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OJ82Q3 - 3rd Question & Answer Meeting
3ème session de questions & réponses
Ojaï, Californie, USA
Le 11 mai 1982



1:14 De nombreuses questions ont été posées. Certaines plutôt extravagantes et d'autres assez absurdes. Comme 'pourquoi ne pas m'autoriser la barbe'. Nous avons écarté celles-là et choisi de plus sérieuses. Tout ceci est assez drôle, n'est-ce pas.
2:17 Puis-je me permettre encore de vous le rappeler, c'est vous qui vous posez ces questions et essayez de leur trouver une réponse, ou d'en voir les implications. Comme nous l'avons aussi souligné, la manière dont vous abordez toute question est importante, n'importe quel problème de la vie, que nous l'abordions personnellement ou avec un motif précis ou inconscient, ou mû par le seul désir de trouver une réponse, ce qui fait que nous ne comprenons jamais le problème lui-même. Comme nous l'avons déjà dit, un problème est une chose qui vous est lancée, qu'il faut confronter, un défi auquel il faut répondre. Mais si l'on y répond de manière oblique ou orientée, on ne confronte alors pas totalement ce défi. Il est donc très important de souligner que nous ne vous instruisons pas, ne vous éduquons pas, mais nous bornons à vous indiquer combien importe la manière d'aborder une question, un problème. Et il faut apprendre la manière de l'aborder au lieu de rechercher la solution du problème.
4:24 1ère question : 'que vous inspire le fait qu'un million de dollars soit consacré à l'éducation d'un petit groupe d'enfants qui ne paraissent ni souffrants, ni défavorisés ?'
4:41 'que vous inspire le fait qu'un million de dollars soit consacré à l'éducation d'un petit groupe d'enfants qui ne paraissent ni souffrants, ni défavorisés ?'
5:05 Qu'en pensez-vous ? L'école de Oak Grove dispose, si je comprends bien, d'un fonds de bourses d'études destiné aux plus pauvres, aux défavirisés, aux enfants n'appartenant pas à la classe aisée. Je me demande pourquoi il y a une opposition générale ou un sentiment d'hostilité à l'égard d'un groupe défini en tant qu'élite ? Et pourquoi objectons-nous à une école de cette nature, qui dispose vraiment d'un fonds de bourse ? Pourquoi vous y objectez-vous sans connaître toutes les complexités de l'école, tous ses problèmes, etc. ? Et si je puis me permettre, pourquoi ne pas objecter les sommes énormes dépensées pour la guerre ? Pourquoi n'objectez-vous pas cela ? La guerre – pas une certaine guerre, la guerre nucléaire, mais toute l'idée de tuer des gens au nom de son pays. N'est-t-il pas bien important d'objecter cela plutôt que ceci ? Ceci aussi est important, nous y répondons. A savoir que l'école d'Oak Grove dépense environ un million de dollars, si elle peut les trouver; je pense qu'elle en trouvera au moins la moitié, en tant qu'école secondaire. Une bourse d'études existe pour ceux qui ne peuvent couvrir la totalité de leur dû. Si votre ressenti est fort, alors que ferez-vous à cet égard ? Y mettrez-vous le feu ? Ou vous pencherez-vous sur la question de savoir pourquoi, dans une société nantie comme en Amérique – comme dans ce pays-ci, cette partie-ci du monde où des gens meurent de faim, ont très peu de biens, n'ont aucune instruction, se plient à toutes sortes d'horreurs - pourquoi ce pays dépense-t-il des mille et des cents en armements et ainsi de suite ? Pourquoi ? Notre objection à cela n'est-elle que verbale, ou agissons-nous à ce propos ? Et que peut-on faire quand un pays, – comme partout dans le monde, même chez les sociétés les plus primitives – accumule du matériel de guerre. Chaque pays, la France, l'Angleterre, l'Amérique et ainsi de suite, vend des armes à d'autres pays plus pauvres, lesquels dépensent aussi des millions sur toutes sortes d'horribles moyens de détruire l'humanité. Que ressentons-nous au vu de tout cela ? Et que pouvons-nous faire à ce sujet ?
9:30 Il semble presque impossible d'arrêter cette destruction de l'homme. Alors, allons-nous à la racine de tout ceci, ou se bornera-t-on à refuser un certain type de bombes nucléaires, etc. – superficiellement. Ou abordons-nous tous ces sujets en profondeur ? A savoir, quelle est la cause de tout ceci ? Quelle est la cause de la pauvreté, non seulement dans ce pays-ci où règne une telle opulence par rapport au reste du monde ? Que faisons-nous à ce sujet ? Quand on se rend dans le monde asiatique, en Inde, etc., on voit que la population y augmente chaque année. La population de l'Inde augmente de 15 à 30 millions de personnes par an. Et un pays aussi pauvre que celui-là dépense des milliards en armements, achetant des Mirages à la France pour s'opposer à un pays voisin. Nous le faisons tous. Alors que faire ? Qu'est-ce qui cause tout ce dénuement, cette pauvreté, ces orphelins. En Asie, les gens ont connu la famine et ont encore faim. L'orateur en faisait partie : enfant, il n'avait pas assez à manger. Nous savons donc tous ce qu'est la pauvreté. Peut-être pas vous. Et j'en suis heureux. Alors, quelle est la racine de tout ceci ?
12:13 Est-ce de la fierté nationale ? Est-ce une sorte de sens de l'honneur qui fait qu'on lutte pour son propre pays, tuant des millions de personnes pour cet honneur ? Quelle est la cause de ce dénuement, de la pauvreté croissante dans le monde ? Est-ce le nationalisme qui a divisé les gens, ce qui fait qu'un pays est particulièrement nanti alors que d'autres ne le sont pas ? Pourrait-on envisager un mode de relation globale et réciproque, de sorte qu'une action économique, sociale, politique, tout cela serait un problème global et pas seulement américain ou asiatique ? Peut-on envisager un arrêt des guerres qui contribuent au dénuement, à cette énorme destruction d'un autre être humain, qui vous est semblable. Il aurait beau se considérer comme Turc, Argentin, Britannique, ou Russe, cet être humain est pourtant comme vous et moi : il passe par toutes sortes de malheurs, espérant trouver la sécurité dans le nationalisme, qui est en fait de l'isolement, et il n'y a aucune sécurité dans cet isolement. Alors pourrait-on - ou un groupe de gens - être libéré de tout nationalisme, être absolument, totalement opposé à la guerre, à tuer d'autres êtres humains ? Je ne vous dis pas de le faire, s'il vous plaît.
15:04 Dans d'anciennes sociétés il y avait un groupe de gens qui refusait de tuer sous aucune circonstance. Selon leur profonde conviction religieuse, tuer était un mal, et si l'on tuait, on le paierait à la prochaine vie, par conséquent, ne tue pas – récompense-punition, peut-être, mais l'idée est de ne rien tuer, car la vie est sacrée. Si l'on ressent cela profondément, on écarte tout tribalisme. Les gouvernements du monde peuvent-ils ne pas accumuler des armes ? Cela paraît presque impossible. Le monde est devenu fou. Si l'on ne paye pas ses impôts, on est emprisonné pour être un objecteur à tout cela. Et si l'on achète un timbre on soutient la guerre. Si l'on achète de l'essence – ou de la gazoline comme on dit ici – une partie finance la guerre.
16:41 Alors, au vu de tout ceci, que doit faire un être humain ? Pas seulement dans cette école, - c'est bien peu de chose. Que doit faire un être humain confronté à tous ces problèmes, que doit-il faire ? Qui est responsable de tout cela ? Les gouvernements ? Les politiciens ? Le groupe de gens terriblement riches qui contrôle les gouvernements, de grandes entreprises ? Qui porte la responsabilité de toute cette horreur ? Répondez à ces questions, je vous prie. Chacun de nous n'en est-il pas responsable ? Du fait que nous n'aimons pas l'étranger, que nous haïssons ceux qui ne sont pas de la même couleur que nous, etc. Chacun de nous n'en est-il pas responsable ? Donc si nous en sommes responsables, notre devoir, notre intime conviction fera naître une nouvelle société, un nouveau groupe de gens. Telle est la fonction de l'éducation. Dans cette école au moins, nous tâchons d'oeuvrer à l'apparition de bons êtres humains, qu'ils soient riches ou pauvres, les enfants sont des enfants. Des êtres humains bons, complets, honnêtes. Cela pourrait échouer, mais il est bon de tenter quelque chose de la sorte. Il est donc de notre responsabilité, nous semble-t-il, que chacun de nous comprenne en profondeur cet énorme problème dont chacun de nous est responsable.
19:38 Vous avez entendu l'orateur dire tout cela. Il l'a dit partout en Inde, en Europe, dans ce pays-ci, en Australie, etc. Vous écoutez tout cela et il semble que nous ne l'appliquions pas. Et c'est bien la pire des choses que l'on puisse faire. Si vous entendez dire une vérité et ne la mettez pas en pratique, c'est comme un poison. Vous comprenez ? Il est très destructeur d'entendre quelque chose de vrai, de naturel, de sain, et ne pas le mettre profondément en pratique. Car alors ce que vous avez entendu contredit ce que vous êtes, d'où l'apparition de conflit, de conflit perpétuel. Il vaut beaucoup mieux ne rien entendre de tout cela et ne pas l'appliquer.
21:15 L'orateur dispose d'un passeport, un passeport indien, diplomatique. Mais ce bout de papier ne l'identifie pas au pays en cause. Ce n'est qu'un bout de papier destiné à lui permettre de voyager.
21:47 2ème question : 'pourquoi confondons-nous la fonction et le rôle ? On peut enseigner ou faire un certain travail, mais pourquoi s'approprier ces fonctions, prétendant que ce sont des attributs personnels, et y introduisant une notion de volonté, de statut, de pouvoir, et causant par là beaucoup de mal ?'
22:14 'Pourquoi confondons-nous la fonction et le rôle ? On peut enseigner ou faire un certain travail, mais pourquoi s'approprier ces fonctions, prétendant que ce sont des attributs personnels, et y introduisant une notion de volonté, de statut, de pouvoir et causant par là beaucoup de mal ?'
22:53 La question me semble assez claire. Pourquoi sommes-nous toujours si personnels sur à peu près tout ? Veuillez répondre vous-même à cette question. Pourquoi ne peut-on regarder le monde de façon impersonnelle, dépassionnée ? Pourquoi se sert-on de la fonction pour assurer un certain statut ? Pourquoi ne peut-on se limiter à la fonction ? Par exemple, mettons que l'orateur ait quelque chose à dire, alors pourquoi – ce n'est qu'une supposition sans fondement – pourquoi veut-il par cette fonction un statut, une situation, du pouvoir, et toute cette affaire, pourquoi ? Le pouvoir serait-il adulé par les êtres humains ? Le statut importe-t-il bien plus que la fonction ? Un premier ministre bien plus que le cuisinier, un professeur est-il bien plus important que celui qui apprend une chose ou une autre, un maître charpentier, etc. ? Vous suivez ? Nous ne voyons apparemment pas que la fonction a son importance, mais que si vous usez de la fonction pour avoir un statut, celle-ci se délite, elle a perdu son énergie. Vous savez, de nos jours – et ce n'est pas nouveau – les fonctions de professeur, de grand scientifique, ou grand homme d'Etat, sont telles que dans le monde un professeur ne jouit pas d'une considération identique à celle d'un scientifique, d'un médecin, que l'on a tendance à vénérer. Mais le rôle du professeur dépasse de loin celui de toute autre profession, car il œuvre à l'apparition d'une nouvelle génération. C'est lui qui devrait recevoir le meilleur salaire, mais ce n'est pas le cas. Pour nous qui avons créé et appartenons à cette curieuse société le professeur ne reçoit que peu de respect et de considération. Ne l'avez-vous pas remarqué ? Le professeur ne peut se procurer de Cadillac, de Lincoln ou de Rolls-Royce, alors que les grands hommes d'affaires le peuvent, et vous respectez les Cadillac, les Lincoln et les Rolls-Royce qui dénotent un statut social bien plus important que la fonction.
27:23 Nous savons tous cela. Pourquoi faisons-nous cela ? C'est la question. L'auteur de la question veut savoir pourquoi nous autres êtres humains usons de la fonction comme d'un moyen pour acquérir un statut, pourquoi ? N'est-ce pas une des raisons pour laquelle nous vénérons la réussite ? Cette déesse de la réussite. Nous y sommes tous entraînés. Chaque chaîne de télévision nous dit qu'il faut réussir, réussir. Réussir signifie parvenir à un certain statut. Pas à une fonction, qui a sa propre honorabilité, mais se servir de la fonction pour devenir quelque chose, c'est-à-dire être célèbre, obtenir… quoi que ce soit. Pourquoi faisons-nous tout cela ? Vous le faites, Monsieur. Nous le faisons tous, sauf peut-être quelques uns. Pourquoi faisons-nous cela ? Serait-ce que nous voulons tous le pouvoir, la domination sur les autres, plus de confort par l'argent ?
29:20 A propos, je me demande si vous l'avez remarqué, le monde devient de plus en plus matérialiste, si vous me passez ce terme. Tous veulent de plus en plus de confort, de vêtements, de maisons, d'argent, faire sans cesse la même chose, toujours plus, et cela s'appelle la culture. Vous suivez tout cela ? Je me demande... Tout cela devient si terriblement tragique. Et pourquoi fait-on tout cela ? Pourquoi veut-on le pouvoir ? Est-ce que, voyant des gens en situation de grand pouvoir, leurs agissements, leur influence sur les gens, leur nom chaque matin dans les journaux, on aimerait aussi voir nos noms chaque matin dans le journal ? Est-ce une sorte de frustration, d'où un profond besoin de jouir d'une situation, d'un statut d'autorité inspirant le respect, la considération ? Nous voulons tous cela. Alors nous usons de tout moyen en guise de tremplin vers autre chose.
31:20 Vous savez, une des choses les plus difficiles qui soit est de n'être rien. Car la personne qui a réussi est la plus respectable qui soit. On la respecte. Mais un être humain qui dit 'je ne veux rien de tout cela, je veux seulement vivre, je ne serai rien dans ce monde', doit disposer d'une énorme stabilité intérieure, doit être sa propre lumière, être capable de ne compter que sur soi.
32:19 3ème question : l'action politique n'est-elle pas nécessaire pour amener un changement total ?'
32:28 'L'action politique n'est-elle pas nécessaire pour amener un changement total ?'
32:39 Cette question comporte beaucoup d'éléments, comme toutes les questions. Qu'est-ce que la politique ? Que signifie ce mot ? L'art de gouverner, la science de gouverner. C'est-à-dire diriger les gens, car les gens sont si malhonnêtes, voulant agir à leur guise, chacun voulant réaliser ses propres désirs, voulant concurrencer les autres. Vous suivez ? Tout cela. Alors des gens, des êtres humains ordinaires, comme nous tous, luttent pour exprimer leurs propres désirs individuels, lesquels s'opposent aux désirs, aux ambitions des autres, etc. Donc chacun de nous s'oppose à autrui. Et ainsi, l'art de gouverner consiste à diriger les gens, car les gens sont corrompus, livrés à eux-mêmes, ce sont de dangereux animaux, qui doivent donc être contrôlés, gouvernés, d'où la nécessité des lois, et ainsi de suite. Voilà ce qui a lieu dans le monde. Voyez-le par vous-même. Davantage de lois, davantage de policiers, de meilleures armées, de meilleurs équipements de guerre. Alors, que veut dire gouverner ? Qu'est-ce que l'art de gouverner ?
35:13 Vous connaissez le sens du mot 'art' ? Pas l'écriture de poèmes, la peinture de tableaux, l'écriture de romans; l'art, le mot, pas l'expression de ce mot. 'Art' signifie mettre chaque chose à sa juste place. Vous comprenez ? Mettre toute chose... Chaque acte, chaque pensée, chaque être humain a sa propre place. Ainsi, quand nous autres êtres humains n'ont pas en eux cet art, - non M. quoi qu'il en soit, ne soyez pas d'accord - l'art dans le sens de mettre ma maison, c'est-à-dire moi, en ordre, quelqu'un d'autre devra mettre cette maison en ordre. Nous avons créé cette société et nous laissons aux politiciens le soin de la modifier. Nous avons créé le monstre que l'on appelle société, et il nous faut des politiciens pour la contrôler. Les politiciens peuvent soit être bons, soit être soutenus par des gens très, très riches ou par un petit groupe de gens riches – vous savez, ce jeu qui a lieu dans le monde parmi les politiciens. L'orateur en connaît beaucoup. Et ceci se poursuit dans le monde entier. C'est que nous voulons des leaders politiques. Ce leader-ci n'est pas bon, mais au terme de cette élection, nous aurons un nouveau président, – non, pas de président, pardon – un nouveau leader, et lui ou elle aussi pourrait échouer, mais on attend... l'élection suivante. Cela s'est fait dans le monde entier, l'attente de nouveaux leaders. Le leader actuel n'est pas bon, mais on espère que le suivant sera meilleur, et ainsi de suite. Tel a été le jeu de tout le monde politique. C'est ce qu'on désire. Ainsi, nous voulons toujours que quelqu'un d'autre nous dirige, nous dise quoi faire. Or aucun leader, aucun sauveur, aucun gourou, aucun livre ne va nous aider. Je pense qu'il faut vraiment, profondément réaliser cela : aucun agent extérieur, aucun changement d'environnement modifiant une certaine structure de la société ne va transformer la condition humaine. La condition humaine est ce que nous sommes, et si l'on ne s'applique pas soi-même à amener un changement radical, une mutation, une transformation radicale en soi-même, aucun leader, personne au monde ne va le faire. Et toute quête de nouveau leader politique, de nouvel homme d'Etat, de nouveau leader mondial, serait vaine. En attendant, nous créons un monde toujours plus chaotique. Tout cela est tellement évident pour qui veut bien regarder, observer, penser à tout cela. Il semble pourtant que nous voulions toujours que quelqu'un agisse pour nous, psychologiquement, ce qui importe bien plus, car l'état psychologique est le reflet de l'état extérieur.
41:00 Alors, ayant entendu tout cela, qu'allez-vous en faire ? Vous contenter d'écouter et dire, très bonne, excellente idée ? Mais il m'est terriblement difficile de changer. Car je n'en ai pas l'énergie, ce que cela exige, je ne l'ai pas. Ainsi, chacun de nous est tellement négligent, indifférent, acceptant les choses telles qu'elles sont et poursuivant son chemin. Si l'on prend conscience du monde, de la société, des guerres, de la bombe nucléaire, de toutes les horribles menaces, de la destruction qui s'appelle la guerre, et si l'on réalise qu'on en est responsable, chacun de nous – une responsabilité brûlante, pas une responsabilité idéaliste verbale, une responsabilité brûlant qui exige une action intense, en soi-même, pas par l'intermédiaire de quelqu'un, alors peut-être y aura-t-il la possibilité d'une nouvelle société, qu'un nouveau groupe d'êtres humains donne naissance à un autre monde.
43:04 4ème question : 'ne pourra-t-on découvrir la vérité dont vous parlez par la pratique d'oeuvres humanitaires, d'actes d'amour et de compassion ?'
43:17 Oh, quelle belle question ! 'Ne pourra-t-on découvrir la vérité dont vous parlez par la pratique d'oeuvres humanitaires, d'actes d'amour et de compassion ?'
43:35 Les bonnes âmes aident toujours la société, les pauvres, se dévouant à la lutte contre la pauvreté et aidant les autres à l'accepter ou à s'extraire de celle-ci. Cela continue, c'est reconnu par les religieux en tant qu'actes éminents, menant à la sainteté. Vous le savez, cela se lit dans les journaux presque chaque jour. Les actes des missionnaires. Tout cela est si ridicule !
44:29 L'auteur de la question demande s'il est possible, par des actes d'amour, de compassion, de service, de découvrir cette vérité qui n'est ni mienne ni vôtre, ou qui ne relève d'aucune religion ? Alors, aimez-vous ? Eprouvez-vous de la compassion ? Voulez-vous aider ou servir autrui ? Quand vous partez servir autrui, aider un autre, cela implique que vous en savez bien plus que cet autre. Je pense qu'il y a en tout cela énormément de vanité, au nom du service, au nom de l'amour. Ne le pensez-vous pas ? Enormément d'expression de soi. Je veux m'accomplir dans diverses activités, peut-être de services, ou de ce que l'on appelle l'amour, ou par ce que l'on appelle amour et compassion. N'est-il pas naturel et sain d'aider autrui ? C'est naturel. Pourquoi en faire tout un plat ?
46:34 Et la compassion, qu'est-ce que c'est, qu'est-ce que cela signifie ? La signification de ce mot est : passion pour tout, ressentir une profonde passion pour tout. Ce qui signifie cette sensation de grande intensité, ne pas tuer un autre être humain, ne pas tuer ce qui vit. Vous direz : quand on tue un choux, c'est bien tuer quelque chose. Alors, où tracez-vous la limite ? Tuer un être humain ? Tuer un bébé phoque ? Tuer votre ennemi qui est agressif, comme vous-même l'avez été l'année dernière ?
48:14 Alors, la compassion, l'amour peuvent-ils exister là où il y a antagonisme, compétition, quand chacun est en quête de réussite ? Voyez tout cela Messieurs.
48:48 Ainsi, la connaissance de soi – mettons-le ainsi – en me connaissant moi-même, cela revient à connaître le contenu de ma conscience, qui est moi-même, le contenu : croyances, antagonistes, angoisse, solitude, souffrance, douleur, désir d'être en sécurité, tout cela et davantage se trouve dans ma conscience. Sans connaître cela, sans comprendre tout le mélange d'éléments conflictuels et destructeurs qui constituent ma conscience, comment puis-je aimer ? Comment puis-je avoir ce qu'on appelle la compassion ? Il faut donc se connaître, se comprendre – non par l'amélioration de soi, qui n'est que l'amélioration de mon égoïsme, ce qui peut être merveilleux si c'est cela que vous voulez – la compréhension de moi-même, de mes réactions, de la façon dont je pense et pourquoi , vous savez, tout ce mouvement de moi. Les Grecs anciens et les anciens Hindous parlaient du 'connais-toi toi-même'. Mais bien peu de gens se sont vraiment étudiés. Ils ont étudié les animaux : rats, cochons d'Inde, chiens, singes, la vivisection, vous savez tout ce qui se passe, et par tout cela ils espèrent se connaître eux-mêmes. Ils parlent de comportement, mais ne se sont jamais étudiés eux-mêmes. Nous sommes, si c'est le cas, les plus grands expérimentateurs de nous-mêmes.
51:25 Et se connaître, c'est comprendre, se regarder dans le miroir de nos relations. Je ne puis me connaître en pensant simplement à moi, pour savoir si je suis ceci ou cela. Mais la compréhension de moi-même se révèle dans mes relations avec ma femme, mes enfants, mon voisin, au gouvernement, à tout. Non pas tel que j'aimerais être, mais tel que je suis effectivement. Il existe alors une possibilité de voir ce qui est en réalité, une possibilité d'y apporter un changement, d'y apporter une transformation. Mais nous ne nous étudions jamais. On étudie toujours les livres qui nous disent ce que nous sommes, en essayant de s'adapter à ce que d'autres nous ont dit. Nous sommes bien ce que d'autres nous ont dit, alors pourquoi d'autres devraient-ils nous dire ce que nous sommes ? Comprenez-vous tout cela ? Parce que nous voulons être tout-à-fait certains de la justesse de notre étude. Alors nous nous tournons vers d'autres. Nous errons, nous disons c'est juste, c'est faux, je l'ai fait, mais il y a cette lucidité persistante... cette conscience de ses réactions dans ses relations. Cela demande de l'attention, énormément de sensibilité. Et pour être physiquement sensible, il ne faut pas se droguer, prendre d'alcool, fumer [sinon] comment peut-on être sensible ? Donc la compassion, l'amour ne peuvent exister qu'en l'absence du moi. Comme nous l'avons dit, quand 'vous' n'êtes pas, l'immensité est.
54:08 Voulez-vous poursuivre ? Je le puis, mais vous ?
54:25 5ème question : 'les niveaux de spiritualité ou de conscience existent-ils ? Quel rôle la guérison psychique, la projection astrale, l'aptitude à voir les auras et les entités, etc., jouent-ils dans tout ceci ? Et peuvent-ils s'interposer dans la relation et notre capacité à voir clairement ?' Grands dieux !
55:11 'Les niveaux de spiritualité ou de conscience existent-ils ? Quel rôle la guérison psychique, la projection astrale, l'aptitude à voir les auras et les entités, etc., jouent-ils dans tout ceci ? Et peuvent-ils s'interposer dans la relation et notre capacité à voir clairement ?'
55:51 Je ne sais pas très bien comment répondre à cela. La première partie de la question est celle-ci : les niveaux de spiritualité ou de conscience existent-ils ? C'est-à-dire, l'un est-il plus spirituel que l'autre ? Vous comprenez ? Le plus. C'est-à-dire, l'un est-il plus près de la vérité que l'autre ? Alors, quel est le sens du mot 'plus' ? Le 'plus' définit une mesure, n'est-ce pas ? Je suis ceci, je serai plus riche demain. Ou maintenant je suis violent, mais ne le serai plus dans une semaine. Ainsi, mon esprit mesure sans cesse : je suis grand de taille, vous êtes petit, blond, tel autre est noir, tel autre jaune, rose; c'est la mesure. Mesure égale comparaison. Et le mot 'mesure' joue aussi un rôle dans la méditation. Mesure et méditation sont liées. Attention, c'est très important si vous voulez le comprendre. Pourquoi les êtres humains mesurent-ils ? Il ne s'agit pas de vêtements, je ne parle pas de cela. Psychologiquement, intérieurement, pourquoi veut-on se mesurer à quelqu'un d'autre ? C'est-à-dire mesurer 'ce qui est' à 'ce qui devrait être'. Vous suivez ? Je ne suis pas bon aujourd'hui, mais donnez moi du temps et je le serai. C'est-à-dire, l'admission d'un intervalle de temps est la mesure. Vous suivez ? Sommes-nous ensemble ici ? Quand j'ai recours au concept de temps psychologique, ce temps implique la mesure. Vous le saisissez ?
59:10 Puis l'auteur de la question dit : dans la spiritualité – quel que soit le sens donné à ce mot, pour l'instant nous l'utilisons dans son sens ordinaire, dans son acception habituelle – y a-t-il une mesure dans la spiritualité ? Là où il y a mesure, il n'y a pas de spiritualité. N'est-ce pas ? Chez un gourou, un évêque et ainsi de suite, ce concept a cours, cette idée que quelqu'un est plus près de dieu, de la vérité – ne parlons pas de dieu, plus près de la vérité. Et il a accompli quelque chose et je dois l'accomplir, et pour pouvoir l'accomplir il me faut du temps, et je dois me mesurer chaque jour. N'est-ce pas ? Tout ceci est évidemment totalement matériel, totalement physique. Par exemple, je suis un employé de bureau, et dans un an je serai peut-être cadre supérieur, et 10 ans plus tard, directeur. Cela procède du même mouvement transposé dans le domaine psychologique. Et il y a ainsi le premier disciple et le novice. En Italie, il y a un monastère auquel l'orateur aimait se rendre, où le novice devait patienter 9 ans. Vous comprenez ? Au bout de 9 ans, il avait le droit de se rendre dans le sanctuaire. Voilà une mesure parfaite. Et cela s'appelle le progrès spirituel.
1:01:53 Et l'auteur de la question demande aussi s'il y a des niveaux de conscience. C'est-à-dire l'inconscient et le conscient, n'est-ce pas ? C'est ainsi que l'on a divisé la conscience : le caché et l'évident, la part obscure et la part lumineuse. La conscience a été divisée ainsi. Et cette conscience comporte plusieurs divisions. Cependant, pour l'orateur la conscience est un tout. Elle ne peut être divisée. Voyons pourquoi. S'il y a conscience, ce qui consiste à être pleinement éveillé, il n'y a alors rien de caché. Vous comprenez ? Je me le demande... non, ne l'acceptez pas si vite ! Approfondissez-le soigneusement. Freud et tous ces messieurs, ces professionnels, ont divisé notre conscience en diverses catégories. Et nous, pauvres hommes ordinaires et ignorants, acceptons tout cela. Mais comme l'orateur et bien d'autres personnes ne lisent pas tout cela, peut-être ont-ils étudié leur propres états; on peut voir très clairement quand on est conscient de quelque chose, soit on est pleinement conscient, soit seulement très partiellement, comme l'est la plupart d'entre nous. Quand vous observez ce merveilleux paysage, les collines, les arbres, les ombres et les lumières, quand vous en êtes complètement conscient, il n'y a aucune ombre dans votre esprit. Ainsi, si l'on est complètement conscient de soi, il n'y a aucune division entre conscience supérieure et inférieure. C'est la conscience avec tout son contenu. Il est possible de diviser : la croyance en une chose sacrée est supérieure à mes réponses sexuelles ou sensorielles, mais cela fait partie de ma conscience que j'ai divisée pour mon propre plaisir ou pour le désir d'accomplir quelque chose. Ou c'est un schéma que j'ai accepté en tant que mesure, et je me mesure. Ceci est préférable à cela, ceci vaut plus que cela. Mais cela fait partie de cette conscience. Alors, mon inconscient – écoutez attentivement ceci – les traces profondes de peur existent-elles quand j'ai approfondi tout le mouvement de la peur ? Vous comprenez ma question ? J'ai examiné la peur et les causes de la peur, car l'esprit s'est rendu compte que toute forme de peur, qu'elle soit cachée, secrète, personnelle ou physique, etc., que toute forme de peur est destructrice. L'esprit s'est rendu compte de cela, pas verbalement, mais en réalité. Il se préoccupe alors totalement de se libérer de la peur, de la totalité et non d'une partie de la peur. Il est alors désireux, il est ouvert à ce que tout mouvement caché de peur se révèle de lui même, par les rêves, les actes, par toutes formes de... Vous savez, quand vous marchez seul dans un bois ou sur la route, vous vous rendez tout à coup compte d'un mouvement de peur, inconscient, dont vous n'aviez pas pris conscience, ce qui signifie que votre esprit s'ouvre à la révélation de vos propres peurs. Cela demande une grande recherche au sein de la nature de la peur, comme nous l'avons fait il y a quelques jours. Ainsi, les peurs obscures qui se cachent dans les profonds replis de la conscience, dans l'esprit, peuvent sortir et se révéler naturellement si l'on ressent l'urgence de la nécessité d'être totalement délivré de la peur. Vous suivez tout ceci ? La nécessité même d'être délivré de la peur amène la révélation complète de toute peur. Ceci demande une lucidité, une sensibilité menant à un éveil à toutes les sensations, à leurs nuances, aux subtilités des réactions.
1:09:11 Alors, tant qu'il y a mesure, il y a inévitablement division, à la fois dans la conscience et dans la soi-disante spiritualité.
1:09:24 Quel rôle la guérison psychique, la projection astrale, la capacité de voir, bla, bla, bla, jouent-elles dans tout cela et peuvent-elles s'interposer dans la relation et notre capacité à voir clairement ?
1:09:47 Comment répondre à une telle question ? Qu'est-ce qui empêche un être humain de voir clairement ? Voir non pas optiquement, mais intérieurement les choses telles qu'elles sont, très clairement, sans aucune déformation. L'agent extérieur, les projections astrales, l'imagination, les préjugés, les partis pris, les conclusions auxquels on tient, les expériences que l'on pense être importantes, ne sont-ce pas là des faits évidents qui empêchent la clarté de perception ? Pourquoi ne pas approfondir ceux-ci plutôt que des projections astrales ?
1:11:06 Vous savez, ce terme 'projections astrales'... je ne vais pas aborder cela, excusez moi.
1:11:17 La guérison psychique. On ne peut pratiquer la guérison que quand il n'y a pas de moi. Le comprenez-vous ? Mais le moi est si trompeur, si rusé, qu'il se cache derrière toutes sortes de comportements. Supposons que je sois une personne religieuse dévote, attachée à un symbole, à une idée ou à une projection quelconques. Cette projection est moi, plus grand, plus noble, élevé au plus haut point. Mais je suis encore égoïste, je suis toujours moi, seulement glorifié. Tant que subsiste le moindre sentiment de moi, l'acte de pratiquer laguérison présente un caractère plutôt factice. Mais en l'absence de tout moi, il existe une possibilité de soigner.
1:13:00 Cela fait une heure et quart que nous parlons, est-ce suffisant ?
1:13:07 Q: Non.
1:13:23 Encore une question et cela suffira, je pense.
1:13:27 6ème question : 'quel est le facteur qui fait que l'humanité s'est toujours mue vers une chose appelée religion ou Dieu ? N'est-ce qu'une projection résultant de la peur, de la souffrance, de la quête d'une aide, ou est-ce une chose profondément réelle, nécessaire, intelligente ?'
1:13:54 'Quel est le facteur qui fait que l'humanité s'est toujours mue vers une chose appelée religion ou Dieu ? N'est-ce qu'une projection résultant de la peur, de la souffrance, de la quête d'une aide, ou est-ce une chose profondément réelle, nécessaire, intelligente ?'
1:14:38 Comme le souligne l'auteur de la question, historiquement et effectivement l'homme a toujours été en quête de quelque chose le dépassant. L'homme a toujours dit : ceci n'est pas suffisant. J'ai des aliments, des habits, un abri, je vis en ce monde, je meurs, mais il doit bien exister autre chose. Je suis sûr que tout être humain, tant soit peu éveillé, assez intelligent, doit s'être posé cette question. Même les communistes engagés doivent s'être demandés : est-ce tout ? N'y a-t-il que souffrance, douleur et rien d'autre ? Et l'auteur de la question demande : la peur nous fait-elle inventer quelque chose, un agent extérieur qui nous protégera, veillera sur nous ? Nous voulons donc sonder très à fond cette question.
1:16:21 En l'absence de toute peur, psychologiquement, quel est alors l'état de votre esprit ? Cherchons ensemble, je vous prie. Dans quel état se trouve l'esprit totalement, complètement délivré de toute peur ? Eprouvera-t-il un quelconque désir de se protéger ? Eprouvera-t-il le moindre besoin, la moindre nécessité de chercher à qui adresser sa prière, son adoration, ou à qui demander de l'aide ? Vous comprenez? Quand vous êtes en parfaite santé, physiquement, iriez-vous voir le médecin ? Consulteriez-vous les livres diététiques ? Regarderiez-vous chaque matin la séance d'exercices à la télévision ? De même, un esprit en parfaite santé mentale, dans le sens où il n'éprouve pas la moindre peur, a mis fin à souffrance, a compris la totalité du mouvement du plaisir – vous suivez – un esprit en bonne santé, sain, rationnel, aura-t-il besoin de se rendre dans une église ? Allons Messieurs, répondez vous-mêmes à cela. Seul un esprit estropié, conditionné, malsain, apeuré, solitaire, souffrant profondément, désire naturellement de l'aide. Et alors il projette des dieux, des sauveurs, tout le cercle religieux. Mais cette souffrance, cette solitude, cette peur, il n'a pas été capable de les résoudre, il ne les a pas approfondies. Et nous avons eu des sauveurs, des leaders, nous avons eu toute l'aide du monde, tous les évangélistes, tous les prédicateurs, vous savez ce qui se passe. Ils n'ont pas débarrassé l'homme de cette douleur.
1:20:08 En réalité, la question est celle-ci : peut-on être sa propre lumière ? Ne dépendre psychologiquement de personne ? Une action qui n'engendrera pas le conflit, le regret, la souffrance, la douleur, intérieurement ? Vous comprenez ? Peut-on se comprendre si complètement ? Ou est-ce impossible ? On n'a jamais essayé. On a essayé tout le reste, on s'est rendu sur la lune, inventé les plus merveilleuses machines, les instruments chirurgicaux les plus extraordinaires. Le cerveau est extraordinairement capable, mais on n'a jamais appliqué cette capacité à soi-même, car on a toujours eu recours à l'aide d'autrui : c'est ce que vous faites ici, maintenant. L'orateur ne vous aide pas, il ne vous instruit pas. Nous disons : observez-vous.
1:22:06 Nous avons l'aptitude, l'énergie nécessaires, et assez d'intelligence pour entrer en nous-mêmes, pour nous regarder, pour faire face à nous-mêmes sans jamais nous fuir. Nous avons toute l'énergie qu'il faut pour cela. Pensez à l'énergie qu'il faut pour se rendre sur la lune, une énergie, un élan coopératif énormes. Mais il semble que s'agissant de nous-mêmes, l'esprit se relâche, nous nous étiolons et espérons que quelqu'un nous fournira l'eau qui nous ramènera à la santé. Personne ne va vous l'apporter. C'est un fait absolu, irréfutable. Car nous avons eu des leaders, des instructeurs, des sauveurs, nous avons eu toutes sortes d'agents extérieurs, une masse infinie d'informations sur nous-mêmes en provenance d'autrui. Et rien de cela ne nous a délivrés de la peur. Et ainsi, par paresse, indifférence, insensibilité, nous avons inventé les dieux et tout le reste. Et le malheur est qu'à cause de notre ignorance sur nous-mêmes nous détruisons les autres êtres humains. Nous détruisons cette merveilleuse terre.
1:24:15 Bien Messieurs.
1:24:28 Puis-je me lever maintenant ?