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OJ80Q3 - 3e session de questions/réponses
Ojai, Californie, USA
13 mai 1980



0:16 There have been many, many questions written down but we can't answer all of them. In answering these questions, or rather enquiring into these questions, we are both involved in it. Not just the speaker answering the questions but both you and the speaker are sharing in the question. So don't just please merely listen to what the speaker is saying but rather join in with the speaker in answering the questions. Il y a eu beaucoup, beaucoup de questions posées par écrit, mais nous ne pouvons répondre à toutes. Répondre à ces questions, ou plutôt explorer ces questions nous engage tous deux. L'orateur n'est pas seul à répondre aux questions, mais ensemble, vous et l'orateur, partageons la question. Ne vous contentez donc pas d'écouter ce que dit l'orateur, mais, plutôt, joignez-vous à lui pour répondre aux questions.
1:18 First question: 'What is true creativity? And how is it different from that which is celebrated in popular culture?' 1ère question : 'Qu'est-ce que la vraie créativité? Et en quoi diffère-t-elle de ce qui est célébré par la culture populaire?'
1:29 'What is true creativity? And how is it different from that which is celebrated in popular culture?' 'Qu'est-ce que la vraie créativité? Et en quoi diffère-t-elle de ce qui est célébré par la culture populaire?'
2:00 What is generally called creativity is mostly man-made: painting, music, literature both romantic and factual, all the architecture, the marvellous technology and all those who are involved in all this, the painters, the writers, the poets, the philosophical writers probably consider themselves as creative. And we all seem to agree with them. That's the popular idea of what is a creative person. We agree to that? I think we all see that. That all man-made things most beautiful, the great cathedrals, temples and Islamic mosques are extraordinarily, some of them are extraordinarily beautiful. I don't know if you have seen them and if you have, they are really marvellous. And the people who built these were anonymous, we don't know who built them. They were only concerned with building, writing the Bible, all that. Nobody knows who wrote them. But now, with us, anonymity is almost gone. And perhaps with anonymity there is a different kind of creativity. It is not based on success, money, and 28 million books sold in 10 years, and so on, so on. The speaker himself at one time tried anonymity because the speaker doesn't like all this fuss and nonsense. He tried to talk behind a curtain! (Laughter) And it became rather absurd. (Laughter) Généralement, ce qu'on appelle créativité est surtout l'oeuvre de l'homme : la peinture, la musique, la littérature, à la fois romantique et objective, toute l'architecture, la merveilleuse technologie et tous ceux qui y participent, les peintres, les écrivains, les poètes, les auteurs d'essais philosophiques se considèrent probablement comme des créatifs. Et il semble que nous soyons tous d'accord avec eux. Telle est la conception populaire de ce qu'est une personne créative. Sommes-nous d'accord là-dessus? Je pense que nous le voyons tous. Ces oeuvres faites par l'homme, d'une si grande beauté, les grandes cathédrales, les temples, et les mosquées musulmanes sont extraodinaires, certaines sont sublimement belles. Je ne sais si vous en avez vu, et si c'est le cas, elles ne sont-elles pas merveilleuses? Et les gens qui les ont bâties étaient des anonymes, nous ne savons pas qui les a bâties. Ils ne se souciaient que de construire, d'écrire, la Bible, tout cela. Personne ne connaît leurs auteurs. Mais aujourd'hui, chez nous, l'anonymat a presque disparu. Et il est possible que l'anonymat s'accompagne d'une autre sorte de créativité. Elle n'est pas fondée sur le succès, l'argent, avec 28 millions de livres vendus en 10 ans et ainsi de suite. L'orateur lui-même s'est autrefois essayé à l'anonymat, car il n'aime pas toutes ces histoires et ces inepties. Il a essayé de parler derrière un rideau ! (Rires) Et cela devint plutôt absurde. (Rires)
5:28 So anonymity has great importance. In that there is a different quality, different... this personal motive doesn't exist, the personal attitudes and personal opinions, it is a feeling of freedom from which you are acting. But most creativity, as we call it, is man-made. That is, this creation takes from the known. Right? The known. The great musicians, Beethoven, Bach and so on, it is from the known they act. And the writers, philosophers and so on also have read, accumulated, developed their own style and so on, always moving - or acting or writing - from that which has been accumulated, known. And this we call, generally, creativity. Donc l'anonymat a une grande importance. Il s'accompagne d'une différente qualité... le motif personnel n'existe pas, ni les attitudes et opinions personnelles, c'est d'un sentiment de liberté que surgit votre action. Mais la créativité, comme on l'appelle, est surtout le fait de l'homme. C'est-à-dire que cette création emprunte au connu. N'est-ce pas? Le connu. Les grands musiciens, Beethoven, Bach, etc., agissent en s'inspirant du connu. Et les écrivains, les philosophes et ainsi de suite ont lu aussi, amassé, développé leur propre style etc., partant toujours, dans leurs pièces ou leurs écrits, de ce qui a été amassé, connu avant eux. Et c'est ce que nous appelons généralement la créativité.
7:01 Now is that really creative? Please, let's talk about it. Or is there a different kind of creativity which is born out of the freedom from the known? You understand my question? Because when we paint, write, create a marvellous structure out of stone, it is the accumulated knowledge whether in the scientific field or in the world of art - human art - there is always this sense of carrying from the past to the present. Or imagination, romantic, factual, maudlin and so on. Is there creativity, something totally different from this activity that we call generally creativity? You are following? Or, est-ce vraiment créatif? S'il vous plaît, discutons-en. Ou y a-t-il une autre sorte de créativité qui serait le fruit d'une libérté à l'égard du connu? Comprenez-vous ma question? Car lorsque nous peignons, écrivons, tirons une merveilleuse structure de la pierre, il s'agit d'un savoir accumulé tant dans le champ scientifique que dans le monde de l'art, cet art humain, où existe toujours cette tendance à perpétuer le passé à travers le présent. Ou bien l'imagination, romantique ou réaliste, avec ses larmoiements, etc. La créativité serait-elle tout autre chose que cette activité que nous appelons généralement créativité? Vous suivez?
8:38 We are asking, and I think it is rather an important question to go into if you are willing, whether there is an action, there is a living, there is a movement which is not from the known. That is, is there a creation from a mind that is not burdened from all the turmoils of life, from all the social pressures, economic and so on, is there a creation out of a mind that has freed itself from the known? And it can then use memory - you understand what I'm saying? - knowledge. But we start with knowledge and that we call creative. But we are suggesting that there is a creativity which is not born out of the known. When that creative impulse, or movement takes place it can then use the known. But not the other way round. I don't know if you are following what I am saying. Nous demandons, et je pense que c'est une question qu'il importe d'explorer, si vous le voulez, s'il y a une action, une façon de vivre, un mouvement qui ne provient pas du connu. C'est-à-dire, existe-t-il une création provenant d'un esprit qui ne soit pas accablé par tous les remous de la vie, les pressions sociales, économiques, etc., une création issue d'un esprit qui s'est libéré du connu? Et qui peut alors utiliser la mémoire - vous comprenez ce que je dis? - le savoir. Mais nous partons du savoir et disons que c'est créatif. Cependant nous suggérons qu'il y a une créativité qui ne provient pas du connu. Quand cet élan ou mouvement créatif a lieu, il peut alors se servir du connu. Mais pas l'inverse. Je ne sais si vous suivez ce que je dis.
10:25 If you don't mind some time, try, or be in a ... Find out whether the mind can ever be free from the known. The known being all the accumulated experience, remembrance, the knowledge that one has acquired, the impressions and so on, whether the mind can be free from all that. And in that very state of mind creation as we know it may not be necessary. You understand? A man who has a talent for writing feels he must express himself. He develops his own style, the way he writes - Keats, Eliot and so on and the others. They have this impulse to write, fulfil, create. Perhaps their own lives are rather not all that beautiful like Michelangelo, Raphael and all those people. Sorry to quote these names. I am not learned but I have visited many museums when I was young. I was pushed into it, all that (laughter) and the remnants of all that remains. And I have talked to a great many artists writers, friends and so on. Si vous le voulez bien, essayez un jour, ou bien... découvrez si l'esprit peut jamais être libéré du connu. Le connu étant toute l'expérience accumulée, le souvenir, le savoir acquis, les impressions et ainsi de suite, il s'agit de savoir si l'esprit peut être libéré de tout cela. Et, dans cet état d'esprit là, la création telle que nous la connaissons n'est peut-être pas nécessaire. Vous comprenez? Un homme qui a un talent pour écrire sent qu'il doit s'exprimer. Il développe son propre style, sa manière d'écrire - Keats, Eliot, etc., et les autres. Ils éprouvent cet élan à écrire, à s'accomplir, à créer. Peut-être que leurs propres vies ne sont pas si belles que cela, comme celles de Michel-Ange, Raphaël et de tous ces gens. Désolé de citer ces noms. Je ne suis pas érudit, mais j'ai visité bien des musées quand j'étais jeune. On m'y a propulsé, pour tout dire (Rires) et il m'en est resté quelques miettes. Et j'ai parlé avec de très nombreux artistes, écrivains, amis et ainsi de suite.
12:46 It seems to me that all our creation in the scientific world, in all the human art, it is always from a point, from a talent, from a gift, and that gift is exploited to its fullest extent. Like a musician who has a gift a prodigy, he becomes tremendously important. And we, common people, admire all that and wish we had some of that. As we haven't got it we run after them. We almost worship them - the conductors. You know all the game that goes on. Il me semble que toute notre création dans le monde scientifique, dans tout l'art humain, ait toujours pour point de départ un talent, un don, et ce don est exploité sans retenue. Comme un musicien qui dispose d'un don, un prodige, il devient formidablement important. Et nous, gens ordinaires, admirons tout cela et souhaiterions en avoir un peu. Et comme ce n'est pas le cas, nous leur courons après. Nous les adorons presque - les chefs d'orchestre. Vous connaissez toute cette partie qui se joue.
13:54 And when you begin to question what is creativity, as the questioner is asking, is it something totally different, which I think we all can have. Not the specialists, not the professionals not the talented, gifted. I think we can all have this extraordinary mind that is really free from all the burden which man has imposed upon himself, created for himself. And then out of that sane, rational, healthy life, something totally different comes. And that may not necessarily be expressed as in painting, architecture. Why should one? You follow? If you have gone into this fairly deeply, and I hope you will, you will find out that there is a state of mind which actually has no experience whatsoever. Because experience implies a mind that is still groping, asking, seeking, and therefore struggling in darkness and wanting to go beyond it. But a mind that is very clear, not confused, has no conflict, has no problem - you understand? - has no problem. You try. Such a mind has no need to express, talk. I am talking, sorry! (Laughter) The speaker is talking not because he wants to impress you or anything of that kind which is too silly, or persuade you to certain attitudes and opinions and judgements, it is a kind of friendly communication with two people who are concerned with all this enormous complex life, who haven't found a complete total answer to all this. And there is a complete and total answer if we apply our minds, our hearts to this. Et quand vous commencez à vous interroger sur ce qu'est la créativité, comme le fait l'auteur de la question, c'est alors une toute autre chose que, je pense, nous pouvons tous avoir. Pas seulement les spécialistes, les professionnels, les talentueux, les doués. Je pense que nous pouvons tous avoir cet esprit extraordinaire, vraiment libéré de tout le fardeau que l'homme s'est imposé, a créé pour lui-même. Et de cette vie sensée, rationnelle, saine, quelque chose de totalement différent advient. Et qui n'a pas nécessairement besoin d'être exprimé, comme dans la peinture, l'architecture. Pourquoi l'exprimer? Vous suivez? Si vous avez exploré cela assez profondément, comme je l'espère, vous découvrirez qu'il existe un état d'esprit réellement dépourvu de toute expérience. Car l'expérience implique un esprit qui tâtonne toujours, interrogeant, cherchant et donc se débattant dans l'obscurité et voulant aller au-delà. Mais un esprit très clair, non confus, n'a pas de conflit, - vous comprenez? - n'a pas de problème. Essayez donc. Un tel esprit n'a pas besoin d'exprimer, de parler. Je parle, désolé ! (Rires) L'orateur parle, non parce qu'il veut vous faire impression, ou quelque chose de la sorte, ce qui est trop stupide, ou parce qu'il veut vous inculquer certaines attitudes, opinions et jugements; c'est une sorte de conversation amicale entre deux personnes qui se préoccupent de toute l'énorme complexité de la vie, qui n'ont pas trouvé de réponse complète, totale à tout ceci. Et il y a bien une réponse complète et totale si nous y consacrons nos esprits et nos coeurs.
17:28 So there is a creativity which is not man-made. Don't please say, that is God-made, that has no meaning either because if our own minds are extraordinarily clear without a shadow of conflict then that mind is really in a state of creation which needs no expression, no fulfilment or all that publicity and nonsense. Il y a donc une créativité qui n'est pas l'oeuvre de l'homme. N'allez pas dire, s'il vous plaît, qu'elle est l'oeuvre de Dieu, cela n'a pas de sens non plus, car si nos propres esprits sont extraordinairement clairs, sans l'ombre d'un conflit, alors un tel esprit est vraiment dans un état de création qui n'a besoin ni d'expression, ni d'accomplissement, ni de toute cette publicité et toutes ces sottises.
18:19 Second question: 'You have said that in the very seeing there is action. Is this action the same as the expression of action? If not, is there a connection between the two and how do they possibly relate to suppression?' 2ème question: 'Vous avez dit que le fait de voir est en soi action. Cette action est-elle identique à l'expression de l'action? Sinon, existe-t-il un lien entre les deux et quel peut-être leur rapport avec le refoulement?'
18:44 'You have said that in the very seeing there is action. Is this action the same as the expression of action? If not, is there a connection between the two and how do they possibly relate to suppression?' You have said that in the very seeing there is action. Is this action the same as the expression of action? If not, is there a connection between the two and how do they possibly relate to suppression? 'Vous avez dit que le fait de voir est en soi action. Cette action est-elle identique à l'expression de l'action? Sinon, existe-t-il un lien entre les deux et quel peut-être leur rapport avec le refoulement?' Vous avez dit que le fait de voir est en soi action. Cette action est-elle identique à l'expression de l'action? Sinon, existe-t-il un lien entre les deux et quel peut être leur rapport avec le refoulement?
19:36 What the speaker said was, if he remembers rightly that in observation the very observation is action. There is an observation of greed - observation - which is to observe without any distortion, without motive, without saying, 'I must go beyond it' and all that, just to observe this greed movement. And that very observation sees the whole movement of it, not just one particular form of greed but the whole movement of greed, and that perception that seeing, that observation, ends the movement. That is what he calls action. Ce que l'orateur a dit était, s'il a bonne mémoire, que dans l'observation, l'observation même est action. Il existe une observation de l'avidité - l'observation - qui consiste à observer sans distorsion, sans motif, sans dire 'je dois dépasser cela' etc., à observer simplement ce mouvement de l'avidité. Et cette observation même voit le mouvement dans sa totalité, pas seulement une forme particulière d'avidité, mais tout le mouvement de l'avidité, et cette perception, ce voir, cette observation met fin au mouvement. C'est ce qu'il appelle l'action.
20:43 There is no interval - this I must... please forgive me if I go into it a little bit more - there is no interval in seeing and acting. One must be careful here. It is not impulsive acting. It is not saying, 'I feel like it and I'll act'. That's what we are all doing. But what we are saying is that, in observing greed - I am taking that as an example - in observing greed, hatred, violence, whatever it is, when that observation is completely non-directive - right?- then there is no interval between the seeing and the acting. Whereas we have intervals: seeing, concluding, abstracting an idea and then carrying out that idea which is the interval between the creation of an idea and the acting of that idea. I don't know if you are following this. If you observe yourself this is what goes on. This time interval in which all kinds of other problems arise. Whereas the seeing is the very movement of ending greed. Il n'y a pas d'intervalle... - je vous prie de m'excuser si je l'approfondis un peu plus - il n'y a pas d'intervalle entre voir et agir. Il faut faire attention ici. Ce n'est pas un agir impulsif. Il ne s'agit pas de dire, 'j'en ai envie et je vais agir'. C'est ce que nous faisons tous. Mais ce que nous disons, c'est qu'en observant l'avidité - je prends cet exemple là - en observant l'avidité, la haîne la violence ou quoi que ce soit, quand cette observation est complètement non directive - n'est-ce pas? - il n'y a pas alors d'intervalle entre le 'voir' et l'agir. Tandis que nous avons des intervalles : voir, conclure, élaborer une idée abstraite et puis la mettre en application, qui est l'intervalle entre la création d'une idée et sa mise en action. Je ne sais si vous suivez cela. Si vous vous observez, c'est bien ce qui se passe. L'intervalle de temps dans lequel surgissent toutes sortes de problèmes. Tandis que le 'voir' est le mouvement même qui met fin à l'avidité.
22:39 Now the questioner says, is this action the same as the expression of action? Have you understood? Is this the same as the expression of action? That is, you see a cobra, a snake, there is instant expression of self-preservation, self-protection, which is natural, healthy and so on unless you are some kind of peculiar person then you play with these things. But the self-possessive instinct is immediate: to run away, or do something about it. There the seeing has expressed itself in action, physical action. Right? We are talking of not only physical observation but also the observation with the whole of your mind. Not partial observation - which we do - but to be so attentive that it is the whole of the mind, if you can do this. I don't know if you have tried all these things. That is, to give complete attention. Right? That means: attention implies there is no centre from which you are attending. I don't know if you follow this. Must I go into all this? All right. Puis l'auteur de la question dit : cette action est-elle identique à son expression? Avez-vous compris? Est-elle identique à l'expression de l'action? Ainsi, vous voyez un cobra, un serpent : il y a expression instantanée de l'instinct de préservation, d'auto-protection, ce qui est naturel, sain, etc., à moins que vous ne soyez quelqu'un d'un peu bizarre et alors vous jouez avec ces choses. Mais l'instinct de conservation est immédiat : s'enfuir ou remédier à la situation. Là, le fait de voir s'est exprimé dans l'action, l'action physique. N'est-ce pas? Nous parlons non seulement de l'observation physique, mais aussi de l'observation avec la totalité de votre esprit. Pas de l'observation partielle - que nous pratiquons - mais d'être si attentifs que tout l'esprit est mobilisé, si vous en êtes capable. Je ne sais si vous avez essayé toutes ces choses. C'est-à-dire, prêter une attention complète. N'est-ce pas? A savoir : l'attention implique qu'il n'y a pas de centre à partir duquel vous êtes attentif. Je ne sais si vous suivez cela. Dois-je explorer tout cela? Très bien.
25:01 When you concentrate it is from a centre, from a point to point. I don't know if you understand it. Therefore it is limited, restricted, narrow. Whereas attention has no centre, you attend! I don't know if you follow this. If you now - forgive me for pointing out - if you are really attending now you will see you are not attending from a point. Right? So find out for yourself - if you are willing, I am not persuading you, or anything of that kind, it is not group therapy and all that business - if you are willing, just see if you can completely attend. That is you hear, you see, you feel everything in your mind is alive, attending. Then you will find out that there is no point from which you are attending, from a point to point. In that attention there is no border. Whereas concentration has a border. Quand vous vous concentrez, c'est à partir d'un centre, d'un point à un autre. Je ne sais si vous comprenez cela. Par conséquent c'est limité, restreint, étriqué. Tandis que l'attention n'a pas de centre, vous êtes attentif ! Je ne sais si vous suivez ceci. Maintenant - excusez-moi d'insister - si vous êtes réellement attentif en ce moment, vous verrez que vous ne l'êtes pas à partir d'un point. N'est-ce pas? Découvrez-le donc par vous-même - si vous le voulez, je ne cherche pas à vous persuader, ni rien de la sorte, ce n'est pas un groupe de thérapie et toute cette affaire - si vous le voulez, voyez seulement si vous pouvez être complètement attentif. C'est-à-dire, vous entendez, vous voyez, vous sentez, tout dans votre esprit est vivant, attentif. Vous découvrirez alors qu'il n'y a pas de point à partir duquel vous êtes attentif, d'un point à l'autre. Cette attention n'a pas de frontière. Alors que la concentration a une frontière.
26:44 'If not, is there a connection between the two and how do they possibly relate to suppression?' I am not quite sure I understand the question. Is there a connection between the two that is: the physical action which is when you see a danger you move away immediately; and the perception, the observation which ends a particular reaction - as called greed - ending totally, not partially. The questioner says, asks,'Is there a connection between these two and how do they possibly relate to suppression'. There is no suppression. 'Sinon, y a-t-il un lien entre les deux, et quel peut-être leur rapport avec le refoulement?' Je ne suis pas sûr de comprendre la question. Existe-t-il un lien entre les deux, c'est-à-dire entre l'action physique - quand vous voyez un danger vous vous en écartez aussitôt - et la perception, l'observation qui met fin à une réaction particulière, telle que l'avidité, une fin totale, non partielle. L'auteur de la question demande : 'y a-t-il un lien entre ces deux et quel peut être leur rapport avec le refoulement.' Il n'y a pas de refoulement.
27:51 Look sir, all right, let's take greed as we did the day before yesterday. Greed, we all know: how it arises what are its responses and so on. In observing greed, if there is a division between the observer and the observed, that is, there is greed and I say, 'I am greedy' which means I am separate from that thing called greed. Right? You are following? So in this separation there is either conflict, suppression, overcoming it and so on, all the travail that comes about in this division. But this division actually doesn't exist if you go into it. Greed is me, is the observer! Right? I wonder if you understand this. May I go on? Greed is not separate from the person who is observing as though he were different from the observer. We are saying the observer is the observed, which doesn't mean: I observe the tree, I am the tree. I would end up in an asylum. But we are saying, when there is this reaction which is named as greed, that greed is not different from the me who is observing it. So you eliminate altogether the division. In that there is no suppression - you follow? - you are that! If you come to that point - you understand? - when you say 'Yes, I am that', not as an idea but as an actuality, then a totally different movement takes place. I don't know if you have tried it after these weeks of talking you must have tried one of these things. If you have, you must have found out. Test it. Regardez Monsieur - bien, prenons l'avidité comme nous l'avons fait avant-hier. Nous connaissons tous l'avidité : comment elle survient, ce que sont ses réponses, et ainsi de suite. En observant l'avidité, existe-t-il une division entre l'observateur et l'observé? C'est-à-dire, il y a l'avidité et je dis, 'je suis avide', ce qui signifie que je suis séparé de cette chose appelée avidité. Bien? Vous suivez? Ainsi, dans cette séparation il y a soit conflit, soit refoulement, désir de surmonter, etc., toute la peine qui accompagne cette division. Mais cette division n'existe pas en réalité si vous creusez la chose. L'avidité c'est moi, l'observateur ! N'est-ce pas? Je me demande si vous comprenez cela. Puis-je continuer? L'avidité n'est pas distincte de la personne qui observe comme si elle était séparée de l'observateur. Nous disons que l'observateur est l'observé, ce qui ne veut pas dire : j'observe l'arbre, je suis l'arbre. Je finirais à l'asile. Mais nous disons que quand a lieu cette réaction appelée avidité, cette avidité n'est pas distincte de moi qui l'observe. Vous éliminez donc entièrement la division. Il n'y a pas là de refoulement - vous suivez? - vous êtes cela ! Si vous en êtes arrivé là, quand vous dites 'oui, je suis cela', non comme une idée mais comme une réalité, alors un tout autre mouvement a lieu. J'ignore si vous vous y êtes essayé après ces semaines de discussion, vous avez bien dû essayer l'une de ces choses. Si oui, vous avez dû le découvrir. Faites-en l'essai.
30:41 That is, the total absence of conflict which is an extraordinary thing because you have broken the pattern of this division which creates conflict. C'est-à-dire l'absence totale de conflit, ce qui est extraordinaire, car vous avez brisé le schéma de cette division qui crée le conflit.
31:13 Third question: 'For the making of images to end must thought also end? Is one necessarily implied in the other? Is the end of image-making merely a foundation upon which one can begin to discover what love and truth are? Or is that ending the very essence of truth and love?' 3ème question : 'Pour que cesse la fabrication d'images, la pensée doit-elle aussi prendre fin? L'une implique-t-elle nécessairement l'autre? La fin de la fabrication d'images n'est-elle qu'une base sur laquelle on peut commencer à découvrir ce que sont l'amour et la vérité? Ou cette fin est-elle l'essence même de la vérité et de l'amour?'
31:47 'For the making of images to end must thought also end? Is one necessarily implied in the other? Is the end of image-making merely a foundation upon which one can begin to discover what love and truth are? Or is that ending the very essence of truth and love?' 'Pour que cesse la fabrication d'images la pensée doit-elle aussi prendre fin? L'une implique-t-elle nécessairement l'autre? La fin de la fabrication d'images n'est-elle qu'une base sur laquelle on peut commencer à découvrir ce que sont l'amour et la vérité? Ou cette fin est-elle l'essence même de la vérité et de l'amour?'
32:23 We've talked about it the other day, how images are made. We will go into it again because we live by images not only actual image created by the hand but by the images created by the mind, by thought. These images are continuously added and taken, diminished. This is the movement that we go through. I don't know if you are watching your own images that you have. You have your own image about yourself. If you are a writer you have an image of yourself if you are a poet you have an image if you are a wife, husband and all the rest of it each one has created for himself an image about himself. This begins from childhood through comparison, through suggestion, by saying you must be as good as the other chap or you must not do, or you must, so gradually this accumulative process begins. And in our relationships, personal and otherwise, there is always this image: man, woman and all the rest of that. And as long as this image exists you are either wounded, bruised, hurt, or this image prevents having actual relationship with another. We explained and have gone into this. Nous en avons parlé l'autre jour, comment se fabriquent les images. Nous allons l'aborder à nouveau, car nous vivons d'images, pas seulement d'images réelles, faites par la main, mais d'images créées par l'esprit, par la pensée. Ces images font continuellement l'objet d'ajouts ou d'atténuations. C'est le mouvement dont nous sommes l'objet. Je ne sais si vous regardez vos propres images. Vous avez votre propre image de vous-même. Si vous êtes un écrivain, vous avez une image de vous, si vous êtes poète, vous avez une image, si vous êtes une épouse, un mari et tout le reste, chacun a créé pour lui-même une image de lui-même. Cela commence dès l'enfance par la comparaison, la suggestion, quand on s'entend dire 'tu dois être aussi bon que tel autre ou tu ne dois pas ou, tu dois', ainsi, progressivement, ce processus d'accumulation commence. Et dans nos relations, personnelles et autres, il y a toujours cette image : homme, femme et tout ce qui s'ensuit. Et aussi longtemps que cette image existe soit vous êtes blessé, meurtri, peiné, soit cette image vous empêche d'avoir une véritable relation avec un autre. Nous avons expliqué et exploré cela.
34:42 Now the questioner says, can this ever end or is it something with which we have to live everlastingly, and, in the very ending of the image, does thought end? And he asks also, are they interrelated, image and thought? And when the image-making machinery comes to an end is that the very essence of love and truth? That is more or less what he means. Have you ever actually ended an image? Voluntarily, easily, without any compulsion, without any motive, without saying, 'I must end my image, I won't be hurt' and all the rest of it. Just voluntarily, pleasantly, easily, happily, ended the image you have: the image of God, the image of - you know all that, various kinds - take one image and go into it. In going into it you discover the whole movement of making images. You understand what I am saying? That is, if one has an image, let's say a belief which is an image, go into it. That image, you begin to discover in the very ending of it, there is fear, there is anxiety, there is a sense of isolation and so you see the image-making involves all this. And if you are frightened you carry on. You say it is much better to keep something I know rather than something I don't know. Right? Whereas if you go into it fairly seriously and deeply who is the maker of this image? Not one particular image but the image-making machinery, the whole of it. Is it thought? Is it the natural response, natural reaction to protect oneself? Wait a minute, don't agree yet, don't agree. The natural reaction to protect, protect physically and protect psychologically. One can understand the natural response of protecting physically: how to have food, to have shelter, to have clothes, not to be run over by buses and so on, not to jump down a precipice. That is a natural, healthy, intelligent response. In that there is no image. I don't know if you follow this. When you see a precipice, you move away. It is not the image that is moving away, it is the physical danger you see and the physical danger and the self-protective reaction makes you move. In that there is no image. I don't know if you see that. Alors, l'auteur de la question demande : cela peut-il jamais prendre fin, ou est-ce une chose avec laquelle il nous faut vivre éternellement, et le fait de mettre fin à l'image met-il pour autant fin à la pensée? Et il demande aussi : l'image et la pensée sont-elles liées? Et quand la machine à fabriquer des images prend fin, est-ce là l'essence même de l'amour et de la vérité? C'est plus ou moins ce qu'il veut dire. Avez-vous jamais vraiment mis fin à une image? Volontairement, facilement, sans contrainte, sans aucun motif, sans dire : 'je dois mettre fin à mon image, je ne veux pas être blessé et tout ce qui s'ensuit. Volontairement, agréablement, facilement, joyeusement mis fin à l'image que vous avez : l'image de Dieu, l'image de - vous savez, il y en a de toutes sortes - prenez une image et explorez-la. En l'explorant, vous découvrez tout le mouvement de la fabrication d'images. Vous comprenez ce que je dis? Ainsi, vous avez une image, disons une croyance, c'est une image, explorez-la. Avec cette image, vous commencez à découvrir dans le fait même d'y mettre fin, qu'il y a de la peur, de l'anxiété, un sentiment d'isolement, et vous voyez donc que la fabrication d'images implique tout cela. Et si cela vous effraie, vous reconduisez la chose. Vous dites, mieux vaut garder une chose que je connais plutôt qu'une chose que je ne connais pas. N'est-ce pas? Tandis qu'il s'agit d'explorer assez sérieusement et en profondeur, qui est le faiseur de cette image. Pas une image en particulier, mais la machine à fabriquer les images, la totalité du processus. Est-ce la pensée? Est-ce la réponse naturelle, la réaction naturelle en vue de se protéger? Attendez une minute, n'adhérez pas encore. La réponse naturelle est de se protéger, se protéger physiquement et se protéger psychologiquement. On peut comprendre la réaction naturelle de se protéger physiquement : comment se procurer de la nourriture, un toit, des vêtements, ne pas se faire renverser par l'autobus etc., ne pas se jeter dans un précipice. C'est une réponse naturelle, saine, intelligente. En cela, il n'y a pas d'image. Je ne sais si vous le suivez. Quand vous voyez un précipice, vous vous en écartez. Ce n'est pas l'image qui vous fait vous écarter, vous voyez le danger physique et la réaction d'autoprotection vous fait vous écarter. En cela, il n'y a pas d'image. Je ne sais si vous le voyez.
39:28 But psychologically, inwardly, we have created this image. And this image is the outcome of a series of incidents, accidents, hurts, irritations, you know, which is after all the state of a mind which is inattentive. I don't know if you follow this. May I go on? You are following this? Does it interest you, all this? Don't agree with me, do it for yourself. Please, I don't care if you flatter me, if you agree with me it is nothing to me. You follow? Unless you want to do it, don't do it. If you want to do it, do it. This psychological image-making is it the movement of thought? You understand? We know thought doesn't - perhaps very, very infinitely thought enters in self-protective reaction, physically - but the psychological image-making must be the outcome of constant inattention which is the very essence of thought. I wonder if you get it. You understand what I said, sir, just now? Thought in itself is inattentive. Please, I've carefully explained previously that attention has no centre, it has no point from which to go to another point which is concentration. When there is complete attention there is no movement of thought. It's only the state of mind that is inattentive and thought then - which is always partial and therefore not completely attentive - creates the image. I wonder if you've followed this. Mais psychologiquement, intérieurement, nous avons créé cette image. Et cette image est le résultat d'une série d'incidents, d'accidents, de blessures, d'irritations, vous savez, qui est, tout compte fait, l'état d'un esprit inattentif. Je ne sais si vous suivez cela. Puis-je continuer? Vous suivez? Tout cela vous intéresse-t-il? Ne soyez pas d'accord avec moi, faites-le pour vous-même. Peu importe que vous me flattiez ou soyez d'accord avec moi, ce n'est rien pour moi. Vous suivez? A défaut de vouloir le faire, ne le faites pas. Si vous voulez le faire, faites-le. Psychologiquement, cette fabrication d'images est-elle le mouvement de la pensée? Vous comprenez? S'il se peut que la pensée intervienne de façon infime dans la réaction physique d'autoprotection, nous savons qu'au plan psychologique la fabrication d'images ne peut qu'être le résultat d'une inattention constante qui est l'essence même de la pensée. Je me demande si vous saisissez. Vous comprenez ce que je viens de dire? En elle-même, la pensée est inattentive. Je vous en prie, j'ai bien expliqué précédemment que l'attention n'a pas de centre, qu'elle ne part pas d'un point pour aller à un autre point, comme le fait la concentration. Quand il y a attention complète, il n'y a aucun mouvement de pensée. C'est seulement dans un état d'esprit inattentif que la pensée, qui est toujours partielle et donc incomplètement attentive, crée l'image. Je me demande si vous avez suivi ceci.
42:06 Have you followed a little bit? Look, I am inattentive, I am doing something else, you know, inattentive. My wife or friend or somebody tells me, 'You are silly' and immediately I have formed an image. Or somebody says, 'What a marvellous person you are' I have formed an image. Which is, the state of inattention, lacking attention, creates the image, by thought which in itself is inattentive. Got it? I have discovered something new. Right? Because - please look at it carefully for yourself - thought which is matter, thought which is the outcome of memory, memory the outcome of experience, knowledge, and that must always be limited, partial. Memory, knowledge, can never be complete. Right? Can never be complete. Therefore it is partial, therefore it is inattentive. Thought is inattentive in itself. I wonder if you see that. Avez-vous un tout petit peu suivi? Regardez, je suis inattentif, occupé à autre chose, vous savez, inattentif. Ma femme, mon ami ou quelqu'un me dit : 'tu es stupide' et aussitôt j'ai formé une image. Ou quelqu'un dit : 'quelle merveilleuse personne tu es', j'ai formé une image. C'est-à-dire, l'état d'inattention, le manque d'attention, crée l'image par le truchement de la pensée, en elle-même inattentive. Saisi? J'ai découvert quelque chose de nouveau. N'est-ce pas? Parce que - regardez bien cela pour vous-même, je vous prie - la pensée qui est matière, issue de la mémoire - mémoire issue de l'expérience, du savoir - est forcément toujours limitée, partielle. La mémoire, le savoir ne peuvent jamais être complets. N'est-ce pas? Ils ne peuvent jamais l'être. La pensée est donc partielle, donc inattentive. Elle est inattentive en soi. Je me demande si vous le voyez.
43:42 So when there is attention there is no image-making. You get it? It is not a conflict. You see the fact. When you insult me or flatter me, I am completely attentive, it doesn't mean a thing. But the moment I am not paying attention, my thought takes over which is inattentive in itself and creates the image. Got it? Alors, quand il y a attention, il n'y a pas de fabrication d'images. Vous y êtes? Il n'y a pas de conflit. Vous voyez le fait. Quand vous m'insultez ou me flattez, si je suis complètement attentif, c'est insignifiant. Mais dès que je ne fais pas attention, ma pensée prend le dessus, et, étant en soi inattentive, elle crée l'image. Vous y êtes?
44:19 Now the questioner says, is the ending of image-making the beginning, the essence of love and truth? Not quite. Sorry to put it, not quite! (Laughs) One must go into it very, very deeply. This may not be the time or the occasion. I was going to talk about it, the speaker was going to talk about it on Saturday and Sunday. But it doesn't matter we will go into it now briefly and we will talk about it. Là, l'auteur de la question demande : la fin de la fabrication d'images est-elle le début, l'essence de l'amour et de la vérité? Pas tout à fait. Désolé de l'exprimer ainsi, pas tout à fait ! (Rires) Il faut explorer cela très, très profondément. Ce n'en est peut-être ni le moment ni l'occasion. Je m'apprêtais à en parler, l'orateur s'apprêtait à en parler samedi et dimanche. Mais cela ne fait rien, voyons cela brièvement maintenant, et parlons-en.
45:19 Is desire love? Go into it, sir. Is pleasure love? What do you say? I know, all our life, most of our life is directed towards pleasure, different forms of pleasure. And in that movement of pleasure, sex, etc., etc takes place and that we call love. Right? Am I saying something not true? So we are asking, is love desire, pleasure? And can there be love when there is conflict? When the mind is crippled with problems, problems of heaven, problems of meditation, problems between man and woman, problems of - you follow? When the mind is living in problems, which most minds are, can there be love? And when there is a great deal of suffering, physical as well as psychological, can there be love? L'amour est-il désir? Creusez cela, Monsieur. L'amour est-il plaisir? Qu'en dites-vous? Je sais, toute notre vie, ou presque, est orientée vers le plaisir sous ses diverses formes. Et dans ce mouvement du plaisir, la sexualité, etc., etc., tout cela entre en jeu, et on appelle cela l'amour. Bien? N'est-ce pas vrai? Alors nous demandons : l'amour est-il désir, plaisir? Et peut-il y avoir amour quand il y a conflit? Quand l'esprit est accablé de problèmes, à propos du ciel, de la méditation, problèmes entre homme et femme, vous suivez? Quand l'esprit vit dans les problèmes, comme le font la plupart des esprits, peut-il y avoir amour? Et quand il y a beaucoup de souffrance, physique comme psychologique, peut-il y avoir amour?
47:36 So I am not answering this question, it is for you to find out. Aussi, je ne réponds pas à cette question, à vous de découvrir.
47:43 And is truth a matter of conclusion, a matter of opinion, of philosophers, of theologians, of those who believe so deeply about dogma, rituals, you know, which are all man-made. Can such a mind know what truth is? Or truth can only be when the mind is totally free of all this jumble? So philosophers and others never look at their own lives and go off into some metaphysical, psychological world which they begin to publish and become famous. Et la vérité est-elle affaire de conclusion, affaire d'opinion, l'affaire des philosophes, des théologiens, de ceux qui croient si profondément au dogme, aux rituels, choses qui sont toutes oeuvre de l'homme. Un tel esprit peut-il savoir ce qu'est la vérité? Ou la vérité ne peut exister que lorsque l'esprit est totalement libre de ce fatras? Les philosophes et bien d'autres n'examinent jamais leur propre vie et s'évadent dans un monde métaphysique, psychologique à propos duquel ils commencent à publier et deviennent célèbres.
49:14 So truth is something, sir, that demands extraordinary clarity of mind that has no problem whatsoever, physical or psychological. A mind that has not known even conflict. You understand what I am saying? The memory of conflict must end. You are following all this? Because we have a great many pleasant and unpleasant memories, remembrances that are delightful and remembrances that are most painful. With that mind, with that burden, we are trying to find truth. You understand? It is impossible. So a mind that is astonishingly free from all man-made psychological - you follow? - all that then truth is something that is when there is love and compassion. You cannot have love and compassion when you are in violence, when you are clinging to some attachment, when attachment becomes all important. La vérité est donc une chose, Monsieur, qui demande un esprit d'une extraordinaire clarté, dépourvu de tout problème, physique ou psychologique. Un esprit qui n'a même pas connu le conflit. Vous comprenez ce que je dis? La mémorisation du conflit doit finir. Vous suivez tout cela? Car nous avons un grand nombre de souvenirs agréables et désagréables, de souvenirs délectables et de souvenirs extrêmement douloureux. Avec cet esprit, ce fardeau, nous essayons de trouver la vérité. Vous comprenez? C'est impossible. Donc un esprit étonnamment libre de tout ce que l'homme a fabriqué psychologiquement - vous suivez? - tout cela, dès lors la vérité existe quand il y a amour et compassion. Vous ne pouvez avoir d'amour et de compassion quand vous êtes sujet à la violence, quand vous vous cramponnez à un quelconque attachement, quand l'attachement devient prédominant.
51:20 Sirs, and ladies, if we may - I am not being personal - these are not words to me - you understand? If it was not something actual I wouldn't speak. You understand what I am saying? I wouldn't be dishonest to myself. If it is not a fact I would be such a terrible hypocrite! I wouldn't ever sit anywhere on a platform or talk to anybody. You understand what I am saying? This requires tremendous integrity. Mesdames et Messieurs, je ne veux pas être personnel, ces mots ne me conviennent pas - vous comprenez? S'il ne s'agissait d'une réalité, je ne parlerais pas. Vous comprenez ce que je dis? Je ne voudrais pas être malhonnête vis-à-vis de moi-même. Si ce n'était un fait, je serais un tel hypocrite ! En aucun cas m'adresserais-je aux gens à partir d'une estrade. Vous comprenez ce que je dis? Cela demande une formidable intégrité.
52:25 Fourth question: 'Would you please make a definitive statement about the non-existence of reincarnations since increasing 'scientific evidence' - in quotes - is now being accumulated to prove reincarnation as a fact. I am concerned because I see large number of people beginning to use this evidence to further strengthen a belief system they already have, which enables them to escape facing the problems of living and dying. 4ème question : 'Voudriez-vous vous prononcer de manière définitive sur la non-existence de la réincarnation, vu qu'un nombre croissant de 'preuves scientifiques' s'accumule pour appuyer le fait de la réincarnation. Cela me préoccupe, car je vois que nombreux sont ceux qui commencent à utiliser ces preuves pour renforcer leur système de croyance qui leur permet d'éviter de faire face aux problèmes touchant la vie et la mort.
53:10 Isn't it your responsibility to be clear (laughter) direct and unequivocal on this matter instead of hedging round the issue?' (Laughter) Ne vous incombe-t-il pas d'être clair (rires) direct et sans équivoque à ce sujet au lieu de tourner autour du pot?' (Rires)
53:31 'Would you please make a definitive statement about the non-existence of reincarnations since increasing 'scientific evidence' - in quotes - is now being accumulated to prove reincarnation as a fact. I am concerned because I see large number of people beginning to use this evidence to further strengthen a belief system they already have, which enables them to escape facing the problems of living and dying. Isn't it your responsibility to be clear, direct and unequivocal on this matter instead of hedging round the issue?' 'Voudriez-vous vous prononcer de manière définitive sur la non-existence de la réincarnation, vu qu'un nombre croissant de 'preuves scientifiques' s'accumule pour appuyer le fait de la réincarnation. Cela me préoccupe, car je vois que nombreux sont ceux qui commencent à utiliser ces preuves pour renforcer leur système de croyance qui leur permet d'éviter de faire face aux problèmes touchant la vie et la mort. Ne vous incombe-t-il pas d'être clair, direct et sans équivoque à ce sujet au lieu de tourner autour du pot?'
54:22 We will be very definite. (Laughter) Sir, this idea of reincarnation has existed long before Christianity. Right? The Hindus, the ancient Hindus talked about it. I must tell you a lovely story, but this is going off. And it is prevalent and almost actual in India and probably in the Asiatic world. They believe in reincarnation. Now what is it that incarnates? You understand? Not only now, incarnating now, but reincarnating. You follow? That is one point. Nous serons très précis. (Rires) Monsieur, cette idée de la réincarnation existe depuis bien avant la chrétienté. N'est-ce pas? Les hindous, les anciens hindous en parlaient. Je dois vous raconter une charmante histoire, mais ce serait un digression. Elle est prévalente et presque actuelle en Inde et probablement dans le monde asiatique. Ils croient en la réincarnation. Alors, qu'est-ce qui s'incarne? Pas seulement maintenant, mais se réincarne. Vous suivez? C'est un premier point.
55:35 Second: this idea of reincarnation being proved scientifically as an evidence so that people can escape through that, the questioner implies, and the questioner also says I am concerned because people are escaping. Right? Are you really concerned if people are escaping? They escape through football, they escape through going to - what do you call it - basketball, yes, and may I also add escape by going to church? Another form of entertainment! And let's put all that aside being concerned what other people do, because we are concerned with the fact, with the truth of reincarnation. Right? And you want a definite answer from the speaker. Le second : cette idée de réincarnation serait prouvée scientifiquement, preuve dont les gens se prévalent pour pouvoir s'évader, comme le suggère l'auteur de la question, qui ajoute : je suis préoccupé du fait que les gens s'évadent. N'est-ce pas? Cela vous préoccupe-t-il vraiment que les gens s'évadent? Ils s'évadent dans le football, ils s'évadent en allant voir... du basketball, oui et, puis-je ajouter s'évadent en allant à l'église? Un autre divertissement ! Mais écartons toute cette préoccupation au sujet de ce que font les autres, car ce qui nous intéresse est le fait, la vérité concernant la réincarnation. N'est-ce pas? Et vous voulez une réponse précise de l'orateur.
57:00 What is it that incarnates? To incarnate is to be born. Right? What is it at the moment, now, living now, sitting there, what is it that is living? You understand? Reincarnation means in a future life. Right? I am asking, what is it that is taking place now which is incarnation? You understand my question? Right? What is it? Go on, sir, examine it. As we are sitting here, nothing is happening - fairly simple. You are listening to some talk, or some idiocy or some rubbish, or you like what you are hearing or you don't like what you are hearing. But in our daily life, when you go away from here, what is it that is actually taking place which is the very movement of incarnation, what is it? You know it, I don't... Your struggles, your appetites, your greeds, your envies, your attachments - you follow, all that. Is that what is going to reincarnate next life? You understand what I am saying? Go on, sir, think it out. Qu'est-ce qui s'incarne? S'incarner, c'est naître. N'est-ce pas? En ce moment, vivant ici et maintenant, assis là, qu'est-ce qui vit? Vous comprenez? Réincarnation veut dire dans une vie future. N'est-ce pas? Je demande : qu'est-ce qui a lieu maintenant, c'est-à-dire l'incarnation? Vous comprenez ma question? Bien? Qu'est-ce que c'est? Allons, Monsieur, examinez cela. Alors que nous sommes assis ici, rien ne se passe - c'est assez simple. Vous écoutez un discours, ou quelqu'idiotie, ou des sornettes; soit vous aimez ce que vous entendez, soit vous n'aimez pas ce que vous entendez. Mais dans notre vie quotidienne, une fois parti d'ici, que se passe-t-il en fait, c'est-à-dire le mouvement même de l'incarnation, quoi donc? Vous le savez, pas moi... Vos luttes, vos appétits, vos avidités, vos envies, vos attachements - vous suivez, tout cela. Est-ce cela qui va se réincarner dans une prochaine vie? Vous comprenez ce que je dis? Allons, Monsieur, réfléchissez-y.
58:51 Now those who believe in reincarnation, that is to be born with all the things which I have now, all the things which we have, to be born next life, modified perhaps, and carry on life after life. That's the idea. If you really believe in reincarnation - really - it is something that is alive, a belief - belief is never alive, but suppose it's tremendously alive - then how you are now matters much more than what you will be next. You understand what I am saying? Are you following? That is sir, it is called, in the Asiatic world, Karma. I won't go into all that. Which means action, not all the stuff, action. If I live a life now, in this period, with all my misery, confusion, anger, jealousy, hatred, violence, it may be modified, but it will go on next life. Right? This is obvious if you go into all that. So there is evidence of that. The evidence of violence, evidence of remembrance of things past - you follow all this? It may be remembrance of things past of a past life. Right? That remembrance, that accumulated 'me', this accumulation is the 'me', the I, the ego, the personality. That bundle, modified, chastened, polished a little bit, goes on next life. Right? This has evidence. Right, you are following all this? Maintenant, ceux qui croient en la réincarnation, c'est-à-dire naître avec tout ce que j'ai maintenant, tout ce que nous avons, renaître dans une prochaine vie - peut-être modifiée - et se perpétuer vie après vie. Telle est l'idée. Si vraiment vous croyez en la réincarnation - vraiment - il s'agit de quelque chose de vivant, d'une croyance - la croyance n'est jamais vivante, mais supposez qu'elle le soit intensément - alors, ce que vous êtes maintenant compte beaucoup plus que ce que vous serez ensuite. Vous comprenez ce que je dis? Suivez-vous? C'est, Monsieur, ce qu'on appelle le Karma dans le monde asiatique. Je ne vais pas aborder tout cela. Cela veut dire action - pas tout le fatras - action. Si je mène maintenant, à cette époque-ci, une vie pleine de malheur, de confusion, colère, jalousie, haine, violence, elle pourrait être modifiée, mais continuera dans la prochaine vie. N'est-ce pas? C'est évident si vous explorez tout cela. Donc il y a preuve de cela. Preuve de la violence, preuve d'une remémoration des choses passées - vous suivez? C'est peut-être une remémoration d'événements d'une vie antérieure. N'est-ce pas? Cette remémoration, ce 'moi' fait d'accumulation, cette accumulation est le 'moi', le 'je', l'ego, la personnalité. Ce paquet, modifié, assagi, un peu lissé, continue dans la prochaine vie. N'est-ce pas? La preuve est là. Oui, suivez-vous tout ceci?
1:01:26 So the question is not whether there is reincarnation - you follow? I am very clear on this matter, please, I am very definite. Not that there is reincarnation but what is far more important than reincarnation is the ending of this mess, this conflict, now. You follow? Then there is something totally different goes on. I wonder if you get all this! It is like my being unhappy, miserable, sorrow-ridden and I say, 'I hope next life I will be better'. Right? That hope of next life is the postponement of facing the fact now. The speaker has talked a great deal to all those believers and so on, who have lectured, written, talked about reincarnation endlessly. It is part of their game. And I say, all right sir, you believe in all that, right. If you believe, what you do now matters. Right? Right, sirs? But they are not interested in that, they are interested in the future. You follow? They don't say, look, I believe but I will alter my life so completely there is no future. You follow the point? Donc la question n'est pas de savoir si la réincarnation existe - vous suivez? Je suis très clair à ce sujet, je suis très précis. Pas au sujet de la réincarnation, mais ce qui importe bien plus, c'est de mettre fin à ce gâchis, à ce conflit, maintenant. Vous suivez? Alors quelque chose de tout différent a lieu. Je me demande si vous saisissez tout cela ! C'est comme être malheureux, lamentable, accablé de souffrance et dire : 'j'espère que dans ma prochaine vie cela ira mieux'. N'est-ce pas? Cet espoir d'une prochaine vie, c'est remettre à plus tard d'avoir à confronter le fait actuel. L'orateur a beaucoup parlé à tous ces croyants, etc., qui ont donné des conférences, écrit, et parlé sans fin de la réincarnation. Cela fait partie de leur jeu. Et je leur dis, très bien, vous croyez en tout cela, parfait. Si vous y croyez, ce que vous faites maintenant compte. N'est-ce pas? N'est-ce pas, messieurs? Mais cela ne les intéresse pas, ils s'intéressent au futur. Vous suivez? Ils ne disent pas : 'écoutez, je crois, mais je vais changer ma vie si complètement qu'il n'y a pas de futur'. Vous suivez l'argument?
1:03:26 Don't say at the end of answering this particular question you are evading it. I am not. I say the present life is all important. If you understand, go into that present life with all the turmoil of it, the complexity of it, and end it. You follow? End it, not carry on with it. Then you enter into a totally different world. To end it you must apply - you follow sir? - give attention, you must go after it, not just say, 'Well I believe in it, reincarnation I hope in the future something will take place’. I think this is clear, isn't it? I am not hedging. N'allez pas dire, à la fin de ma réponse à cette question, 'vous l'esquivez'. Je ne le fais pas. Je dis que la vie présente est capitale. Si vous comprenez, explorez cette vie présente et toute l'agitation, la complexité qu'elle comporte, et mettez-y fin. Vous suivez? Y mettre fin, ne pas perpétuer tout cela. Vous pénétrez alors un monde tout différent. Pour y mettre fin, il faut s'y consacrer - vous suivez? - y prêter son attention, persévérer, ne pas se contenter de dire 'j'y crois, en la réincarnation, j'espère que dans le futur il se passera quelque chose'. Je pense que c'est clair, n'est-ce pas? Je ne biaise pas.
1:04:37 You might ask me, do I believe in reincarnation - right? That is the question implied too. I don't believe in anything. (Laughter) This is not an evasion. I have no belief, which doesn't mean I am an atheist, I am ungodly and all that nonsense. To have no belief. Go into it, sir, see what it means. It means that the mind is free from all entanglements of belief. Vous me demander peut-être si je crois en la réincarnation, non? C'est aussi ce qu'implique la question. Je ne crois en rien. (Rires) Ce n'est pas une échappatoire. Je n'ai aucune croyance, ce qui ne signifie pas que je sois athée, impie et toute ces balivernes. N'avoir aucune croyance. Explorez cela, Monsieur, voyez ce que cela signifie. Cela signifie que l'esprit est libre de toutes les confusions de la croyance.
1:05:34 Q: Would you tell us that lovely story? Q: Voudriez-vous nous raconter cette charmante histoire?
1:05:40 K: Oh, you have heard of the Upanishads in India the literature of ancient India. There is a story there about death, which is reincarnation and all the rest of it. The son of a Brahman - you know what a Brahman is - the father is sacrificing, giving up. He has accumulated so much and one of the ancient customs and rules was that, after collecting, at the end of five years, you must give up everything and begin again. Would you do all that? (Laughter) So he had a son, and the son says to him 'You are giving all this away to various people, and so on to whom are you going to give me away to? 'To whom are you sending me?' The father said, 'Go away, I am not interested'. So the boy comes back several times and the father gets angry and says, 'I am going to send you to death'. Being a Brahmana he must keep his word. So he sends him to death. And on his way to death the boy goes to various teachers and says, 'Some say there is incarnation, others say there is not.' So he goes on searching and he comes to the house of death. When he arrives death is absent. That is the marvellous story if you go into it. Death is absent. He waits for three days. On the third or the fourth day death appears and apologises. He apologises because the boy was a Brahman and he says, 'I am sorry to have kept you waiting And in my regret I will offer three whatever you wish. You can be the greatest king have the greatest wealth and you can have immortality'. He promises everything. And the boy says, 'I have been to all these teachers and they all say different things. What do you say about death and what happens afterwards?' So death says, 'I wish I had pupils like you' - you understand? - 'who is not concerned about anything except that'. So he begins to talk, tell him about truth, about a state of life in which there is no time and so on and so on. That's the story. K: Oh, vous avez entendu parler des Upanishads, en Inde, la littérature de l'Inde ancienne. On y trouve une histoire au sujet de la mort, de la réincarnation et tout ce qui s'ensuit. Le fils d'un brahmane - vous savez ce qu'est un brahmane - le père pratique le sacrifice, l'abandon. Il a beaucoup accumulé, et l'une des anciennes coutumes et règles voulait qu'après avoir amassé, au bout de cinq ans, vous abandonniez tout cela pour repartir à nouveau. Le feriez vous? (Rires) Ainsi donc, il avait un fils, et le fils lui dit : 'Vous donnez tout cela à diverses personnes, etc., à qui allez-vous me donner? A qui m'envoyez-vous?' Le père lui répondit : 'vas-t-en, cela ne m'intéresse pas'. Mais le garçon revient plusieurs fois à la charge et le père se met en colère et dit : 'Je vais t'envoyer à la mort'. En tant que brahmane il doit tenir parole. Il l'envoie donc à la mort. Et, tout en cheminant vers la mort, le garçon va voir divers maîtres, et dit : 'Certains disent qu'il y a la réincarnation, d'autres que non'. Il continue donc à chercher et arrive à la maison de la mort. A son arrivée, la mort est absente. C'est une merveilleuse histoire, si vous vous y penchez. La mort est absente. Il attend trois jours. Le troisième ou le quatrième jour la mort apparaît et s'excuse. Elle s'excuse parce que le garçon était brahmane, et lui dit : 'Je suis désolée de vous avoir fait attendre, et pour gage de mes regrets je vous offre d'exaucer trois de vos voeux, au choix. Vous pouvez être le plus grand roi, avoir la plus fabuleuse richesse, ou avoir l'immortalité'. Elle promet tout. Et le garçon répond : 'j'ai été voir tous ces maîtres et chacun dit autre chose. Que dites-vous au sujet de la mort, et qu'arrive-t-il après?' Et la mort répond : 'j'aimerais avoir des élèves tels que vous' - vous comprenez? - qui ne se soucient de rien d'autre que cela. Et elle commence donc à lui parler de la vérité, d'un état d'être où le temps n'existe pas, etc., etc. Voilà l'histoire.
1:09:02 Fifth question: 'If you are the world, and one feels it, sees it, what does it mean to step out of the stream? Who steps out of it?' 5ème question : 'Si vous êtes le monde, et que c'est ressenti, vu, que veut dire sortir du courant? Qui sort du courant?'
1:09:15 The questioner has probably read some books of the speaker. 'If you are the world - in quotes - and one feels it, sees it what does it mean to step out of the stream? - in quotes - Who steps out of it?' What time is it, sir? L'auteur de la question a probablement lu des livres de l'orateur. 'Si vous êtes le monde - entre guillemets - et que c'est ressenti, vu, que veut dire sortir du courant? Qui sort du courant?' Quelle heure est-il?
1:09:44 Q: Twenty minutes to one.

K: Good Lord!
Q: Une heure moins vingt.

K: Seigneur !
1:09:52 Sir, this is a very important question because this will be the last question, if you don't mind, I am sorry to keep you waiting so long, in spite of the tape! Monsieur, c'est une question très importante, car ce sera la dernière, si vous le voulez bien; désolé de vous faire attendre si longtemps, malgré l'enregistrement !
1:10:10 I wonder if one realises, not as an idea, not as something romantically appealing but as an actual fact that we are the world, psychologically, not physically, colour and hair and all that stuff but psychologically, inwardly we are the world. Go to India, they have the same problems as here: suffering, loneliness, death, anxiety, sorrow - right? - as we have in the West. Wherever you go this is the common factor of humanity the factor of all human beings. So psychologically, inwardly, we are the world. Right? Is that an idea or a fact? You understand? When you hear this statement, do you make of it into an idea or actually realise it as you realise when a pin is put into your thigh, or in your arm, the actual pain of it? Not the pain of the realisation. The pain when an injection is made, that is an actuality, you have no idea about it, it is so, there is pain. Now do we actually realise this immense fact? Or is it just a lot of words. You say,' I see it, and I know it and I feel it'... But something biting! Something that is so tremendously actual. Then, the psychological fact of that, affects the mind. You understand? The mind is not your mind. Your brain is not your American little family brain. It is the human brain. And when one realises that it brings a sense of great - you know - not only responsibility, responsibility implies generally guilt in it, if you are really responsible you feel slightly guilty about it. I am using the word 'responsibility' without any sense of guilt. A sense of tremendous human responsibility for all things connected with human beings: how you educate your children, how you behave. You follow? When you actually realise this immensity - it is immense - then the particular entity as 'me' seems so insignificant. You understand? With all my little worries, you know, it becomes so shoddy. And when you see this fact, in your heart, in your mind you feel this, you cover the earth - you understand? Cover the earth: nature, ecology, and all that - you follow? You want to protect everything you can. Because you are responsible for all this. Je me demande si chacun réalise, non en tant qu'idée, non comme quelque chose de romantique et séduisant, mais comme un fait réel, que nous sommes le monde, psychologiquement; pas physiquement, la couleur, les cheveux et tout cela, mais psychologiquement, intérieurement, nous sommes le monde. Allez en Inde, ils ont les mêmes problèmes qu'ici : la souffrance, la solitude, la mort, l'anxiété, la tristesse - n'est-ce pas? - tout comme nous en Occident. Ou que vous alliez, c'est le facteur commun à l'humanité, le facteur commun à tous les êtres humains. Donc, psychologiquement, intérieurement, nous sommes le monde. Bien? Est-ce une idée ou un fait? Vous comprenez? Quand vous entendez dire cela, en faites-vous une idée ou le réalisez-vous vraiment, comme vous le feriez si une aiguille transperçait votre cuisse ou votre bras, causant une vraie douleur? Pas la douleur de la réalisation. La douleur lors d'une injection, c'est une réalité, vous ne vous en faites pas une idée, c'est ainsi, cela fait mal. Dès lors, réalisons-nous vraiment ce fait énorme? Ou il ne s'agit que d'un tas de mots. Vous dites : 'je le vois, et je le sais, je le sens'... Mais c'est comme une morsure ! Quelque chose de formidablement réel. Alors, le fait psychologique de cela affecte l'esprit. Vous comprenez? L'esprit n'est pas votre esprit. Votre cerveau n'est pas votre votre petit cerveau familial d'Américain. C'est le cerveau humain. Et quand on le réalise, cela suscite un grand sens - vous savez - pas seulement de responsabilité, la responsabilité implique en général une culpabilité, étant vraiment responsable, vous vous en sentez un peu de coupable. J'utilise le mot 'responsabilité' sans le moindre sentiment de culpabilité. Mais au sens d'une formidable responsabilité humaine pour tout ce qui se rapporte aux êtres humains : comment vous éduquez vos enfants, comment vous vous comportez. Quand vous réalisez vraiment cette immensité - c'est immense - alors l'entité particulière, le 'moi' paraît si insignifiante. Vous comprenez? Avec tous mes petits soucis, vous savez, cela devient si médiocre. Et quand vous voyez ce fait et que, dans votre coeur, dans votre esprit vous sentez cela, vous recouvrez la terre - vous comprenez? Vous recouvrez la terre : la nature, l'écologie et tout cela - vous suivez? Vous voulez protéger tout ce que vous pouvez. Parce que vous êtes responsable de tout cela.
1:14:55 And when there is this, the questioner asks, what does it mean to step out of this stream? And who does step out? The stream is this constant human struggle, misery - right? - of all human beings, whether communist, socialist, imperialists in China - you follow? - technicians. It is the common ground on which we all stand. And to be free of that - you follow? To be free of all that is not who steps out of it. The mind has become something totally different. You understand? Am I making this point clear? It's not 'I step out of it'. The mind is no longer in it. Sir, look, if you are attached and you end attachment, something totally different takes place, not: you are free from attachment. You understand? So there is a different quality a different tone to your whole life when one realises this enormous fact that we are humanity. Right sir? Et quand vous réalisez cela, demande l'auteur de la question, que veut dire sortir de ce courant? Et qui sort du courant? Le courant est cette lutte, ce malheur perpétuels - n'est-ce pas? - chez tous les êtres humains, qu'ils soient communistes, socialistes, impérialistes en Chine - vous suivez? - techniciens. C'est le terrain commun sur lequel nous nous tenons tous. Et il s'agit d'en être délivré - vous suivez? Etre libre de tout cela, et non 'qui sort de cela'. L'esprit est devenu quelque chose de tout à fait différent. Vous comprenez? Suis-je clair là-dessus? Ce n'est pas 'moi qui en sort'. L'esprit n'est plus là-dedans. Monsieur, si vous êtes attaché et mettez fin à l'attachement, quelque chose de tout différent a lieu, et non pas : 'vous êtes libre de l'attachement'. Vous comprenez? Alors, une autre qualité, une autre tonalité imprègne toute votre vie quand on réalise ce fait énorme que l'on est l'humanité. Bien Monsieur?
1:16:45 I think that is enough, isn't it? Je pense que cela suffit, n'est-ce pas?