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BR85Q2 - 2e session de questions-réponses
Brockwood Park, Angleterre
29 août 1985



0:51 Krishnamurti: Thank you, sir. Too late! Merci Monsieur. Trop tard!
1:07 Q: Can I put it higher up, sir? Puis-je le placer plus haut, Monsieur? [Bruit mécanique]
1:39 K: There it is! Voilà! (Rires)
1:47 There are many questions, and there are seven questions here. And they have been selected carefully. I haven’t read them. The others have read them and chosen them. I hope you don’t mind. Il y a de nombreuses questions; ici même il y en a sept. Et elles ont été sélectionnées avec soin. Je ne les ai pas lues. D'autres les ont lues et choisies. J'espère que cela ne vous fait rien.
2:16 Before we go into these questions, may we talk over something together? We are so easily influenced, not only by the box there, in each one’s room, by the books, by the newspapers, magazines, by the past traditions. As you heard probably last night, Jerusalem existed 5,000 years ago and there were parts of India further still. This long tradition, or short tradition of a single day, or a single afternoon on your drive, or your walking in the woods – all these influence us, not only the genetic process in each human being, the heredity, the whole existence seems to be a process of influencing each other – the air, the pollution, the beauty of the earth, everything around us, and even you sitting there and the speaker is here – we are influencing each other. We are telling us, each one of us, what to do, what to think, we put pressure on each other through beauty, through a lovely poem or a personal relationship. It is a constant process, it appears, of being moulded, shaped, put into a form. And we proceed for the rest of our life in that narrow path, narrow way, and that seems to be our way of existence. And one wonders if it is at all possible to be totally free of influence, to find the origin, the beginning of all things, which must have no cause or an effect, it must. Avant d'aborder ces questions pouvons-nous parler ensemble de quelque chose? Nous sommes si facilement influencés, non seulement par la boîte, là, dans nos chambres respectives mais par les livres, les journaux, les magazines, les traditions passées. Comme vous l'avez probablement entendu hier soir cela fait 5.000 ans que Jérusalem existe et certaines parties de l'Inde remontent encore à plus loin. Cette longue tradition, ou courte tradition d'un seul jour ou d'un seul après-midi, le temps d'une promenade dans les bois tout cela nous influence, non seulement le processus génétique de chaque être humain l'hérédité, mais l'existence toute entière paraît être un processus d'influences. réciproques: l'air, la pollution, la beauté de la terre tout ce qui nous entoure, et même vous, assis là et l'orateur ici, nous nous influençons réciproquement. Nous nous disons l'un à l'autre ce qu'il y a lieu de faire, de penser nous exerçons une pression l'un sur l'autre par le truchement de la beauté, d'un ravissant poème ou d'une relation personnelle. C'est un processus continu, semble-t-il, qui nous moule nous façonne, nous donne forme. Et pour le reste de notre vie nous procédons le long de ce étroit sentier. de cette voie étroite, et tel semble être notre mode d'existence. Et l'on se demande s'il est du tout possible d'être totalement délivré de toute influence afin de découvrir l'origine, le commencement de toutes choses qui ne peut avoir ni cause, ni effet.
5:19 So is that possible? You understand? We are talking over together. We are not trying to influence you, or you are influencing the speaker. We are two friends talking over together, in the same boat, in the same way, path – not spiritual? and all that kind of stuff, but ordinary, a path that goes through the woods, dappled light, and the beauty of the earth and the trees. And is it ever possible, we are asking each other, to be free of all influence: the past, of which we are, and that past has a tremendous influence on us, the long tradition of the so-called religious books, the old poems, the ancient literature from the Iliad to the ancient Hindu? And one asks oneself, as you are asking, as I am asking, whether it is possible to really be free of all this, and something totally original? Not the repetition, repetition, of guru and disciple, the follower, and followed with their peculiar dresses, and all that kind business. Is it possible? Please, give your attention a little bit to it. What do you think? Is it possible or not possible? If it is not possible, or if it is incredibly difficult, and therefore we choose the easiest way, follow the old pattern, only in different colours, different beads, different leaders, teachers, gurus, and so-called enlightened birds! I am sorry. And so on. Is that at all possible? Or are we doomed forever to remain in this state of being impressed, shaped, moulded, conditioned? Alors est-ce possible? Vous comprenez? Nous devisons ensemble. Nous ne cherchons pas plus à vous influencer que vous n'influencez l'orateur. Nous sommes deux amis devisant ensemble, dans le même bateau sur le même chemin, pas un chemin spirituel et tout cela mais un chemin ordinaire, passant à travers bois tacheté de lumière, dans la beauté de la terre et des arbres. Et nous nous demandons l'un l'autre s'il est du tout possible d’être libre de toute influence: du passé dont nous faisons partie ce passé qui a eu une énorme influence sur nous, la longue tradition des livres dits religieux, des anciens poèmes de l'ancienne littérature, de l'Iliade aux anciens Hindous? Et l'on se demande, comme vous et moi le faisons s'il est du tout possible d'être vraiment délivré de tout ceci et s'il existe quelque chose de totalement original? Pas la répétition, celle du gourou et du disciple, du fidèle et du maître, avec leurs curieux costumes, et toute cette affaire. Est-ce possible? Veuillez prêter un peu de votre attention à cela. Qu'en pensez-vous? Est-ce possible ou non? Si ce n'est pas possible, ou si c'est incroyablement difficile nous choisissons alors la voie facile en suivant le vieux modèle, mais sous d'autres couleurs d'autres colliers, d'autres leaders maîtres, gourous et ces oiseaux prétendument illuminés! (rires) Pardon! Et ainsi de suite. Est-ce du tout possible? Ou sommes-nous condamnés à jamais à demeurer dans cet état où l'on est pressuré façonné, moulé, conditionné? Et que feriez-vous si c'était tant soit peu possible?
9:02 And what would you do if it is at all possible? How would you set about it? In what manner would you approach this question? Perhaps that may be the real question, the most important question. Because we are so gullible, we invent so many reasons for doing that, for following, leading, surrendering oneself to something that is so convincing, satisfying, so handing over all the so-called word ‘responsibility’ to another. This has been our lot. And knowing all this, how would one come to see what actually is and see what one can do? Not just talk about it. You may be influenced by your wife, husband, girl, and so on. Comment vous y prendriez-vous? De quelle manière aborderiez-vous cette question? Ce pourrait être là la question essentielle. Car nous sommes si crédules nous inventons tant de raisons pour faire cela: .pour suivre, pour diriger, pour se soumettre à quelque chose de si convaincant, de si satisfaisant qu'on remet à autrui tout ce qui se cache sous le mot 'responsabilité'. Tel a été notre lot. Et sachant tout cela, comment en viendrait-on à voir ce qu’il en est concrètement et ce qu'on peut y faire? Et non pas se contenter d’en parler. Vous pouriez être influencé par votre femme, votre mari, votre fille, etc.
10:43 Isn’t it necessary to have a great deal of doubt? What do you say? Isn’t it necessary to have a certain quality of scepticism, not only about others but about oneself: about one’s desires, convictions, beliefs, faith, and definite, directive purposes? Can we question all that, doubt all that, and see how far that doubt, how far the sense of asking, demanding, enquiring can go. Could we do this together? Not that the speaker is leading you, or you are leading with your convictions the speaker, but together, I mean together, enquire into this. N'est-il pas nécessaire d'avoir une bonne dose de doute? Qu'en dites-vous? N'est-il pas nécessaire d'avoir une certaine qualité de scepticisme non seulement à l'égard des autres, mais de soi-même: ses désirs ses convictions, croyances, foi, motifs directeurs? Peut-on mettre tout cela en question, en doute et voir jusqu'où ce doute jusqu'où peut aller la tendance à demander, exiger, chercher? Pourrions-nous faire cela ensemble? Non que l'orateur vous conduise ou que vous le conduisiez par vos convictions, mais qu'ensemble je dis bien ensemble, nous nous penchions sur ceci.
12:10 The computer, as we said the other day, the computer is going to do all our efficient work, probably better than we do. It will invent new gods, a new system of theology, a new way of living, which is the industrial age is over nearly, and the computer age will come in. These are all facts. We are not saying something abnormal, non-factual, or imaginary. This is what is going to happen to all of us. They are inventing such colossal interference with the brain. Comme nous l'avons dit l'autre jour, l'ordinateur va accomplir toutes nos tâches efficientes probablement mieux que nous le faisons nous-mêmes. Il va inventer de nouveaux dieux, un nouveau système théologique une nouvelle façon de vivre, car l'âge industriel est presque fini et l'âge de l'ordinateur va s'installer. Ce sont là des faits. Nous ne disons rien d'anormal, de non factuel ou d'imaginaire. Voilà ce qui va nous arriver à tous. Ils inventent des moyens colossaux pour intervenir sur le cerveau.
13:16 So we are asking: could we go into this question together? Knowing that we need scepticism, doubt, and doubt is very energising and cleansing. Will you do it? Doubt one’s own experiences, one’s own attitudes, prejudices, agreements and disagreement – all that? And doubt, like a dog on a leash, some times at the right place you must let the dog run, freely, jump, otherwise the dog becomes rather tame and... Nous demandons donc: pourrions-nous aborder cette question ensemble? Sachant qu'il nous faut du scepticisme, du doute le doute étant très énergétique et purificateur. Le ferez-vous? Mettre en doute sa propre expérience, ses propres attitudes préjugés, accords et désaccords, tout cela? Et le doute, c'est comme un chien en laisse: parfois, si l'endroit convient il faut laisser le chien courir librement, sauter sinon, le chien devient plutôt soumis.
14:28 So scepticism also has its right place, not a particular place, has its own quality of rightness. ‘Oh, I won’t doubt that because I belong to that, but I will doubt everything else’. We were talking – we used to have a great many friends at one time – Communists. Don’t be shocked. And they would go so far and no further, like the Catholics, like the Protestants, like the Hindus, Buddhist monks – so far, beyond that is mystery, or beyond that is impossible. So doubt must be kept on a leash and allowed to run also. Can you do that? Can we do it together? Doubt about your gods, your gurus, your experiences, and so on – the whole background of human experience, human endeavour, human conclusions, the whole bundle of it, and begin to enquire into that bundle. And see how far actually, not theoretically, actually in one’s life, daily life, how far you can go with this doubt, this enquiry, this passion behind it. Ainsi, le scepticisme a aussi sa juste place pas une place particulière, mais il a sa propre qualité de justesse. 'Oh, je ne mettrai pas cela en doute, car j'y adhère mais je mettrai tout le reste en doute.' Il nous est arrivé d'avoir à une époque, un bon nombre d’amis communistes. Que cela ne vous choque pas. Et ils allaient jusqu'à un certain point et pas plus loin, comme les Catholiques comme les Protestants, les Hindous, les moines Bouddhistes pas plus loin, au-delà c'est le mystère, ou au-delà c'est impossible. Le doute doit donc être tenu en laisse, mais il doit aussi pouvoir courir. Pouvez-vous faire cela? Pouvons-nous le faire ensemble? Douter de vos dieux, de vos gourous, de vos expériences, etc de tout le fond de l'expérience humaine de l'entreprise humaine, des conclusions humaines de tout ce paquet, et commencer à creuser ce paquet pour voir, non théoriquement, mais concrètement dans sa vie sa vie quotidienne, jusqu'où on peut aller avec ce doute .cette recherche, cette passion qui la sous-tend.
16:58 Should we answer the questions or would you like to go on with what we were talking about? Allons-nous répondre aux questions, ou préférez-vous poursuivre ce dont nous discutions?
17:12 How far, how deep, is knowledge essential? Not only knowledge of books and what others have said, but knowledge about ourselves. Knowledge is always limited – right? You can see what the scientific knowledge is doing, is achieving. Little, adding, adding more and more and more. What is added to is always limited, naturally. Bien? Are we understanding? If I am adding something all the time, as knowledge, what I am gathering slowly, that which is gathered slowly is limited always because there is more, more, more. Right? So knowledge is always limited. And those who invent, ‘Oh, yes, we can go beyond knowledge’. They have gone into this question in ancient India and invented the idea... I won’t go into it, not worth it. And knowledge is our background. That background is guiding us, shaping us, telling us what to do. Or you have an intuition – a favourite word that! – but that word, too, is rather dangerous because it may be your wish sublimated, becomes intuition. But it is still your wish, your desire. So what place has knowledge in daily life? I am sorry the speaker is asking all these questions. Probably you won’t answer, you will just listen and carry on. But if one actually listens and goes into it, what place has knowledge in life, in daily life? When you write a letter you have to have knowledge. When you speak English you have to have knowledge, or French, or Italian, or whatever it is, or Russian. And when you do business, when you telephone, when you do everything physically you have to have knowledge. How to drive a car. And also knowledge in relationship. One recognises one’s wife, one’s husband, and girl, and all the rest of it. It is the… recognition is part of knowledge. And what place has knowledge in relationship? Can I go on? Or you are amused by all this? What place has knowledge between you and another? Or what place has knowledge? I know my wife. Or my father, mother, husband. When we say, ‘I know’, knowing is knowledge – right? What place has that in daily life, between my wife and my husband, between the man and the woman? Answer, please, what place your knowing her... what place that knowing has in your relationship? Is knowledge the impediment in relationship? Jusqu'où, à quel niveau de profondeur le savoir est-il essentiel? Non seulement le savoir issu de livres ou de ce que d'autres ont dit mais le savoir sur nous-mêmes. Le savoir est toujours limité, n'est-ce pas? Vous pouvez voir ce que le savoir scientifique fait, accomplit. Partant de peu, ajoutant toujours plus et plus. Ce qui s'additionne est toujours limité, naturellement. Bien? Comprenons-nous? Si j'ajoute tout le temps quelque chose au savoir ce que j'assemble lentement, ce qui s'assemble lentement est toujours limité, car il y en a de plus en plus. N'est-ce pas? Le savoir est donc toujours limité. Et ceux qui inventent disent: 'oh oui, nous pouvons aller au delà du savoir'. Ils ont approfondi cette question en Inde antique, et inventé l'idée inutile d'aborder cela maintenant, cela n'en vaut pas la peine. Et le savoir est notre arrière plan. Cet arrière plan nous guide, nous façonne, nous dit quoi faire. Ou vous avez une intuition: un mot prisé que celui-là! Mais ce mot aussi assez dangereux, car il pourrait s'agir chez vous d'un voeu sublimé, qui devient intuition. Mais ce n'en est pas moins votre voeu, votre désir. Alors, quelle est la place du savoir dans notre vie quotidienne? Excusez toutes ces questions que pose l'orateur. Vous n'y répondrez probablement pas vous vous contenterez d'écouter et d'aller votre chemin. Mais si l'on écoute effectivement cela en l'approfondissant quelle est la place du savoir dans la vie quotidienne? Il vous faut du savoir pour écrire une lettre. Il vous faut du savoir pour parler l'anglais ou le français, l'italien, ou toute autre langue, ou le russe. Et quand vous faites des affaires, quand vous téléphonez tout ce que vous faites physiquement nécessite du savoir. Pour conduire une voiture. De même que le savoir dans la relation. On reconnaît sa femme, son mari, sa petite amie et tout le reste. Reconnaître fait partie du savoir. Et quelle est la place du savoir dans la relation? Puis-je poursuivre? Ou tout ceci vous amuse-t-il? Quelle place le savoir a-t-il entre vous et un autre? Ou quelle est la place du savoir? Je connais ma femme. Ou mon père, ma mère, mon mari. Quand nous disons 'je connais', connaître relève du savoir, n'est-ce pas? Quelle place cela a-t-il dans la vie quotidienne entre ma femme et mon mari entre l'homme et la femme? Répondez je vous prie, le fait que vous la connaissiez quelle place cela a-t-il dans votre relation? Le savoir fait-il obstacle à la relation?
22:55 Q: Yes.

K: Just a minute, don’t say yes. It is so easy to say yes, and then what? If I say to myself, ‘I know my wife’, what do I mean by knowing her? My previous sexual experience, my irritation about her, and her anger with me, her saying ‘You have been very good today, nice and kind’. ‘Let’s go to dinner’ – and all the rest of it. All that builds up an image about each other. This is a fact. And when I have built up sufficient image I say, ‘I know her’. She says, ‘I know my husband, his quirks, his idiocy, his goodness’, and all the rest of it. All that is knowledge. And we are asking, in relationship what place has that? What place has knowledge? Or, it has no place at all. Is love knowledge? The remembrance of your sex, of your – all the rest of it, the background which you have built up in that particular relationship, and that knowledge is divisive. Isn’t it? Gosh, you are all asleep. It separates. I with my ambition, greed, and all the rest of it, and she has hers. She wants to fulfil and I want to fulfil. So we are – we may meet together in bed but like two rails that never meet. Do we face this? If you are married, do you face this? Or if you live with a girl, do you face this fact? Or one doesn’t want to look at facts.
L'auditoire: Oui.

K: Un instant, ne dites pas oui. Il est si facile de dire: 'oui', et puis quoi? Si je me dis 'je connais ma femme' qu'est-ce que j'entends par 'la connaître'? Mon expérience sexuelle passée mon irritation à son égard, et sa colère à mon égard, ou le fait qu'elle ait dit: 'tu as été très bon, très gentil avec moi aujourd'hui'. 'Allons dîner ensemble", et tout le reste. Tout cela construit une image l'un de l'autre. C'est un fait. Et quand j'ai suffisamment construit cette image, je dis 'je la connais'. Et elle dit 'je connais mon mari, ses caprices, ses bêtises, sa bonté' et tout le reste. Tout cela est du savoir. Et nous demandons: quelle place cela a-t-il dans la relation? Quelle est la place du savoir? Ou n'en a-t-il aucune? L'amour est-il le savoir? Le souvenir de votre vie sexuelle, et tout le reste le fond que vous avez construit dans ce type de relation, et ce savoir est facteur de division. N'est-ce pas? Sapristi, vous êtes tous endormis! (rires) Cela sépare. Moi et mon ambition, mon avidité, etc., et elle a les siennes propres. Elle veut accomplir, et moi je veux accomplir. Alors, peut-être nous retrouvons-nous au lit mais comme deux rails qui ne se rencontrent jamais. Faisons-nous face à cela? Si vous êtes mariés, y faites-vous face? Ou si vous vivez avec une petite amie, faites-vous face à ce fait? Ou ne veut-on pas regarder les faits.
26:06 So please, find out for oneself, actually in relationship, what knowledge is, what your experiences are, and whether it is a hindrance in relationship, or a factor that helps you live together somewhat comfortably, somewhat happily, but keeping a careful distance from each other – right? Alors, découvrons pour soi-même quel est le rôle véritable du savoir, de vos expériences dans la relation et si cela constitue un obstacle à la relation ou plutôt un facteur aidant à vivre ensemble assez confortablement avec un certain bonheur, tout en conservant une distance prudente entre soi, d'accord?
26:46 May we go on to our other questions? Good Lord, it is nearly twelve. Pouvons-nous passer à nos autres questions? Seigneur, il est presque midi!
26:56 1ST QUESTION: K says there is no path to truth. Is the faculty to see this outside myself? My consciousness and means of perception are entirely within me. How can I go without any means or tools towards the unknown goal? What will give me the need, the energy to move in this direction? 1ère QUESTION: K dit qu'aucun chemin ne mène à la vérité. La faculté de le voir est-elle extérieure à moi? Ma conscience et mes moyens de perception sont entièrement en moi. Comment puis-je me diriger vers le but inconnu sans moyens ni outils? Qu'est-ce qui me donnera le besoin l'énergie de me mouvoir dans cette direction?
27:35 K says there is no path to truth. Do you accept that? There is no path to truth. Is the faculty to see this outside of myself? My consciousness and means of perception are entirely within me. How can I go without any means or tools towards the unknown goal? What will give me the need, the energy to move in this direction? Good Lord! There are so many things in this question. K dit qu'aucun chemin ne mène à la vérité. Admettez-vous cela? Aucun chemin ne mène à la vérité. La faculté de le voir est-elle extérieure à moi? Ma conscience et mes moyens de perception sont entièrement en moi. Comment puis-je me diriger vers le but inconnu sans moyens ni outils? Qu'est-ce qui me donnera le besoin l'énergie de me mouvoir dans cette direction? Mon Dieu! (Rires) Il y a tant de choses dans cette question.
28:45 First of all, as we said the other day, the answer is not outside the question. The answer is not outside the problem. The answer is in the problem, in the question. Please, let’s talk that briefly over. We are always trying to find an answer, satisfactory, outside the problem, that is convenient, that is happy, that is pleasurable, and so on. If we could put aside all this rather escaping from the problem, if you could look at the problem, look at this question together. K says there is no path to truth. Why do you believe him? Why do you accept it? Why do you repeat it? K says. Who is K to say it? What right? Or is it a reaction? You understand? Because he sees so many paths to truth – I won’t go into that. As long as there are human beings they have different opinions. So it may not be true. Let’s first find that out. Tout d'abord, comme nous l'avons dit l'autre jour la réponse n'est pas extérieure à la question. La réponse n'est pas extérieure au problème. La réponse se situe dans le problème, dans la question. Parlons de cela brièvement, je vous prie. Nous essayons toujours de trouver une réponse satisfaisante, extérieure au problème qui soit pratique, heureuse, agréable, et ainsi de suite. Si nous pouvions écarter toute cette stratégie visant à fuir le problème si vous pouviez ensemble regarder le problème, regarder cette question. K dit qu'aucun chemin ne mène à la vérité. Pourquoi croyez-vous ce qu'il dit? Pourquoi l'admettez-vous? Pourquoi le répétez-vous? K dit. Qui est K pour dire cela? De quel droit? Ou est-ce une réaction? Vous comprenez? Parce qu'il voit tant de voies menant à la vérité je ne vais pas aborder cela. Il y a autant d'opinions différentes qu'il y a d'êtres humains. Ce pourrait donc ne pas être vrai. Commençons par découvrir cela.
30:42 There are the various Christian paths – right? The Catholic, the Protestant, and the various divisions of Protestantism, innumerable, many of them. And there is the Buddhist, several paths according to the Buddha, one never really knows what the Buddha actually said, or what the Bible says, one never knows. So. Then there are the Tibetan paths – right? There are the Buddhist paths, the Muslim, with their divisions. So all these paths are spread out before you to truth, whatever that may mean, to God, to illumination, to enlightenment and so on, there are dozens of paths – right? How will you choose? How will you choose which is the right path? Please, tell me. Il y a les diverses voies chrétiennes, n'est-ce pas? Catholiques, protestantes, et les diverses divisions du protestantisme elles sont innombrables, pléthoriques. Et il y a les voies bouddhistes, il y en a plusieurs d'après le Bouddha on ne sait jamais exactement ce que le Bouddha a vraiment dit ou ce que dit la bible, on ne le sait jamais. Donc. Et puis il y a les voies tibétaines, n'est-ce pas? Il y a les voies bouddhistes, les voies musulmanes avec leurs divisions. Toutes ces voies se présentent donc à vous, menant à la verité quelque que soit le sens que l'on prête à ce mot, à Dieu à l'illumination, etc., il y en a des dizaines, n'est-ce pas? Comment choisirez-vous? Comment choisirez-vous la bonne voie? Dites-le moi, je vous prie. L'auditoire: vous devez vous connaître.
32:02 Q: You have to know yourself. K: Quelqu'un dit que vous devez vous connaître.
32:05 K: Somebody says you have to know yourself. So why bother about paths? Why bother about truth? Why bother about what K says? Why don’t you know about yourself? And how will you know about yourself? What manner? How will you look at yourself as you will look at yourself in a mirror, how would you look at yourself? It is easy to say look at yourself. Socrates and ancient Greeks, and still further ancient Israelites, and still further ancient Egyptians, and so on, so on, the Hindus, they have all said in a different way, ‘Know yourself’. And there are these paths in front of us. And we all want to achieve truth, whatever that thing is. And all these paths lead to that. That means truth is fixed – right? Must be, otherwise there would be no path to it. It must be stationary, it must have no movement, it must be dead, then there can be paths to it. No, no don’t laugh, this is what we do. So somebody like K comes along and says, look, don’t bother about the paths, it may be like you are on a ship with a rudder, and you move, you find out, learn, move, move, keep on going, find out. Not become stationary and make truth something permanent – right? And we want something permanent. Permanent relationship – I am attached to my husband, wife, I want it permanent. We don’t admit any change. Right? And we are changing all the time, both biologically as well as psychologically, but we want to remain with something that is completely satisfactory, permanent, enduring, giving me security. And as I find there is really no security, then I have truth as the permanent entity towards which I am going. And there are all the disciples, gurus, and the priests, all help you to go. I don’t know where, but they help you. Alors pourquoi se préoccuper de voies? Pourquoi se préoccuper de vérité? Pourquoi se préoccuper de ce que dit K? Pourquoi ne vous connaîssez-vous pas? Et comment vous connaîtrez-vous? De quelle manière? Comment vous observerez-vous comme vous vous observez dans un miroir? Comment vous observerez-vous? Il est facile de dire qu'il faut s'observer. Socrate et les anciens Grecs et plus loin encore les anciens Israélites et toujours plus loin les anciens Egyptiens, etc., etc les Hindous, tous ont dit à leur façon: 'connaîs-toi toi-même'. Et voilà les voies qui se présentent devant nous. Et nous voulons tous parvenir à la vérité, quelle que soit cette chose. Et toutes ces voies mènent à cela. Ce qui signifie que la vérité est fixe, n'est-ce pas? Il le faut bien, sinon aucun chemin n'y mènerait. Elle doit être immobile, n'avoir aucun mouvement être morte, et alors aucune voie ne peut y mener. (Rires) Non, ne riez pas, c'est ce que nous faisons. Alors quelqu'un comme K survient et dit: ne vous préoccupez pas des chemins ce pourrait être comme si vous étiez sur un bateau muni d'un gouvernail, et vous avancez vous découvrez, apprenez, bougez continuant à vous mouvoir, à découvrir. Et non vous immobiliser et faire de la vérité une chose permanente, n'est-ce pas? Et nous voulons quelque chose de permanent. Une relation permanente je suis attaché à mon mari, à ma femme, je la veux permanente. Nous n'admettons aucun changement, n'est-ce pas? Et nous changeons sans cesse, tant biologiquement que psychologiquement, mais nous voulons demeurer avec quelque chose de totalement satisfaisant, de durable, qui me donne de la sécurité. Et comme je découvre qu'il n'existe vraiment aucune sécurité la vérité est alors pour moi l'entité permanente vers laquelle je me dirige. Et il y a tous les disciples, les gourous et les prêtres, qui tous vous aident à y aller. J'ignore vers quoi, mais ils vous aident. Il s'agit donc de faire usage de sa propre aptitude à raisonner
35:34 So using one’s own capacity to reason, capacity to have logic, see things step by step, and not escape any step. Or – that is much more complicated – see that which is true, accurate. Well, that is a different matter. son aptitude à être logique à voir les choses pas à pas sans éviter une seule marche. Ou - ce qui est bien plus compliqué - voir ce qui est vrai, précis. Eh bien, çà c'est autre chose.
36:11 So the questioner says: what are the tools necessary to reach truth, which is pathless? The moment you have tools you have already created the path – right? Do you see this? No? The moment I have a means to do that, to achieve that, the means then becomes the tool and I have already got the truth towards which I am working – right? So the moment you have a tool, a means, a system, then you know what truth is, therefore there is no point in having a tool. I don’t know if... Do we see this? Or is this too illogical? Or too dastardly reasonable? The means is the end. The means is not different from the end. Right? Alors l'auteur de la question dit: quels sont les outils qu'il faut pour atteindre la vérité qui n'a pas de chemin? Dès l'instant où vous avez des outils, vous avez déjà créé le chemin, n'est-ce pas? Vous le voyez? Non? Dès l'instant où j'ai un moyen de faire cela, d'y parvenir le moyen devient alors l'outil et j'ai déjà obtenu la vérité que je recherche, n'est-ce pas? Donc, dès l'instant où vous avez un outil, un moyen, un système vous savez ce qu'est la vérité, et dès lors l'outil est inutile. (Rires) Je ne sais si... Le voyons-nous? Ou est-ce trop illogique? Ou trop affreusement raisonnable? (Rires) Le moyen est la fin. Le moyen n'est pas distinct de la fin, n'est-ce pas?
37:45 So. Another question in this is: my consciousness and means to perception are entirely within me. What do you mean by the word ‘consciousness’? You don’t mind going into all this? It is fun if you go into all this. Not only the understanding of one’s own brain’s capacity, but also to delve. You dig very deeply to find oil, go through all that trouble, and we won’t even spend a second doing this in ourselves, for ourselves. So what do we mean by that word ‘consciousness’? Is that consciousness different from you, from the me? Bien. Ceci soulève une autre question: ma conscience et mes moyens de perception sont entièrement en moi. Qu'entendez-vous par le mot: conscience? Vous voulez bien que nous abordions tout ceci? Il est amusant d'approfondir tout ceci. Non seulement de comprendre les aptitudes de son propre cerveau, mais encore de les creuser. Vous creusez bien très profondément pour trouver du pétrole vous vous donnez toute cette peine et nous ne consacrerons même pas une seconde à ceci, à nous-mêmes. Alors qu'entendez-vous par ce mot 'conscience'? Cette conscience est-elle distincte de vous, du 'moi'?
38:59 Do you get bored by all this on a lovely morning instead of being on a golf course, or on a walk, or something? Since you are here and we are here, let’s go on! What do you mean by consciousness? Books have been written about it by experts. And we are not experts – right? Let’s understand this. You and the speaker are not experts. God forbid! Not professionals. Professional gurus, professional followers, with their peculiar dresses, and all the rest of it. We are just enquiring together, like two friends. What do you mean by consciousness? All that you are, isn’t it? Your consciousness is made up of all its content – right? Anger, jealousy, faith, belief, anxiety, aspiration, all the innumerable experiences that one has had, all the accumulation of all the little things of life, and also suffering, pain, insecurity, confusion, and the desire to escape from all this, and find something enduring. And in it also there is the fear of death, and enquiring what is there beyond. Right? All that, this vast bundle, is our consciousness – no? No? Yes? Go on, sirs, there is no disagreement about this. Don’t be nervous. We are our consciousness. And the content of consciousness makes up the whole entirety of consciousness, whether it is higher consciousness, lower consciousness, the desire to expand consciousness, and all the rest of it – it is still within the field of consciousness – right? And that consciousness is me. There is no me without that. So when you say ‘me’ is different, my consciousness is different, then you have a battle with it, struggle, conflict, all that ensues. Tout ceci vous ennuie-t-il, par une si belle journée au lieu d'être sur un terrain de golf, ou de faire une promenade? Etant donné que vous êtes ici, et moi aussi, poursuivons! Qu'entendez-vous par conscience? Des livres ont été écrits là-dessus par des experts. Et nous ne sommes pas des experts, n'est-ce pas? Comprenons bien ceci: Vous et l'orateur ne sommes pas des experts. Dieu préserve! Pas des professionnels. Des gourous professionnels, des disciples professionnels avec leurs curieux habits, et tout le reste. Nous nous contentons de chercher ensemble, comme deux amis. Qu'entendez-vous par conscience? Vous êtes tout cela, n'est-ce-pas? Votre conscience est constituée de tout son contenu, n'est-ce pas? Colère, jalousie, foi, croyance, anxiété, aspirations les innombrables expériences que l'on a vécues toute l'accumulation de toutes les petites choses de la vie et aussi la souffrance, la douleur, l'insécurité, la confusion et le désir d'échapper à tout cela et de trouver quelque chose de durable. Et cela comporte aussi la peur de la mort et la recherche de ce qu'il y a au-delà, n'est-ce pas? Tout cela, cet énorme tas, est notre conscience, non? Non? Oui? Allons, Messieurs, il n'y a pas là matière à désaccord. Ne vous énervez pas. Nous sommes notre conscience. Et le contenu de la conscience constitue tout l'ensemble de la conscience, qu'il s'agisse de conscience supérieure de conscience inférieure, du désir de développer la conscience (rires) et tout le reste tout cela se situe toujours dans le champ de la conscience, n'est-ce-pas? Et cette conscience est moi. Il n'y a pas de moi sans cela. Alors quand vous dites le 'moi' est différent ma conscience est différente vous êtes alors en lutte avec cela, en conflit, et tout ce qui s'en suit. Notre question est alors celle-ci: est-il possible
42:31 So our question then is: is it possible first to discover for ourselves the content, to see the content? That is fairly easy. The habits, the way you comb your hair, the habits of speech, of thought. It is fairly simple to observe those. And also to become aware of one’s own conditioning as a British, as a Frenchman, as a Russian, and etc., etc. It is also fairly easy to see our various religious inclinations – Catholic, Protestant, Hindu, Buddhist, following something or other – you follow? – that is fairly easy. But to go beyond that. We don’t need an aqualung, you have to go very deeply, but to go very deeply one must understand the superficial thing first, whether it is possible to be free from influence which conditions us. Right? Is it possible? Find out. Work, sir, don’t listen. Work at it. Put your tremendous energy into it, you have got tremendous energy, you don’t want more. It took you a lot of energy to come here. Use some of that energy, if one may respectfully point out, use some of that energy to go into this. When you want something you go after it. That means one has to be not quite indolent, one has to be a little active. And there is nobody to help you, no tool, no instrument, no leader – nothing to help you. You must really become helpless to find the real thing. I don’t know if you understand what I am talking about. If you are helpless, actually helpless, that means there’s no help whatsoever from anybody, from any book, from any person, from any environment, then you are in that state of real helplessness, then something else takes place. Then you begin to see things. d'abord de découvrir par soi-même le contenu, de voir le contenu? Cela, c'est assez facile. Les habitudes, la façon dont vous vous coiffez les habitude d'élocution, de pensée il est assez simple d'observer ces choses là. Et aussi de devenir conscient de son propre conditionnement en tant que Britannique en tant que Français, que Russe, etc., etc. Il est aussi assez facile de voir ses propres inclinations religieuses Catholique, Protestant, Hindou, Bouddhiste suivre une chose ou une autre vous suivez? Cela est assez facile. Mais il s'agit d'aller au-delà de cela. Sans avoir besoin d'un scaphandre, il faut aller très profondément mais pour aller très au fond, il faut d'abord comprendre la chose superficielle savoir s'il est possible de se libérer de l'influence qui nous conditionne n'est-ce pas? Est-ce possible? Trouvez. Travaillez, Messieurs, n'écoutez pas. Travaillez-y. Placez-y votre énorme énergie vous avez une énergie considérable, il ne vous en faut pas plus. Il vous a fallu beaucoup d'énergie pour venir ici. Avec tout le respect qui vous est dû servez-vous d'une partie de cette énergie pour approfondir cela. Quand vous voulez une chose, vous vous y mettez. Ce qui signifie qu'il ne faut pas être trop indolent qu'il faut être un tant soit peu actif. Et il n'y a personne pour vous venir en aide, aucun outil aucun instrument, aucun leader, rien pour vous assister. Il faut que vous soyez vraiment sans aide pour découvrir la vraie chose. Je ne sais si vous comprenez ce que je dis. Si vous êtes sans aide, effectivement sans appui c'est-à-dire sans aucune aide de qui que ce soit, d'aucun livre d'aucune personne, d'aucun environnement, vous êtes alors dans un état de réel abandon, à ce moment là il se passe autre chose. Vous commencez alors à voir les choses.
46:08 The questioner says, asks: what will give me the need, the energy, to move in the direction of truth. Direction of truth. That means it is already over there. I am not laughing, I am not disrespectful or cynical, but it is like that – when we use words like ‘direction’ it is already there. It is already preconceived, already existing there, because of your conviction or somebody told you, and so on. Truth is really a pathless land. And that can only exist when fear, and all the rest of it, is not. L'auteur de la question demande: qu'est-ce qui me donnera le besoin l'énergie nécessaire pour me mouvoir en direction de la vérité. En direction de la vérité. Ce qui si signifie qu'elle est déjà là-bas (rires)... Je ne suis pas en train d'en rire, de manquer de respect ou d'être cynique, mais c'est comme çà quand nous nous servons de mots tels que 'direction', c'est déjà là. C'est déjà préconçu, cela existe déjà, là à cause de votre conviction ou de ce que quelqu'un vous en a déjà dit. La vérité est vraiment un pays sans chemin. Et cela ne peut exister que quand la peur, et tout le reste, ne sont plus là.
47:16 2ND QUESTION: I am afraid to change. If I change, what will happen afterwards? I am paralysed by this. Can you talk about this problem? Delighted! 2ème QUESTION: J'ai peur de changer. Si je change, que se passera-t-il après? Cela me paralyse. Pouvez-vous parler de ce problème? Avec joie!
47:32 I am afraid to change. If I change, what will happen afterwards? I am paralysed by this. Can you talk about this problem? Why is one afraid of change? What do you mean by that word ‘change’? One has lived in this house across the lawn for about nearly 20 years. One becomes attached to that particular room, to the nice furniture up there – right? One becomes attached. That means what you are attached to is what you are. If one is attached to that good old furniture, you are that furniture. So we are afraid to change. I am attached to that room. But fortunately, the speaker travels a great deal – that is only an excuse. J'ai peur de changer. Si je change que se passera-t-il après? Cela me paralyse. Pouvez-vous parler de ce problème? Pourquoi a-t-on peur du changement? Qu'entendez-vous par ce mot 'changement'? On habite dans cette maison, de l'autre côté de la pelouse depuis près de 20 ans. On s'attache particulièrement à cette chambre à son beau mobilier, n'est-ce pas? On devient attaché. Cela signifie que ce à quoi vous êtes attaché est ce que vous êtes. Si l'on est attaché à ce bon vieux mobilier, on est ce mobilier. On a donc peur de changer. Je suis attaché à cette chambre. Heureusement pour lui, l'orateur voyage énormément. C'est seulement une excuse.
49:08 So what does that word imply? Change from ‘what is’ to ‘what should be’ – right? That is one change. Or change according to my old pattern, but remain within the pattern, going across one corner of the field – I say I have moved, I’ve changed, but it is still within the same field, barricaded, barbwired – right? Going north, east, west, south is change. Why do we use that word? Biologically, one is told, there is constant change in the blood, constant movement, change, one cell dies, another cell takes its place, or a series of molecules, and so on. There is this constant change going on physically. And we are afraid to change. Could we drop that word ‘change’? Change implies time – doesn’t it? I am this, I will change to that. Or I have been that and some event will come along, take place, and that event will change me, and so on. Change implies a movement in time – right? We went into the question of time the other day. Should I repeat? Should the speaker go into it again? Time. It is a very complex thing – time, very. I won’t go into it, this is not the occasion. Alors, qu'implique ce mot? Changer de 'ce qui est' à 'ce qui devrait être', n'est-ce pas? C’est là une forme de changement. Ou changer selon mon ancien schéma, tout en restant dans ce schéma passant d'un coin du champ à l'autre, je dis: j'ai bougé, j'ai changé. mais c'est toujours dans le même champ, clôturé de fils de fer barbelés. Aller au nord, à l'est, à l'ouest ou au sud est un changement. Pourquoi nous servons-nous de ce mot? Biologiquement, on nous dit que le sang change continuellement est en mouvement continu, en changement une cellule meurt, une autre la remplace ou une série de mollécules, et ainsi de suite. Il y a ce changement continuel, physiquement. Et nous avons peur de changer. Pourrions-nous laisser tomber ce mot 'changement'? Le changement implique le temps, n'est-ce pas? Je suis ainsi, je vais changer pour devenir cela. Ou j'ai été ceci et un événement va survenir un événement aura lieu qui me changera, etc. Le changement implique un mouvement dans le temps, n'est-ce pas? Nous avons vu la question du temps l'autre jour. Dois-je y revenir? L'orateur devrait-il y revenir à nouveau? Le temps. Le temps est une chose très complexe, très. Je ne vais pas l'aborder à cette occasion-ci. Si nous pouvions donc laisser tomber ce mot 'changement'
51:35 So if you could drop that word ‘change’, or ‘revolution’, or ‘mutation’, which the speaker has used all these words; if you could drop all those words, then we are only faced with ‘what is’ – right? Not ‘what it should be’. But only face ‘what is’. I am angry. That is ‘what is’. I am violent. That is ‘what is’. But to become politically or religiously non-violent is a change. To become non-violent when I am violent, takes time. In that interval I am sowing the seeds of violence. That is all so simple – right? So I remain with violence, not try to change it. I am angry. That is a fact. There are no excuses for anger. I can find a dozen excuses for hate and anger, but those enquiries in why I get angry is another escape from anger – right? Because I have moved away. So the brain remains with ‘what is’, then see what happens. That is, I am jealous of you – not me – I am jealous of you, because you look so much nicer, cleaner, good taste, you have got good brains – and I am envious of you. Out of that envy comes hate. Envy is part of hate. Envy is part of comparison. I would like to be like you but I can’t. So I become rather antagonised, I feel violent about you. So I remain with ‘what is’. That is, I see I am envious. There it is, I am envious. That envy is not different from me. Right? Envy is me. Right? So I can’t do anything about it. I hold it. I stay with it. Right? Will you – stay with it? Not escape, not to find out the cause, or the reason, or go beyond it. I am envy. And see what takes place. First, there is no conflict, obviously, if I am envious, I am envious. It is only conflict exists when I don’t want to be envious. I wonder if you follow all this? Tant pis, no matter. ou 'évolution', ou 'mutation' dont s'est servi l'orateur, si vous pouviez laisser tomber tous ces mots, nous n'avons alors à faire face qu'à 'ce qui est', n'est-ce pas? Pas à 'ce qui devrait être'. Mais seulement à 'ce qui est'. Je suis en colère. Voilà 'ce qui est'. Je suis violent. Voilà 'ce qui est'. Mais devenir politiquement ou religieusement non-violent est un changement. Devenir non-violent alors que je suis violent prend du temps. Je sème dans cet intervalle les graines de la violence. Tout cela est si simple, n'est-ce pas? Je demeure donc avec la violence, sans essayer de la changer. Je suis en colère. C'est là un fait. Il n'y a aucune excuse à la colère. Je puis trouver des dizaines d'excuses à la haine. à la colère, mais ces recherches sur le pourquoi de ma colère ne sont qu'une autre fuite devant la colère. N'est-ce pas? Car je m'en suis éloigné. Le cerveau reste donc avec 'ce qui est'; voyons alors ce qui se passe. Ainsi, je suis jaloux de vous (pas moi); je suis jaloux de vous parce que vous êtes tellement plus élégant, plus propre, avez bon-goût avez un bon cerveau, et je vous envie. Cette envie donne lieu à la haine. L'envie fait partie de la haine, l'envie fait partie de la comparaison. J'aimerais être comme vous, mais je n'y arrive pas. Je m'oppose alors à vous, je ressens de la violence à votre égard. Je demeure donc avec 'ce qui est'. Je vois ainsi que je suis envieux. Voilà, je suis envieux. Cette envie n'est pas distincte de moi, n'est-ce pas? L'envie est moi, n'est-ce pas? Je ne peux donc rien faire à son sujet. Je la tiens. Je reste avec elle, n'est-ce pas? Resterez-vous avec elle? Sans la fuir, sans chercher à en découvrir la cause la raison, ou à la dépasser. Je suis envieux. Et, voyons ce qui se passe. D'abord, il n'y a pas de conflit, c'est évident si je suis envieux, je suis envieux. Le conflit n'existe que quand je ne veux pas être envieux. Je me demande si vous suivez tout cela. Tant pis.
55:24 So if I stay with it, I have got tremendous energy. Right? Energy is like light throwing on something, focused light on something. Which then becomes very clear. And that which is very clear you are not afraid of, paralysed. It is so. You understand? I hope. Ainsi, si je demeure avec la chose j'ai énormément d'énergie, n'est-ce pas? L'énergie, c'est comme projeter focaliser de la lumière sur quelque chose. Laquelle devient alors très claire. Et ce qui est très clair ne vous fait pas peur, ne vous paralyse pas. C'est ainsi. Vous comprenez? Je l'espère. Ce qui importe donc dans cette question, c'est de ne pas fuir
56:01 So what is important in this question is not to escape, not to make an effort, just to remain with ‘what is’. If I am British, I remain with that. See what happens. How narrow it becomes. Sorry if you are British, sorry, forgive me, or French, or Russian, or whatever it is. The thing itself begins to show its whole content. de ne pas faire d'effort, mais seulement de demeurer avec ce qui est. Si je suis Britannique, je demeure avec cela. Voyez ce qui se passe, comme cela se rapetisse. Pardon si vous êtes Britannique, excusez-moi ou si vous êtes Français, Russe, ou quoi que ce soit. La chose elle-même commence à révéler tout son contenu.
56:34 3RD QUESTION: How does one meet aggression and psychological attack from a close relative from whom one cannot escape? 3ème QUESTION: Comment fait-on face à l'agression ou à une attaque psychologique venant d'un proche parent dont on ne peut s'échapper? (Rires) Comment fait-on face à l'agression ou à une attaque psychologique
56:52 How does one meet aggression and psychological attack from a close relative from whom one cannot escape? Are we all like that? I can’t escape from my guru because, you know, I have committed myself to him or her and I have given up all my money to him. Sir, don’t laugh, this is taking place now. venant d'un proche parent dont on ne peut s'échapper? (Rires) Sommes-nous tous comme cela? Je ne peux échapper à mon gourou parce que je me suis engagé auprès de lui ou d'elle, et je lui ai donné tout mon argent. Non, ne riez pas, Messieurs, cela a lieu en ce moment même.
57:36 Somebody sent an article in French, highly amusing, so laughable, really funny, which says: How To Become a Good Guru! It is very cleverly written, and I hope it will be printed in English. Quelqu'un nous a envoyé un article en français extrêmement amusant, tellement hillarant vraiment drôle, qui disait comment devenir un bon gourou. C'est très habilement écrit... (rires) et j'espère qu'il paraîtra en anglais.
58:07 Psychological attack – what does that mean to be attacked psychologically, inwardly? When you are with a close friend, or relative, psychologically, inwardly, there is all this pressure going on between the two. You know all this, I don’t have to tell you. Always trying to do something about the other, attacking subtly, physically or through innuendo, or through subtle word, gesture – you are always trying to push the other into a certain pattern. Right? This is common to you, isn’t it? Now the questioner says, what is one to do? I am living with you in the same house and you are bombarding me, I am bombarding you, not only with words and gesture but even a look, a feeling of irritation, and so on. How will you, what will you do not to be wounded, not to be pushed around psychologically? You may depend on that person financially. You may depend on that person for various psychological reasons. And the moment you depend you become a slave – right? The moment you are attached – then you are a goner! Don’t look, if I may suggest, at somebody else, but let’s look at ourselves. If I am attached to you as the audience, then I’m lost. Then I depend on you for my satisfaction, comfort, reputation, for my physical wellbeing, too. But if I don’t depend on you, I have to find out why I don’t depend on you. That means not only on you, I don’t depend on anything. I want to find out if it’s true. I may not show it to my close relative. I want to find out for myself whether it is possible living in the same room, same house, husband, wife, relative and so on, to be totally impregnable – not build a wall around oneself, that is fairly simple. You understand? I can build a wall round myself and say: sorry, and be polite about it, soft about it, and very affectionate, but it is still a wall. That means limitation. So is it possible for me to live vulnerably? Go on, think it out, sirs. And yet not be wounded. Highly sensitive, not be in any way responding according to my attachment. You understand? Go on, sirs, think it out. And if one is dependent on another financially, that becomes rather dangerous. Most of us are in this position. Do you want me to go on with this? L'attaque psychologique. Qu'est-ce que cela veut dire, être attaqué psychologiquement, intérieurement? Quand vous êtes avec un proche ami ou un parent, psychologiquement intérieurement, il y a toute cette pression qui s'exerce de part et d'autre. Vous connaissez tout cela, inutile de vous le dire. Essayant toujours de faire quelque chose à l'autre, l'attaquant subtilement physiquement ou par allusions, par un mot subtile, un geste vous essayez toujours de pousser l'autre à se plier à un certain modèle, n'est-ce pas? Cela vous est commun, n'est-ce pas? A présent, l'auteur de la question dit: que faut-il faire? Je vis avec vous, dans la même maison, et vous me bombardez je vous bombarde, non seulement de mots, de gestes, mais même d'un regard d'un sentiment d'irritation, et ainsi de suite. Comment, que ferez-vous pour ne pas être blessé pour ne pas être boursculé psychologiquement? Peut-être dépendez-vous financièrement de cette personne. Peut-être dépendez-vous de cette personne. pour diverses raisons psychologiques. Dès l'instant où vous dépendez, vous devenez esclave, n'est-ce pas? Dès l'instant où vous êtes attaché, c'en est fait de vous! Si je puis me permettre, ne regardez pas autrui mais regardons-nous nous-mêmes. Si je vous suis attaché, vous l'auditoire, alors je suis perdu. Je dépends alors de vous pour ma propre satisfaction, mon réconfort ma réputation, et aussi mon bien-être physique. Mais si je ne dépends pas de vous, il me faut découvrir pourquoi. Il ne s'agit pas seulement de vous: je ne dépends de rien. Je veux découvrir si c'est vrai. Je ne le montrerai peut-être pas à mon proche parent. Je veux découvrir par moi-même, s'il est possible, tout en vivant dans la même chambre, la même maison, comme mari et femme, parent, etc d’être totalement imprenable, de ne pas bâtir de mur autour de soi ce qui serait une solution plutôt simpliste. Vous comprenez? Je puis construire un mur autour de moi et dire pardon, d'être poli gentil et très affectueux, mais c'est toujours un mur. C'est le signe d'une limite. Alors, m'est-il possible de vivre de façon vulnérable? Allons, réfléchissez-y, Messieurs. Et sans être blessé pour autant. Etre éminemment sensible, sans aucunement réagir d'après mon attachement. Vous comprenez? Allons, Messieurs, réfléchissez-y. Et si l'on dépend financièrement d'un autre cela devient assez dangereux. La plupart d'entre nous se trouvent dans cette situation. Voulez-vous que je poursuive là-dessus?
1:03:12 If I am dependent financially on you – God forbid, I am not – but if I am dependent on you, what happens between us? You then have the whip in your hand. Not only financially, but go further into it. Is it possible to live with another, on whom I am financially dependent, and know I am dependent because I can’t do anything else – right? I can’t start a new career. If I am quite young, I could probably do it, but if I am 60, 50, or even 70 or 90, then you can’t do it, start a new career. So then what shall I do? Go on, sirs, I am not... What will you do? Si je dépends financièrement de vous, ce n'est pas la cas, Dieu préserve mais si je suis dépendant de vous, que se passe-t-il entre nous? Le fouet est alors dans vos mains. Pas seulement financièrement, mais approfondissez la chose. Est-il possible de vivre avec un autre dont je dépends financièrement? Et je sais que je suis dépendant, car je ne puis rien faire d'autre. Je ne puis commencer une nouvelle carrière. Si j’étais jeune peut-être le pourrais-je, mais si j'ai 50 ou 60 ans ou même 70 ou 90 ans, il est alors. impossible de commencer une nouvelle carrière. Alors que vais-je faire? Allons, Messieurs... Que ferez-vous? Alors, où tracer la limite de la dépendance?
1:04:42 So where do I draw the line of dependency? You understand my question? Psychologically, I won’t depend. For myself, I won’t depend on anybody, or on anything, or on any past experience, and all the rest of that rubbish. There is no dependence. But if one is dependent financially, where do I draw the line, so that, being rather oldish, you say, ‘Sorry, I have to put up with it’. Right? I have to put up with it, I can’t start a new game. So how far, how deep is that line? You understand my question? Is it just superficial? You understand? Or the line has great depth? Obviously, very superficial. Oh, I don’t mind. Right? So what is important in this question is, if one understands it rightly: freedom. Freedom is absolutely necessary. But I depend on the milkman, on the supermarket, postman, and so on: otherwise psychologically I don’t depend. I must be very clear on this. So I draw the line very, very superficially, without any depth. Vous comprenez ma question? Psychologiquement, je ne dépendrai pas. Personnellement, je ne dépendrai de personne, ni de quoi que ce soit ni de quelque expérience passée que ce soit, et tout ce fatras. Il n'y a pas de dépendance. Mais en cas de dépendance financière où faut-il tracer la ligne de sorte que étant assez âgé, je dise 'tant pis, il faut bien le supporter', n'est-ce pas? Il faut bien le supporter, impossible de repartir à zéro. Alors, cette ligne, à quelle profondeur se situe-t-elle? Vous comprenez ma question? N'est-elle que superficielle? Vous comprenez? Ou bien la ligne est-elle très profonde? Elle est évidemment très superficielle. Oh, peu importe. N'est-ce pas? Alors, ce qui importe dans cette question si on la comprend correctement, c'est la liberté. La liberté est absolument nécessaire. Mais je dépends du laitier, du supermarché, du facteur, etc. Pour le reste, psychologiquement je ne dépends pas. Il me faut être très clair là-dessus. Je trace donc la ligne très, très superficiellement, sans aucune profondeur.
1:07:07 Oh, Lord! Oh Seigneur!
1:07:17 4TH QUESTION: Some people seem to pick parts of what you say that fits their problems or interest and then discard the rest. What do you say to this? 4ème QUESTION: Certaines personnes semblent choisir des segments de ce que vous dites qui conviennent à leur problème ou à leur intérêt et ignorent le reste. Qu'en dites-vous?
1:07:32 Some people seem to pick parts of what you say that fit their problems or interest and then discard the rest. What do you say to this? I don’t have to say anything about it. What do you say? We are dealing, aren’t we, together with the whole of life, not just part of life, whole of it, both psychological world, which is immense, not just physical reactions and nervous responses, and memories, and all that – that is part of the psychological structure – but it is much deeper than all that. If you can go that deeply. So we are dealing not only with the psychological world, but the violence that exists in the world. The tremendous violence that is going on, killing for the sake of killing, for the fun of killing, not only with the gun, but also destroying people when they obey somebody. Careful, please. That means obedience – right? It is a dangerous subject – please, listen carefully, not take part of it and say, yes, he is against the army. We are dealing with the whole phenomena of life, not parts of it. Which the scientists are doing, which the doctors are doing, which the priests are doing, and the educators are doing. We are concerned with the entirety of human life. And if you like to pick parts of it, it is up to you. And that part will be satisfactory, or say, ‘It suits me, that is enough for me’. That is also perfectly right. But if we are concerned with the whole of life, not only one’s own particular life, but also the life of human beings throughout the world, the immense poverty, incalculable poverty, of which you don’t know, the indignity of it, the corruption of it. And all the religious circus – sorry to use that word – all the religious nonsense that is going on in the world, tremendous big business, enormous wealth, Rolls Royce’s, Rolls. You should read this article or memo on How To Become a Good Guru. The tremendous wealth of these people! And if you are concerned with the whole humanity, which is you are also humanity – right? You are humanity, not humanity is there, you are different. You are humanity. Not British, French, Russian. We are human beings first, professionals after, first you are human beings. And we human beings have separated ourselves and that is why there is chaos in the world. It is only war in Lebanon, who cares! It is a war in the Far East, Afghanistan – awful Russians, and so on. But if you feel deeply that you are the entire humanity, because you suffer as they suffer; you shed tears, they do too. You are anxious, you laugh, you have pain, and they, too, have all this, whether they are rich or poor. They are corrupt and so are we in a different way. They are corrupt because they want money, food, and they will do anything to have food and money, anything. So we are the entire humanity. If one realises that marvellous thing, which is the truth, then you will not kill another, then there is no division between this country and that country, then your whole life is different. If that is what you want. If you want to pick parts of it, go to it. Nobody is putting pressure on you not to pick a part of it to satisfy your little demands, or big demands. But if one actually, deeply, honestly, without all the ideological nonsense, the real fact that we are entire humanity: prayers, non-believers, the Muslims, the Hindus, the Buddhists, the Christians – we are one. We all go through tremendous travail. Therefore this search for individual freedom, individual becoming, and so on, becomes rather childish – for me, anyhow. Certaines personnes semblent choisir des segments de ce que vous dites qui conviennent à leur problème ou à leur intérêt et ignorent le reste. Qu'en dites-vous? Je n'ai rien à dire à ce sujet. Qu'avez-vous à dire? Nous traitons ensemble, n'est-ce pas, de la totalité de la vie pas seulement d'une de ses parties, mais de l'ensemble à la fois du monde psychologique qui est immense, pas seulement de réactions physiques, nerveuses de souvenirs etc., tout cela faisant partie de la structure psychologique mais c’est bien plus profond que tout cela. Si vous êtes capable d'aller aussi profond. Nous traitons donc non seulement du monde psychologique mais de la violence qui existe dans le monde. Cette terrible violence qui se perpétue, tuer pour le plaisir de tuer par amusement, non seulement avec un fusil mais aussi détruire des gens quand ils obéissent à quelqu'un. Attention, s’il vous plaît. Ceci implique l'obéissance, n'est-ce pas? C'est là un sujet dangereux, écoutez attentivement, je vous prie sans prendre parti en disant: oui, il est contre l'armée. Nous traitons de l'ensemble du phénomène de la vie, pas de ses parties. Ce que font les scientifiques, ce que font les médecins ce que font les prêtres, ce que font les éducateurs. Nous nous préoccupons de la totalité de la vie humaine. Et si vous voulez en extraire des parties, c'est votre affaire. Et cette partie sera satisfaisante, ou vous direz 'elle me convient cela me suffit'. Cela aussi, c'est très bien. Mais si nous nous soucions de la totalité de la vie, non seulement la sienne propre mais encore de la vie des êtres humains partout dans le monde de l'immense pauvreté, une incalculable pauvreté dont vous ne savez rien de son indignité, de sa corruption et de tout le cirque religieux, pardonnez-moi ce mot toute l'absurdité religieuse qui se perpétue dans le monde c'est une formidable entreprise, une énorme richesse, des Rolls Royce. Vous devriez lire cet article sur 'Comment Devenir un Bon Gourou'. Les biens immenses que possèdent ces gens! Et, si vous vous préoccupez de toute l'humanité cela veut dire que vous êtes aussi l'humanité, n'est-ce pas... Vous êtes l'humanité; il ne s'agit pas d'une humanité là-bas au loin et vous ici qui en êtes distincts. Vous êtes l'humanité. Et non des Britanniques, Français, Russes. Nous sommes d'abord des êtres humains, ensuite des professionnels. Vous êtes d'abord des êtres humains. Et les êtres humains que nous sommes se sont séparés et voilà pourquoi il y a le chaos dans le monde. Ce n’est qu’une guerre au Liban, qui s'en soucie! C'est une guerre en Extrême-Orient, en Afghanistan ces affreux Russes, etc. Mais vous sentez profondément que vous êtes l'humanité entière parce que comme eux vous souffrez, comme eux vous versez des larmes vous êtes anxieux, vous riez, vous éprouvez la douleur et eux aussi ont tout cela, qu'ils soient riches ou pauvres. Ils sont corrompus, et nous aussi, d'une façon différente. Ils sont corrompus parce qu'ils veulent de l'argent, de la nourriture et ils feront n'importe quoi pour en avoir, n'importe quoi. Nous sommes donc l'humanité entière. Si l'on prend conscience de cette chose merveilleuse, qui est la vérité alors on ne tuera pas un autre, il n'y a alors aucune division entre ce pays-ci et celui-là. Alors, votre vie entière est différente. Si c'est celà que vous voulez. Si vous voulez en choisir des parties, allez-y. Personne n'exerce sur vous la moindre pression pour que vous n'en choisissiez pas une partie pour satisfaire vos exigences, petites ou grandes. Mais il faut se rendre compte profondément, honnêtement, sans toute cette absurdité idéologique le fait réel que nous sommes l'humanité entière: prieurs, non croyants, musulmans Hindous, Bouddhistes, Chrétiens, nous sommes un seul être. Nous passons tous par un énorme labeur d'où cette recherche d'une liberté individuelle d'un devenir individuel, tout cela devient assez puéril, en tout cas pour moi.
1:15:16 5TH QUESTION: There are many accounts of people following a particular discipline, who come upon the immeasurable. Are they self-deluded? Or have they come to this somehow despite their efforts? Or is there another explanation? 5ème QUESTION: Il y a de nombreux récits sur des gens qui suivent une discipline particulière et parviennent à l'incommensurable. S'auto-illusionnent-ils? Ou y sont-ils en quelque sorte parvenus en dépit de leurs efforts? Ou y a-t-il une autre explication?
1:15:38 There are many accounts of people following a particular discipline, who come upon the immeasurable. Are they self-deluded? Or have they come to this somehow despite their efforts? Or is there another explanation? Il y a de nombreux récits sur des gens qui suivent une discipline particulière et parviennent à l'incommensurable. S'auto-illusionnent-ils? Ou y sont-ils en quelque sorte parvenus en dépit de leurs efforts? Ou y a-t-il une autre explication?
1:16:07 It is nothing to do with disciplines, with effort. You may disagree, you are perfectly right to disagree or agree, but let us both understand what we are talking about, each of us. You may belong to a particular discipline – Buddhist, Hindu, Tibetan, Christian, certain abbot, certain guru, all the rest of it – follow certain discipline, order, do everything everyday at 2 o’clock in the morning, or early morning, pray, do this – discipline. And through that discipline, some people say they have understood or realised the immeasurable – right? The questioner says, those who come upon the immeasurable, are they self-deluded? What do you say? The word ‘discipline’, according to the dictionary, means to learn – to learn. The disciple learns, not from a master – learns. That is, he is learning, not conforming, not imitating, not obeying. He is learning. Learning itself has its own discipline – right? I don’t know if you understand. Cela n'a rien à voir avec des disciplines, avec l'effort. Vous serez peut-être en désaccord, c'est votre droit ou vous serez d'accord, mais essayons de comprendre ensemble ce dont nous parlons. Peut-être appartenez-vous à une discipline particulière: ..Bouddhiste, Hindoue, Tibétaine Chrétienne, à un certain abbé, à un certain gourou, etc en suivant une certaine discipline, un ordre faisant tout ce qu'il faut tous les jours à 2 heures du matin, ou tôt le matin prier, faire telle ou telle chose; la discipline. Et, grâce à cette discipline, certaines personnes disent qu'elles ont compris, ou réalisé l'incommensurable, n'est-ce pas? L'auteur de la question dit: ceux qui parviennent à l'incommensurable s’auto-illusionnent-ils? Qu'en dites-vous? D'après ,'discipline' signifie apprendre. Apprendre. Le disciple apprend non d'un maître, il apprend. c'est-à-dire qu'il apprend sans se conformer, sans imiter, sans obéir. Il apprend. Apprendre comporte sa propre discipline, n'est-ce pas? Je ne sais si vous comprenez.
1:18:18 There is this quality of learning, not memorising and repeating. Right? That is, most of us accumulate knowledge and memory to do certain functions, certain skills, and so on. So learning there is implied accumulation, and according to that accumulation of knowledge, acting. And that knowledge can be increased more and more, or becomes duller and duller, more and more accustomed – right? So most of us are memorising in order to have a skill. To live in this modern society you must have some kind of skill: in the factory, in the mines, in the business, or at the altar, some kind of effort, some kind of discipline there. And they keep on repeating day after day, day after day, day after day. You see them in the churches, and temples, and mosques, repeating the same old stuff. And it is not learning. They may say, ‘Yes, we are learning’ but that is rather meaningless if you repeat, repeat, repeat. Il y a cette qualité d'apprentissage, sans mémoriser et répéter. N'est-ce pas? Ainsi, la plupart d'entre nous accumulons le savoir et mémorisons afin d'accomplir certaines fonctions d'acquérir certaines compétences, etc. Là, apprendre implique une accumulation pour agir conformément à cette accumulation de savoir. Et ce savoir peut être accru toujours plus ou s'émousser de plus en plus, l'habitude s'installant, n'est-ce pas? Donc la plupart d'entre nous mémorisent afin d'acquérir une compétence. Pour vivre dans cette société moderne une certaine compétence est nécessaire: à l'usine, dans les mines, dans les affaires ou à l'autel, un certain effort, une discipline. Vous les voyez dans les églises, dans les temples, les mosquées répéter toujours la même chose. Et cela n'est pas apprendre. Ils auront beau dire: 'Oui, nous apprenons' répéter, répéter, répéter ne veut pas dire grand chose. Alors la discipline, c'est-à-dire se conformer, imiter
1:20:03 So can discipline, which is conforming, imitating, obeying, towing the line, can that lead to the immeasurable? Immeasurable means that which is not being measured, which cannot be measured. Right? It is beyond all measurement, all delineation, the line. It seems, for the speaker, that is not possible because the brain then is conditioned to a routine, to a certain particular form, and the very essence of that limitless to comprehend – not comprehend it – to see what it is, requires immense, incalculable freedom. obéir, suivre la ligne, cela mène-t-il à l'incommensurable? L'incommensurable signifie ce qui ne se mesure pas ce qui ne peut être mesuré, n'est-ce pas? C'est au-delà de toute mesure, de tout tracé, de ligne. Pour l'orateur, il semble que ce ne soit pas possible parce qu'alors le cerveau est conditionné à une routine à une certaine forme, et l'essence même de cet illimité ne demande pas à être comprise mais à ce qu'on en voie la nature, ce qui demande une immense, une incalculable liberté.
1:21:27 Therefore, what is freedom? Not all this. Freedom. There are two kinds of freedom. Freedom from. Freedom per se, for itself. I can be free from fear. There can be freedom from fear – right? That freedom is conditioned because it is free from something. And is there a freedom which is by itself, the thing itself? And it is only that freedom, which requires compassion, love, and that freedom is that supreme intelligence, which has nothing to do with the intelligence of thought. And to come to that, one has to be free from all fears, and all the rest of it. If that interests you, you’ve to put your energy into it. You have to put your life, your house in order, complete order, not neatness, not polishing the furniture – that is part of it. But the house, the inner house, the deep house that has no foundation, no roof, no shelter. You can’t invite the immeasurable – it then becomes a plaything. You can’t lay down the path for another to follow. It is not to be put into words. We measure everything with words. We call it the immeasurable. It certainly is not. It is something entirely different. Alors, qu'est-ce que la liberté? Pas tout ceci. La liberté. Il y a deux sortes de libertés. La liberté à l'égard de. La liberté 'per se', en soi. Je puis être libre de la peur. Il peut y avoir liberté à l'égard de la peur, n'est-ce pas? Cette liberté-là est conditionnée. car elle est à l'égard de quelque chose. Alors existe-t-il une liberté en elle-même, la chose elle-même? Et seule cette liberté là demande de la compassion, de l’amour et cette liberté est cette intelligence suprême qui n’a rien à voir avec l'intelligence de la pensée. Et pour y parvenir il faut être libre de toute peur et de tout le reste. Si cela vous intéresse, il faut y consacrer votre énergie. Il faut mettre votre vie, votre maison en ordre, dans un ordre total. Il ne s'agit pas de netteté, de faire briller les meubles; cela en fait partie. Mais de la maison, la maison intérieure la maison profonde qui n'a aucune fondation, aucun toit, aucun abri. Vous ne pouvez inviter l'incommensurable cela devient alors l'objet d'un jeu. Vous ne pouvez préparer le chemin pour qu'un autre le suive. Cela ne peut être exprimé par des mots. Nous mesurons tout avec des mots. Nous appelons cela l'incommensurable, ce ne l'est certainement pas. C'est quelque chose d'entièrement différent.
1:24:04 Sorry. I had better stop. May we get up? Pardon. Je ferais mieux d'arrêter. Pouvons-nous nous lever? [Bruit de machine] (Rires)