Krishnamurti Subtitles home


MA7879T4 - Qu’est-ce qui met le désordre dans la relation?
4e causerie
Madras (Chennai), Inde
7 janvier 1979



0:22 Should we sit quietly for a while or do you want me to talk? I have never attended meetings. I once went to a political meeting in this country and Dr. Besant said, 'Keep out of it.' Restons-nous un moment en silence ou voulez-vous que je parle? Je n'ai jamais pris part à des meetings. Je suis allé une fois à un meeting politique dans ce pays et le Dr. Besant m'a dit 'ne vous mêlez pas de cela'.
1:19 And I wonder often why we come together like this, listening to a speaker, half-serious, curious, and not really wanting to change one's life totally. One has become rather mediocre, without a flair, without any quality of genius. I am saying 'genius' in the sense not of any particular talent, or a particular gift, but the genius of a mind that comprehends the totality of life, which is our life, a vast, complex, contradictory, unhappy existence. And one listens to all this, to what the speaker has to say, and one goes away with partial understanding, with no deep intention and serious attention to bring about a deep psychological revolution. And one wonders often why human beings tolerate the kind of life one leads. You may blame the circumstances, the society, the political organisation, but blaming others hasn't solved our problem. We drift, and our life seems such a waste, either going to the office from morning till night for the next 50 years or so and then retire to die, or vegetate, or grumble, or fade away quietly. Je me demande souvent pourquoi nous nous rassemblons comme ceci, pour écouter un orateur, A moitié sérieux, curieux, sans réelle volonté de changer totalement sa vie. On est devenu assez médiocre, dépourvu de dons et de la qualité du génie. Génie dans le sens, non le talent particulier ou un don particulier, mais le génie d'un esprit qui embrasse la totalité de la vie, de notre vie, une vaste existence compliquée, contradictoire, malheureuse. Et l'on écoute tout ceci, tout ce que va dire l'orateur, et l'on s'en va avec des notions incomplètes, sans atention sérieuse ni réelle intention d'opérer en soi une profonde révolution psychologique. Et l'on se demande souvent pourquoi les êtres humains tolèrent un tel mode de vie. Vous pouvez en blâmer les circonstances, la société, les organisations politiques, mais blâmer les autres n'a pas résolu nos problèmes. Nous sommes à la dérive, et notre vie semble être un tel gaspillage, comme se rendre au bureau du matin jusqu'au soir pendant une cinquantaine d'années et ensuite prendre sa retraite, puis mourir ou végéter, grommeler, ou décliner doucement.
4:32 And when one looks at one's own life with all its extraordinary beauty, the vastness of what man has achieved technologically, and one wonders why there has been so little beauty in our life. I mean by that word not merely the appearance of beauty, the decoration of the outer, but that quality of great communication with nature. If one loses contact with nature, one loses relationship with other human beings. You may read poems if you are so inclined, you may read all the beautiful sonnets and the lyrical swing of a lovely poem, but imagination is not beauty. The appreciation of a cloud and the love of light in that cloud, and a sheet of water along a dry road, or a bird perched on a single branch - all that enchantment we rarely see, or appreciate, or love, because we are occupied with our own problems, with our own worries, with our peculiar ideas and fixations. We are never free. And beauty is this quality of freedom, which is totally different from independence. Et quand on observe sa propre vie, l'extraordinaire beauté, l'ampleur des réalisations techniques de l'homme, on se demande pourquoi il y a eu si peu de beauté dans notre vie. Je ne parle pas seulement de la beauté apparente, la décoration extérieure, mais aussi de cette qualité d'une ample communication avec la nature. Perdre contact avec la nature, c'est perdre aussi sa relation avec les autres êtres humains. Vous pouvez lire des poèmes, si tel est votre penchant, vous pouvez lire tous les beaux sonnets, et la cadence lyrique d'un poème sublime, mais l'imagination n'est pas la beauté. Admirer un nuage, aimer la lumière qui emplit ce nuage, une étendue d'eau le long d'une route sèche, ou un oiseau perché sur une branche isolée - tout cet enchantement, il est rare qu'on le voie, qu'on l'apprécie ou qu'on l'aime car nous sommes absorbés par nos propres problèmes, nos propres soucis, nos bizarreries et nos idées fixes. Nous ne sommes jamais libres. Et la beauté est cette qualité de liberté qui n'a rien à voir avec l'indépendance.
7:40 When you listen to all this, I wonder what you make of it. Whether we see a dog and love that dog, or a rock, or a stray cloud passing by, when we haven't that sense of extraordinary communication with the world, which brings about great beauty, we will become small human beings, mediocre, wasting our extraordinary life and losing all the beauty and the depth of existence. But I am afraid we must get back to realities. Though that is also real, extraordinarily real - the branch, the shadow, the light on a leaf, the fluttering parrot - that's also actual, real. And when we understand the swaying palm tree and the whole feeling of life, then there is a great sense of depth to beauty. But we are not interested in all that. Are you? I am afraid we aren't. We will listen, let it slip by. It may sound romantic, sentimental, but beauty is not romantic, nor sentimental, nor emotional. It is something very, very solid like a rock in the midst of a fast flowing stream. So, we will leave that for the moment and come back to what we were saying yesterday, and I think some of it must be repeated, and I hope you won't mind if one repeats it. Quand vous écoutez tout ceci, je me demande ce que vous en retirez. Que l'on voie un chien et qu'on aime ce chien, ou un rocher, ou un nuage perdu qui passe par là, si l'on est dépourvu de ce sentiment d'une extraordinaire communication avec le monde, source d'une grande beauté, on devient de petits humains médiocres, on gaspille cette vie extraordinaire, on perd toute la beauté et la profondeur de l'existence. Mais il nous faut bien revenir aux réalités. Cela aussi est réel, extraordinairement réel : la branche, l'ombre, la lumière sur une feuille, le perroquet qui s'ébroue, tout cela aussi est concret, réel. Et quand nous comprenons le balancement du palmier et toute cette impression de vie, il y a un sentiment de beauté très profond. Mais nous ne sommes nullement intéressés par tout cela. L'êtes-vous? Je crains que non. Nous écoutons et laissons filer la chose. Cela peut sembler romantique, sentimental, mais la beauté n'est ni romantique, ni sentimentale, ni émotionnelle. C'est quelque chose de très, très solide, comme un rocher au milieu d'un torrent impétueux. Laissons donc ceci pour l'instant et revenons-en à ce que nous disions hier, car je pense que certains de ses aspects doivent être répétés, et j'espère que cela ne vous importunera pas.
11:02 We were saying, weren't we, that where there is tradition, there is no culture. Tradition handed down from generation to generation, certain concepts, beliefs, values, principles, all laid down intellectually, and such abiding tradition of 3000 years or 10 days old. In that soil, culture cannot possibly blossom. Culture means to grow, to develop, not merely the intellectual side of life, but the whole totality of one's own life. Not merely to function in one direction completely, politically or have certain genius with regard to words, or with stone, or painting, but to develop, cultivate one's mind and one's heart. That's not possible where tradition, that is, values handed down - in that soil nothing can grow. And that is what we were saying yesterday. Nous disions, n'est-ce pas, que, là où il y a tradition, il n'y a pas de culture. La tradition est transmise de génération en génération, certains concepts, croyances, valeurs, principes, tout cela est intellectuellement défini. Et une tradition aussi enracinée, de 3.000 ans ou de 10 jours, est un sol dans lequel la culture ne peut s'épanouir. Culture signifie croître, développer non seulement le côté intellectuel de la vie, mais la totalité de la vie de chacun. Pas fonctionner totalement dans une seule direction, politiquement, ou faire preuve d'un certain génie dans l'usage de mots, de la pierre, ou de la peinture, mais développer, cultiver son esprit et son coeur. Cela n'est pas possible dans la tradition - ce lot de valeurs transmises - rien ne peut pousser dans un tel sol. Voilà ce que nous disions hier.
13:43 And also we were saying, time which is a very complex thing, must be investigated, must be considered. We said time is movement in division. Right? Yesterday, today and tomorrow, the knowledge which man has acquired, both scientific, so-called religious, and experience, is the past. And that past meets the present, modifies itself and goes on - the future. That is the whole movement of time. And we were saying yesterday too, that our minds are so conditioned to accept time as a means of comprehension, as a means of becoming, developing, evolving. Our whole life from childhood is based on this idea of becoming, growing, evolving. In a certain sense, both biologically and physically, time does exist. The acorn growing to an oak, that needs time. And we were saying that psychological time doesn't exist at all. The idea that through time psychologically, which is ethically, morally, spiritually, if we can use the word 'spiritually,' without being romantic or nonsensical, to really understand the religious mind - time is destructive element. That is what we talked about yesterday, more or less. Et nous disions aussi que le temps, qui est un élément très complexe, doit être étudié, doit être pris en compte. Nous avons dit que le temps est un mouvement dans la division. N'est-ce pas? Hier, aujourd'hui et demain, le savoir que l'homme a acquis, scientifique ou soi-disant religieux, et l'expérience, sont le passé. Et ce passé rencontre le présent, se modifie, et continue - le futur. Tel est l'entier mouvement du temps. Et hier, nous disions aussi : nos esprits sont si conditionnés à accepter le temps comme moyen de compréhension, un outil pour devenir, se développer, évoluer. Depuis l'enfance, toute notre vie repose sur cette idée de devenir, de croître, d'évoluer. En un certain sens, biologiquement et physiquement, le temps existe. Le gland, pour devenir un chêne, cela demande du temps. Et nous disions que le temps psychologique n'existe pas du tout. Passer par le temps psychologique, l’éthique, la morale, la spiritualité - si l’on peut dire 'spiritualité' sans paraître romantique ou absurde - pour comprendre réellement l'esprit religieux, le temps est un élément destructeur. Voilà plus ou moins de quoi nous avons parlé hier.
17:02 If one may, we must investigate what is order. Order - please just listen, don't agree or disagree, just like the wind, the breeze comes, so in the same way just listen - order is sequence in space. You understand that? No. We said order cannot exist without sequence, and there must be space. We are going to examine that because... - what is the matter with me today? Probably it is the weather, hot - I am not used to this hot weather. Our life is disorderly, confused, contradictory. We are talking very simply. And where there is contradiction, there is no order. Where there is confusion, conflict, there is no order. And our life as we live it daily is a mass of contradiction, confusion, and conflict, and dishonesty. Right? That's a fact. And one wonders if order can be brought about in this confusion. Because without order there is no efficiency, both intellectual, or if you have capacity, you must have order. Order has nothing whatever to do with sentiment, with romance. Order is very, very sequential, logical, sane. So we are going to inquire into what is order, whether we can have order, not a blue print, not something laid down by tradition, or by a guru, or by a leader, or by our own little desires and compulsions, but we are going to inquire into what is lasting order. Are you interested in this? How to bring about order in our life, so that there is no opposites, duality, contradiction, dishonesty, politically, religiously or in our relationship with each other. You are interested in this? Or do you want me to talk about meditation? And you can go off into some kind of illusion and think we are meditating. Because, you see, without bringing about order in our daily life do what you will, there can be no meditation. Right? So, we are laying the foundation of what is meditation. Si vous le permettez, il faut examiner ce qu'est l'ordre. L'ordre - écoutez simplement, ne soyez ni d'accord, ni en désaccord, comme la brise qui se lève, écoutez ainsi simplement - l'ordre est une suite logique dans l'espace. Vous comprenez cela? Non. Nous avons dit que l'ordre ne peut exister sans suite logique, et l'espace est nécessaire. Nous allons examiner cela - qu'est-ce qui m'arrive aujourd'hui? C'est probablement dû au temps, je n'ai pas l'habitude de cette chaleur. Notre vie est désordonnée, confuse, contradictoire. Nous parlons très simplement. Et là où il y a contradiction, il n'y a pas d'ordre. Là où il y a confusion, conflit, il n'y a pas d'ordre. Et notre vie, telle que nous la vivons quotidiennement, est une masse de contradictions, de confusion, de conflits et de malhonnêteté. N'est-ce pas? C'est un fait. Et l'on se demande si l'ordre peut être amené dans cette confusion. Car sans ordre, il n'y a pas d'efficacité, toute aptitute, intellectuelle ou autre, requiert l'ordre. L'ordre n'a rien à voir avec le sentiment, avec le romanesque. L'ordre est très, très séquentiel, logique, sain. Nous allons donc étudier ce qu'est l'ordre, si l'on peut avoir de l'ordre non selon un plan, non selon la tradition, ou selon un gourou, un leader, ou nos propres petits désirs et pulsions, mais nous allons chercher en quoi consiste un ordre durable. Ceci vous intéresse-t-il? Comment amener l'ordre dans notre vie, de sorte qu'il n'y ait plus d'opposés, de dualité, de contradiction, de malhonnêteté, politiquement, religieusement, ou dans nos rapports mutuels. Ceci vous intéresse-t-il? Ou voulez-vous que je vous parle de la méditation? Vous pourriez vous abandonner à une sorte d'illusion en pensant méditer. Car voyez-vous, si l'on n'amène pas l'ordre dans sa vie quotidienne, on aura beau faire, la méditation est impossible. N'est-ce pas? Nous sommes donc en train de poser les fondations de la méditation.
22:59 If one realises actually what our daily life is, how disorderly it is, how contradictory it is, controlled by various objects of desire, seeking power, position, living in arrogance and vanity, and yet at the same time talk about the people, the goodness and read books, and you know, you play around with all that. All that indicates, doesn't it, a terribly dishonest life, a life of total contradiction, like an excellent lawyer who is capable of arguments and beating the other side, and going off to some temple miles away to worship. You understand the contradiction? And they are totally unaware of this. So, the first thing is - excuse my voice today - the first thing is to realise how disorderly our life is. To be aware of it, not how to bring order in disorder - please listen to this - not how to bring order in disorder, but to understand the nature of disorder. Right? When I understand the nature of disorder, then out of that comprehension out of that obvious fact, comes the beauty of order, not imposed, or disciplined, or suppressed, or conforming, but in the very investigating of disorder, naturally out of that investigation, order comes. Right? You understand this? Now, let us do it. Se rend-on compte de quoi est réellement faite notre vie quotidienne, combien elle est désordonnée, contradictoire, soumise aux divers objets de nos désirs, cherchant le pouvoir, la situation, vivant dans l'arrogance et la vanité tout en parlant des gens, de la bonté, lisant des livres, vous voyez, on jongle avec tout cela. Tout cela dénote, n'est-ce pas, une vie terriblement malhonnête, une vie en totale contradiction, comme celle d'un excellent avocat capable de manier les arguments et de battre la partie adverse, qui va ensuite au temple à des kilomètres de là pour s'y livrer aux dévotions. Vous voyez la contradiction? Et ils en sont totalement inconscients. Donc, la première chose est - excusez ma voix aujourd'hui - de prendre conscience du désordre dans lequel est notre vie. En être conscient. Pas comment amener l'ordre dans le désordre - écoutez ceci je vous prie - pas amener l'ordre dans le désordre mais comprendre la nature du désordre. D'accord? Quand je comprends la nature du désordre, alors, de la compréhension même, de ce fait indiscutable, émerge la beauté de l'ordre, sans l'imposition de la discipline, sans répression ni conformisme, mais, de l'investigation du désordre, l'ordre naît naturellement. N'est-ce pas? Vous comprenez ceci? Alors faisons-le.
26:07 First, let us be aware, as human beings, who have got such extraordinary capacities, - look what they've done technologically, immense things they have done. And, as human beings, who are so extraordinarily capable, who have thought out almost every form of concept, principles, ideas, religious projections, invented rituals that have religiously... most beautiful some of them, but have no meaning at all. And the human mind - I don't know if you have gone into your own minds. If you have, you can observe it - what great quality it has. Thank god! And to challenge such a mind, to demand that it shall operate at its highest excellence. Will you do it as we are talking, so that your mind - your mind being not only the various forms of sensory activities, your mind being the emotions, affection, love, care, attention, the intellectual capacity, and that sense of great love - all that is the mind, the wholeness of the mind. To challenge that - do you understand what I am saying? - that it shall operate at its highest, at its greatest excellence. Because if you don't challenge it, we live in disorder. You are following all this? D'abord, soyons conscients, en tant qu'êtres humains, qui avons des facultés si extraordinaires - voyez ce qu'ils ont réalisé dans le domaine technologique, c'est immense ce qu'ils ont fait. Et ces êtres humains si extraordinairement capables, qui ont élaboré par la pensée presque toutes les formes possibles de concepts, de principes, d'idées, de projections religieuses, qui ont inventé des rituels dont certains d'une grande beauté mais totalement dénués de sens. Et l'esprit humain - je ne sais si vous avez pénétré vos propres esprits, si vous l'avez fait, vous pouvez observer sa grande qualité. Dieu merci! Alors, lui lancer un défi, exiger de lui qu'il fonctionne au summum de ses capacités. Le ferez-vous pendant que nous parlons, de sorte que votre esprit - votre esprit n'étant pas constitué uniquement des diverses formes d'activités sensorielles mais aussi d'émotions, d'affection, d'amour, d'égards, d'attention, d'aptitude intellectuelle et de ce sentiment d'immense amour, tout cela est l'esprit, la totalité de l'esprit. Le mettre au défi - vous comprenez ce que je dis? - de fonctionner à son plus haut niveau d'excellence. Car sans ce défi, vous vivez dans le désordre. Vous suivez tout ceci?
29:04 So, we are inquiring into what constitutes, why human beings centuries upon centuries have accepted to live in disorder, politically, religiously, economically, socially, and in our relationship with each other. Your understand? Why? Why have we accepted to live this way? From whom do you expect the answer? Do you understand? A challenge implies that you respond, that you respond with your highest capacity and not wait for the speaker to respond and show how to respond. You follow? You understand what I am saying? I have challenged your mind. The speaker has said exercise your highest capacity, exercise all your energy to find out whether it is possible to live in a world that is degenerating, corrupt, immoral, whether you can live a sane, a life that is completely whole - that is your challenge. You understand? What is your response to it? Whole, the word 'whole' means first healthy. Both physically, psychologically, with all the capacities of your mind, and therefore with sanity. And the word 'whole' also means holy, sacred; that is, the whole of life. Quelles sont les raisons qui ont fait que les humains ont accepté depuis des siècles de vivre dans le désordre, politiquement, religieusement économiquement, socialement, et dans leurs rapports mutuels. Vous comprenez? Pourquoi? Pourquoi avons-nous accepté de vivre ainsi? De qui attendez-vous la réponse? Vous comprenez? A un défi, vous devez répondre ! Répondre en engageant le meilleur de vous-même, et pas attendre que l'orateur réponde, ou qu'il vous montre comment répondre. Vous suivez? Vous comprenez ce que je dis? J'ai lancé un défi à votre esprit. L'orateur a dit : mettez-y le meilleur de vous-même, mettez-y toute votre énergie pour découvrir s'il est possible de vivre, dans un monde dégénéré, corrompu, immoral, de vivre une vie saine, une vie tout à fait complète - c'est votre défi, vous comprenez? Quelle est votre réponse? Le mot 'whole' - complet - signifie d'abord 'intact', physiquement et psychologiquement, avec toutes les facultés de votre esprit, la santé mentale. Mais ce mot 'whole' - complet - signifie également 'holy' : sacré. C'est donc la totalité de la vie.
32:18 So we are asking whether you as a human being are aware the total disorder and degeneration out in the world around you and in yourself, the degenerating process going on? Are you aware of it? Aware in the sense - observe what is actually taking place, not imagine what is taking place, nor idea of what is taking place, but the actual happening: the political, the religious, the social, the moral degeneration of man. And no institution, no guru, no higher principles are going to stop this degradation. Are we aware of it? If we are, then what shall we do? Right? Right, sir? What shall we do? What is your action - not in some future date - what is your immediate action? Will you join some sect, will you follow some guru or will you go back to your old tradition repeating something or other, rituals, to escape from the actual fact of the brain that is going to... that is getting old, degenerating. Or will you, together - you and I - investigate, explore why human beings have become like this? It is happening the world over, it isn't just the specialty of this spiritual land. Sorry to use the word 'spiritual,' because you are so proud of your own culture. It is like a politician saying, 'We are very old, our culture is ancient.' Then that gives him a certain sense of dignity, but in his heart he is... you know what it is, I don't have to tell you. So, what shall we do? I would suggest that we first look at our life, actually what it is, what is happening in our life, because our life in action is society. Right, sir? You get it? Agree? Our life in action is our society, and you cannot transform that society unless you transform yourself. That's so obvious. The communists, the liberals, the socialists will not alter it. Or your reading the Gita, the Upanishads will not alter it, or becoming terribly interested in what Buddhism has to say, or follow Zen meditation - you know, none of those will solve it. Don't know what has happened today. Nous demandons donc si l'être humain que vous êtes est conscient du désordre total et de la dégénérescence du monde autour de vous, et, en vous-même, la dégradation qui se produit? En êtes-vous conscient? Conscient, c'est observer ce qui a effectivement lieu, pas imaginer ce qui a lieu, ni s'en faire une idée, voir ce qui se passe vraiment : en politique, en religion, dans le domaine social, moral, la dégénérescence de l'homme. Et aucune institution, aucun gourou, aucun principe supérieur ne vont arrêter cette dégradation. En sommes-nous conscients? Si oui, qu'allons-nous faire? N'est-ce pas Monsieur? Qu'allons-nous faire? Quelle est votre action? - pas à une date à venir - quelle est votre action immédiate? Allez-vous vous adhérer à une secte, ou suivre un gourou, ou revenir à votre vieille tradition, rituels, répétant une chose ou une autre, ce qui revient à fuir le fait de ce cerveau en train de vieillir, de dégénérer. Ou bien allons-nous, vous et moi, étudier, explorer pourquoi les êtres humains sont-ils devenus ainsi? Cela a lieu dans le monde entier, ce n'est pas une spécialité de cette contrée spirituelle. Je regrette de me servir du mot 'spirituel' parce que vous êtes si fiers de votre propre culture. C'est comme un politicien proclamant que notre culture est très ancienne. Cela lui confère un sentiment de dignité, alors que dans son coeur il est - vous savez ce qu'il en est, inutile de vous le dire. Alors qu'allons-nous faire? Je suggérerais que nous commencions par regarder notre vie, ce qu'elle est concrètement, ce qui s'y passe, car notre vie en action est la société. N'est-ce pas, Monsieur? Vous saisissez? D'accord? Notre vie en action est notre société et vous ne pouvez transformer cette société sans vous transformer vous-même. C'est tellement évident. Les communistes, les libéraux, les socialistes ne la changeront pas. Lire la Gita ou des Upanishads ne la changera pas davantage, ni vous passionner pour les préceptes du bouddhisme, ni pratiquer la méditation Zen, rien de tout cela ne la résoudra. Je ne sais ce qui se passe aujourd'hui.
37:20 So, let us look at what is happening in our life, in our daily life. Our daily life is based on relationship. Without relationship, you cannot possibly exist. Right? What is our relationship with each other, not you two sitting together - I don't mean that - but with your wife, with your husband, with your boss, with your factory worker, with your labourer - what is your relationship with each other? In that relationship is there order? Not self-centred activity opposed to another self-centred activity. You follow? That is contradiction. I may be married, have children, sex and all the rest of it, and if I am self-centred, concerned about my own success, my ambition, my status, worrying about my... - all the rest of it - and she is also concerned about herself, her problems, her beauty, her looks and, you know, all the rest of it, how can there by any kind of relationship between the two people? You understand all this? If you have one belief, and the other has another kind of belief, or another kind of conclusion, another kind of dogma, there is no relationship. Haven't you noticed all this? So, is it possible to bring order in our relationship with your wife and husband? Not with the universe, not with cosmos, not with God. God is an invention of the intellect. You can have extraordinary relationship with those things that you have invented, with the illusions. But to have relationship with your wife, and husband, and children, so that there is no conflict between us. That's where the order begins. Right? Right, sir? Now, how will you bring order there, because order, we said, - please listen to it, listen to the beauty of it at least - order is sequence in space, we are going to examine this, what we mean by space, what we mean by sequence, what we mean by order. Voyons ce qui se passe dans notre vie, dans notre vie quotidienne. Notre vie quotidienne est fondée sur la relation. Sans relation, point d'existence possible. N'est-ce pas? En quoi consiste notre relation mutuelle? Pas le fait que vous deux soyez assis ensemble, ce n'est pas cela que je veux dire - mais avec votre femme, votre mari, votre patron, l'ouvrier d'usine, le manoeuvre, quelle est la nature de votre relation? Y a-t-il de l'ordre dans cette relation? Pas une activité égocentrique opposée à à une autre activité égocentrique - vous suivez?- qui se contredisent. Je peux être marié, avoir des enfants, le sexe et tout ça, si je suis centré sur moi, occupé de ma propre réussite, de mon ambition, de mon statut social, très soucieux de tout cela, et qu'elle aussi se préoccupe d'elle-même, de ses problèmes, de sa beauté, de son apparence, vous savez, tout ça, comment peut-il y avoir la moindre relation entre ces deux personnes? Vous comprenez tout ceci? Si vous avez une certaine croyance et l'autre en a une autre ou une autre conclusion, un autre dogme, il ne peut y avoir de relation. N'avez-vous pas remarqué tout ceci? Alors est-il possible d'amener l'ordre dans votre relation avec votre femme, votre mari? Pas avec l'univers, pas avec le cosmos, pas avec Dieu. Dieu est une invention de l'intellect. Vous pouvez bien avoir une relation extraordinaire avec ces choses que vous avez inventées, avec des illusions. Mais avoir une relation avec votre femme, votre mari, avec vos enfants, sans aucun conflit entre vous. C'est là que commence l'ordre. N'est-ce pas? N'est-ce pas, Monsieur? Maintenant, comment créer l'ordre? Nous avons dit que l'ordre - je vous en prie, écoutez, écoutez-en au moins la beauté - l'ordre est une suite logique dans l'espace - nous allons voir ce que nous entendons par espace, par suite, par ordre.
41:25 If we have not relationship with each other, there is fear. Either one dominates the other, either they separate but only come together in bed. So, we live a brutal life with each other. Haven't you noticed all this? Don't you know all this? And in what way shall we bring order, so that it is enduring, not one day order, the next day disorder? What brings about this contradiction in relationship? Contradiction between my voice and what I want to say. Probably I should have drunk a little water before I came here. Avanti. Let's go. What brings this division between you, your wife, your husband and your children? Division is disorder. Right? Right, sirs? The Muslim and the Hindu, the Jew and the Arab, the communist, the totalitarianism and freedom. These opposites is the essence of disorder. Right? So, what brings about disorder in our human relationship with the most intimate and not so intimate? Have you ever thought about it? Come on, sirs! Or are you frightened to look at this disorder? Because, when you become aware that your wife and yourself, and the husband, or the wife becomes aware of this disorder, either they accept it and live with it, or to analyse, to go into it, to investigate it, and that may bring about a tremendous change, and there is a fear of change. You are following what we are saying? Ah? Right, sir? There is my friend, at least I can talk to him. S'il n'y a pas de relation entre nous, la peur est là.. Soit l'un domine l'autre, soit ils vivent séparés, ne se retrouvent qu'au lit. Ainsi, nous vivons ensemble une vie brutale. N'avez-vous pas remarqué tout ceci? Ne le savez-vous pas? Et comment amènerons-nous l'ordre, afin qu'il soit durable, et pas l'ordre aujourd'hui et demain le désordre? Qu'est-ce qui crée cette contradiction dans la relation? Contradiction entre ma voix et ce que je veux dire - j'aurais dû boire un peu d'eau avant de venir. Avanti. Allons-y. Qu'est-ce qui crée cette division entre vous, votre femme, votre mari et vos enfants? La division est désordre. N'est-ce pas? N'est-ce pas, Messieurs? Entre le musulman et l'hindou, le juif et l'arabe, le communisme, le totalitarisme et la liberté. Ces opposés sont l'essence du désordre. N'est-ce pas? Alors qu'est-ce qui crée le désordre dans notre relation humaine, de la plus intime à la moins intime? Y avez-vous jamais pensé? Allons, Messieurs ! Ou avez-vous peur de regarder ce désordre? Car lorsque vous prenez conscience de ce que votre femme et vous... quand le mari et la femme prennent conscience de ce désordre, soit ils l'acceptent et vivent avec, soit ils l'analysent, l'approfondissent et l'étudient, ce qui pourrait amener un changement considérable, et le changement fait peur. Vous suivez ce que nous disons? Ah? N'est-ce pas, Messieurs? Mon ami est là, au moins quelqu'un à qui parler.
45:07 What brings about this disorder? Now, I am saying something - please listen carefully - we are investigating, I am not saying it is right or wrong. Is it desire? I mean by desire, the sensory responses with its image which thought has created, and the action, the urge of that desire. You understand my... Zeus! I mean by desire, the speaker means by desire - please investigate it as we go along, don't accept what he is saying - the perceiving, the seeing, sensory seeing, contact, sensation, and with the sensation goes the image which thought has created, and desire - you have understood this? Is this fairly clear? You see a nice thing. The seeing, the touching, the smelling, the tasting and the sensation, the sensation, which is identified with the image which thought has created, and desire is the outcome of it. Right? Clear? So, I am asking, we are asking: is one of the factors of this contradiction, this lack of relationship - I am using the word 'relationship' in its right sense - to be wholly in contact with each other, not merely sensory contact, not merely sexual contact, but to contact holistically, wholly with another. Is that prevented by desire? Qu'est-ce qui produit ce désordre? Je vais dire quelque chose - écoutez attentivement, nous interrogeons, nous ne prétendons pas que c'est vrai ou faux. Est-ce le désir? Par désir, j'entends la réponse sensorielle avec ses images créées par la pensée, et l'action qu'exige ce désir. Vous me comprenez? L'orateur entend par désir - étudiez la chose à mesure, n'admettez pas ce qu'il dit - la perception, la vision sensorielle, le contact, la sensation, avec la sensation arrive l'image créée par la pensée, d'où le désir. Avez-vous compris ceci? Est-ce assez clair? Vous voyez un bel objet. Voir, toucher, sentir, goûter, et la sensation, la sensation qui s'identifie à l'image créée par la pensée, et le désir en découle. N'est-ce pas? C'est clair? Alors, nous demandons ceci : un des facteurs de cette contradiction est-il ce manque de relation - je me sers de 'relation' dans son sens exact : être totalement en contact l'un avec l'autre, non seulement le contact sensoriel, non seulement le contact sexuel, mais un contact holistique, être pleinement avec l'autre. L'obstacle à la relation serait-il le désir?
48:38 So, we are investigating, is desire love? Because with desire goes fear, and one of the factors of disorder is fear. Right? Must you have all these lamps? Phew! So we are saying, the factor of disorder is desire, and fear, and the incessant pursuit of pleasure. We have explained what desire is. With desire goes will. Will is the action, concentrated action of desire. Right, sirs? Just investigate it. And we function, our life is based on desire, will and fulfilment, and with it goes frustration. And out of this comes fear, various forms of fear. Fear of not being successful, fear of losing a job, fear of being lonely, fear of not having love or given love to you, fear of losing attachment, fear of darkness, fear of physical pain, and so on, so on, so on. You are familiar with all this, aren't you? Nous enquêtons : le désir est-il l'amour? Car avec le désir arrive la peur, et la peur est l'un des facteurs du désordre. N'est-ce pas? Toutes ces lampes sont-elles nécessaires? Phiuu! Nous disons donc ceci : le facteur du désordre est le désir, et la peur, et la recherche incessante du plaisir. Nous avons expliqué ce qu'est le désir. Le désir va avec la volonté. La volonté est l'action concentrée du désir. N'est-ce pas Messieurs? Examinez simplement. Et notre fonctionnement, notre vie repose sur le désir, la volonté, et la satisfaction, qui entraîne la frustration. Et il en découle la peur, sous ses diverses formes. Peur de ne pas réussir, peur de perdre un emploi, peur de la solitude, peur de ne pas être aimé, ou de ne pas donner d'amour, peur de perdre un attachement, peur de l'obscurité, peur de la douleur physique, etc. Tout ceci vous est familier, n'est-ce pas?
51:27 So, we are saying the major factor of disorder is the operation of desire, always with the picture of achievement and fear. The fear that has not been resolved by human beings: fear of death, fear of loneliness, fear of not having the capacity to act greatly, and so on, so on. And also one of the causes of disorder is this incessant pursuit of pleasure. So, we are going to examine those three things very carefully because our concern is to bring about order, and to bring about order one must understand this confusion in which we live, and the confusion is this activity of desire with its changing objects. You may not, when you are young, you may not want to have a great status, great position, great wealth, but as you grow older the thing changes. As you approach death, you want enlightenment, god, and all the rest of it. So, the objects of desire change constantly. And fear which is one of the major factors of disorder in our relationship, intimate and not intimate, and the longing, the private, personal pursuit of pleasure. So, these are the major, deep factors of disorder in our life. We have explained the process of desire: seeing, touching, tasting, smelling, the sensory responses, from that sensory response a sensation, with contact, then thought saying, 'How marvellous it would be if I could have that.' Which is the thought creating the image of a car, you driving in it and having fun. So, that is the movement of desire. Nous disons donc que le facteur principal du désordre c'est le fonctionnement du désir, associé à l'image de la réussite, et à la peur. Cette peur qui n'a pas été résolue par les hommes - peur de la mort, peur de la solitude, peur d'être incapable d'agir noblement, etc. Une des causes du désordre est aussi cette recherche incessante du plaisir. Nous allons donc examiner très attentivement ces trois choses car il nous importe de susciter l'ordre, et pour cela il faut comprendre cette confusion dans laquelle nous vivons, et la confusion est l'activité du désir dans ses objets changeants. Quand on est jeune, peut-être, on ne recherche pas un statut social élevé, une situation importante, une grande fortune, mais les choses changent en vieillissant. A l'approche de la mort vous désirez l'illumination, Dieu et tout le reste. Donc, les objets du désir changent, constamment. Et la peur est l'un des facteurs principaux du désordre dans notre relation, intime ou non, ainsi que l'ardent désir, la quête égoïste du plaisir. Tels sont donc les facteurs essentiels et profonds du désordre de notre vie. Nous avons expliqué le développement du désir : voir, toucher, goûter, sentir, la réponse des sens. A partir de cette réponse des sens, une sensation, avec contact, puis la pensée : 'quelle merveille si je pouvais posséder cela'. Par exemple, la pensée crée l'image d'une voiture, et de vous en train de la conduire et d'aimer cela. Voilà donc le mouvement du désir.
54:57 We are saying what is fear? Please go with me, find out for yourself, because we have lived generation after generation with fear. We have got good brains. We have got capacity to resolve fear, not to live with it. To live with it is to live in darkness. To live with it is to deny the beauty of total existence, the beauty of the earth, the beauty of the sky. So, we have to understand it, not intellectually, but delve deeply into the very roots of fear. Nous disons : qu'est-ce que la peur? Accompagnez-moi, je vous prie, découvrez-le par vous-mêmes car cela fait des générations que nous vivons avec la peur. Nous avons de bons cerveaux. Nous avons la capacité de résoudre la peur, pas de vivre avec elle. Vivre avec la peur, c'est vivre dans l'obscurité. Vivre avec elle, c'est nier la beauté de l'existence toute entière, la beauté de la terre, la beauté des cieux. Il faut donc la comprendre, pas intellectuellement, mais creuser en profondeur jusqu'aux racines mêmes de la peur.
56:03 Fear is time. Because look at it carefully. There is physical fear, the bodily pain, the remembering of that pain and hoping that pain will not happen again, that is duration of time. Right? You are following this? Please, if you don't give your mind to it, because it is very important for us to understand this, because the mind demands that human beings be free, because when you are free, life becomes totally different. And a person that is burdened with fear can never be free. And when the mind is enveloped with fear, there is no possibility of clarity, of insight, of pure, unadulterated perception of things. So, we are asking, we are saying that time is the movement of fear. I have had pain last week, the remembrance of that pain, physical pain, and there is the fear that it might come back again. Right? Right? That is one fear. The physical fear of getting hurt, bearing pain, or having been ill and hoping it will never come back again. La peur est le temps. Regardez cela attentivement : il y a la peur physique, la douleur corporelle, l'évocation de cette douleur et l'espoir qu'elle ne se reproduise pas, donc, une durée de temps. N'est-ce pas? Vous suivez ceci? S'il vous plaît, utilisez votre tête, il est capital que vous compreniez cela. Car l'esprit exige que les hommes soient libres car, quand vous êtes libres, la vie change complètement. Et celui qui subit le poids de la peur ne peut jamais être libre. Et quand l'esprit est enveloppé de peur, il lui est impossible d'accéder à la clarté, à l'insight, à une perception pure et non altérée des choses. Nous disons donc que le temps est le mouvement de la peur. J'ai eu mal la semaine dernière, le souvenir de cette douleur - douleur physique - et la peur qu'elle revienne. N'est-ce pas? N'est-ce pas? C'est une des peurs. La peur physique d'être blessé, de ressentir la douleur, ou, après une maladie, l'espoir que cela ne recommencera plus jamais.
58:35 Now, can you - please listen to this - can you, when you have pain, physical pain, when it is over, totally forget it, totally non-register it? You understand my question? You have understood what I have said? I am sure most of us had some kind of physical pain of different kinds, variety, multiple kinds of physical pain. When it happens, to observe it and not let that pain be registered in the brain. Will you do it as we are talking? Now, let us look at it for a minute. The brain's capacity consists in registering everything that is happening to it. Like a computer, it is registering. You must have noticed, obviously. The happening to the physical is registered. And then that registered happening is a remembrance, and that remembrance, that memory of that pain brings about fear that it might happen again. We are asking a very simple thing but very subtle. Go into it. You will see it for yourself. Having physical pain, and not let it become a memory. You understand, sir? Do you follow what I am saying? Alors - écoutez je vous prie - pouvez-vous, une fois la douleur physique passée, ne pas l'enregistrer du tout, l'oublier complètement? Comprenez-vous? Avez-vous compris ce que j'ai dit? Presque tous, nous éprouvons des douleurs physiques, toutes sortes de douleurs physiques variées. Quand elle se manifeste, l'observer et ne pas la laisser s'enregistrer dans le cerveau. Vous le faites pendant que nous parlons? Examinons cela une minute. Le cerveau a la faculté d'enregistrer tout ce qui lui arrive. Il enregistre comme un ordinateur. Vous devez l'avoir remarqué, évidemment. Ce qui touche au physique est enregistré. Il est enregistré comme souvenir, et ce souvenir, ce rappel de la douleur engendre la peur qu'elle ne se reproduise. La question que nous posons est très simple, mais très subtile - réfléchissez-y, vous allez le voir de vous-mêmes. Avoir une douleur physique, et ne pas la laisser se transformer en mémoire. Vous comprenez Monsieur? Suivez-vous ce que je dis?
1:01:04 Now, just wait. You hurt me by calling me a name, or praise me, as yesterday somebody did. Not to register the praise or the insult, so that your brain is fresh. When you register, it is the movement of time. Right? So, we are saying fear is the movement in time. We can understand physical pain. I know, I can observe it very carefully when it is happening, be very, very attentive, or let it happen and not be associated with it at all. I am telling you something which actually happened to the speaker. I am not inventing this. Then, fear is what might happen, or what has happened and the remembrance of it and projecting that remembrance into the future and saying 'I am afraid.' Do you understand? That is, the movement from the past through the present to the future. Most of us are afraid, of what? Look at yourself, sirs, investigate. What are you afraid of? You may not be afraid of sitting there now. Obviously. But when you leave here, the fears come back, conscious or deeply hidden. What are your fears? Fear of death, fear of loneliness, fear of not achieving enlightenment, fear of not being very successful and having a lot of money, fear of being dominated by another whether it is the husband or the wife - what is one afraid of? And can you analyse it? Please listen. In analysis there is... Thank you, sir. May I drink?

Q:Yes.
Maintenant, un instant. Vous me blessez en me traitant de quelque chose, ou vous me louangez, comme quelqu'un me l'a fait hier. Ne pas enregistrer, ni la louange, ni l'insulte, de sorte que votre cerveau reste frais. Quand vous enregistrez, c'est le mouvement du temps. N'est-ce pas? Nous disons donc que la peur est un mouvement dans le temps. Je puis comprendre la douleur physique. Je puis l'observer très attentivement quand elle survient, très attentif, ou bien la laisser agir sans m'associer à elle du tout. Je vous parle d'une chose qui est vraiment arrivée à l'orateur. Je n'invente pas. Alors, la peur est 'ce qui pourrait avoir lieu' ou 'ce qui a eu lieu' qui revient en mémoire, et on projette ce souvenir dans le futur, et l'on dit 'j'ai peur'. Vous comprenez? C'est le mouvement provenant du passé qui traverse le présent, vers le futur. La plupart d'entre-nous ont peur, de quoi ? Regardez-vous, Messieurs, cherchez. De quoi avez-vous peur? Peut-être n'avez-vous pas peur en ce moment, assis là. Evidemment. Mais, quand vous partez d'ici, les peurs reviennent, conscientes, ou profondément cachées. Quelles sont vos peurs? Peur de la mort, peur de la solitude, peur de ne pas parvenir à l'illumination, peur de ne pas bien réussir et d'avoir peu d'argent, peur d'être dominé par un autre, le mari ou la femme - de quoi a-t-on peur? Et pouvez-vous l'analyser? Ecoutez, je vous prie. L'analyse comporte... Merci, Monsieur. Puis-je boire? L'auditoire: oui.
1:05:01 K:It might help. But I doubt it. In analysis several things are implied. There is the analyser and the thing which is going to be analysed. Right? In analysis is implied time. You follow? I have to analyse all the time, that includes time. And every analysis must be complete. Otherwise, I remember, the remembrance continues and with that remembrance you analyse. Therefore it is never complete. You understand? Doesn't matter, you go into it. First of all in analysis, there is the analyser and the analysed. The analyser is the analysed. Right? That is, thought has divided itself as the analyser and the thing to be analysed. So, it has created a division. Thought in its very process is limited and therefore fragmentary, and therefore has the capacity to divide. That which is limited is always capable of division. That which is whole is never, can never be divided. I wonder if you capture all this! Please don't look at me like a guru, that's all. That is the last thing. K:Cela pourrait m'aider. Mais j'en doute. L'analyse comporte différentes choses. Il y a l'analyseur et la chose qu'il va analyser. N'est-ce pas? L'analyse implique le temps. Vous suivez? Je dois analyser sans cesse, cela inclut le temps. Et toute analyse doit être complète. Sinon la mémoire se poursuit et, à partir de cette mémoire, vous analysez. Et ce n'est donc jamais complet. Vous comprenez? Cela ne fait rien, vous creuserez la chose. Tout d'abord, dans l'analyse, il y a l'analyseur et l'analysé. L'analyseur est l'analysé. Non? La pensée s'est divisée en analyseur et en objet d'analyse. Donc, elle a créé une scission. La pensée, par son mécanisme même, est limitée, donc elle est fragmentaire, donc elle a un don pour diviser. Ce qui est limité est toujours susceptible de diviser, ce qui est entier ne peut jamais être divisé. Je me demande si vous captez tout ceci? Je vous en prie, ne me voyez pas comme un gourou, c'est tout. C'est la dernière chose.
1:07:32 So, we are saying analysis will not solve the problem. You can discover the cause, and the discovery of the cause and the effect of the cause, and the effect becomes the cause for the next happening. So, it's a constant chain: the cause becoming the effect, the effect becoming the cause. Right? In that circle, there is no answer. You will have to think it out for yourself if you are so inclined, because we are so used to analysis which prevents direct perception. So, we are asking what is the cause of this extraordinary fear that human beings have, both conscious as well as deep, hidden fears? If you observe or look into fear, fear is never actual. Do you understand? You are only... you are recording it either when it is over or might happen in the future. Right? I don't know if you understand this. All right, let me put it differently. Why am I working so hard for you? The other day a man asked me as I was walking out after the talk, he said to me, 'You ask us why we come, what reason, curiosity, this or that.' And he said, 'Why do you speak?' Do you want to know why I speak? Because, sir, - oh, forget it, does not matter. That's not important. Nous disons donc que l'analyse ne résoudra pas le problème. Vous pouvez découvrir la cause, et la découverte de la cause et son effet, et l'effet devient la cause de l'événement suivant. C'est une chaîne continue, la cause devenant l'effet et l'effet devenant la cause. N'est-ce pas? Il n'y a pas de réponse dans ce cercle fermé. Il va vous falloir y réfléchir vous-mêmes, ceux qui ont cette tendance, car nous sommes tellement habitués à l'analyse qui interdit la perception directe. Nous demandons donc : quelle est la cause de cette peur extraordinaire qu'éprouvent les être humains, la peur consciente et aussi les peurs profondément cachées? Si vous observez ou examinez la peur, la peur n'est jamais actuelle. Vous comprenez? Ou vous vous la mémorisez quand elle est passée, ou bien : 'ce qui pourrait arriver', dans l'avenir. N'est-ce pas? Je ne sais si vous comprenez ceci. Très bien, laissez-moi l'exprimer autrement. Pourquoi est-ce que je travaille si dur pour vous? L'autre jour, à la fin de la causerie, alors que je sortais, un homme m'a dit : 'vous nous demandez pourquoi nous venons ici, si c'est par curiosité ou pour d'autres raisons'. Et il ajouta: 'et vous, pourquoi parlez-vous?'. Voulez-vous savoir pourquoi je parle? Parce que, Monsieur - oh, n'en parlons plus. Cela n'a pas d'importance.
1:10:43 Like pleasure, at the instant of pleasure there is no recording. It is only a second later that recording takes place. Haven't you noticed it? Have you? Sexual, any form of pleasure as it is actually happening you are totally unaware that it is called pleasure. If you have been angry - I hope you haven't - if you have been very angry at the moment of that feeling, it is just a feeling, but when you begin to name it, which is a second later, it becomes anger. Then you say, 'I must control, I must not be angry,' and all the rest of it follows. So, please just listen - at the moment of a pleasurable thing happening to you, there is no recording, the brain is not functioning. Only a second later thought comes along and says, 'How marvellous that was, that meal was so good, that sunset was so lovely, I must have more of that kind of food, or I must see more sunsets with such delight.' You follow? So, are you aware at the moment of fear, at the second of the thing arising, and as it arises, not to let thought come into it, recognise it from its past experience, say, 'That's anger,' but realise thought has no place at the moment of action? You understand all this? That requires great alertness. So, If the mind is so alert, at the moment of arising this feeling called fear, and realise it, and the very realisation of it, the truth of it prevents thought from interfering. Have you understood this, anybody? Are you doing it? C'est comme le plaisir : à l'instant du plaisir il n'y a pas mise en mémoire. Ce n'est qu'un instant plus tard que l'enregistrement a lieu, ne l'avez-vous pas remarqué? Le plaisir sexuel ou autre, au moment précis où il a lieu, vous n'avez absolument pas conscience qu'il s'agit de plaisir. S'il vous est arrivé d'être en colère - j'espère que non - si vous avez été très en colère, à l'instant de ce sentiment, ce n'est qu'un sentiment, mais dès lors que vous lui donnez un nom, soit la seconde d'après, cela devient la colère. Et vous dites : 'il faut que je me contrôle, je ne dois pas être en colère' et ainsi de suite. Alors, écoutez seulement : au moment où une chose agréable vous arrive, il n'y a pas d'enregistrement, le cerveau n'est pas en action. Ce n'est qu'un instant plus tard que la pensée survient : 'que c'était merveilleux', 'ce repas était si bon', 'ce coucher de soleil si joli', 'je voudrais encore de cette nourriture', 'je veux revoir d'autres couchers de soleil aussi ravissants'. Vous suivez? Alors, êtes-vous présent à l'instant précis de la peur, à la seconde où elle surgit, et, alors qu'elle surgit, ne pas laisser la pensée y entrer et la reconnaître d'après l'expérience passée, et dire 'voilà la colère', mais en réalisant que la pensée n'a pas sa place au moment de l'action? Vous comprenez tout ceci? Il faut être sur le qui-vive ! Si l'esprit est à l'affût quand surgit cette sensation qu'on appelle peur, il y a prise de conscience et c'est précisemment cette prise de conscience, cette vérité, qui empêche la pensée d'intervenir. Quelqu'un a-t-il compris ceci? Le faites-vous?
1:14:07 So, fear and pleasure go together. Have you realised that too? You can't have one and deny the other. So, to delve into both, see the whole movement of fear and pleasure, and the desire which is involved in fear as well as in pleasure, see the whole nature and the structure of it, not intellectually, verbally, but actually as you see this microphone, then you come to the question that the fear, or the pleasure, is not different from the observer. The observe is fear. Please listen to it. There is no thinker without thought, thought has separated the thinker and itself as being separate from the thing it has created. Right? So, the thinker is always trying to control, shape thought. So, fear is not separate from the observer, yourself. You are part of that. And when you say, 'I must control it, I must have courage, I must escape from it, I must dodge it, I must analyse it,' you are playing a game with yourself. Whereas if you recognise the fact, the truth that the fear is you. You are the result of time, you are the result of thought, put together by various... I won't go into all that. It is very simple. So, fear is you, and when you have realised that, you cannot possibly act and therefore you are observing it purely - when you observe the very thing which you are observing undergoes a radical change. Are you doing it? Will you do it? Will you observe without the observer because the observer is the past and the observer will prevent clear, objective, direct perception. So, realising that, the observer says: 'I have no place in observation,' and therefore the observation is pure. When you observe fear without the observer, which is the past, then that very fear which is being observed, undergoes a radical change. It is no longer fear. At least, will you memorise this? Intellectually see what is implied. That fear and the avoidance of it, or the suppression of it, or the transmuting it, or saying 'I must struggle with it' - all that will not wipe away fear because you have done all those things, and it has remained with you for millennia. And we are saying something entirely different. We are saying, the fear is you. You are the result of time, and can there be observation of that fear without time, without remembrance? Just to look. That is, can you look at your wife or your husband as though you are looking at her for the first time in your life, without all the remembrance of sexual pleasure, nagging, bullying, dominating, without any of that - to look? Because knowledge prevents you from looking. And it is the freedom from knowledge that will end fear completely, not partly. Not this fear or that fear, but the root of fear. Donc peur et plaisir marchent ensemble. Avez-vous aussi pris conscience de cela? Impossible d'avoir l'un et d'éviter l'autre. Il faut aller fouiller dans ces deux choses, voir tout le mouvement de la peur et du plaisir, et du désir qui se trouve impliqué tant dans la peur que dans le plaisir, d'en voir toute la nature et la structure, pas intellectuellement, verbalement, mais aussi concrètement que vous voyez ce micro. Vous en venez alors à ceci : la peur - ou le plaisir - n'est pas distincte de l'observateur. L'observateur est la peur. Ecoutez, je vous prie. Il n'y a pas de penseur sans pensée. La pensée s'est séparée du penseur, et se croit différente de la chose qu'elle a créée. N'est-ce pas? Ainsi le penseur essaie toujours de maîtriser, de modeler la pensée. La peur n'est pas distincte de vous, l'observateur, vous en faites partie. Et quand vous dites : je dois la contrôler, je dois être courageux, je dois m'en échapper, l'esquiver, l'analyser, vous trichez avec vous-même au lieu de reconnaître le fait, la vérité que cette peur, c'est vous. Vous êtes le produit du temps, le produit de la pensée, construite par divers... - je ne vais pas m'étendre là-dessus. C'est assez simple. Donc la peur c'est vous, et quand vous l'avez réalisé il ne vous est plus possible d'agir et par conséquent vous l'observez purement et, quand vous l'observez, la chose même que vous observez subit un changement radical. Etes-vous en train de le faire? Allez-vous le faire? Observerez-vous sans l'observateur, car celui-ci est le passé et l'observateur empêchera une perception claire, objective, directe. Ainsi, ayant compris cela, l'observateur dit : 'je n'ai pas ma place dans l'observation' et par conséquent, l'observation est pure. Quand vous observez la peur sans l'observateur, qui est le passé, cette peur qui est en train d'être observée subit un changement radical. Ce n'est plus la peur. Allez-vous au moins mémoriser cela? Voir intellectuellement ce que cela implique? Cette peur, le fait de l'éviter, de la réprimer, de la transformer, ou de dire 'je dois lutter contre elle' rien de tout cela ne la fera disparaître, car vous avez fait tout cela, et elle est toujours en vous, depuis la nuit des temps. Et nous disons tout autre chose. Nous disons que la peur c'est vous. Vous êtes le produit du temps, et y a-t-il une observation de cette peur sans le temps, sans le souvenir. Simplement regarder. Ainsi, pouvez-vous regarder votre femme ou votre mari, comme si c'était la première fois de votre vie, sans aucun souvenir de plaisir sexuel, de chamaillerie, d'intimidation, de domination - rien de tout cela - Regarder. Le savoir vous empêche de regarder. Et se libérer du savoir mettra fin à la peur - complètement ! - pas à telle ou telle peur, mais à la racine de la peur.
1:20:10 And in the same way, can you look at pleasure? Right? You have lots of pleasures, haven't you? Sexual pleasure, pleasure of having money, pleasure of having a position, pleasure of being somebody politically - you know all that business - pleasure of having power, pleasure of having a good mind, pleasure of having a good body, the pleasure that comes through comparison with its fear, the pleasure of imitating somebody and becoming more than that which you imitate. Right? There are all these extraordinary forms of pleasure: the pleasure to find enlightenment, which is the ultimate pleasure of seeking God, which is really a tawdry affair. So, can you investigate into yourself the whole nature of fear, pleasure? As we said, pleasure is the movement of desire, broken up in time. To observe it minutely, precisely, with great precision, to observe, not to analyse. Et, de la même façon, pouvez-vous regarder le plaisir? N'est-ce pas? Vous avez des tas de plaisirs, non? Plaisir sexuel, plaisir d'avoir de l'argent, d'avoir une situation, plaisir d'être quelqu'un politiquement, vous connaissez bien tout cela - plaisir d'avoir du pouvoir, plaisir d'avoir un esprit efficace, d'avoir un corps sain, le plaisir découlant de la comparaison, avec la peur qui s'ensuit, le plaisir de faire mieux que la personne qu'on cherche à imiter. Et toutes ces formes extraordinaires de plaisir, le plaisir de trouver l'illumination, c'est-à-dire, la forme ultime du plaisir de chercher Dieu, un cache-misère en réalité. Pouvez-vous donc étudier en vous-même toute la nature du plaisir? Comme nous l'avons dit, le plaisir est le mouvement du désir, fragmenté, lié au temps. L'observer avec minutie, exactitude, avec une grande précision, l'observer et non l'analyser.
1:22:12 So, we are saying the cause of disorder is desire, fear and the everlasting pursuit of pleasure. It doesn't mean suppressing the delight of seeing a beautiful thing, the delight and the enjoyment of a lovely sky, looking at the morning star, bright, alone, or seeing southern cross towards the south - that very seeing of the heavens is a great delight. But the moment thought says, 'I must go back again on that balcony and look at that Venus, morning star,' then begins the whole pursuit of pleasure. Just to look. Nous disons donc que la cause du désordre est le désir, la peur, et la recherche sans fin du plaisir. Ce qui ne ne veut pas dire réprimer l'enchantement ressenti à la vue d'une belle chose, l'enchantement et la joie d'un beau ciel, l'étoile du matin, brillante, solitaire, ou la croix du sud, voir les cieux est un grand ravissement. Mais dès l'instant où la pensée dit : 'je dois revenir sur ce balcon pour regarder Vénus, l'étoile du matin', là commence toute la recherche du plaisir. Il suffit de regarder.
1:23:19 So, we are saying those are the basic causes of disorder. When you have understood that, not intellectually, but actually finish with it, so that you have joy in your heart. Joy is not pleasure, but the moment you remember the joy saying 'I have had a most marvellous moment of joy, how I wish I could get back to that,' then it becomes pleasure and you have lost it. This is the sequence in our life to establish order in, with our family. Voilà donc les causes fondamentales du désordre. Quand vous avez compris cela, pas intellectuellement, mais y avez concrètement mis fin, la joie habite votre coeur. La joie n'est pas le plaisir, mais dès que où vous vous souvenez de la joie et dites 'j'ai éprouvé un moment de joie merveilleuse, comme j'aimerais le retrouver', cela devient alors un plaisir et vous l'avez perdu. Voilà, dans notre vie, la séquence logique pour établir l'ordre dans notre famille.
1:24:14 And what is space? It's 25 past 6. I think you are too tired. I can't deal with space. It requires a great deal of investigation, space in the mind. That means never a mind that is occupied with any problem. But our minds are so occupied, so crowded with belief, with pursuits, with all kinds of things, confusion, illusion. So, there is no space. So, where there is no space, there cannot be sequence and order. And if there's no order in our daily life... - for heaven's sake, realise this! - in our daily moments of everyday life, your meditation is merely an escape from your ugly life, and escape into meditation only leads to illusion. So, we must lay the foundation to find out that which is beyond thought, that which is immeasurable, that which has no word. But that cannot come into being without this sense of great order in which there is total freedom. Et qu'est-ce que l'espace? Il est 6 heures 25. Je pense que vous êtes trop fatigués. Je ne peux pas traiter de l'espace, cela demande beaucoup d'investigation, de l'espace dans l'esprit, un esprit qui n'est jamais occupé. Par aucun problème. Mais nos esprits sont si occupés, si encombrés de croyances, de recherches, de toutes sortes de choses, de confusion, d'illusion, donc il n'y a pas d'espace. S'il n'y a pas d'espace, il ne peut y avoir suite logique et ordre. Et s'il n'y a pas d'ordre dans notre vie quotidienne - pour l'amour du ciel, prenez-en conscience ! - dans les instants de notre vie quotidienne votre méditation n'est qu'une fuite devant la laideur de votre vie et se réfugier dans la méditation ne peut que conduire à l'illusion. Il faut donc établir les fondements pour découvrir ce qu'il y a au delà de la pensée, ce qui est incommensurable, ce qui est sans paroles. Mais cela ne peut venir en existence s'il n'y a pas ce sentiment d'ordre parfait en lequel est la liberté totale.