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OJ82T4 - Quelles sont les causes du conflit humain ?
4ème causerie publique
Ojaï, Californie, USA
Le 9 mai 1982



1:06 May we continue from where we left off yesterday? We were talking about disorder and the causes of disorder and the very detrimental, destructive nature of fear. We went into it very carefully yesterday, step by step, and that it is possible to be totally free psychologically of the burden of fear. And we also slightly touched upon the subject of conflict, human conflict. If I may suggest, this is not an entertainment, a Sunday morning outing because you have nothing else better to do. Nor is it an intellectual amusement. Life has become, has always been, very, very serious. Serious in the sense that one has to respond fully to all the things that are happening around us: the dreadful wars that are going on, the religious divisions, the various types of gurus with their peculiar entertainment. And as this is a serious gathering, one hopes, it becomes rather necessary that one must exercise one’s own brain, one's own capacity, one's own energy, not stimulated by others or by these talks, but rather, as we are together examining the present state of human affairs, it becomes necessary that this gathering should not be treated as a lecture, a lecture being to inform or to have a discussion, transmitting ideas, certain judgements and evaluations. So this is not a lecture, as we have been pointing out over and over again here. The speaker is merely acting as a mirror in which one sees one’s own condition, one's own fears, anxieties, loneliness, and the agony of life with its occasional flare of joy. Pouvons-nous poursuivre là où nous en étions restés hier ? Nous parlions du désordre et des causes du désordre et de la nature très nuisible et destructrice de la peur. Nous avons approfondi très attentivement cela hier, pas à pas, et vu qu'il était possible d'être totalement libre psychologiquement du fardeau de la peur. Et nous avons aussi effleuré le sujet du conflit, du conflit humain. Si je puis le suggérer, ceci n'est pas un divertissement, une sortie de dimanche matin où nous n'avons pas mieux à faire. Ce n'est pas davantage un amusement intellectuel. La vie est devenue – elle l'a toujours été – très, très sérieuse. Sérieuse dans le sens où il faut répondre pleinement à tout ce qui a lieu autour de nous : les affreuses guerres qui ont lieu, les divisions religieuses, les divers types de gourous avec leurs propres modes de divertissements. Et cette réunion est sérieuse, on l'espère, car il est devenu assez nécessaire que chacun exerce son propre cerveau, ses propres aptitudes, sa propre énergie, sans être stimulé par autrui, ou par ces causeries; mais au lieu de cela, comme nous allons ensemble examiner l'état actuel des affaires humaines, il devient nécessaire que cette réunion ne soit pas traitée comme une conférence dont le propos est d'informer ou d'engager une discussion, de transmettre des idées, certains jugements et évaluations. Ceci n'est donc pas une conférence, comme nous l'avons signalé ici à de nombreuses reprises. L'orateur ne fait qu'agir comme un miroir dans lequel on voit son propre état, ses propres peurs, anxiétés, sa propre solitude, et l'angoisse de la vie, avec ses éclairs occasionnels de joie.
5:55 So we talked yesterday morning about fear, disorder, and the other mornings we talked about how human beings are hurt from childhood and that hurt they carry on throughout life and that it is possible to be free of all those hurts. And also we talked about relationship, human relationship. Why, in that relationship there is so much conflict. And whether it is possible to live a life, not only in all these matters, but essentially, deeply, to live without conflict. Nous avons donc parlé hier matin, de la peur, du désordre, et précédemment, nous disions combien les êtres humains sont blessés depuis l'enfance, blessures qu'ils portent toute leur vie, et nous demandions si l'on peut se libérer de toutes ces blessures. Et nous avons aussi parlé de la relation humaine, nous demandant pourquoi il y a tant de conflit dans cette relation et si, outre ces facteurs, il est possible de vivre une vie essentiellement, profondément sans conflit.
7:08 Why do human beings, after so many millennia, so astonishingly intelligent in one direction, technological direction, why human beings do not apply that quality of intelligence to their own lives and see whether it is possible to live without conflict. What are the causes of human conflict? Why does one live a daily life, in our relationship, in our actions, why there is such conflict, struggle, such pain? Please, as we pointed out, you are asking this question, not the speaker. The speaker is only putting into words the state of one’s own mind, the state of one's own life: the enormous contradictions, saying one thing, doing another, thinking one thing and acting quite differently. Why human beings after so many centuries, having acquired information outwardly about almost anything, inwardly, psychologically, they have not investigated into their own problems, into their own travail, into their own anxieties, pain, grief. Is it that we have always looked to authority, to somebody to tell us what to do? There are in this country, as one has observed, specialists of various types: religious, psychological, and so on. They are telling us what to do, what to think. And we are gradually becoming dependent upon them, and so losing our own capacity, our own intrinsic energy of intelligence to explore and discover the causes of our conflicts, struggle, pain, and so on. Après tant de millénaires, pourquoi les êtres humains, qui sont si intelligents dans un sens, celui de la technique, n'appliquent-ils pas cette qualité d'intelligence à leur propre vie pour voir s'il est possible de vivre sans conflit ? Quelles sont les causes du conflit humain ? Pourquoi mène-t-on quotidiennement, dans nos relations, nos actes, une vie comportant tant de conflit, de lutte, de douleur ? Comme nous l'avons souligné, c'est vous qui posez cette question, pas l'orateur. L'orateur ne fait que traduire en paroles l'état d'esprit de chacun, l'état de sa propre vie : ses énormes contradictions – dire une chose, en faire une autre, penser à une chose et agir tout autrement. Pourquoi, après tant de siècles, les êtres humains qui ont acquis extérieurement des informations sur presque tout, n'ont-ils pas étudié intérieurement, psychologiquement, leurs propres problèmes, leur propre anxiété, douleur, affliction ? Serait-ce que nous nous sommes toujours tournés vers une autorité, vers quelqu'un d'autre pour qu'il nous dise quoi faire ? Il existe dans ce pays-ci, comme on a pu l'observer, des spécialistes en tout genre : religieux, psychologique, etc. Ils nous disent ce qu'il faut faire, à quoi il faut penser. Et petit à petit nous commençons à dépendre d'eux, et ainsi à perdre notre propre aptitude, notre propre énergie d'intelligence nécessaire à l'exploration et à la découverte des causes de nos conflits, luttes, douleurs et ainsi de suite.
10:53 This morning we ought to talk over together the cause of conflict. There are various types of conflict, both outward and inward. The inward conflicts express themselves in the outward conflicts – you cannot have a society, an orderly society unless we, human beings live an orderly life, sane, rational, healthy, holy life. And so we ought to, together, think why we have all become like this – what we are. Et ce matin, nous devrions parler ensemble de la cause du conflit. Il existe diverses sortes de conflits, tant extérieurs qu'intérieurs. Les conflits intérieurs s'expriment en conflits extérieurs; il n'est pas possible d'avoir une société ordonnée si les êtres humains ne vivent pas une vie ordonnée, saine, rationnelle, sainte. Nous devrions donc ensemble réfléchir à la raison pour laquelle nous sommes devenus tels que nous sommes.
12:09 We have been pointing out in previous talks, our consciousness with its content – the content being hurts, beliefs, conclusions, judgements, evaluations, fears, pleasures, various types of acquisitive attachments, fear of death, seeking something beyond the ordinary events of life – that is the content of our consciousness. That is what we are. We, or the ‘I’, is not different from the content. I think this should be made clear. It may be that one is so conditioned to analysis, we want to find out why we human beings live as we do, and so we begin to analyse, try to discover the various causes for this unfortunate troublesome existence. But we have never enquired who is the analyser and the analysed. Is the analyser different from the analysed, and can the analyser merely verbally find the cause and the analyser then dissipate the cause? We have done this for thousands of years. We know the causes. Most intelligent people, most people who are aware of their own turmoil, they can easily, through analysis, find out the cause, or the causes. Comme nous l'avons indiqué lors de nos précédentes causeries, notre conscience est son contenu, le contenu étant les blessures, les croyances, les conclusions, les jugements, les évaluations, les peurs, les plaisirs, les diverses sortes d'attachements avides, peur de la mort, quête d'une chose au delà des événements ordinaires de la vie – tel est le contenu de notre conscience. Voilà ce que nous sommes. Nous, ou plutôt le "je" n'est pas différent de ce contenu. Je pense qu'il faut être clair là-dessus. Il se pourrait que l'on soit tellement conditionné à analyser que, voulant découvrir pourquoi les êtres humains vivent comme nous le faisons, nous commençons à analyser, à essayer de découvrir les diverses causes de cette malheureuse et pénible existence. Mais nous ne nous sommes jamais demandés qui sont l'analyste et l'analysé. L'analyste est-il distinct de l'analysé, et lui est-il possible de se contenter de découvrir verbalement la cause et puis dissiper la cause ? C'est ce que nous faisons depuis des milliers d'années. Nous connaissons les causes. Pour la plupart, les gens intelligents qui sont conscients de leur propre trouble, peuvent facilement en découvrir la ou les causes par l'analyse.
15:17 And so, we have separated the analyser, who is investigating the consciousness of himself. I hope this is clear. My consciousness, and yours, is its content. Without the content there is no consciousness as we know it. The content of one’s consciousness, one wants to investigate, one wants to look, one wants to find out why that consciousness is in conflict, in contradiction. So one separates oneself from the thing that is being examined. Please follow this, if you will, a little bit. Thought separates itself as the analyser, that analyser tries to examine, analyse that confusion, that turmoil, that loneliness, that despair, and then begins to discover the cause. Then he tries to dissipate the cause, hoping thereby to wipe away the effects of the cause. So there is this division, as the analyser and the analysed, and hence wherever there is psychological division in oneself there must be conflict. This is a law, as gravity, that wherever inwardly there is a contradiction, a division, a separation of the analyser from the analysed as the observer and the observed, there must be conflict: as the Arab and the Jew, the Hindu and the Muslim, the ideological differences of the capitalist society and the totalitarian society, there must be conflict. And that conflict brings about this division, brings about the feeling of not being whole, the feeling of not being whole, because in us, in ourself, there is the division. Ce faisant, nous avons isolé l'analyste qui étudie sa propre conscience. J'espère que c'est clair. Ma conscience, comme la vôtre, est son contenu. Sans ce contenu, il n'y a pas de conscience telle que nous la connaissons. Le contenu de sa conscience, on veut l'étudier, on veut l'observer, on veut découvrir pourquoi cette conscience est en conflit, en contradiction. On se sépare alors de l'objet qui est examiné. Suivez ceci, un petit peu, s'il vous plaît. La pensée se sépare en tant qu'analyste, cet analyste essaie d'examiner, d'analyser cette confusion, ce trouble, cette solitude, ce désespoir, et puis commence à découvrir la cause. Il essaie alors de dissiper la cause, espérant par là effacer les effets de la cause. Il y a donc cette division en tant qu'analyste et analysé, et par conséquent, partout où il y a en soi une division psychologique, il y a inévitablement conflit. C'est une loi, comme la gravité, que partout où règne intérieurement une contradiction, une division, une séparation entre l'analyste et l'analysé, de même qu'entre l'observateur et l'observé, il y a inévitablement conflit : comme entre l'Arabe et le Juif, l'Hindou et le Musulman, les différences idéologiques entre la société capitaliste et la société totalitaire, il y a nécessairement conflit. Et ce conflit engendre cette division, donne naissance au sentiment de ne pas être entier, parce qu'en nous, en soi-même, il y a cette division.
19:01 So is it possible to realise, not intellectually, but actually see the fact, as one sees a fact of pain, as one has this pain of a toothache, actually realise, feel, perceive, that where there is psychological division there must be, inevitably, logically, conflict. And this conflict denies the feeling of being whole. That is, the feeling of whole is the freedom from error: ‘to err’– you understand the word ‘error’. So, feeling whole, the feeling of being whole, means not inwardly fragmented, broken up as we are. That is, all psychological problems are interrelated: the hurt, the lack of order, disorder, the conflict in relationship, all these problems are interrelated. We treat them as separate. And the perception, or the seeing, logically, truthfully that all problems, psychological problems, whatever they be, are interrelated – you cannot take one problem separately from other problems. And to perceive the feeling of the whole movement of problems is one problem. A problem means, according to the dictionary, something thrown at you; that's the meaning of a problem. Something thrown at you which is a challenge. That’s the meaning of that word, ‘problem’ is that. It is a challenge, something put before you. You have to meet it rightly. But we meet every problem as though it were separate, to be resolved, unrelated to other problems, as we do in life: religion – which is no religion at all as it is now – is separate from your intellectual, technological life. If you are a great surgeon, you are not concerned about your daily life, what you are inwardly; you are concerned about your technique, your method of operation and so on. Alors est-il possible de se rendre compte – pas intellectuellement, mais de voir effectivement le fait, comme on voit le fait qu'on a mal aux dents, de se rendre compte effectivement, de sentir, de percevoir que là où il y a division psychologique il y a nécessairement, inévitablement, logiquement, conflit. Et ce conflit nie le sentiment d'être entier. C'est-à-dire que le sentiment d'être entier c'est être libre de l'erreur : faire erreur – vous comprenez le mot 'erreur'. Donc se sentir entier, le sentiment d'être entier signifie ne pas être fragmenté intérieurement, morcelé, comme nous le sommes. C'est-à-dire, tous les problèmes psychologiques sont reliés : la blessure, le manque d'ordre, le désordre, le conflit dans la relation, tous ces problèmes sont reliés entre eux. Nous les traitons comme des problèmes distincts. Et la perception ou le fait de voir logiquement, en vérité que tous les problèmes psychologiques, quels qu'ils soient, sont reliés, fait que ceux-ci ne peuvent être traités séparément les uns des autres. Et il faut percevoir que la sensation du mouvement global des problèmes n'est qu'un seul problème. Un problème signifie, d'après le dictionnaire, une chose qui vous est lancée, c'est le sens du mot problème. Quelque chose qui vous est lancé, c'est-à-dire un défi. Voilà ce que signifie ce mot, un problème, c'est ça. C'est un défi, quelque chose qui vous est présenté. Il faut le confronter avec justesse. Mais on aborde chaque problème comme s'il devait être résolu indépendamment des autres problèmes, comme on le fait dans la vie : la religion – qui n'est à présent nullement de la religion – est séparée de votre vie intellectuelle, technique. Si vous êtes un grand chirurgien, peu vous importe votre vie quotidienne, votre état intérieur; vous ne vous souciez que de votre technique, de vos modes opératoires, etc.
23:35 So we live a life, both outwardly and inwardly, with a sense of fragmentation, which means we never feel the wholeness of life. That life is a movement, not your life and other people’s life; life as a whole is one. It’s not American life, or Indian life, or a Buddhist life, or a Muslim life, it is life, to be lived on this earth, sanely, rationally, not divided as nations, that's a tribal adoration of an idea. That is what is happening in South Atlantic, this tribal war that is going on. Donc intérieurement et extérieurement nous vivons dans un sentiment de fragmentation, ce qui signifie que nous ne ressentons jamais la plénitude de la vie. Cette vie est un mouvement, pas la vôtre ou celle des autres; globalement, la vie est une. Il ne s'agit pas de la vie américaine ou indienne, ni de la vie bouddhiste ou musulmane, c'est la vie, qui doit être vécue sur cette terre, sainement, rationnellement, sans être divisée en nations, ce qui est l'adoration tribale d'une idée. C'est ce qui a lieu en Atlantique sud où sévit cette guerre tribale [les Malouines].
24:54 So, we all want to be safe, that is natural. Physically, we want to be safe: to have a house, a shelter, clothing, food. That's natural, healthy, sane, rational, for all of us, not only for the affluent people. There is a great deal of poverty throughout the world, even in this country. This poverty, this lack of relationship to the whole of the world, is brought about by national divisions, religious divisions, economic divisions. There is no feeling of global relationship. Please listen to all this! And our outward problems will never be solved, never, unless we have this global relationship. That is why it is important to understand very carefully that our consciousness, with all the beliefs, dogmas, judgements, loneliness, despair, anxiety, fears, hurts, is common to all mankind – to all mankind whether they live in Russia, China, or in this country. And because it is common to all mankind, you are mankind. You are not a separate individual. This is hard to realise. Because you suffer, so does a man in the Far East; there he is uncertain, confused, trodden down, and you too, you are confused, uncertain, seeking security, safety; this is the problem of all human beings! And so it is hard to realise, to see the fact, because we are so conditioned to individuality, to see the actual fact that we are like the rest, we are the humanity, we are the whole of humanity. And therefore our action then will be a global relationship in which national divisions, religious divisions do not exist. Nous voulons donc tous être en sécurité, c'est naturel. Nous voulons être physiquement en sécurité : avoir une maison, un abri, des vêtements, de la nourriture. C'est naturel, sain, rationnel pour nous tous, pas seulement pour les nantis. Il y a dans le monde énormément de pauvreté, même dans ce pays-ci. Cette pauvreté, ce manque de relation au reste du monde, est engendré par les divisions nationales, religieuses, économiques. Il n'y a aucun sentiment de relation globale. Ecoutez tout ceci, s'il vous plaît ! Et nos problèmes extérieurs ne seront jamais résolus, jamais, si nous n'avons pas cette relation globale. Voilà pourquoi il est important de comprendre très à fond que notre conscience, avec toutes ses croyances, dogmes, jugements, solitude, désespoir, anxiété, peurs, blessures, est commune à toute l'humanité, à tous les êtres humains, qu'ils vivent en Russie, en Chine ou dans ce pays-ci. Et parce qu'elle est commune à toute l'humanité, vous êtes l'humanité. Vous n'êtes pas un individu distinct. C'est dificile de s'en rendre compte. Car vous souffrez, comme celui qui vit en Extrême Orient; là-bas, il est incertain, confus, traité avec mépris, et vous aussi êtes confus, incertain, en quête de sécurité; c'est le problème de tous les êtres humains ! Nous sommes si conditionnés à l'individualité, qu'il est difficile de s'en rendre compte, de voir le fait patent que nous sommes comme les autres, nous sommes l'humanité, nous sommes la totalité de l'humanité. Nos actes découleront alors d'une relation globale dans laquelle les divisions nationales et religieuses n'existent pas.
28:37 So we should consider this morning whether it is possible for a human mind to be safe, safe from error. Do you understand my question? Human beings have sought security, not only physically through family, group, community, nationality and so on, but also tried to find safety, to be safe in ideas, collective ideas, collective group, having the same conclusions, same beliefs, same frontiers. Man has sought his safety in isolation. That's what each one of us is doing. We want to be safe in ourselves, separate from the rest of mankind. ‘Safe’ means to have this feeling of wholeness, of being whole, then you are completely safe. But you cannot be whole or have that extraordinary feeling of total completeness if there is any sense of fragmentation. Now, this statement from the speaker may be false. One must doubt, question. It may be his own peculiar invention or illusion. But, having heard it, one must find out if it is possible or not possible to live a life which is whole, therefore safe. That means you, who have listened to this statement, you have to apply your mind, not agree. You have to question, you have to question your life, your existence, your whole activity, find out for oneself whether it is possible to be totally safe. You cannot possibly be safe in isolation; doesn't matter whoever says it, it is a law. And so what happens if you cannot be safe in isolation, why is the world divided up like this? The British, the Argentine, the French, the Russian, you follow? And religiously, too. Those who are Christians, and the Christianity broken up in their beliefs, thousands of different beliefs in Christianity; the same thing in India, all over the world it’s the same phenomena. Nous devrions donc examiner ce matin s'il est possible à un esprit humain d'être en sécurité, à l'abri de l'erreur. Comprenez-vous ma question ? Les êtres humains ont recherché la sécurité, pas seulement physiquement, dans la famille, le groupe, la communauté, la nationalité, etc., mais cette quête vise aussi la sécurité dans les idées, les idées collectives, les groupes collectifs ayant les mêmes conclusions, les mêmes croyances, les mêmes limites. L'homme a recherché sa sécurité dans l'isolement. C'est ce que fait chacun de nous. Nous voulons notre propre sécurité, indépendamment du reste de l'humanité. La sécurité consiste à avoir ce sentiment de plénitude, d'être entier, et on est alors complètement en sécurité. Mais on ne peut être entier ou avoir ce sentiment extraordinaire de plénitude absolue s'il y a la moindre sensation de fragmentation. Mais ce que l'orateur vient de déclarer pourrait être faux. Il faut douter, mettre en question. Ce pourrait n'être qu'une invention de sa part ou une illusion. Alors, l'ayant entendu, il faut découvrir s'il est ou non possible de mener une vie qui soit entière, et par conséquentc sûre. Cela signifie que vous qui avez écouté cette déclaration ne soyez pas d'accord, appliquez-y votre esprit. Vous devez questionner, questionner votre vie, votre existence, toute votre activité, découvrir par vous-même s'il est possible d'être totalement en sécurité. On ne peut être en sécurité dans l'isolement; peu importe qui le dit, c'est une loi. Et que se passe-t-il si l'on ne peut être en sécurité dans l'isolement, pourquoi le monde est-il ainsi divisé ? Le Britannique, l'Argentin, le Français, le Russe, vous suivez ? Et religieusement aussi : concernant les chrétiens, le christianisme s'est morcelé en milliers de croyances différentes; de même en Inde, et ce phénomène se retrouve dans le monde entier.
33:14 So, we are asking, when one realises this fact, can one live in the modern world, do your business, whatever one does, with a sense of feeling of being whole, not fragmented. Specialisation is one of the factors of fragmentation. One has to have specialists: doctors, carpenters, the postman, and so on. But psychologically, inwardly, what is the need to be a specialist? You are following all this? We are human beings. Alors nous demandons : quand on réalise ce fait, peut-on vivre dans le monde moderne, mener ses affaires, quoi qu'on fasse, avec un sentiment de plénitude, non fragmenté ? La spécialisation est un des facteurs de fragmentation. Les spécialistes sont nécessaires : médecins, menuisiers, facteur, etc. Mais, psychologiquement, intérieurement, à quoi bon être un spécialiste ? Vous suivez tout ceci ? Nous sommes des êtres humains.
34:28 So, we ought to discuss also the nature of pleasure, as we talked about fear. And also we should go into the question of suffering, whether it is possible for us as human beings who have lived on this earth for so many millennia, whether it is possible to end our sorrow. Please, as we have pointed out, this is a serious question. It's not just a Sunday morning sermon. Thank god we are not in a church or a cathedral, you are under lovely trees. We ought to be serious enough to enquire into all these matters. So we are going to enquire first why man has pursued pleasure at any price, why it has become such an important thing in life. When you emphasize one thing, you deny the others. You are merely pursuing pleasure, pleasure in so many forms: pleasure of possession, pleasure in attachment, pleasure in becoming something, pleasure in having knowledge, pleasure in having a piece of earth, pleasure in feeling that you have achieved something, you have been able to have a very good body, pleasure in drink – you know, so many forms of pleasure. Not only sexual remembrance of pleasure, but the pleasure of seeking, finding, achieving, being somebody. So why has pleasure become so extraordinarily important in life? Nous devrions aussi discuter de la nature du plaisir, comme nous avons parlé de la peur. Il faudrait aussi aborder la question de la souffrance, voir si nous autres êtres humains, vivant sur cette terre depuis tant de millénaires, pouvons mettre fin à notre souffrance. Je vous en prie, comme nous l'avons montré, c'est une question sérieuse. Il ne s'agit pas d'un simple sermon du dimanche matin. Dieu merci, nous ne sommes pas dans une église, une cathédrale, mais sous ces merveilleux arbres. Nous devrions être assez sérieux pour étudier touts ces sujets. Nous allons donc commencer par nous enquérir de la raison pour laquelle l'homme a recherché le plaisir à tout prix, pourquoi il a pris tant d'importance dans la vie. Quand vous privilégiez une chose, vous niez les autres. Vous ne faites que rechercher le plaisir sous toutes ses formes : plaisir de la possession, plaisir découlant de l'attachement, du fait de devenir quelque chose, de posséder du savoir, d'avoir un bout de terrain, plaisir de ressentir que l'on a accompli quelque chose, qu'on a réussi à se construire un beau corps, plaisir lié à la boisson, il y a tant de formes de plaisir. Pas seulement le souvenir sexuel du plaisir, mais aussi le plaisir de chercher, de découvrir, d'accomplir, d'être quelqu'un. Pourquoi le plaisir a-t-il pris tant d'importance dans la vie ?
37:47 What is pleasure? As we examined very carefully into the nature of fear, we went into it in great detail, we should also regard, examine pleasure. What is pleasure? Please, you answer the question, not the speaker. Is it a remembrance? Pleasure in prayer, pleasure in worship – I don’t know what you pray to, what you worship, but it’s a pleasure. Is it a remembrance of things that are past, over? Or, is it something in the future? Thinking about that which might give you pleasure. Or, the remembering of something which gave you a delight yesterday. Does pleasure, as fear, exist now? In that sense of having pleasure at the moment? It’s like a man saying, I am happy. The moment he says that, he is not. It’s only the remembrance of being happy at one time, or yesterday. That remembrance is the pleasure and the pursuit of that remembrance in action. I hope you are following all this. So, is pleasure a matter of time? Is pleasure an action of thought? As fear, we said yesterday, and we have said this often before, time and thought are the root of fear. Time and thought are the root of pleasure. We want to deny fear, but pursue pleasure. They are two sides of the same coin. You cannot be free from fear if you do not understand the nature of pleasure. When you look at that mountain, though it is a cloudy morning, when you look at these marvellous old trees and the blue sky, it gives you a delight. It is a marvellous thing to look at nature and the mountains and the rivers and the animals – wild, not kept in a zoo. It gives you a sense of extraordinary width and beauty. You remember that, then that remembrance insists and pursues, having, demanding more of the same thing. So thought and time are the factors of fear, and pleasure. We are not denying or asserting or suppressing fear, but to observe it, to see what is implied in it, to be totally acquainted with it. Qu'est-ce que le plaisir ? Ayant examiné très attentivement la nature de la peur, l'ayant vue en grand détail, il nous faudrait de même regarder, examiner le plaisir. Qu'est-ce que le plaisir ? Répondez vous-même à la question, s'il vous plaît, pas l'orateur. Est-ce un souvenir ? Le plaisir dans la prière, le plaisir dans l'idolâtrie – j'ignore qui vous priez, qui vous idolâtrez, mais c'est un plaisir. Est-ce un souvenir des choses passées, terminées ? Ou est-ce une chose se situant dans le futur ? Penser à ce qui pourrait vous procurer du plaisir. Ou le souvenir d'une chose qui vous a ravi hier. Est-ce que, comme la peur, le plaisir existe maintenant ? Dans le sens d'éprouver un plaisir à l'instant ? C'est comme celui qui dit 'je suis heureux'. Dès l'instant où il le dit, il ne l'est pas. Ce n'est que le souvenir d'être heureux à un moment donné, ou hier. Ce souvenir est le plaisir et la poursuite de ce souvenir en action. J'espère que vous suivez tout ceci. Alors le plaisir est-il une affaire de temps ? Le plaisir est-il une action de la pensée ? Comme la peur, nous l'avons dit hier et bien souvent auparavant, le temps et la pensée sont la racine de la peur. Le temps et la pensée sont la racine du plaisir. Nous voulons refuser la peur, mais recherchons le plaisir. Ce sont les deux faces d'une même médaille. Vous ne pouvez être délivré de la peur sans avoir compris la nature du plaisir. Quand vous regardez cette montagne, malgré les nuages de ce matin, quand vous regardez ces splendides vieux arbres et le ciel bleu, cela vous enchante. C'est merveilleux de contempler la nature et les montagnes, les rivières et les animaux – pas ceux que l'on enferme au zoo. Cela vous donne la sensation d'une extraordinaire ampleur et beauté. Vous vous en souvenez, et cette remémoration est insistante, persistante, exigeant la répétition de cette même sensation. Donc la pensée et le temps sont les facteurs de la peur et du plaisir. Nous ne nions, ni n'affirmons, ni ne réprimons la peur, mais l'observons pour voir ce qu'elle implique, afin d'être totalement familiarisé avec elle.
43:20 Then one can ask, what is love? You understand, this is very serious, all these questions, human questions which affect our daily life. Is love pleasure? Man has reduced it to that. Is love pleasure? Is love desire? Love of a person, love of a poem, love of a painting, love of the country, love of acquiring a great deal of knowledge. So what is love? Love of God – it's so easy to love God. We don’t know what that is, but we have invented it, and so we love it. You understand? What we invent, we love. So what is love? Negation is the most positive action. To negate that which is false, totally negate that which is false is the most positive action. To negate, for instance, the whole concept of nationalism, or a saviour, or some external agency to reform us, to change us, to bring about a different society – to negate the outward agency of any kind is the most positive action. So to negate totally that which is not love. That is, to negate jealousy, to negate totally every form of antagonism, to put aside competition, to deny the sense of separate entity – and you are not a separate entity, you are related, you are the mankind. On peut alors demander qu'est-ce que l'amour ? Vous comprenez, tout cela est très sérieux, ces questions humaines qui affectent notre vie quotidienne. L'amour est-il plaisir ? L'homme l'a réduit à cela. L'amour est-il plaisir ? L'amour est-il désir ? L'amour pour une personne, un poème, un tableau, l'amour pour son pays, pour l'acquisition d'un grand savoir. Qu'est-ce alors que l'amour ? L'amour de Dieu – il est tellement facile d'aimer Dieu. Nous ne le connaissons pas, mais l'avons inventé et donc nous l'aimons. Vous comprenez ? Nous aimons ce que nous inventons. Qu'est-ce alors que l'amour ? La négation est l'action la plus positive qui soit. Nier ce qui est faux, le nier totalement, est l'acte le plus positif qui soit. Par exemple, refuser tout le concept du nationalisme, ou un sauveur, ou un quelconque agent extérieur qui doit nous réformer, nous changer afin d'amener une société différente; refuser l'agent extérieur quel qu'il soit est une action des plus positives. Il s'agit donc de refuser totalement ce qui n'est pas amour. C'est-à-dire, refuser la jalousie, refuser totalement toute forme de rivalité, écarter la compétition, refuser le sentiment d'une entité distincte – et vous n'êtes pas une entité distincte, vous êtes relié, vous êtes l'humanité.
47:19 So to deny that which is false is the truth. To deny all illusions is to live in reality. So can one deny, put aside, negate that which is not love. Attachment is not love; see the consequences of attachment, attachment to an idea, to a belief, to a conclusion, to a piece of earth, as my country, attachment to a person. What is involved in this attachment? Suppose I am attached to my wife. What are the consequences of attachment? Enquire, please, for yourself. I am attached to my wife, or the wife is attached to me. And the consequences are fear, the loss. If I am attached to a belief, the same thing, fear of losing that belief. If I am attached to some experience, I hold on to that and I battle, resist any form of enquiry by you to doubt it. I daren’t doubt it, because I feel without it I am nothing. So, is it possible to have a relationship with a man, woman, or anything – anything – without any sense of attachment? Would my wife, if I told her, ‘Darling, I am not attached to you’, what would she say? She would throw something at me, probably. You laugh, but you have not applied, you don’t face the facts, that attachment denies totally love. You will say, I understand it logically, intellectually, but I have not this feeling that I must be free from it because that’s one of the factors of conflict. Where there is conflict, there is not only division, there cannot be love. If I love the thing called God which man has invented, there is conflict, because I want his forgiveness, his prayer. You follow? Ainsi, refuser tout ce qui est faux est la vérité. Refuser toutes les illusions, c'est vivre dans la réalité. Alors peut-on nier, écarter, refuser ce qui n'est pas l'amour ? L'attachement n'est pas l'amour; il s'agit de voir les conséquences de l'attachement, l'attachement à une idée, à une croyance, à une conclusion, à un lopin de terre comme à mon pays, l'attachement à une personne. Qu'implique cet attachement ? Supposons que je sois attaché à ma femme. Quelles sont les conséquences de l'attachement ? Cherchez par vous-même, je vous prie. Je suis attaché à ma femme ou ma femme est attachée à moi. Les conséquences en sont la peur, la perte. De même si je suis attaché à une croyance : peur de perdre cette croyance. Si je suis attaché à une expérience, j'y tiens et je me bats, je résiste à tout questionnement, mise en doute de votre part. Je n'ose pas en douter, car autrement je me sens inexistant. Alors est-il possible d'avoir une relation avec un homme, une femme, ou avec quoi que ce soit, sans aucun sentiment d'attachement ? Ma femme, si je lui disais 'chérie je ne te suis pas attaché', que dirait-elle ? Elle me lancerait sans doute quelque chose à la tête. Vous riez, mais vous n'avez pas mis cela en pratique, vous ne confrontez pas les faits, à savoir que l'attachement nie totalement l'amour. Vous direz : je comprends cela logiquement, intellectuellement, mais je ne ressens pas la nécessité de m'en libérer. Car c'est là un des facteurs de conflit. Là où il y a conflit, il n'y a pas seulement division, il ne peut y avoir amour. Si j'aime la chose qu'on appelle Dieu, que l'homme a inventée, il y a conflit, car je veux obtenir son pardon, sa prière. Vous suivez ?
51:46 So love cannot exist where there is antagonism, competition, attachment, conflict, possession. Now can the mind, can a human being negate all that, and live with a man or a woman in society? You have heard this statement – either it is true or utterly meaningless. If it is meaningless, then it has no value. But if you have heard it and find it has value, in the sense that it can be applied, why is it that human beings, knowing all this, don’t apply? Why is it that human beings never change radically? Nothing outside will make you change – no gods, no gurus, no Masters, no saviours, no authority. There is a mutation in that conditioning only when you yourself see the truth of it. That means you yourself have to think clearly, objectively, not personally. That means to have this extraordinary sense of the feeling of being whole. Not fragmented means to be safe, free from all error. And when the mind is in that state, there is love. It’s not whether you love your wife or you don’t love somebody else, love is love. Please see all this. It’s not, can I love one person and not love another? It’s like the perfume of a flower. When the perfume is there, it is not only for the one who is nearest to the flower, but the flower itself is the beauty of life, to be looked at, admired, smelled by anyone who wants to. This is not a romantic statement where you can kind of admire and smile and say, I wish I had it. Because without that perfume of love, life has no meaning. You may be a marvellous professor, great scientist, and so on; without that, life has lost its vitality, its depth, its beauty. Donc l'amour ne peut exister là où il y a rivalité, compétition, attachement, conflit, possession. Ceci dit, l'esprit – un être humain peut-il refuser tout cela et vivre en société avec un homme ou une femme ? Vous avez entendu cette déclaration; elle est vraie ou dépourvue de tout sens. Si elle n'a aucun sens, elle ne vaut rien. Mais si vous l'avez entendue et la trouvez valable dans le sens où elle peut être mise en pratique, sachant tout cela, pourquoi les êtres humains ne le mettent pas en pratique? Pourquoi les êtres humains ne changent-ils jamais radicalement ? Rien d'extérieur ne vous fera changer – aucun dieu, aucun gourou, aucun maître, aucun sauveur, aucune autorité. Une mutation n'a lieu dans ce conditionnement que quand vous en voyez vous-même la vérité. Cela signifie que vous devez vous-même penser clairement, objectivement, impersonnellement. Cela nécessite d'avoir ce sentiment extraordinaire d'unicité. Ne pas être fragmenté signifie être en sûreté, libre de toute erreur. Et quand l'esprit se trouve dans cet état là, il y a amour. Il ne s'agit pas de savoir si vous aimez votre femme ou si vous n'aimez pas quelqu'un d'autre, l'amour est amour. Voyez tout cela, s'il vous plaît. Il ne s'agit pas de savoir si je peux aimer telle personne et pas telle autre. C'est comme le parfum d'une fleur; ce parfum n'est pas que pour la personne la plus proche de la fleur, mais la fleur elle-même est la beauté de la vie, destinée à être regardée, admirée, sentie par quiconque le souhaite. Ce n'est pas une déclaration romantique qui peut vous éblouir, vous faire sourire et dire 'ah, si je pouvais avoir cela'. Car sans ce parfum d'amour, la vie n'a aucun sens. Que vous soyez un merveilleux professeur, un grand scientifique, etc., à défaut de cela, la vie a perdu sa vitalité, sa profondeur, sa beauté.
56:03 And also we should talk about what is beauty. What is the quality of mind that has beauty? Is it the face, well-covered up with all kinds of cosmetics, lovely hair, properly shaped eyes, etc? Is beauty in the painting of a great master? Is there beauty in a lovely poem? What is beauty? Because if you have not that quality of that sense of depth and the clarity which beauty brings about, love has no meaning either, because they two go together. So one has to enquire very carefully, and if you are serious, deeply, what is beauty. Can beauty exist where the mind is in conflict? When you have problems, one or many, can beauty exist? Or, beauty is there when you are not there. Have you ever looked at a great mountain, the majesty, the dignity, the immovability of that mountain when you look at it? For a moment, the majesty of it drives away all your problems – for a second. That is, at that moment, you, with all your problems, are not there. And you say, what a marvellous thing that is. There, the outward greatness drives away the pettiness of yourself. Then that feeling of immensity, magnitude, that great wordless state puts away the little problems of life. Like a child with a toy, the toy takes the child over; for a moment the child has forgotten or is absorbed by the toy. We are also absorbed by something; escape from ourselves. Which is to be absorbed. You are being absorbed now by the talk. So for the moment you are quiet. So when you, with your problems, with your anxieties, with your loneliness, with your attachments, are not there then beauty is. And where there is beauty, and love, life becomes an extraordinary movement. Et nous devrions aussi parler de ce qu'est la beauté. De quelle qualité d'esprit émane la beauté ? Est-elle dans le visage, bien recouvert de toutes sortes de produits cosmétiques, une splendide chevelure, une jolie forme d'yeux, etc. ? La beauté réside-t-elle dans la peinture d'un grand maître ? La beauté est-elle dans un ravissant poème ? Qu'est-ce que la beauté ? Car si vous n'avez pas la qualité de ce sentiment de profondeur et la clarté qu'engendre la beauté, l'amour non plus n'a aucun sens, car les deux vont de pair. Il faut donc chercher très attentivement, si vous êtes profondément sérieux, qu'est-ce que la beauté. La beauté peut-elle exister quand l'esprit est en conflit ? Quand vous avez un ou plusieurs problèmes, la beauté peut-elle exister ? Ou la beauté est là quand vous n'êtes pas là. Avez-vous jamais regardé une grande montagne, sa majesté, sa dignité, le caractère immuable qu'elle expose à votre regard ? Pendant un instant, sa majesté écarte de vous tous vos problèmes – pendant une seconde. C'est-à-dire qu'à cet instant vous et tous vos problèmes êtes absents. Et vous dites : quelle vision merveilleuse ! Là, la grandeur extérieure écarte la petitesse de votre personne. Alors, ce sentiment de grandeur, d'immensité, cet état qui vous laisse sans voix écarte les petits problèmes de la vie. De même qu'un enfant avec un jouet se laisse emporter par ce jouet; il a tout oublié pendant un instant, ou il s'est laissé absorber par le jouet. Et nous aussi sommes absorbés par quelque chose; nous nous échappons de nous-mêmes. C'est ça être absorbé. Vous êtes en ce moment absorbé par la causerie. Donc pour l'instant vous êtes tranquille. Ainsi, quand vous et vos problèmes, vos anxiétés, votre solitude, vos attachements, ne sont pas là, la beauté l'est. Et là où il y a beauté et amour, la vie devient un mouvement extraordinaire.
1:00:56 I think we better stop now. We’ll discuss next Saturday the ending of sorrow, what death means, what is meditation, if there is at all something that is utterly beyond all words, beyond all time, and that which is sacred. We’ll talk about it Saturday and Sunday. May we get up? Je pense qu'il faudrait maintenant s'arrêter. Nous discuterons samedi prochain de la fin de la souffrance, du sens de la mort, du sens de la méditation, et s'il existe quelque chose d'absolument indicible au delà de tout temps, quelque chose de sacré. Nous en parlerons samedi et dimanche. Pouvons-nous nous lever ?