de notre condition d'être humain prétendument sophistiqué est-il naturel, inévitable qu'il nous faille vivre dans le conflit - d'accord?
24:08 Can we go into this together? And see if we can really, deeply understand it, not verbally or intellectually, but see the fact, the fact that one is in conflict. And whether it can possibly end. What is conflict? Do ideals bring about conflict? Do every form of the future and the present, are they responsible for our conflict? The future one does not know and the present is the past. The past is in conflict with the present and with the future. I hope one is following all this. Is conflict the duality of like and dislike, the good and the bad, what should be and what is? Does conflict arise from these factors? It is an obvious fact, if one is at all serious and aware that one lives in conflict. From childhood, the long years or short years of one’s existence, conflict seems to be one of the major factors of life. Unless one discovers for oneself the causation of this conflict, merely trimming the outward expressions of conflict will have very little significance. What is the cause of conflict? Wherever there is a cause with its effect, when the cause is understood deeply, not merely verbally, theoretically or intellectually, but as a fact in one’s life, understand it profoundly, then the cause can come to an end. And therefore conflict can come to an end. Pouvons-nous approfondir ceci ensemble et voir si nous pouvons réellement le comprendre en profondeur, pas verbalement ni intellectuellement, mais en voyant le fait qu'on est en conflit. Et voir s'il peut y être mis fin? Qu'est-ce que le conflit? Les idéaux engendrent-ils le conflit? Toutes les formes du futur et du présent sont-elles responsables de nos conflits? Le futur, on l'ignore, et le présent est le passé. Le passé est en conflit avec le présent et avec le futur. J'espère que l'on suit tout ceci. Le conflit est-t-il la dualité entre plaire et déplaire entre le bon et le mauvais, entre ce qui devrait être et ce qui est. Le conflit émane-t-il de ces facteurs? Il est un fait évident, pour peu que l'on soit sérieux et conscient que l'on vit dans le conflit. Depuis l'enfance, pendant les longues ou courtes années de l'existence le conflit semble être un des facteurs majeurs de la vie. Si l'on ne découvre pas pour soi-même la causalité de ce conflit se contenter d'en élaguer les expressions extérieures aura bien peu de sens. Quelle est la cause du conflit? Chaque fois qu'il y a une cause avec son effet quand cette cause est comprise en profondeur, pas seulement verbalement théoriquement ou intellectuellement, mais comme un fait de sa propre vie comprise en profondeur, alors la cause peut prendre fin. Et par conséquent le conflit peut prendre fin.
27:55 So we are together going to find out what is the cause of conflict. The cause, the root of it. And of course, if you admit that conflict is inevitable, it is natural, for human beings for the last millennia have lived in conflict, so why shouldn’t we also? That kind of argument is rather, if I may say, rather silly and inept. But if one could go into it, examine, perceive, have an insight into the causation of conflict, and then perhaps that will end. To discover the cause, it is not a process of analysis. Analysis implies, doesn’t it, the analyser and the analysed. Right? The one who says, ‘I must find the cause of this conflict’, and then he begins to investigate as though it were something outside of him, then he analyses that. Is not the analyser the analysed? Please go into this a little bit if you will. Donc ensemble, nous allons découvrir quelle est la cause du conflit. Sa cause, sa racine. Bien entendu, si vous admettez que le conflit est inévitable, naturel car les êtres humains ont vécu les derniers millénaires dans le conflit vous demanderez pourquoi n'en irait-il pas de même pour nous? Ce type d'argument, si je puis dire, est assez stupide et inepte. Mais si nous pouvions approfondir, examiner percevolr, pénétrer visuellement la causalité du conflit, alors peut-être, celui-ci finirait-il. Découvrir la cause ne résulte pas d'un processus d'analyse. L'analyse implique, n'est-ce pas, la présence de l'analyseur et de l'analysé. Celui qui dit :"je dois découvrir la cause de ce conflit" et qui commence à l'étudier comme si elle se trouvait à l'extérieur de lui-même, c'est alors cela qu'il analyse. L'analyseur n'est-il pas l'analysé? Veuillez approfondir un peu ceci, je vous prie.
29:54 We are asking: is not the analyser – or put it differently – is the analyser different from that which he analyses? Who is the analyser? Apart from the professional psychologist, psychiatrist, in this what we are doing now, is to understand the causation of conflict. Is that conflict, the cause, is that to be analysed? Then if you are analysing the cause, then who is the analyser? Right? Is the analyser different from that which he analyses? Do you understand my question? Am I talking to myself? Are you really interested in all this? Nous demandons: l'analyseur n'est-il pas... ou plutôt: l'analyseur est-il distinct de ce qu'il analyse? Qui est l'analyseur? Mis à part les psychologues professionnels les psychiatres et ainsi de suite ce que nous faisons maintenant, c'est comprendre la causalité du conflit. Ce conflit, sa cause, faut-il l'analyser? Si vous analysez la cause, alors l'analyseur, qui est-il? N'est-ce pas? L'analyseur est-il distinct de ce qu'il analyse? Comprenez-vous ma question? Est-ce que je parle tout seul? Tout ceci vous intéresse-t-il vraiment?
31:24 Q: Yes. L'auditoire: Oui.
31:25 K: Don’t, please, don’t encourage the speaker. He is not worth it. Are you really interested in all this? K: Je vous en prie, n'encouragez pas l'orateur. Il n'en vaut pas la peine. (Rires) Tout cela vous intéresse-t-il vraiment?
31:34 Q: Yes. L'auditoire: Oui.
31:35 K: No, please, this is very serious, you understand? It is not just something for an hour. It is your life. It is your way of living, the whole question of love, tenderness, care, affection, all that is involved in this. It isn’t just agreement with the speaker which becomes rather absurd. If you are really, deeply interested in this, which is to find out for oneself, not from the speaker, but for oneself, to find out the cause of conflict. And when there is the discovery of the cause, then the effect disappears because all – any cause can be changed. If one has a toothache or a headache, it has a cause. And when you find the cause that disease disappears. Similarly, if we can find out the cause, or the causes of why we live in perpetual conflict, and to delve deeply into that, it is not a process of analysis because analysis implies a division between the analyser and the analysed. And therefore in that process of analysis there is still conflict. I hope you understand all this. But if we could observe the fact, or come upon the fact of the cause, which demands attention, care, deep urge to find out, passion to step out of this conflict – that requires energy. And analysis is a process of wastage of energy. K: Non, je vous en prie, ceci est très sérieux, comprenez-vous? Ce n'est pas l'affaire d'une heure: il s'agit de votre vie de votre mode de vie, de toute la question de l'amour de la tendresse, de l'affectlon, cela comprend tout ceci. Il ne s'agit pas seulement d'être d'accord avec l'orateur, ce qui serait plutôt absurde. Si l'on est vraiment, profondément intéressé par ceci à savoir découvrir par soi-même, et non par l'orateur mais découvrir par soi-même la cause du conflit quand se produit cette découverte de la cause l'effet disparaît alors, car toute cause peut être changée. Si l'on a mal aux dents ou à la tête, il y a une cause à cela. Et quand vous découvrez la cause, cela disparaît. Il en va de même pour la recherche de la ou des causes de ce qu'on vit en conflit perpétuel, et le fait de creuser profondément la chose ne relève pas d'un processus d'analyse, car l'analyse implique l'existence d'une division entre l'analyseur et l'analysé et par conséquent un tel processus d'analyse comporte encore un conflit. J'espère que vous comprenez tout ceci. Mais il s'agit de pouvoir observer le fait ou de venir au devant de la réalité de la cause ce qui nécessite de l'attention de l'application, de ressentir profondément avec passion la nécessité de sortir de ce conflit; cela demande de l'énergie. Et l'analyse est un processus de gaspillage d'énergie. Est-il donc possible d'observer clairement, de percevoir
34:14 So is it possible to observe clearly, perceive, have an insight into the causation of conflict? If we can find out the causation, then this thing disappears altogether, the effect which is conflict. d'avoir une vision pénétrante (insight) de la causalité du conflit? Si nous pouvons en découvrir la causalité alors cette chose disparaît totalement l'effet, c'est-à-dire le conflit.
34:40 So we are trying – asking, not trying – we are asking: is the cause thought? Thought itself. Let me first – the speaker is putting out these things, don’t agree or disagree, we are going to examine. Is the cause this sense of duality we have, division between what I am, what I should be? The ‘should be’ is a projection of thought. That is, one does not like the way one is living, or it is painful, therefore one projects a concept of a better way of living, an ideal, and conforming oneself to that ideal, and therefore conflict. The actual and the ideal. Is that the cause – one of the causes of conflict? Which means we never face actually what is. Right? Always moving away or escaping, from actually observing the actuality, the pettiness of our life, the idiosyncrasies, and so on. Donc nous essayons, ou plutôt nous demandons ceci: la cause est-elle la pensée? La pensée elle-même. Permettez que l'orateur expose ces choses ne soyez ni d'accord, ni en désaccord, nous allons les examiner. La cause est-elle ce sentiment de dualité qui nous anime la division entre ce que je suis et ce que je devrais être? Le "devrais être" est une projection de la pensée. Ainsi, on n'aime pas la façon dont on vit, ou bien celle-ci est douloureuse, par conséquent on projette le concept d'une meilleure façon de vivre, un idéal et l'on se conforme à cet idéal, d'où conflit. Le réel et l'idéal. Est-ce là la cause, ou une des causes du conflit? Ce qui signifie que nous ne confrontons jamais effectivement ce qui est évitant ou fuyant sans cesse une véritable observation de la réalité de la mesquinerie de notre vie, des idiosyncrasies, etc.
36:43 To observe without any prejudice, opinion, without the background of one’s own culture, conditioning. Is that possible? Or is it given only to the few, to the elite, and therefore it is not something that each person can be free of? Do you understand all these questions? Observer sans aucun préjugé, sans aucune opinion sans l'arrière plan de sa propre culture, de son conditionnement est-ce possible? Ou n'est-ce donné qu'à un petit nombre, qu'à l'élite et par conséquent ce ne n'est pas une chose dont chacun peut se libérer? Comprenez-vous toutes ces questions? Ainsi, une des causes du conflit serait-elle le temps?
37:29 So is one of the causes of conflict, is it time? Which is the future, the present and the past. Do you understand? All right? Are we going together a little bit at least? That is, the past, all our experience, knowledge, tradition, all the things we have learnt, which is knowledge, all that background which is the past, the tradition, which is acting now which is the present, and the future will be what we are now. Right? Tomorrow is what I am today, modified perhaps slightly on the edges, on the frills, but tomorrow will be what I am actually now. And of course, unless there is a radical change, tomorrow then is totally different. That is, all time is contained in the present. The past, the present and the future. All that is now – right? So future is now. The tomorrow is now. Is thought one of the factors of conflict? Right? We are examining, we are looking into it, we are not stating a dogmatic statement. We are asking whether thought, the whole process of thinking, is that one of the basic causes of conflict, which is also war, ultimately. Right? Therefore one has to enquire, as we did, into what is time. Time is the past, the present and the future. It is a continuous series of movements associated. So that time is the past, the present and the future. And that time is contained in the now. Is that one of the factors of conflict: time? C'est-à-dire le futur, le présent et le passé? Comprenez-vous? Bien? Avançons-nous ensemble, même un tout petit peu? C'est-à-dire le passé, la totalité de notre expérience, savoir, tradition tout ce que nous avons appris, c'est-à-dire le savoir tout cet arrière fond qui forme le passé la tradition, qui agissent en ce moment constituent le présent, et le futur sera ce que nous sommes maintenant. N'est-ce pas? Demain est ce que je suis aujourd'hui peut-être légèrement modifié sur les bords sur la frange, mais demain sera ce que je suis effectivement maintenant. A moins, bien sûr, qu'il y ait un changement radical auquel cas demain est totalement différent. C'est-à-dire que tout temps est contenu dans le présent. Le passé, le présent et le futur. Tout cela est maintenant, n'est-ce pas? Donc le futur est maintenant. Le demain est maintenant. Et la pensée est-elle un des facteurs du conflit? Nous examinons, approfondissons la chose nous ne faisons pas de déclaration dogmatique. Nous demandons si la pensée, si tout le processus de penser est une des causes principales du conflit, dont la forme ultime est la guerre? N'est-ce pas? Il faut donc se pencher, comme nous l'avons fait, sur ce qu'est le temps. Le temps est le passé, le présent et le futur. C'est une série continue de mouvements associés. Donc le temps est le passé, le présent et le futur. Et ce temps est contenu dans le maintenant. Est-ce là un des facteurs du conflit, le temps?
41:22 And also we are asking: is thought, the whole process of thinking, both objectively and subjectively, thinking, is that also one of the major causes of conflict? And to go into that, we have to ask: what is thinking? We spend our days and nights and years in thinking. All our actions are based on thinking. In our relationship with each other thinking plays an immense part. Thinking is part of recognition, knowledge. Thinking has done extraordinary things objectively, from the latest bomb, the atom bomb, to the most complicated ceramic structure, the great battleships, submarines, computers. And also thinking has given mankind great medicines, surgery and so on. Et nous demandons aussi: la pensée, tout le processus de penser tant objectivement que subjectivement, la fonction de penser est-elle aussi une des causes majeures de conflit? Et pour pénétrer cela il nous faut poser la question suivante: qu'est-ce que penser? Nous passons nos jours et nos nuits, et nos années à penser. Tous nos actes reposent sur la fonction de penser. Cette fonction de penser joue un rôle immense dans notre relation. Penser fait partie du processus de reconnaissance, du savoir. La fonction de penser a fait des choses extraordinaires objectivement, de la dernière bombe la bombe atomique, aux structures céramiques les plus complexes, aux grands bateaux de guerre, aux sous-marins, aux ordinateurs. La pensée a également apporté à l'humanité la grande médecine, la chirurgie, et ainsi de suite.
43:14 So we have to enquire: what is thinking? When the question is asked, what is thinking, are you thinking, or listening to the question, what is thinking, and observe thinking? You have understood? No, don’t agree, please, this is... Someone is asking you: what is thinking? Do you immediately find what is thinking, work at it, or enquire, search, or do you listen to the question – you understand? Listen, which means there must be a quality of silence, when you are listening – right? Il faut aussi se demander: qu'est-ce que penser? En posant cette question, êtes-vous en train de penser ou d'écouter la question "qu'est ce que penser" et d'observer le processus? Avez-vous compris? Non, ne soyez pas d'accord, s'il vous plaît. Quelqu'un vous demande: qu'est-ce que penser? Trouvez-vous immédiatement la réponse ou y travaillez-vous, vous mettez-vous en quête, ou écoutez-vous la question, vous comprenez? Ecouter implique qu'une qualité de silence doit-être présente lors de l'écoute, n'est-ce pas?
44:41 We are asking: what is thinking? Probably you have never asked this question of yourself or perhaps the professionals have not written about it. Perhaps you are used to being told by the professionals what is thinking and then you will repeat. But that is not – that prevents enquiry into what is thinking, you are just merely repeating, that is not thinking. So what is thinking? What is the origin of thought? The thought that has put man on the moon, the thought that has divided the world into nationalities, the thought that has made wars, the thought between you and your wife, and husband, girl, boy and so on, what is this enormous energy of thought? Is not thinking a process of memory? Right? Process of memory. Memory is stored in the brain, memory comes with knowledge, knowledge is based on experience – right? All scientific knowledge is based on experiment, theories, hypothesis, knowledge. Always adding more and more and more. In any field, whether it be in the mathematical world, biological, or aerodynamics and so on, in every field knowledge is based on experience. When there is knowledge it is being added all the time, accumulated, therefore experience is limited, so knowledge is limited – right? both now and in the future. Because knowledge is always limited. And so memory is limited, and thus thought is limited. Anything that is limited must cause conflict – right? If one is thinking about oneself from morning till night, as most people do, their worries, their problems, their like and dislike, they are perpetually concerned with their own self, that is a very, very limited way of living, and therefore that which is limited must inevitably cause conflict. When Britain says, ‘We are British’, it is very limited, and therefore they are perpetually at war, they have lost empires – you know all that business. France is limited, and so every country, wanting security, creates boundaries of thought, culture, language, and therefore it is limited. So every form of limitation must inevitably cause conflict. And one finds security in this limitation – right? Because the brain is seeking all the time some form of security, whether the security is illusory or actual. And most of us want security, in some form of illusion. These are facts. And so thought, being always limited, it can think expansively, it can imagine the limitless horizon, limitless universe, but because it thinks, it imagines, therefore that is limited. Nous demandons: qu'est-ce que penser? Vous ne vous êtes probablement jamais posé cette question ou peut-être les professionnels n'ont-ils pas écrit à ce sujet. Peut-être êtes-vous habitués à ce que les professionnels vous disent ce qu'est l'acte de penser, et puis vous le répétez. Mais ceci empêche toute recherche sur la fonction de penser on se contente de répéter, ce qui n'est pas penser. Qu'est-ce donc que penser? Quelle est l'origine de la pensée? La pensée qui a placé l'homme sur la lune, la pensée qui a divisé le monde en nationalités, la pensée qui a fait les guerres la pensée entre vous et votre femme, ou mari, fille ou garçon etc., qu'est-ce que cette énorme énergie de pensée? L'acte de penser n'est-il pas un processus de mémoire? N'est-ce pas? Un processus de mémoire. La mémoire est stockée dans le cerveau, elle vient avec le savoir. Le savoir est basé sur l'expérience. N'est-ce pas? Tout savoir scientifique est basé sur l'expérience sur les théories, les hypothèses. Il s'y ajoute toujours plus. Dans quelque domaine que ce soit, mathématiques, biologie aérodynamique, etc., dans tous domaines le savoir se fonde sur l'expérience. Le savoir s'additionne continuellement, s'accumule par conséquent l'expérience est limitée donc le savoir est limité, d'accord? Tant maintenant que dans le futur. Parce que le savoir est toujours limité. Ainsi, la mémoire est limitée, et donc la pensée est limitée. Tout ce qui est limité ne peut que causer le conflit, n'est-ce pas? Si l'on pense à soi du matin au soir, comme le font la plupart des gens pensant à leurs soucis, leurs problèmes, leurs sympathies et antipathies se souciant perpétuellement de leur propre personne c'est là une façon très très limitée de vivre et par conséquent ce qui est limité cause inévitablement le conflt. Quand en Grande-Bretagne ils disent: nous sommes "Britanniques" c'est très limité, et par conséquent ils sont perpétuellement en guerre, ils ont perdu des empires, vous connaissez toute cette affaire. La France est limitée, et ainsi chaque pays désirant la sécurité crée des frontières de pensées, de culture, de langage, et par conséquent il est limité. Donc toute forme de limitation doit inévitablement être cause de conflit. Et l'on trouve la sécurité dans cette limitation, n'est-ce pas? Car le cerveau est tout le temps à la recherche d'une forme quelconque de sécurité, que celle-ci soit illusoire ou réelle. Et la plupart d'entre nous cherchent celle-ci dans une forme quelconque d'illusion. Ce sont là des faits. Et ainsi la pensée étant toujours limitée elle a beau penser de façon expansive imaginer l'horizon sans limite, l'univers sans limite du fait qu'elle pense, qu'elle imagine, tout cela est limité.
50:31 So wherever there is a limitation there must be war, there must be conflict because that limitation divides, separates. Are we together in this, a little bit at least? So when you see that, will you cease to be British, will you cease to be German, French, Indian, and all that nonsense? Because then your brain is extraordinarily free from limitation, and it has got tremendous energy then. So limitation is a wastage of life. You understand this? When one is thinking about oneself, that is, how to meditate, how to become religious, how to be happy, how to be – you know? How to be free of problems, which is all thinking about oneself. That thinking about oneself is very limited, and therefore in our relationship there is always conflict. Therefore thought and time, we said, is the causation of one of the major reasons of conflict. If one understands that deeply, not verbally, not merely repeating something somebody has said, but actually your own perception, seeing the truth of it, that very perception frees the brain from conflict. Donc partout où il y a limitation, la guerre s'ensuit inévitablement il y a nécessairement conflit, parce que cette limitation divise, sépare. Sommes-nous ensemble ici, ne fut-ce qu'un petit peu? Alors, voyant cela, cesserez vous d'être Britannique cesserez vous d'être Allemand, Français, Indien et toute cette absurdité? Parce qu'alors votre cerveau est extraordinairement libre de limitations et il a alors une fantastique énergie. Donc la limitation est un gaspillage de vie. Comprenez-vous ceci? Quand on pense à soi-même, se demandant comment méditer comment devenir religieux, comment être heureux, n'est-ce pas comment être délivré de problèmes, tout cela est du "penser à soi". Ce "penser à soi" est très limité et par conséquent il y a toujours conflit dans notre relation. Par conséquent, la pensée et le temps, nous l'avons dit constituent la cause, l'une des raisons majeures du conflit. Si l'on comprend cela en profondeur, pas verbalement pas en se contentant de répéter ce qu'un autre a dit, mais par sa propre véritable perception, en en voyant la vérité cette perception même libère le cerveau du conflit.
52:58 Then the question arises from that: is it possible in our relationship with each other – man, woman, boy and girl, all the rest of it – can we live in a relationship in which there is no shadow of conflict? Are you getting tired? Can we go on? Il en découle la question suivante: est-il possible, dans notre relation mutuelle, entre homme, femme, garcon, fille, vous savez tout le reste nous est-il possible de vivre une relation qui ne comporte pas l'ombre d'un conflit? Etes-vous fatigués? Pouvons-nous poursuivre?
53:42 To understand that, we have to examine actually what our relationships are, actually, not what we think should be. The actual fact of our relationship with another, whether it be a man or woman, man and man, and so on, what is our relationship? We cannot possibly exist by ourselves. One may go to a monastery, or go off to some Asiatic country, including India, and disappear into the mountains in search of some truth, or some guru, all that business – nonsense. One cannot live on earth without relationship. Relationship is the most important thing in life. And in that relationship there is conflict, marriage or no marriage, divorce and no divorce, the whole thing. And in that relationship, what is actually taking place? Apart from sexual demands of each other, are we using each other, exploiting each other, trying to fulfil our own desires, our own urges in each other? And what is the relationship of this conflict with love? In relationship. Can the two exist together? Can jealousy, antagonism, each one pursuing his own way, each one pursuing his ambitions, his fulfilments, his urges? And sexually meeting and having children, but the conflict goes on. And in relationship, can there be an end to all this? Pour pouvoir comprendre cela, il nous faut examiner ce que sont en réalité nos rapports, en réalité, non ce que nous pensons qu'ils devraient être. Le fait tel qu'il est de nos rapports avec autrui entre homme et femme, homme et homme et ainsi de suite, quel est-il? Il nous est impossible d'exister tous seuls. Bien sûr, on peut se rendre dans un monastère ou partir pour un pays asiatique y compris l'Inde, et disparaître dans les montagnes en quête de quelque vérité ou de quelque gourou - toute cette absurdité. On ne peut vivre sur terre sans relation. La relation est ce qu'il y a de plus important dans la vie. Et dans cette relation, il y a conflit, mariage ou non mariage divorce ou non divorce, tout cela. Et que se passe-t-il en fait dans cette relation? Hormis les besoins sexuels de chacun .serait-ce que nous nous utilisons mutuellement, nous exploitant l'un l'autre, afin de satisfaire nos propres désirs nos propres besoins l'un vis-à-vis de l'autre? Et quel rapport y-a-t-il entre ce conflit et l'amour? Dans la relation? Les deux choses peuvent-elles coexister? La jalousie, l'antagonisme, chacun poursuivant son propre chemin chacun poursuivant ses ambitions, ses réalisations, ses besoins? Et se retrouvant sexuellement, ayant des enfants alors que le conflit se poursuit? Et tout cela peut-il prendre fin dans la relation? Donc encore une fois, quelle est la cause de ce conflit dans la relation?
57:02 Again, what is the cause of this conflict in relationship? Is it desire? Is it the obsession of possessing each other, depending on each other – ‘I can’t live without him or her’. And so this dependence implies possession, possessiveness, and where there is possessiveness there is weakness – right? Est-ce le désir? Est-ce l'obsession de se posséder l'un l'autre de dépendre l'un de l'autre: "Je ne puis vivre sans lui ou sans elle". Et cette dépendance implique donc la possession, la possessivité et là où il y a possessivité, il y a faiblesse, n'est-ce pas?
57:53 Is the speaker telling a fairy story? Or is he describing, or stating facts? And those facts are: there is no love. We may talk about love – ‘Oh, I love her so much’ – you know all that business very well. And in that there is dependence, attachment, fear, antagonism, gradually jealousy – you follow? – the whole machinery of human relationship with all its agony, fear, loss, gain, despair, depression – you know all this. Don’t you know all this? How extraordinarily silent you are when it comes to actual facts. And how can all this end so that we have real relationship with each other, between man and woman. Is it knowledge of each other? Do look at it, please, consider it. I know my wife, which is what? When you say, ‘I know her, she is my wife’, what does that mean? Or it is my girlfriend, or whatever it is, actually. Is it all the pleasure, the pain, the anxiety, the jealousy, the struggle, with occasional flashes of tenderness? Is all that part of love? Is attachment love? Sir, I am asking these questions, go into it, find out, sirs. One is attached to one’s wife, tremendous attachment. What is implied in that attachment? One cannot stand by oneself, therefore I must depend on somebody, whether it is a husband or some psychiatrist, or some, you know, guru, and all that tommy rot! Where there is attachment there is fear of loss. Where there is attachment there is a sense of deep possessiveness, and therefore it breeds fear – you know all this. L'orateur est-il en train de raconter un conte de fées? Ou de décrire, d'énoncer des faits? Et ces faits démontrent qu'il n'y a pas d'amour. On peut bien parler d'amour, "oh, comme je l'aime" vous connaissez très bien tout cela. Et en cela il y a dépendance, attachement, peur, antagonisme progressivement jalousie - vous suivez? tout ce mécanisme de la relation humaine avec ce qu'elle implique d'angoisse de peur, de perte, gain, désespoir, dépression, vous savez bien. Ne connaissez-vous pas tout ceci? Vous êtes bien silencieux quand il s'agit de faits réels. Et comment tout ceci peut-il prendre fin de sorte que nous ayons une réelle relation réciproque entre homme et femme. Est-ce le fait de se connaître l'un l'autre? Je vous en prie regardez, examinez la chose. Je connais ma femme, ce qui vent dire quoi? Quand vous dîtes: "je la connais, c'est ma femme" qu'est-ce que cela signifie? Ou c'est ma petite amie, peu importe qui, en fait. Est-ce tout le plaisir, la douleur, l'anxiété la jalousie, la lutte avec des élans de tendresse occasionnels? Tout cela fait-il partie de l'amour? L'attachement est-il amour? Je pose ces questions, Messieurs, approfondissez les, découvrez. On est attaché à sa femme, terriblement. Qu'implique cet attachement? Que faute d'être auto-suffisant, je dois dépendre de quelqu'un qu’il s’agisse d'un mari d'un psychiatre ou vous savez, d’un gourou et toutes ces inepties! Là où il y a attachement, il y a peur de perdre. Là où il y a attachement, il y a un profond sentiment de possessivité qui engendre par conséquent la peur, vous connaissez tout cela.
1:01:50 So can we look at the fact of our relationship and discover for ourselves the place of thought in relationship. As we said, thought is limited, which is a fact. And if in our relationship thought plays a prominent factor, then in that relationship, that factor is limiting, so our relationship with each other is limited, and therefore inevitably must breed conflict. There is the conflict between the Arab and the Israelis because each is clinging to his own conditioning, which is he is being programmed, each human being is programmed, like a computer. I know it sounds cruel but it is a fact. When one is told that you are an Indian, from childhood, belonging to a certain type, or certain category, socially, religiously, and you are conditioned, and for the rest of one’s life one is an Indian, or a British, or French, or German, or whatever it is. Would you like to be included Russia in this? Yes. So there it is. Pouvons-nous donc examiner le fait de notre relation et découvrir par nous-mêmes la place qu'occupe la pensée dans cette relation. Comme nous l'avons dit, la pensée est limitée, c'est un fait. Et si la pensée joue un rôle prééminent dans notre relation la présence dans la relation de ce facteur limitatif ne peut qu'engendrer le conflit dans notre relation mutuelle. Le conflit existe entre l'Arabe et l'Israélien parce que chacun se cramponne... à son propre conditionnement, c'est-à-dire qu'il est programmé, chaque être humain est programmé comme un ordinateur. Je sais, cela peut paraître cruel, mais c'est un fait. Quand on vous dit depuis l'enfance que vous êtes un Indien appartenant à un certain type ou à une certaine catégorie sociale, religieuse vous êtes conditonnés, et pour le restant de votre vie vous êtes un Indien un Britannique, un Français, un Allemand ou ce que vous voudrez. Aimeriez-vous qu'on y inclut le Russe? Oui. Le voici donc.
1:04:00 So our relationship which should be the most extraordinary thing in life is one of the causes of wastage of our life. We are wasting our life in our relationship. And when you really see the fact of it, give your attention to it, that is, to understand very deeply the nature of thought and time, which has nothing whatsoever to do with love. Thought and time is a movement in the brain. And love is outside of the brain. Please, go into this very carefully because what is inside the skull is very important: how it functions, what are its blockages, why it is limited, why there is this perpetual sense of chattering, thought after thought, a series of associations, reactions, responses, the whole storehouse of memory, and memory obviously is not love. Therefore love is not inside the brain, inside the skull. And when we are merely living inside the skull all the time, all the days of our life, thinking, thinking, thinking, problem after problem, which is to live inside the limitation, that must inevitably breed conflict and misery. Donc notre relation, qui devrait être la chose la plus extraordinaire dans la vie est une des causes du gaspillage de notre vie. Nous gaspillons notre vie dans notre relation. Il s'agit donc d'en voir réellement le fait, d'y consacrer son attention c'est-à-dire de comprendre en profondeur la nature de la pensée et du temps ce qui n'a rien à voir avec l'amour. La pensée et le temps sont un mouvement dans le cerveau. Et l'amour se situe en dehors du cerveau. Je vous en prie, approfondissez tout ceci avec grand soin car ce qui se trouve dans le crâne est très important: comment cela fonctionne, quels en sont les blocages pourquoi c'est limité, à quoi rime ce bavardage perpétuel pensées sur pensées, associations, réactions, réponses en série tout ce réservoir de mémoire, et la mémoire n'est évidemment pas l'amour. Par conséquent l'amour ne se trouve pas dans le cerveau, dans le crâne. Et quand nous nous bornons à vivre tout le temps à l'intérieur du crâne tous les jours de notre vie, pensant, pensant, pensant problème sur problème, c'est- à-dire à vivre dans la limitation ceci engendre forcément conflit et malheur.
1:06:57 One has heard all this, if you have listened at all, and what are we going to do about it? Do we carry on the old way? Or seeing the actuality of our life, our daily life, and see the various classifications, divisions, limitations, and enquire into them, pursue them day after day, never letting one thought escape without understanding it? Or we have become so used to everything, used to our religion, used to our way of living, accepting everything. What we really want is an easy life! What we want is comfort, some kind of security, both outwardly and inwardly, biologically and objectively. We never ask is there security at all? Is there security outwardly in any nation? If, when there is security in community, in a co-operative state, or under dictatorship, totalitarian, or different kinds of dictators, is there security when there is war? Every other day they are perpetuating wars. Is there security outwardly? There is the threat. And inwardly, psychologically, is there security, which is far more important to discover first: whether there is inward, deep security, safety, protection, is there? What is security? Outwardly, you may have an insurance, mortgage, you know, all the rest, I won’t go into that. One must have outwardly security – a house, flat, tent, some kind of roof under which one sleeps and lives, clothes and all that. That one must have. Every human being in the world must have that. And that is being denied through nationalities – you understand? – through division, Britain, France, India, Russia, America, etc. So inwardly, is there security? One can invent an illusion – God, the ultimate illusion. And one can cling, one can hold on to that. And we have lived historically for millennia upon millennia in this illusion? with priests, rituals and all that business, power. Right? Power, position, status – outwardly, that is very important for people who want power. And power is strangely destructive, whether it is a political power, religious power, or the power over your wife or husband, or the power of the guru – my God, just think of it! Which is the priest and so on. On a entendu tout ceci, pour autant qu'on ait un peu écouté et que va-t-on faire à ce sujet? Allons-nous poursuivre nos vieux schémas? Ou, au vu de la réalité de notre vie quotidienne au vu des diverses classifications, divisions, limitations allons-nous les étudier, les poursuivre jour après jour sans jamais laisser échapper la moindre pensée avant de l'avoir comprise? Ou nous sommes-nous tellement habitués à tout, à notre religion à notre façon de vivre, acceptant toutes choses? En réalité, nous aspirons à une vie facile! Ce que nous voulons, c'est du réconfort, une certaine sécurité .tant extérieurement qu'intérieurement, biologiquement et objectivement. Nous ne demandons jamais s'il existe la moindre sécurité. Extérieurement, y a-t-il une sécurité dans une quelconque nation? Si la sécurité se trouve dans une communauté, dans un état coopératif ou sous une dictature totalitaire ou sous divers dictateurs, y a-t-il une sécurité en temps de guerre? A un moment ou un autre, ils perpétuent les guerres. La sécurité existe-t-elle extérieurement? La menace est là. Et intérieurement, psychologiquement, la sécurité existe-t-elle? Il est bien plus important de découvrir d'abord s'il existe intérieurement une profonde sécurité, une assurance, une protection, y en a-t-il? Qu'est-ce que la sécurité? Extérieurement, on peut bien avoir une assurance, une hypothèque vous savez tout cela; nous n'allons pas l'aborder. Il nous faut une sécurité extérieure une maison, un appartement, une tente un toit quelconque sous lequel on dort et l'on vit, des vêtements, etc. Cela, il nous le faut. Tout être humain au monde doit avoir cela. Et cela nous est refusé par le fait des nationalités, vous comprenez? des divisions: Grande-Bretagne, France, Inde, Russie, Amérique etc. Alors intérieurement, y a-t-il une sécurité? On peut inventer une illusion: Dieu, l'ultime illusion. Et l'on peut s'y cramponner, s'y accrocher. Et historiquement, nous avons vécu des millénaires et des millénaires dans cette illusion avec les prêtres, les rituels et tout cela, le pouvoir, n'est-ce pas? Pouvoir, situation, statut social extérieurement, c'est très important pour les gens qui veulent le pouvoir. Et le pouvoir est étrangement destructeur qu'il s'agisse d'un pouvoir politique du pouvoir religieux, ou du pouvoir sur votre femme ou mari ou du pouvoir du gourou - mon Dieu, vous vous rendez compte! C'est-à-dire du prêtre, et ainsi de suite.
1:12:39 So where is there security for human beings? Please ask this question of yourself. Where have you, as a human being living on this earth, which is so marvellous which is being destroyed slowly, where is there our security? Security means something permanent, something that doesn’t change, that has no disappearance, that is firm, solid, immovable. Is there such security? Because the brain needs security, otherwise it cannot function at its highest level. But it has found various forms of security: illusions, ideologies, families, nations, tribalism, various forms of outward security, but never has a human being found an inward sense of deep, abiding, unchangeable security. And is there such security? If there is, one has... if one has come upon it, then there is no fear of any kind. That is timeless. Alors, où se trouve la sécurité chez les êtres humains? Posez-vous cette question, je vous prie. Pour l'être humain que vous êtes, qui vit sur cette terre si merveilleuse en train d'être lentement détruite, où se trouve la sécurité? La sécurité, cela signifie quelque chose de permanent, d'intangible qui n'est pas susceptible de disparaître, qui est ferme, solide, immuable. Existe-t-il une telle sécurité? Car le cerveau a besoin de sécurité sinon il ne peut fonctionner à son plus haut niveau. Mais il a découvert diverses formes de sécurité: les illusions, les idéologies, familles, nations, tribalisme diverses formes de sécurité extérieure mais jamais un être humain n'a découvert un état de profonde sécurité intérieure, durable, immuable. Et existe-t-il une telle sécurité? S' il y en a une si on l'a rencontrée, il n'y a alors plus la moindre peur. Cela, c'est intemporel. Alors existe-t-il une telle sécurité?
1:15:09 So is there such security? Thought cannot possibly provide that security because thought, as we said, is limited. Whatever it has invented is still limited. And we have lived in the field of limitation of thought. And in that there is no possibility ever of having security, and therefore our brain is always searching, asking, questioning, demanding, fearful, uncertain, depressed – do you follow? – the whole process of our activity. And security – there is such a thing as security. But that demands a great enquiry. Security in freedom. Freedom is not from something: freedom from fear, freedom from anxiety and so on. Those are all partial, limited. Freedom is not limited. Is there such freedom? And who is asking that question? The man in prison asking, ‘Is there such freedom?’ He can only find out such freedom if he leaves the prison. But we want to live in the prison and yet we are asking for freedom. Right? This is an obvious fact. We love our prison, or we are unaware of it. And when it is pointed out, the prison, all one does is try to accept the words – you know all that business – but one never breaks the prison, never shatters the prison. And when there is freedom there is intelligence. It is that intelligence which we will talk about as we go along. That intelligence in itself is absolute security, unshakeable. For it depends on nothing, not environment, on a person, or on any kind of ideology. La pensée ne peut dispenser cette sécurité là car, comme nous l'avons dit, la pensée est limitée. Quoi qu'elle ait pu inventer, c'est toujours limité. Et nous avons vécu dans le domaine de la limitation de la pensée. Et il n'y a là aucune possibilité de ne jamais avoir la sécurité et par conséquent notre cerveau est toujours en train de chercher, de demander, de questionner d'exiger, d'avoir peur, d'être incertain, déprimé, vous suivez? C’est tout le processus de notre activité. Et la sécurité, il existe bien une sécurité. Mais cela demande une grande recherche. La sécurité dans la liberté. Pas la liberté par rapport à quelque chose: la liberté à l'égard de la peur, de l'anxiété et ainsi de suite. Tout cela est partiel, limité. La liberté n'est pas limitée. Existe-t-il une telle liberté? Et qui pose cette question? Est-ce le prisonnier qui demande s'il existe une telle liberté? Il ne peut découvrir une telle liberté que s'il quitte la prison. Mais nous voulons vivre dans la prison et pourtant nous réclamons la liberté. D'accord? C'est un fait évident. Nous aimons notre prison, ou nous en somme inconscients. Et quand on nous montre la prison, tout ce que l'on fait c'est d'essayer d'admettre les mots, vous savez, tout cela mais on ne brise jamais la prison, on ne la démolit jamais. Et quand il y a liberté, il y a intelligence. C'est de cette intelligence là que nous allons parler au fur et à mesure que nous avançons. Cette intelligence est en elle-même la sécurité absolue, inébranlable. Car elle ne dépend de rien, ni de l'environnement ni d'une personne, ni d'une quelconque idéologie. Donc nous avons commencé ce matin par parler ensemble de l'énorme problème
1:18:50 So, we began this morning talking over together the enormous problem of living, which is becoming very, very, very complex. And that which is very complex must be approached very simply. Not a simple mind but the quality of humility and simplicity. Not the simplicity of clothes and all that, but the simplicity of a brain that starts a journey and must go on till it finds the end of it. que constitue le fait de vivre, qui devient très très complexe. Et ce qui est très complexe doit être abordé très simplement. Non par un simple esprit, mais avec une qualité d'humilité et de simplicité. Pas la simplicité des vêtements et tout cela, mais la simplicité d’un cerveau qui entreprend un voyage et doit le poursuivre jusqu'à ce qu'il en découvre la fin.
1:19:50 We have talked for an hour and a quarter. I think that is enough for this morning. We shall meet tomorrow morning, if you will, and we will continue where we left off. Cela fait une heure un quart que nous parlons. Je pense que cela suffit pour ce matin. Nous nous rencontrerons à nouveau demain si vous le voulez et nous réprendrons là où nous en sommes restés.