Krishnamurti Subtitles home


SA80Q4 - 4e session de questions/réponses
Saanen, Suisse
26 juillet 1980



0:30 J'espère que nul d'entre vous ne va s'évanouir par cette chaleur.
0:45 Comme nous l'avons dit, et vous m'excuserez de vous le rappeler ces questions sont posées afin que nous les partagions ensemble. Ce n'est pas un Oracle de Delphe qui parle mais nous allons ensemble explorer ces questions. Comme nous l'avons indiqué les réponses sont dans les questions elles-mêmes.
1:39 Vous paraissez même objecter à ce que nous restions assis tranquillement tous les jours pour observer le mouvement de la pensée. Définiriez-vous ceci comme étant une pratique, une méthode, donc sans valeur?
2:03 Vous paraissez même objecter à ce que nous restions assis tranquillement tous les jours pour observer le mouvement de la pensée. Définiriez-vous ceci comme étant une pratique, une méthode, donc sans valeur?
2:29 J'aimerais qu'il pleuve.
2:45 C'est une question. Nous entendons par 'question'... - le sens étymologique de ce mot est 'chercher' du latin, du grec et aussi du sanskrit. Chercher. Alors, l'auteur de la question demande: qu'est-ce qui ne va pas dans le fait de s'asseoir calmement chaque matin pendant 20 minutes encore 20 minutes l'après-midi et peut-être encore 20 minutes, ou plus, le soir. Qu'est-ce qui ne va pas avec cela? Je ne sais si vous avez entendu parler de cette méditation ridicule, baptisée M.T. Avez-vous entendu parler de tout cela, de la Méditation Transcendantale? 'Transcendantal' est un bon mot, mais il a été abîmé. Ils ont appris qu'en restant assis tranquillement on peut se relaxer. Si vous le souhaitez, vous pouvez observer votre façon de penser vos réactions, vos réponses et vos réflexes, etc., etc. Mais quel motif se cache derrière cette soi-disant méditation? Quel est le motif? Vous comprenez ma question? Quel est le motif de tous ces gens qui s'asseyent tranquillement? J'ignore pourquoi ils s'asseyent tranquillement... - seuls, ou ensemble, ou en groupe quel est le motif derrière le désir d'être assis tranquillement chaque jour pendant une demi heure, etc., etc.? Quel est le motif? N'est-il pas important de se poser cette question avant de s'asseoir tranquillement chaque jour pendant 20 minutes ou une demi heure, ou ce que vous voudrez? N'est-il pas important de découvrir pourquoi vous faites cela? Est-ce parce que quelqu'un vous a dit qu'en étant assis tranquillement vous aurez des expériences parapsychologiques vous parviendrez à quelque chose d'illusoire... - oh, je ne dois pas me servir du mot 'illusoire' - une sorte de paix, une sorte de compréhension une sorte d'illumination, une sorte de pouvoir. Et, plutôt crédules nous payons des milliers de dollars, de francs ou de livres pour recevoir des directives et un mantra que nous pourrons répéter. Je connais des gens qui ont payé des milliers et des milliers de dollars à celui qui vous donne quelque chose en retour surtout un mot sanskrit ce qui est bien plus romantique que de dire Coca-Cola (Rires) et vous le répétez. Vous avez payé quelque chose et avez reçu quelque chose en retour et quel est le motif derrière cela? Approfondissez la chose, demandez-vous pourquoi vous faites cela. Est-ce pour une récompense? - pas financière, mais psychologique? Serait-ce qu'en restant assis tranquillement vous atteignez une sorte de supra-conscience? Ou est-ce que vous voulez obtenir ce qui a été promis par votre instructeur?
7:43 N'est-il donc pas important qu'avant de plonger dans cette affaire on découvre quel est son motif, qu'est-ce que l'on veut? N'est-ce pas important? Mais voyez-vous, nous ne faisons pas cela. Nous sommes si avides et crédules que si l'on vous promet quelque chose, vous voulez l'avoir. Maintenant, un examen du motif montre que c'est un désir d'accomplir quelque chose comme l'homme d'affaires: son désir est de gagner beaucoup d'argent. C'est son mobile. Ici, le mobile psychologique est d'avoir une chose que l'autre personne... - un gourou ou un instructeur etc.- vous promet. Vous ne mettez pas en cause ce qu'il promet vous ne le mettez pas en doute vous ne dites pas: 'Et vous, le faites-vous?' 'Est-ce que vous lévitez?' 'Connaissez-vous ces choses-là?' Mais il répond 'non, je suis trop vieux pour tout cela je l'ai fait' - il passe outre. Mais si vous interrogez celui qui vous offre quelque chose comme suit: 'Cela en vaut-il la peine, est-ce vrai qui êtes-vous pour me dire ce que j'ai à faire' vous découvrirez alors que rester assis tranquillement sans comprendre votre motif mène à toutes sortes d'illusions, de troubles psychologiques. Et l'orateur a rencontré, oh, des dizaines, des dizaines et des dizaines de gens comme cela qui sont devenus progressivement mentalement déséquilibrés légèrement névrosés, et quelque chose va de travers, psychologiquement. Ne me prenez pas au mot sur tout ceci. Si vous vous y livrez, cela se voit sur votre visage.
10:47 Si c'est là l'intention qui amène à s'asseoir tranquillement alors cela n'en vaut pas la peine. Naturellement. Mais assis tranquillement, ou debout, ou marchant sans aucun motif... - le mot 'motif' signifie mouvement le pouvoir de bouger et quand vous marchez tranquillement, seul ou avec quelqu'un vous pouvez observer les arbres, les oiseaux et les rivières les montagnes, et le soleil sur les feuilles etc., etc., et dans le processus même de cette observation vous vous observez également sans lutter, sans faire d'énormes efforts pour accomplir quelque chose. Je sais, ceux d'entre vous qui sont engagés dans tout ceci dans l'autre forme de méditation, trouvent affreusement difficile de la rejeter, car l'esprit est déjà conditionné. Vous avez pratiqué cela pendant plusieurs années et vous êtes coincé. Et quelqu'un passe par là et dit: 'Tout ceci n'a aucun sens' et il se peut qu'exceptionnellement vous deveniez rationnel et dites: 'Oui, peut-être est-ce une erreur' Et alors commencent les ennuis: le conflit entre ce que vous-même venez de découvrir comme étant erroné et ce que vous avez pratiqué pendant les trois, cinq ou dix dernières années. Et cette lutte est qualifiée de progrès de progrès spirituel. Vous comprenez tout ceci?
13:17 Alors. Comme vous pouvez l'observer, l'esprit bavarde sans cesse n'est-ce pas, poursuivant sans cesse une pensée ou une autre passant d'une série de réponses sensorielles à une autre série de réponses sensorielles. L'esprit est donc continuellement en train de bavarder consciemment ou inconsciemment. N'est-ce pas? Il en est ainsi, si vous observez votre propre esprit c'est bien ce qui a lieu. Alors, si vous voulez faire cesser ce bavardage vous essayez de recourir à la concentration pour forcer l'esprit à cesser de bavarder et donc le conflit recommence. N'est-ce pas? C'est bien ce que nous faisons tous: bavardant, bavardant, parlant sans cesse de rien. Maintenant, si vous voulez observer quelque chose un arbre, une fleur, la découpe des montagnes il faut regarder, il faut être tranquille. Mais voyez-vous, les montagnes ne nous intéressent pas ni la beauté des collines, des vallées et des eaux: nous voulons arriver quelque part, accomplir quelque chose spirituellement pour l'essentiel, étant jeunes parce que nous sommes mécontents de la société telle qu'elle est de la corruption qui a lieu mais le fait d'être spirituellement corrompus ne nous gêne pas. N'est-ce pas?
15:52 Alors, n'est-il pas possible d'être tranquille? Naturellement? De contempler une personne, ou d'écouter un chant d'écouter tranquillement ce que quelqu'un dit sans résistance, sans dire 'Je dois changer, je dois faire ceci, je ne dois pas faire cela', d'être simplement tranquille. Et apparemment, ceci est très difficile. Alors, nous nous servons de méthodes pour être tranquilles. Voyez-vous le côté fallacieux de tout ceci? En mettant en pratique une méthode, un système une routine quotidienne vous pensez alors que l'esprit sera enfin tranquille mais il ne le sera jamais il sera mécanique, il s'installera dans un schéma il deviendra vague, insensible. Mais vous ne voyez pas tout cela, vous voulez obtenir quelque chose. Une initiation oh grands dieux, tout ceci est si puéril!
17:33 J'espère donc que nous écoutons maintenant. Si vous écoutez tranquillement, sans dire 'il a raison ou il a tort je me suis engagé à ceci, comment vais-je y renoncer j'ai promis de ne pas y renoncer' etc., etc l'écoute de ce qui est dit a lieu sans résistance. Car l'orateur ne dit rien d'irrationnel de stupide ou d'exotique, il ne fait que donner des indications. Et si vous pouvez écouter cela écouter ce qu'il désigne... - il désigne ce que vous découvrez de vos propres agissements - alors le déroulement même de cette recherche fait que votre esprit devient tranquille. Vous comprenez ceci? Je ne sais si vous avez parlé à des scientifiques sérieux vraiment sérieux... - pas ceux qui sont au service du gouvernement qui sont en concurrence avec d'autres scientifiques - mais ceux qui sont vraiment scientifiques capables de découvrir quelque chose de tout à fait nouveau de découvrir la causalité des choses d'aller au-delà d'une recherche purement matérielle ces scientifiques là doivent avoir un esprit tranquille pendant qu'ils observent, qu'ils étudient.
19:37 Alors, les gens ordinaires que nous sommes avec tous leurs problèmes, leurs ennuis, peuvent-ils être tranquilles? Et écouter toutes les instigations de nos propres mouvements? Mais il semble que cela soit très difficile. Ce ne l'est pas. Si quelque chose vous intéresse, vous êtes naturellement attentif. Mais si vous dites: 'ma propre personne m'ennuie'... Alors, est-il possible de s'asseoir ou de rester debout, ou encore de marcher tranquillement sans aucune incitation de qui que ce soit, sans la moindre récompense et d'avoir d'extraordinaires expériences sensorielles supra-physiques? Commencez au niveau le plus rationnel possible, pour l'amour du ciel. Vous pouvez alors aller très loin.
21:14 J'ai un cancer, et me trouve confronté au dilemme suivant: devrais-je permettre à la médecine d'essayer de me sauver la vie même si cela doit me mutiler ou devrais-je vivre avec cette maladie et sa souffrance et faire face aux conséquences qui pourraient être mortelles sereinement, sans opération?
21:47 J'ai un cancer et me trouve confronté au dilemme suivant: devrais-je permettre à la médecine d'essayer de me sauver la vie même si cela doit me mutiler ou devrais-je vivre avec cette maladie et faire face aux conséquences qui pourraient être mortelles sereinement, sans opération?
22:18 Dois-je en décider? C'est une question très grâve. Nous subissons tous des maladies des douleurs physiques, peut-être insupportables. Et l'on pourrait avoir un cancer ce qui est extraordinaire, je crois, très, très douloureux. Voyons d'abord comment affronter la douleur. N'est-ce pas? Cela vous intéresse-t-il? Comment affronter la douleur. Comment affrontez- vous la douleur? Examinez la chose. Vous avez eu mal aux dents mal au ventre, divers maux de tête - la douleur. Alors, comment l'affrontez-vous? Vous précipitez-vous immédiatement sur la pillule? Le médicament? Une aspirine? Comment y faites-vous face?
24:11 Très bien, simplifions. Comment affrontez- vous un bruit? Un train passe... - quatre trains depuis une heure que nous sommes assis ici comment affrontez- vous ce bruit? Nous parlons, réfléchissons ensemble et ce train passe à vive allure, comment le subissez-vous? Y opposez-vous une résistance? Ou laissez-vous le son vous traverser, et c'est fini? Vous suivez ce que je dis? Qu'est-ce que vous faites? Je ne cherche pas à vous instruire. Je ne suis pas votre gourou, vous n'êtes pas mes disciples je ne suis pas votre autorité - Dieu merci. Comment affrontez-vous cet énorme bruit si dérangeant? Laissez vous ce bruit venir puis repartir, sans y résister? Vous comprenez? Est-ce cela que vous faites?
25:32 Alors, si vous ressentez une douleur et l'orateur en a eu sa part comme chaque être humain, lui permettez-vous de prendre fin? Ou voulez-vous y mettre fin à l'aide d'un médicament? Vous suivez ma question? Mettons que vous soyez assis dans le fauteuil du dentiste l'orateur l'a été plus d'une fois vous êtes assis dans son fauteuil, il manie la fraise. Vous associez-vous, vous identifiez-vous à la douleur? Evidemment, si la douleur est trop intense, il vous donne une forme de novocaïne ou autre chose. Mais si elle n'est pas trop insupportable observez-vous la douleur sans vous y identifer disant 'mon Dieu'... - vous suivez ce que je dis? Laquelle de ces choses faites-vous? Est-ce une identification immédiate à la douleur? Ou y a-t-il dissociation et observation. Si vous avez mal, vous vous cramponnez instinctivement au fauteuil dans lequel vous êtes assis. Mais si vous ne vous identifiez pas à la douleur vous pouvez tranquillement reposer les mains et la supporter sans trop de... Ce qui signifie ceci: est-il possible de se dissocier du mouvement même de la douleur? Etudiez la chose. Ne dites pas: 'c'est cela', 'ce n'est pas cela' Vous découvrez par vous-même à quel point, dans quelle mesure à quelle profondeur il est possible ne pas s'identifier - 'Ah, j'ai très mal'. Vous suivez?
28:13 L'auteur de la question demande ceci: il a un cancer - je suis désolé - et devrait-il subir un traitement, une opération, ou le supporter? Je connais des gens qui ont le cancer. Je les ai vus, et ils ne veulent pas aller sur la table d'opération. Et ils supportent cette intense douleur. On peut se demander si cette douleur affecte le cerveau qui a sa propre capacité de se protéger. Je ne sais si vous y avez réfléchi; je me contente d'indiquer. Vous comprenez ce que je dis? On éprouve une grande douleur, insoutenable le cerveau a sa propre aptitude à se protéger contre la douleur. Les spécialistes du cerveau étudient cela ou font des découvertes - j'ai en effet parlé à certains d'entre eux - ils découvrent que le cerveau a l'aptitude grâce à une réaction chimique, de se protéger contre une certaine douleur, mais pas trop forte. Ne me prenez pas au mot là-dessus. Il y a longtemps que l'orateur a découvert que le cerveau a l'aptitude de se protéger contre le danger contre la douleur, contre un certain niveau d'affliction. Au-delà, le cerveau perd conscience, il lâche prise. Et l'auteur de la question dit: que dois-je faire? N'est-ce pas? Comment l'orateur peut-il en décider? Peut-être pourrais-je lui tenir la main un moment mais cela ne va pas résoudre le problème. Peut-être a-t-on une grande aptitude à ne pas s'identifier à la douleur mais c'est impossible quand la douleur est trop intense. Et si l'on peut supporter de se passer d'opération, la douleur extraordinaire que l'on éprouve pourrait - il faut en être conscient - endommager le cerveau. Vous comprenez ce que je dis? Ne l'avez-vous pas remarqué chez vous? Vous pouvez supporter la douleur jusqu'à un certain point c'est-à-dire que le cerveau a l'aptitude de mettre en jeu certaines réponses chimiques qui le prémuniront contre la douleur mais si la douleur est trop intense, ceci est évidemment impossible. Cette question est-elle claire?
32:37 Qu'est-ce que l'illumination?
32:50 Je veux dire, qui pose cette question?
33:07 Q:Krishnamurti puis-je vous interroger sur la possibilité de guérir le cancer?
33:12 K:Monsieur, posez-moi votre question par écrit.
33:15 Q:il s'agit de la tension de la maladie et de savoir s'il est possible de la guérir.
33:21 K:S'il est possible de la guérir! Ah, c'est là une toute autre question. Je comprends. Monsieur, est-ce cela que vous demandez? Je vous en prie, Monsieur. Est-il possible de guérir les gens. Un instant. Je regrette, Monsieur, je ne réponds qu'à des questions écrites.
33:52 Q:Non, Monsieur, je pense à ceux qui souffrent du cancer: peut-on le guérir, c'est tout.
34:00 K:Je vais aborder cela. Asseyez-vous Monsieur, je vous prie. Je vais l'expliquer. La question est la suivante - un instant, Monsieur ne soyez ni d'accord, ni en désaccord, examinons cela. Il y a des gens qui guérissent par imposition des mains. Un instant, Monsieur. Cela a été prouvé. Ne soyez ni d'accord, ni en désaccord. Ecoutez, grands dieux!
34:49 Il y a des gens en Inde et aussi en Angleterre, qui ont cette aptitude il n'y a rien de spirituel, de divin, etc à ce qu'ils posent la main sur la tête de quelqu'un qui éprouve une grande douleur; ils semblent guérir la douleur. Et si je puis me permettre, l'orateur l'a fait... - ne faites pas la queue pour cela! - assez souvent. Souvenez-vous de ceci, je vous prie: ne demandez pas à être guéri par moi, allez chez quelqu'un d'autre. Et c'est possible. Mais pour disposer d'une telle aptitude à soigner il faut vraiment, profondément qu'il n'y ait pas une ombre d'égoïsme pas de 'je vous guéris et vous me donnez de l'argent' pas un soupçon d'égoïsme du centre, du moi qui guérit. C'est là un tout autre sujet. Qu'est-ce que l'illumination?
36:42 Là encore, c'est un de ces mots qui nous vient de l'Inde - être illuminé. Illuminé à propos de quoi? Je vous en prie, soyons rationnels, pas irrationnels. Quand nous prétendons être 'illuminé', à quel propos l'est-on? Par exemple, si je dis 'je suis illuminé à propos de ma relation avec un autre'. C'est-à-dire, j'ai compris que ma relation avec un autre repose sur l'image que j'ai de l'autre, si intime soit-elle. Cette image s'est construite tout au long des années par de continuelles réactions, de l'indifférence, du réconfort - vous suivez? du harcèlement, entre l'homme et la femme, tout cela. L'image est donc construite et elle s'est construite une image de vous c'est donc une relation entre les deux images ce qui est évident. Et voilà ce que l'on appelle la relation.
38:12 Je perçois maintenant la vérité de la chose et je dis 'je suis illuminé à ce propos'. Je suis illuminé à propos de la violence. Je vois clairement, sans aucune déformation, les yeux bien ouverts tout le mouvement de la violence. Je vois comment apparaît la souffrance et comment elle finit, je suis illuminé à ce propos. Mais ce n'est pas ce que nous voulons dire. N'est-ce pas? Nous parlons d'autre chose. 'Je suis illuminé, je vais vous en parler. Venez à moi'. Et vous, qui êtes plutôt crédule vous dites, 'oui, dites moi tout là-dessus'. Monsieur, je n'ai pas envie d'aborder tout ceci je ne sais si cela vous intéresse.
39:30 Voyez-vous si nous voulons vraiment approfondir la question de l'illumination la voix de la vérité, pas ma voix, la voix de la vérité il faut aborder très attentivement la question du temps. Les gens soi-disant illuminés y sont venus par le temps progressivement, vie après vie, si vous croyez en la réincarnation: j'en suis au stade où je suis illuminé sur toute chose. N'est-ce pas? Ce qui équivaut à un processus graduel d'expérience de savoir, un mouvement continu du passé au présent et au futur - le cycle. N'est-ce pas? Alors, si cela vous intéresse, l'illumination la chose ultime, est-elle une question de temps? Est-elle... (Bruit de train) J'espère que ceci ne vous ennuie pas. Est-ce le cas? Est-ce un processus graduel, c'est-à-dire le processus de temps le processus d'évolution, le devenir graduel? Vous suivez? Il faut donc comprendre la nature du temps pas le temps chronologique mais la structure psychologique qui a admis le temps. Vous suivez ceci? C'est-à-dire, j'ai l'espoir d'en arriver finalement là. Le désir, qui fait partie de l'espoir dit finalement, 'je vais arriver là'. Et les gens qui se prétendent illuminés ne le sont pas car dès l'instant où ils disent 'je suis illuminé', ils ne le sont pas. C'est leur vanité. C'est comme celui qui dit 'je suis vraiment humble': quand quelqu'un vous dit cela vous savez ce qu'il en est. L'humilité n'est pas l'opposé de la vanité. Quand la vanité cesse, l'autre chose est là. Ces gens qui se disent illuminés disent que cela se fait pas à pas: 'exercez-vous à ceci, faites cela, ne faites pas ceci, devenez mon élève je vous dirai quoi faire, je vous donnerai un nom indien ou un nouveau nom chrétien, etc., etc., etc.' Et l'être humain quelque peu irrationnel que vous êtes accepte cette ineptie.
44:06 Nous demandons donc: est-ce cela, l'illumination suprême? Vous comprenez le sens de ce mot? C'est un esprit qui n'a aucun conflit, ne ressent aucune nécessité de lutter, d'aller, de bouger, d'accomplir. Il nous faut donc comprendre cette question du temps qui revient à un continuel devenir ou ne pas devenir, ce qui est pareil. N'est-ce pas? Le devenir et le non-devenir. Et quand ce devenir est enraciné dans l'esprit ce devenir conditionne toute votre pensée toute votre activité ce qui revient alors à se servir du temps comme d'un moyen pour devenir, s'accomplir. Mais le devenir a-t-il une quelconque existence? Vous comprenez? 'Je suis violent, je deviendrai non-violent'. Ce qui revient à devenir une idée. N'est-ce pas? Je suis violent et je projette la non-violence l'idée de ne pas être violent, donc je crée la dualité... - violent et non-violent - d'où le conflit. Je dis alors: 'je dois me contrôler je dois réprimer je dois analyser, je dois aller chez un psychologue il me faut un psychothérapeute' etc., etc., etc.
46:33 En ne créant pas l'opposé, la non-violence il reste le fait, c'est-à-dire la violence, pas la non-violence. N'est-ce pas? Le fait. La non-violence est un non-fait. Il s'agit d'en saisir la vérité. Ainsi, je suis violent; le concept de non-violence amène ce conflit entre les opposés. Le non-fait n'a aucune valeur, seul reste le fait qui est: je suis violent. Il s'agit maintenant d'observer tout le mouvement de la violence: colère, jalousie, haine, compétition imitation, conformisme, etc., etc de l'observer sans aucune orientation, sans aucun motif. N'est-ce pas? Dès lors que vous faites cela, la violence prend fin c'est la perception immédiate et l'action. Je me demande si vous comprenez ceci. Bien? Avez-vous compris?
48:12 On peut donc voir que l'illumination ce sentiment d'une réalité ultime, etc., ne relève pas du temps. Ceci va à l'encontre de tout le monde psychologique religieux les chrétiens avec leurs âmes, leurs sauveurs avec leur ultime... etc., etc.
48:50 Nous disons que la perception est l'action et non la perception, un grand intervalle, puis l'action. Dans cet intervalle, vous créez l'idée. N'est-ce pas? Suivez-vous tout ceci? Monsieur, nous soulignons ceci, à savoir: l'esprit, le cerveau - vous connaissez toute la structure nerveuse de l'être humain, ainsi que la structure psychologique - peut-il être libre de ce fardeau du temps, d'un million d'années de sorte que l'on puisse voir clairement quelque chose et l'action [qui en découle] est invariablement immédiate. Cette action sera rationnelle, pas irrationnelle. Cette action peut être expliquée logiquement, sainement.
50:09 Nous disons donc que l'ultime, c'est-à-dire la vérité ne s'accomplit pas dans le temps. Elle ne peut jamais s'accomplir. Elle est là, ou elle n'est pas là.
50:46 Les gens parlent d'expériences extra-sensorielles. Il semble qu'une fascination entoure de telles expériences mais les vies de ceux qui prétendent les avoir paraissent être aussi médiocres qu'auparavant. Que sont ces expériences? Font-elles partie de l'illumination ou sont-elles un pas dans cette direction? Qu'est-ce donc que l'illumination?
51:22 Les gens parlent d'expériences extra-sensorielles. Il semble qu'une fascination entoure de telles expériences mais les vies de ceux qui prétendent les avoir paraissent aussi médiocres qu'auparavant. Que sont ces expériences? Font-elles partie de l'illumination ou sont-elles un pas dans cette direction?
52:03 Vous aimez ce genre de questions? C'est étrange, n'est-ce pas? Vous parlez toujours de l'illumination ce que vous avez dit, ce qu'a dit l'orateur ce que quelqu'un a dit. Vous ne dites jamais: 'regardez, il s'agit de ma vie je suis dans une grande peine, une grande souffrance comment puis-je résoudre tout cela?' et non ce que dit quelqu'idiot. Où que se soit rendu l'orateur il y a toujours eu à faire face à ce genre de questions. Au lieu de: 'comment vais-je vivre dans ce monde si corrompu où il n'y a aucune justice et j'en fais partie, que vais-je faire?' Vous ne posez jamais de telles questions. Et pourquoi cela? Pourquoi ne posons-nous pas de questions vraiment profondes sur nous-mêmes? Nous ne demandons jamais: 'il semble que je n'ai pas aimé. Je connais toutes les descriptions de l'amour je sais que quand je dis à mon ami, ma petite amie, ou ma femme je t'aime, je sais que ce n'est pas tout-à-fait je sais que cela recouvre sexualité, sensualité, plaisir, désir, compagnie. Je sais que tout cela n'est pas la chose qui fleurit qui comporte beauté, intensité. Mais nous voulons savoir ce qu'est l'illumination. Pourquoi donc? Est-ce parce que nous avons peur... de nous découvrir? - pas pour moi. Je ne suis pas votre confesseur, ni un thérapeute de groupe toutes ces choses me font horreur! Si vous vous posiez la question suivante: pourquoi est-ce que je ne m'interroge pas profondément fondamentalement sur moi-même? Aurions-nous peur? Serait-ce que nous ne pouvons supporter de nous voir tels que nous sommes? Tout ce côté de pacotille, de laideur, de mesquinerie, de vulgarité de banalité, de médiocrité est-ce de cela que nous avons peur? Et si nous découvrons ce que nous sommes réellement nous disons: 'aidez-moi s'il vous plaît, dîtes moi quoi faire'. (Rires) L'image du père entre alors en jeu.
55:47 Il semble donc que nous ne puissions jamais faire face à nous-mêmes. Nous évitons cela à tout prix. Et voilà pourquoi nous devenons tellement irrationnels. Et voilà pourquoi nous sommes exploités par tous ces gens. C'est une véritable tragédie: ces adultes - tout au moins nous pensons-nous adultes... - qui jouent avec tout ceci et ne parviennent pas à la racine des choses, c'est-à-dire nous-mêmes. Il faut que quelqu'un nous force, adjoigne, oblige nous presse de faire face à nous-mêmes afin qu'en aucun cas nous évitions de le faire. Voilà pourquoi il n'y a en nous aucun changement.
57:19 Comme cette question a été posée, je dois y répondre: Les gens parlent d'expérience extra-sensorielle. Il semble qu'une fascination entoure de telles expériences mais les vies de ceux qui prétendent les avoir semblent être aussi médiocres qu'auparavant. Que sont ces expériences? Toutes ces expériences font- elles partie de l'illumination ou sont-elles un pas dans cette direction?
57:58 Pouvez-vous supporter que je continue? Vous ne virerez pas de bord.
58:15 Vous savez, la vie la vie quotidienne est une vaste expérience. N'est-ce pas? Une formidable expérience: joies, plaisirs, anxiétés, fardeau de la souffrance injustice généralisée, pauvreté, surpopulation pollution, manque d'énergie... - l'énergie du pétrole et notre propre énergie. La vie est un problème formidablement complexe d'expérience - pas un problème, une expérience. Et cela nous ennuie. Nous ne pouvons y faire face. Nous ne nous en sentons pas responsables. Nous nous séparons de tout ceci. Et la séparation est fallacieuse, irréelle, irrationnelle car nous sommes conscients d'avoir créé cela chacun de nous. Nous en faisons partie. Et nous ne voulons pas y faire face. Ennuyés, épuisés par ces trivialités de la vie nous allons interroger quelqu'un, le payons: - initiation, colliers, nouveau nom et l'espoir d'une nouvelle expérience. Et vous le ferez parce que quand vous voulez une chose, vous oeuvrez pour l'obtenir qu'elle soit rationnelle ou irrationnelle saine ou malsaine, peu importe.
1:00:45 Alors tout d'abord... - nous verrons cela dans un instant. Tout d'abord, il nous faut comprendre la nature de notre mode de vie du mode de vie quotidien, l'irritation, les colères quotidiennes l'ennui quotidien, la solitude, le désespoir de ce monde. Au lieu d'affronter cela, de le comprendre d'élucider tout cela nous voulons avoir une expérience super extrasensorielle, au-delà des sens alors que nous n'avons pas compris l'activité des sens la réponse quotidienne des sens. Et il y a ces gens qui vont vous donner des expériences c'est tout de la tricherie, du gadget.
1:02:05 Quand on a vraiment compris, vécu, cette vie l'ennui quotidien, la solitude l'espoir douloureux d'un mieux, quand tout ceci est compris pas intellectuellement, verbalement, on est purifié, délivré de tout cela. Il faut donc comprendre très clairement les réponses sensorielles comment les réponses sensorielles dominent conditionnent l'esprit. N'est-ce pas? Et n'étant pas conscient de tout cela que l'esprit est conditionné à partir de cet état conditionné, vous demandez quelque chose de plus et celui qui vous promet ce 'quelque chose de plus' vous le donne selon son conditionnement. Il aura beau dire 'Non, je ne suis pas conditionné, je suis bien plus moral'. Que se passe-t-il alors? Si la table est rase - vous connaissez l'expression? c'est-à-dire quand les fondements sont établis à savoir pas de conflit, vous avez compris le désir, le plaisir, la peur la souffrance, vous vous dépouillez de cela - de votre fardeau quotidien. L'ayant alors dépassé, vous découvrirez qu'un esprit qui demande des expériences se trouve toujours en situation d'être conditionné par les sens. Et il existe un esprit qui n'a aucune expérience quelle qu'elle soit.
1:04:43 'Insight' est un mot qui sert aujourd'hui à décrire toute chose nouvellement perçue, tout changement de perspective. Nous connaissons tous cet 'insight'. Mais 'l'insight' dont vous parlez semble être très différent de cela. Quelle est la nature de l'insight dont vous parlez?
1:05:10 Voilà une question importante. Elle affectera votre vie quotidienne si vous avez compris l'insight. 'Insight' est un mot qui sert aujourd'hui à décrire toute chose nouvellement perçue, tout changement de perspective dans l'observation, dans l'étude. Nous connaissons tous cet 'insight'. Mais 'l'insight' dont vous parlez semble être très différent de cela. Quelle est la nature de l'insight dont vous parlez?
1:05:56 Vous comprenez la première partie de la question, à savoir: ils ont fait des expériences sur des singes suspendant en hauteur un régime de bananes et un singe saisit un bâton, frappe le régime et les bananes tombent et vous dites qu'il a eu un 'insight'. Et un autre singe empile des meubles l'un sur l'autre grimpe dessus et attrape les bananes. On appelle aussi cela un 'insight'. Et ils ont aussi fait des expériences sur des rats: un appât est disposé et le rat doit faire toutes sortes de choses, presser un bouton ou un autre afin d'obtenir l'appât. Et on appelle aussi cela un 'insight'. Vous comprenez? C'est-à-dire qu'à force d'essais pressant tel ou tel bouton et si cela ne marche pas, encore cet autre et cette action est enregistrée ce qui devient du savoir - vous comprenez? Et en pressant tel bouton, la porte - la trappe s'ouvre et vous obtenez le fromage ou ce que vous voulez.
1:07:31 Ainsi, ce processus de soi-disant 'insight' est essentiellement basé sur le savoir. N'est-ce pas? Je me demande si vous comprenez ceci. Voilà ce que nous faisons. Peut-être ne l'appellerez- vous pas 'insight' mais c'est effectivement le processus de notre activité. Essayez ceci, si ça ne convient pas, essayez cela. Médicalement, physiquement, sexuellement et soi-disant spirituellement vous faites cela continuellement. C'est-à-dire, essayant, expérimentant et accomplissant ce qui devient du savoir, à partir duquel vous agissez. N'est-ce pas? C'est ce qu'on appelle scientifiquement de 'l'insight'. N'est-ce pas? Est-ce clair? Puis-je poursuivre à partir de là?
1:08:48 Nous disons que 'l'insight' est tout autre chose. Je vais expliquer cela un peu: quand j'essaie ceci, et presse ce bouton parvenant à un résultat le cerveau a enregistré ce bouton et le résultat. Cela devient alors automatique. Et l'expérimentateur change de bouton. Le singe ou moi presse celui-là mais cela ne marche pas, et il est perturbé c'est ce qui vous arrive, observez-le je voue prie: vous êtes perturbé et vous pressez celui-ci, celui-là par accident vous pressez l'autre, la trappe s'ouvre et vous obtenez votre fromage. N'est-ce pas? A force d'expériences, d'essais vous trouvez un moyen de vivre qui vous convient - c'est le fromage. Et cela s'appelle 'l'insight'. Alors, si vous l'observez bien, cet 'insight' est une répétition de savoir: acquérir du savoir écarter le savoir, acquérir davantage de savoir l'écarter - vous suivez? C'est toujours basé sur le savoir et le savoir est le passé. Je ne sais si vous le voyez. Il n'existe pas de savoir concernant le présent ou le futur sauf sous certaines circonstances: vous pourriez prévoir l'avenir, mais cela, c'est autre chose. Laissons cela de côté, car cela nous conduirait ailleurs.
1:11:13 Ainsi, cet 'insight' dont parlent certaines personnes est le produit du savoir, se modifiant continuellement lequel est enregistré dans le cerveau par conséquent, dans les cellules du cerveau. Ainsi, le rat ou la souris ou tout autre sujet de l'expérience... - l'animal, le singe - se souvient du bouton qui va lui procurer du fromage. Si vous changez ce bouton, il va être perturbé. Le singe se perturbe - nous sommes des singes, après tout. Le singe se perturbe, et cette perturbation est la perturbation du schéma de mémoire. Et vous changez le bouton, et je le presse accidentellement et je me souviens: ce n'est pas ce bouton là. Ainsi, si vous changez continuellement le bouton, le singe s'affole. Et voilà pourquoi nous aussi, nous nous affolons. Je ne sais si vous vous en rendez compte. C'est cela que nous appelons l'incertitude ce danger continuel. Comme nous l'avons dit l'autre jour les scientifiques disent que d'ici l'an 2000, la terre sera presque inhabitable à cause de la pollution, de tout ce que nous faisons avec la terre: pollution des rivières, pollution de l'air, surpopulation... Vous suivez? Donc le cerveau - écoutez bien ceci le cerveau est habitué à un bouton. Vous comprenez ce que j'entends par 'bouton': le modèle. Mais ce modèle change, il l'accepte mais il n'acceptera pas de changement fondamental. Cela signifie qu'il ne sait pas où il se trouve. Comme pour le singe, si l'on continue de changer les boutons il renonce, car cela ne produit rien. Il est paralysé, car il ne sait que faire. J'ignore si vous observez tout ceci en vous-même. Ne sachant que faire, vous vous précipitez demandez à quelqu'un ce qu'il faut faire, et pressez les boutons. (rires)
1:14:34 Messieurs, ce que nous disons est très sérieux. Ce n'est pas un simple détail, il s'agit de votre vie. Ainsi, ce changement continuel .qui a lieu dans le monde amène cette sensation de paralysie, d'inaction: 'je n'y puis rien'. Je pourrais me rendre dans un monastère, tout cela mais ce serait trop immature, puéril alors que vous êtes face à quelque chose de formidable. Nous disons donc ceci: à défaut d'un changement... - écoutez bien je vous prie - dans les cellules cérébrales elle-mêmes le simple fait de presser des boutons ne fait que reproduire le même modèle. Vous saisissez? Si le cerveau, qui se compose de millions de milliards de cellules ne passe pas par un changement radical il ne fera que répéter le même vieux schéma, se modifiant restant incertain, insécure, dans un état de paralysie, d'inaction et, se sentant paralysé, il ira demander de l'aide à un autre. Vous suivez tout ce mouvement? C'est ce que nous faisons.
1:16:30 La question est donc la suivante: ce cerveau, qui nous est commun à tous.. ses cellules cérébrales peuvent-elles changer? Il ne s'agit pas de se faire opérer, de se chauffer la tête, de se droguer ni de pénétrer de nouveaux domaines d'investigation scientifique l'astrophysique, en lieu et place d'autre chose, etc. Vous avez compris ceci? Vraiment en profondeur, pas seulement là-haut.
1:17:10 La question qui se pose alors est celle-ci: les cellules cérébrales elles-mêmes peuvent-elles subir un changement? Autrement, nous continuerons à reproduire ce même schéma: certitude, incertitude, certitude, incertitude et cette répétition se poursuit. N'est-ce pas?
1:17:48 Alors, ces cellules cérébrales peuvent-elles changer? L'orateur en a discuté avec plusieurs scientifiques. Ils y viendront probablement un peu plus tard. C'est-à-dire: elles peuvent changer. Ne me croyez pas sur parole. Je dis qu'elles peuvent changer. Ce mouvement de certitude en l'incertitude est un schéma de temps. Vous suivez tout ceci? Exercez-vous, Monsieur, bougez avec moi, avec l'orateur. C'est là un mouvement de temps. Et le cerveau y est habitué. D'où toutes ces questions à propos de l'illumination ce désir d'être disciple, et tout le reste les systèmes et tout cela. Il y est habitué. Et nous disons, ce cerveau lui-même peut-il subir un changement radical? Et l'orateur répond: oui, il le peut. Je vais vous l'expliquer: c'est rationnel, et non quelque ineptie fantaisiste, romantique. C'est-à-dire: le cerveau, l'esprit et donc les nerfs - tout cet ensemble, peut-il observer? S'observer lui-même. Ce qui signifie ni direction, ni motif - vous suivez? S'il n'y a ni motif, ni direction le mouvement a déjà changé. Je ne sais si vous suivez tout ceci. L'avez-vous suivi? Mon cerveau, votre cerveau est habitué à fonctionner avec des motifs des certitudes - 'fichtre, je suis incertain: motif'. Alors, quand il n'y a pas de motif dans l'observation vous avez changé tout le mouvement du passé. N'est-ce pas? Est-ce clair? Ne vous endormez pas, je vous prie. Exercez vos esprits. Ce dont nous parlons est rationnel. Par conséquent, en l'absence de motif, de direction l'esprit devient alors absolument tranquille - dans votre observation. Et cette observation est 'l'insight'. Et par conséquent, les cellules cérébrales qui étaient habituées à un certain modèle ont brisé ce modèle. Je me demande si vous comprenez ceci. Le faites-vous avec moi?
1:21:33 Regardez Monsieur, mettons le comme ceci: on nous élève dans des idéaux: plus l'idéal est grand, meilleur il est plus il est noble, et tout le reste. Et l'idéal importe plus que 'ce qui est'. N'est-ce pas? Ainsi, 'ce qui est' et l'idéal engendrent nécessairement le conflit. J'espère que vous vous servez de vos esprits! Suivez ceci, je vous prie. Et tel est le schéma dans lequel nous avons vécu. La plupart d'entre nous. C'est ce schéma qui crée le conflit le 'ce qui est' et le 'ce qui devrait être'. Maintenant, quelqu'un comme cette personne-ci, passe par là et dit: 'voyez ce que vous faites'. L'idéal est une création de la pensée afin de dépasser 'ce qui est' ou de se servir du futur comme d'un levier pour changer 'ce qui est'. Donc ceci est un fait et cela n'est pas un fait. Vous vous servez donc d'un non-fait pour traiter un fait. C'est donc sans résultat. Oh, je vous en prie, il s'agit de votre vie! Vous essayez de changer 'ce qui est', c'est-à-dire un fait contre un 'non-fait', l'idéal et il ne peut donc jamais y avoir de changement. Vous comprenez? C'est si simple, une fois que vous le voyez. Il s'agit donc de mettre de côté l'idéal car celui-ci est sans valeur, en ne restant qu'avec le fait. Cette mise de côté de l'idéal a changé le schéma des cellules parce qu'après avoir prévalu, ce schéma s'est maintenant brisé. Et l'on a vécu dans l'espoir que cela changerait progressivement. Et quand vous voyez que la progressivité équivaut à ce que la même chose se répète, se modifie, se répète, se modifie... - n'est-ce pas - et qu'il n'y a donc aucun changement fondamental. Quand vous voyez cela toute la structure du cerveau a changé: c'est l'insight et non une répétition de l'action du savoir. Monsieur, ceci demande - vous savez... - que vous y mettiez vos tripes!
1:25:18 Je pense que nous devrions nous arrêter. Il est midi moins dix. Nous nous rencontrerons demain.