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SA80T7 - Y a-t-il une chose sacrée dans la vie?
7e causerie
Saanen, Suisse
20 juillet 1980



0:19 Krishnamurti: This is the last talk. There will be Question and Answer meetings for five days from Wednesday, Sunday included. Voici la dernière causerie. Il va y avoir des sessions de questions et réponses pendant cinq jours, de mercredi à dimanche inclus.
0:52 We have talked over together about the complications of our life. Our whole existence is so complex, with all its illusions, symbols and ideas and images, and our own personal ambitions, attachments of various kinds. And the world, of which we are, is becoming more and more confused, brutal, more and more divisive, destructive, without any sense of morality, and our society is very corrupt, as our religions are. And observing all this, as one must if one is serious, what is a human being to do? What are we, each one of us, to do in this mad world? Shall we go off into some exclusive club of religiosity? Become some kind of monks? Throw ourselves into some social reform? Join the Communist party, or other political activists? Or is there a way, totally detached from all this, totally disassociated from all this, is there a way of living totally, completely differently, living in this world? That is a great question, and it demands a serious answer. Nous avons parlé ensemble des complications de notre vie. Toute notre existence est si complexe avec toutes ses illusions, symboles, idées et images ainsi que nos propres ambitions personnelles nos attachements divers. Et le monde, dont nous faisons partie devient de plus en plus confus, brutal de plus en plus diviseur, destructeur dépourvu de toute moralité et notre société est très corrompue, comme le sont nos religions. Et quand on observe tout cela, comme on le doit, si l'on est sérieux que doit faire l'être humain? Que doit faire chacun de nous en ce monde fou? Allons-nous nous retirer dans quelque club religieux exclusif? Devenir une sorte de moine? Nous jeter à corps perdu dans une quelconque réforme sociale? Nous rallier au parti communiste ou à d'autres activistes politiques? Ou existe-t-il une manière totalement détachée de tout ceci totalement dissociée de tout ceci une façon de vivre totalement, complètement différente en ce monde? Voilà une vaste question qui demande une réponse sérieuse.
3:57 Can we, each of us, who are human beings living in this world, human beings who are actually the whole global humanity, can we, without becoming committed to any political party, Left, Right, Centre, not belonging to any religions, organised religion, to any guru, to any commune committed to an ideal, to any system, method, because they have all become so corrupt, and what... shall we? Perhaps some of us are serious, some of us half-serious and the others casual. If we are at all serious in the sense of not being committed to anything, because we have understood the nature of being committed: being attached to your clothes, to a peculiar dress one wears, after having been in India – and all that. Not belonging to anything. Can we live in this world, earn our livelihood, be related to other human beings, be so totally free. Because only then, perhaps, we will know what love is. We have exercised our intellect, we have written books, given lectures, converted others, either to Communism or to other forms of religious quackery. And when we are disillusioned, we move away from them and the others are caught in it. This is what is happening. And it seems to one, we must begin with uncertainty to find complete security, certainty. Chacun de nous - nous qui sommes des êtres humains vivant en ce monde qui sommes en fait l'humanité entière, globale - pouvons-nous ne pas nous engager dans un quelconque parti politique de gauche, de droite, du centre, et n'appartenir à aucune religion organisée, à aucun gourou à aucune communauté liée à un idéal à aucun système, aucune méthode, car ils sont tous devenus si corrompus. Et qu'allons-nous faire? Certains d'entre nous sont peut-être sérieux d'autres le sont à moitié, et le reste est superficiel. Si l'on est tant soit peu sérieux dans la mesure où l'on n'est engagé à rien parce que l'on a compris ce que signifie être engagé: être attaché à ses vêtements à un habit particulier que l'on porte après s'être rendu en Inde, et tout cela. N'appartenir à rien. Peut-on vivre en ce monde gagner sa vie être en relation avec d'autres êtres humains en étant si totalement libre? Alors seulement, peut-être, connaîtra-t-on l'amour. On a exercé son intellect, écrit des livres donné des conférences, converti les autres soit au communisme, soit à quelque forme de 'quakerisme' religieux. Et quand vient la désillusion on s'en écarte et les autres restent pris là dedans. C'est ce qui a lieu. Et il semble qu'il faille commencer par l'incertitude pour trouver la sécurité absolue, la certitude.
7:27 As we said the other day, we are talking over together. You are not accepting anything the speaker is saying. You are beginning, I hope, to question, to doubt, not only what the speaker is saying, but also doubt your own activities, your own form of drug. You may not take LSD, and there are various other forms of drugs, alcohol and smoking – you know all that – but also you may be drugged by belief, drugged by ideals, drugged by authority of someone who says, ‘I know, you don’t, I will help you’. Or ‘I will point the way’. Those are all various forms of drugs because they cripple the clarity of one’s own perception. Comme nous l'avons dit l'autre jour, nous parlons ensemble. Vous n'admettez rien de ce que dit l'orateur. Vous commencez, je l'espère, à mettre en question en doute, non seulement ce que dit l'orateur mais encore vos propres activités votre propre type de drogue vous ne prenez peut-être pas de LSD - et il y a bien d'autres drogues: l'alcool, le tabac, vous savez, tout cela - mais vous pourriez aussi être drogué par la croyance par des idéaux par l'autorité de quelqu'un qui dit 'je sais, vous pas, je vais vous aider' ou, 'je vais vous indiquer la voie'. Ce sont là diverses formes de drogues parce qu'elles empêchent la clarté de notre propre perception.
8:58 So we are asking together: is it possible to live in this world without any motive? Because love has no motive. If I have a motive to love you, because you are kindly attending this tent, or I derive some benefit psychologically in talking to you, then I am already corrupt, I am already lost. Out of that corruption, one can create all kinds of illusions, all kinds of ideas, ideals. So can one be free from all this? Because we are going to discuss presently what is meditation, what is religion, if there is anything sacred in life, which man throughout the ages has sought, something beyond thought, beyond time, beyond all the mischief the intellect has brought about. Is there something which is incorruptible, timeless, which is beyond all thought? This, man has sought throughout immemorial days. Nous demandons donc ensemble ceci: est-il possible de vivre en ce monde sans aucun motif? Car l'amour n'a pas de motif. Si j'ai un motif pour vous aimer parce que vous avez bien voulu venir dans cette tente ou parce que je tire quelque avantage psychologique à m'adresser à vous je suis alors déjà corrompu, je suis déjà perdu. Et, à partir de cette corruption, on peut créer toutes sortes d'illusions toutes sortes d'idées, d'idéaux. Alors, peut-on être délivré de tout cela? Car nous allons bientôt discuter de ce qu'est la méditation de ce qu'est la religion, s'il existe quelque chose de sacré dans la vie que l'homme a recherché au cours des âges quelque chose d'au-delà de la pensée, du temps d'au-delà de tout le mal qu'a engendré l'intellect. Existe-t-il quelque chose d'incorruptible, d'intemporel d'au-delà de toute pensée? Cela, l'homme l'a recherché depuis des temps immémoriaux.
11:07 And if we are at all serious in our own life, we see how empty it is. You may put on all kinds of garbs, beguile yourself with daydreams, beguile yourselves with imagination, images. And it becomes more important to find out why human minds have created images, not only out there – in the temples, in the churches, and all the rest of it. In the Islamic world, the mosques are not filled with images, but they have their own form of images, the script which goes from left to right. Beautiful script, but that becomes the image, the symbol, the idea. So one must ask before we enter into this question of meditation, why we create images – you understand? – images of ideas, symbols, concepts, and according to symbols, images, concepts we live: why human beings have done this from time beyond measure? Et, pour autant que l'on soit un peu sérieux dans sa vie on voit combien celle-ci est vide. On pourrait revêtir toute sorte d'habits se laisser séduire par la rêverie par les fruits de l'imagination, les images et il importe d'autant plus de découvrir pourquoi les esprits humains ont créé des images, pas seulement là-bas dans les temples, les églises et tout le reste. Dans le monde islamique les mosquées ne sont pas emplies d'images mais elles ont leur propre imagerie les écritures qui se lisent de gauche à droite: une belle écriture, mais qui devient l'image, le symbole, l'idée. Donc, avant d'aborder cette question de la méditation, il faut se demander pourquoi nous créons des images... - vous comprenez? - des images d'après des idées des symboles, des concepts et nous vivons d'après des symboles, des images, des concepts. Pourquoi les êtres humains font-ils cela depuis des temps immémoriaux?
13:07 I do not know if you have not observed, when you are related to some person, intimately or otherwise, the mind and thought has already created an image. Obviously, you, who are kind enough to come here, you have already created an image about the speaker, you can’t help it. You have it as you have an image about your wife, husband, and so on. Why does the mind, thought, the brain, create these images? Because it is very important to understand it, because that may be the reason, the cause why human beings do not love. Je ne sais si vous avez observé que quand on est en relation avec quelqu'un, intimement ou pas l'esprit - la pensée a déjà créé une image. Evidemment, vous qui avez eu l'obligeance de venir ici vous avez déjà créé une image de l'orateur vous ne pouvez vous en empêcher. Vous l'avez comme vous avez une image de votre femme, de votre mari, etc. Pourquoi l'esprit - la pensée - le cerveau, crée-t-il ces images? Il est en effet très important de le comprendre parce que là pourrait se trouver la raison la cause de ce que les êtres humains n'aiment pas.
14:22 Hay fever – I am not crying. Le rhume des foins - je ne suis pas en train de pleurer.
14:35 If you have observed yourself, the activity of your own thought and mind, and heart and brain, in your relationship you have an image about her or him – why? Please, as we said, put this question to yourself. I am not putting the question to you. You, who are living in this world with all the divisions and mess, and utter misery and depression, degeneration, why you have an image. Having an image about anything, does that give security? You understand my question? One feels safe: when you have an image about another, you feel safe. Because the other is moving, living, striving, pushing, and if you don’t have an image about the person, then your mind and heart, everything has to be tremendously active. And most of our minds are lazy, befogged, clouded, without any subtlety, movement, quickness. So having an image about another gives one great security. Si vous vous êtes observé... - l'activité de votre propre pensée, esprit, cœur et cerveau... - votre relation comporte une image d'elle ou de lui - pourquoi? Comme nous l'avons dit, posez-vous cette question, je vous prie. Ce n'est pas moi qui vous la pose. Vous qui vivez en ce monde avec toutes ses divisions, gâchis, malheur absolu, dépression dégénérescence, pourquoi avez-vous une image? Le fait d'avoir une image de quoi que ce soit donne-t-il la sécurité? Vous comprenez ma question? On se sent en sécurité quand on a une image de l'autre, on se sent sûr. Car l'autre, bouge, vit, se débat, pousse et, si vous n'avez pas d'image de cette personne il faut alors que votre esprit et votre cœur que tout soit extrêmement actif. Et nos esprits sont généralement paresseux embrumés, dans les nuages sans aucune subtilité, sans mouvement, sans rapidité. Donc, le fait d'avoir une image d'un autre donne une grande sécurité.
16:51 You who are kindly listening to the speaker, you have an image about him – bound to – otherwise you wouldn’t be here: the reputation, and all that nonsense. So having an image, one feels one knows. You don’t know me, the speaker, nor your wife, nor your husband, nor your friend, but having an image, you think you know. So knowledge becomes, through the image, a sense of wellbeing, safe, security, and thereby gradual degeneration of the brain, the mind, because then you become lazy, you accept it, you never question the image itself, you never doubt the image. The image that Christianity has imposed on people, the image that the Hindus, the Buddhists, and so on, to have these images gives one a sense of security, a sense of wellbeing. And so gradually the enormous vitality which the brain has, gradually withers away, and in that withering, which is unconscious, we feel, one feels safe, secure, traditional, ‘stay put’. Vous, qui avez l'amabilité d'écouter l'orateur vous avez une image de lui - inévitablement sinon vous ne seriez pas ici: la notoriété, et toutes ces absurdités. Ainsi, ayant une image, on a le sentiment de connaître. Vous ne me connaissez pas, moi l'orateur ni votre femme, ni votre mari, ni votre ami mais l'image que vous avez fait que vous pensez connaître. Ainsi, par l'image, le savoir devient un sentiment de bien- être, de sécurité d'où une dégénérescence progressive du cerveau, de l'esprit parce que, devenant alors paresseux, vous l'acceptez vous ne mettez jamais en question, en doute l'image. L'image que le christianisme a imposée aux gens l'image des Hindous, des Bouddhistes, etc... - ces images donnent un sentiment de sécurité un sentiment de bien-être. Et donc, progressivement, l'énorme vitalité du cerveau dépérit peu à peu et dans ce dépérissement, qui est inconscient on se sent en sécurité, en sûreté, dans la tradition, statique.
19:09 Please, observe this in yourselves, not what the speaker is saying. Find out, if one may suggest, whether it is true or not. Not what the speaker is saying, but the image that you have, whether that image is not making your mind dull, whether that image is not preventing the extraordinary flowering of love. Because without that quality, that strange flower, one cannot possibly have order in one’s life, and therefore order outwardly. Society is created by each one of us. It isn’t the creation of some strange individuals in the far past or some superhuman God, but the society in which we live is created by human beings, through their ambition, through their greed, through their competition, through their constant struggle, through their vanity, aggression, and so on. So the society is what we are. And this is important to understand: unless we radically bring about a transformation in ourselves, we shall always live in a corrupt society. And therefore that corruption brings danger, terrorism, Communism, all the divisive elements in society. Please, do pay attention to all this. It is your life. Observez cela en vous-même, je vous prie, pas ce que dit l'orateur. S'il m'est permis de le suggérer, découvrez si c'est vrai ou non. Pas d'après ce que dit l'orateur mais voyez si l'image que vous avez n'est pas en train d'endormir votre esprit si cette image n'est pas en train d'empêcher l'extraordinaire floraison de l'amour. Car, sans cette qualité, cette fleur étrange il est impossible d'avoir l'ordre dans sa vie, donc l'ordre extérieur. La société est créée par chacun de nous. Elle n'est pas la création de quelques étranges individus d'un lointain passé ou de quelque dieu surhumain mais la société dans laquelle nous vivons est créée par les êtres humains par leur ambition, leur avidité par leur concurrence, leur lutte continuelle par leur vanité, leur agression, et ainsi de suite. La société est donc ce que nous sommes. Et il est important de comprendre ceci: si nous n'amenons pas en nous-mêmes une transformation radicale nous vivrons toujours dans une société corrompue. Et cette corruption engendre donc le danger le terrorisme, le communisme et tous les facteurs de division de la société. Je vous en prie, faites attention à tout ceci. Il s'agit de votre vie.
21:53 So we are asking, whether you can live in this life without a single image. Which means: is there security beyond the image? You understand my question? Is there a sense of wellbeing, a sense of not being hurt, psychologically, wounded? Is there such a state, so completely secure, not the security brought about by thought, through the image, through the symbol, through various forms of conclusions, ideals, and so on, which do not give security, but it gives the illusion of being secure? You are following all this? Oh, for God’s sake, we are moving together? It is very difficult to talk or have a serious meeting with so many people, because we are all thinking so many different things. Each one is concerned with his own problems, with his own desires, with his own pursuits; you are committed to this guru or to that idea, so you just come and listen, agree, disagree, just casually carry on. But if you are serious, and life demands that one be serious, not only in the present state of the world, what people have done in the present, and the people who are doing it; if you are not aware of all that, which is in ourselves, then we live and bring about corruption, degeneration. Nous demandons donc s'il est possible de vivre en cette vie sans la moindre image. Autrement dit: y a-t-il une sécurité au-delà de l'image? Vous comprenez ma question? Existe-t-il une sensation de bien-être .le sentiment de ne pas être psychologiquement vexé, blessé? Existe-t-il un tel état de complète sécurité pas la sécurité engendrée par la pensée au moyen de l'image, du symbole de conclusions diverses, d'idéaux, et ainsi de suite qui ne donnent pas de sécurité mais donnent l'illusion d'être en sécurité? Vous suivez tout ceci? Oh, grands dieux, avançons-nous ensemble? Il est très difficile de parler ou de tenir une réunion sérieuse avec tant de monde car nous pensons tous à tant de choses différentes. Chacun se préoccupe de ses propres problèmes, de ses propres désirs de ses propres recherches vous êtes lié à ce gourou-ci, ou à cette idée là alors, vous vous contentez de venir nous écouter, approuvant désapprouvant, poursuivant négligemment votre chemin. Mais si l'on est sérieux - et la vie l'exige non seulement au vu de l'état actuel du monde de ce que les gens font de nos jours et de ces gens eux mêmes - si l'on n'est pas conscient de tout cela c'est-à-dire de ce qu'il y a en soi l'on vit alors en amenant la corruption, la dégénérescence.
24:34 So is it possible, for the mind and the heart and therefore the brain, the whole human psychological structure, of which you are, this whole consciousness, to be radically changed? Our consciousness is made up of its content. Right? You are following this? Our consciousness is our beliefs, our desires, our anxieties, fears, pleasures, hypocrisy, vanity, our gods, our beliefs – all that is our consciousness. And we live and function within that consciousness. I am not saying anything very strange. It may sound strange to you because perhaps you are hearing it for the first time, or you have thought a little bit about it, but have not gone into it sufficiently deeply. You can doubt what is being said, but what is being said is what you are. If you doubt what you are, which is your consciousness – and the consciousness is the content of it – if you doubt that, begin to question that, then perhaps the mind can go beyond that consciousness. You understand what I am saying? You are following? We are talking to each other. We are not laying down any law. We are pointing out the law of natural consequences, the law that where there is a cause there is an ending. That is a law. You can doubt it as much as you like, but you can investigate it, go into it, doubt it, enquire, question, and you will find – it is a fact. Not because the speaker is saying, but in itself. Either you listen with such great attention, you capture the meaning and the significance and the consequences immediately, or you want explanations. And when you are dependent on explanations, see what is happening in your own mind, please, listen to this: when you are satisfied with explanations, you are merely satisfied with words, which is mere acceptance of the intellectual movement. Whereas if you begin to examine the nature of your own consciousness, which is the consciousness of humanity – please, understand this thing. Est-il donc possible que l'esprit et le cœur et donc le cerveau, que toute la structure psychologique humaine dont vous faites partie que la totalité de cette conscience soit radicalement changée? Notre conscience est faite de son contenu. N'est-ce pas? Vous suivez ceci? Notre conscience se compose de nos croyances, nos désirs, nos anxiétés peurs, plaisirs, hypocrisie, vanité nos dieux, nos croyances - tout cela est notre conscience. Et nous vivons, fonctionnons au sein de cette conscience. Je ne dis rien de très étrange. Peut-être cela vous paraîtra-t-il étrange parce qu'il se peut que vous l'entendiez pour la première fois ou que vous y ayez réfléchi un peu mais sans l'avoir suffisamment approfondi. Vous pouvez douter de ce qui est dit mais ce qui est dit est ce que vous êtes. Si vous doutez de ce que vous êtes, c'est-à-dire votre conscience laquelle est son contenu, si vous doutez de cela en commençant à le mettre en question alors peut-être, l'esprit pourra-t-il aller au-delà de cette conscience. Vous comprenez ce que je dis? Vous suivez? Nous parlons l'un à l'autre. Nous ne promulgons pas de loi. Nous désignons la loi des conséquences naturelles la loi selon laquelle là où il y a une cause, il y a une fin. C'est une loi. Vous pouvez en douter autant que vous voulez mais vous pouvez l'étudier, l'approfondir, mettre cela en doute, chercher questionner et vous découvrirez que c'est un fait. Non à cause de ce qu'en dit l'orateur, mais parce que cela va de soi. Soit vous écoutez avec une telle attention que vous en captez le sens, la signification et les conséquences, soit vous voulez des explications. Et quand vous dépendez d'explications voyez ce qui se passe dans votre esprit - écoutez bien: quand vous vous contentez d'explications vous vous contentez uniquement de mots ce qui revient à accepter le mouvement intellectuel. Tandis que si vous commencez à examiner la nature de votre propre conscience qui est la conscience de l'humanité... - comprenez-le bien, je vous prie -
28:58 It is not your consciousness, because when you go abroad to India, Asia, to all the gurus of the world, the priests, you will find they all have the common ground of this consciousness: they suffer, their pretensions, their vanities, the sense of everlastingly climbing the ladder, the ladder of heaven or the ladder of physical success. So this consciousness is the common consciousness of all humanity. You understand, sir? It is so. You may doubt it. Doubt it, question it, go into it. Don’t say, ‘I doubt it’ and just reject it. That would be rather puerile. But if you say, ‘Is this so? Do all human beings... Do all human beings go through similar anxieties, similar pursuits, similar depressions?’ They may vary, but depression is depression, anxiety is anxiety, it may be western anxiety or eastern anxiety, but it is still the sense of being anxious, uncertain, despair – it is common to all mankind. And when you realise that it is common to all mankind, actually realise it, not just as an idea, as a concept, as an image, but when you actually realise inwardly that you are like every other human being, you may have a different face, a different education, different outward culture, you may worship in one form or another, but there it is: inside you like a burning flame. ce n'est pas votre conscience car si vous vous rendez à l'étranger, en Inde, en Asie chez tous les gourous du monde, les prêtres vous découvrirez que tous ont en commun ce fond de conscience: ils souffrent, ont leurs prétentions, leurs vanités ce sentiment de toujours gravir l'échelle l'échelle du paradis ou l'échelle de la réussite matérielle. Cette conscience est donc la conscience commune de toute l'humanité. Vous comprenez, Monsieur? Il en est ainsi. Vous pouvez en douter. Doutez-en, questionnez-le, creusez-le. Ne dites pas 'j'en doute', pour ensuite le rejeter. Ce serait plutôt puéril. Mais dites plutôt: 'en est-il ainsi tous les êtres humains passent-ils par les mêmes anxiétés les mêmes poursuites, les mêmes dépressions?' Cela peut varier, mais la dépression est la dépression l'anxiété est l'anxiété, qu'elle soit occidentale ou orientale mais c'est toujours la sensation d'être anxieux, incertain, désespéré qui est commune à toute l'humanité. Et quand vous réalisez qu'elle est commune à toute l'humanité prenez vraiment conscience que ce n'est pas qu'une idée un concept, une image, quand vous avez vraiment réalisé intérieurement que vous êtes comme tout autre être humain bien que vous puissiez différer par votre visage, votre éducation votre culture extérieure que vous puissiez adorer de telle ou telle façon il y a en vous comme une flamme brûlante.
32:12 And we are asking whether that content can be totally emptied. If it is not emptied, then you are caught in the old pattern of existence, with its travail, with its cruelties, with its vanities, with its impossible dangers. So if you want to go into it seriously, let’s talk it over together. This is meditation, not sitting cross-legged, which you have acquired from India. I really don’t know why you go to India at all. It is the most dangerous country. I really mean it. It is the most dangerous country for westerners to go there. It is full of romanticism – in your minds – full of something mysterious, full of some miracles taking place there, full of gurus who have – you know, reached the upper ladder – and in their presence you feel: ‘Oh my God, I have achieved something’. You understand all this? Romance, sentimentality, vanity – all that is encouraged. Et nous demandons si ce contenu peut être entièrement vidé. S'il n'est pas vidé vous voilà alors repris par l'ancien mode d'existence avec sa peine, ses cruautés ses vanités, ses intolérables dangers. Donc, si vous voulez approfondir sérieusement cela parlons-en ensemble. C'est cela, la méditation et non de rester assis en tailleur, comme vous l'avez appris en Inde. Je ne sais vraiment pas pourquoi vous allez en Inde. C'est le pays le plus dangereux qui soit. Je l'entends vraiment ainsi. C'est le pays le plus dangereux qui soit pour les Occidentaux. Il est plein de romantisme - dans vos esprits plein de mystère plein de miracles qui s'y produisent plein de gourous qui ont - vous savez - atteint le haut de l'échelle et en leur présence vous sentez 'Oh mon dieu, j'ai accompli quelque chose'. Vous comprenez tout ceci? Romance, sentimentalité, vanité - tout cela est encouragé!
34:16 You know, there is a story in India, which is: a boy at the age of fifteen, sixteen... One can’t go to any place where it is quiet any more. It used to be very quiet here at one time, twenty years ago, very quiet – no aeroplanes, no lorries, the road was rough. Now we have become very civilised and therefore very noisy. Vous savez, on raconte en Inde, l'histoire suivante: (Bruit d'avion) (Bruit de train, rires) Il n'y a plus d'endroit tranquille où l'on puisse aller. Dans le temps, c'était très tranquille ici, il y a vingt ans... - très tranquille, pas d'avions, pas de camions, la route était dure. Désormais, nous sommes devenus très civilisés et, donc, très bruyants.
35:27 So there was a boy who was sixteen or so, and his family was very religious, in the orthodox sense of that word in India. He was a Brahmin boy. And so he said to his father and mother, ‘I am leaving you because I want to find truth. You have talked about it. You have told me about it. Your books tell me about it, but I want to find out’. So he goes from one guru to another, one teacher to another, and he wanders all over India for fifty years. And he doesn’t find it. He puts on different robes, different coloured, not saris but different coloured garments, and at last he says, ‘I haven’t found it, so I better go home’. So he returns. And as he opens the door, there it is! You understand? It has always been there, not because he has wandered all over the earth, but it is there, only we don’t know how to look. Because we, human beings, are the history of mankind – you understand? We are the story of mankind, in us is the history of mankind, the ‘historia’. But we don’t know how to read that book, so we say, ‘Please, tell me all about it’, we ask everybody in this journey of waste, how to read, ‘how to’ – tell me. You understand what I am saying? It is there. That is why self-knowing is very important, not according to any psychotherapist, not according to various philosophers, because then you are looking at yourself with their eyes, and therefore you are never capable of reading your own book, which is the book of humanity. You understand all this, sirs? Il y avait donc un jeune garçon d'environ seize ans dont la famille était très religieuse dans le sens orthodoxe qu'a ce terme en Inde. Le garçon était un Brahmane. Il dit à son père et à sa mère: 'je vous quitte parce que je veux trouver la vérité. Vous en avez discuté vous m'en avez parlé. Vos livres m'en ont instruit, mais je veux la découvrir'. Il se rend donc d'un gourou à un autre d'un maître à un autre et il parcourt toute l'Inde pendant cinquante ans. Et il ne la trouve pas. Il revêt toutes sortes de robes de couleurs différentes pas des saris, mais des vêtements de couleurs différentes et dit enfin: 'je ne l'ai pas trouvée et je ferais donc mieux de rentrer à la maison'. Il rentre donc. Et, comme il ouvre la porte, la voilà! Vous comprenez? Elle a toujours été là pas parce qu'il a parcouru toute la terre mais elle est là, seulement nous ne savons pas regarder. Parce que nous autres, êtres humains, sommes l'histoire de l'humanité vous comprenez? Nous sommes l'histoire de l'humanité il y a en nous l'histoire de l'humanité. Mais nous ne savons pas lire ce livre alors nous disons 'dites-moi tout à ce propos, s'il vous plaît' pendant ce voyage inutile, nous demandons à tout le monde comment le lire, 'comment' - dites-le moi. Comprenez-vous ce que je dis? C'est là. C'est pourquoi la connaissance de soi est très importante non d'après quelque psychothérapeute non d'après divers philosophes car dans ce cas, c'est avec leurs yeux que vous vous observez et vous n'êtes donc jamais capable de lire votre propre livre c'est-à-dire le livre de l'humanité. Vous comprenez tout ceci, Messieurs?
38:51 So to know without any shadow of doubt, without any illusion, without any sense of holding back – to know, to observe this whole movement of consciousness, which is oneself. One can do it very easily. You don’t have to move away from where you are, either go North, East, West, South – it is where you are. But where we are is not very pleasant. It is not very encouraging. We are rather bored. But over there, across the river, it is more beautiful, more romantic, more colourful, and therefore we build a bridge over there. When you are there, still you are there – you understand? It is still you – over there. So don’t cross the bridge, if I may point out. Il s'agit donc de connaître, sans l'ombre d'un doute, sans la moindre illusion, sans aucune dissimulation, de connaître d'observer tout ce mouvement de la conscience, c'est-à-dire soi-même. Cela peut se faire très facilement. Inutile de s'éloigner de là où l'on se trouve d'aller au Nord, à l'Est, à l'Ouest ou au Sud, la chose est là où vous êtes. Mais là où l'on se trouve n'est pas très agréable. Ce n'est pas très encourageant. C'est plutôt ennuyeux. Tandis que là-bas, de l'autre côté de la rivière, c'est plus beau plus romantique, plus coloré et l'on construit donc un pont pour s'y rendre. Et quand vous y êtes, c'est toujours vous qui y êtes - vous comprenez? C'est toujours vous qui êtes là-bas. Alors, ne traversez pas le pont si je puis me permettre.
40:30 So it is possible to read oneself, read about oneself, to the last chapter and to the last word. That requires attention, observation, not analysis. Just to observe what is going on, without giving any direction to your observation. This constant alertness to your reactions, to your reflexes, to your vanity, to your aggression – just, you know, play with it. In playing, watching yourself, humorously, with play, you learn far more, you observe far more than striving after it, saying ‘I must know myself’. And it is necessary for the mind, and therefore the brain and the heart, to be free of all illusions before you begin to meditate. Right? That is obvious. If you sit cross-legged, try to concentrate, focus your mind, follow a system, day after day, your mind may be, or still is, in illusion, and therefore your systems, your breathing, your yoga, all this encourages the illusions in which you are caught. You understand all this? Est-il donc possible de se lire soi-même de lire à propos de soi jusqu'au dernier chapitre, au dernier mot? Cela demande de l'attention, de l'observation, pas de l'analyse. Observer simplement ce qui se passe sans aucunement orienter votre observation. Cet éveil constant à vos réactions, vos réflexes, votre vanité votre agressivité - contentez-vous de jouer avec cela. En jouant, en s'observant avec humour, comme dans un jeu on apprend bien plus, on observe bien davantage qu'en se démenant, qu'en disant 'je dois me connaître'. Et il est nécessaire que l'esprit et par conséquent le cerveau et le cœur soient libres de toute illusion avant de commencer à méditer. N'est-ce pas? C'est évident. Si vous vous asseyez en tailleur, en essayant de vous concentrer, de focaliser votre esprit de suivre un système, jour après jour votre esprit pourrait être, ou est encore dans l'illusion et par conséquent, vos systèmes, vos respirations, votre yoga tout cela renforce les illusions dont vous êtes captif. Vous comprenez tout ceci?
42:37 Sir, I have seen a man in New Delhi, in India – I used to walk in the gardens there – a man came every day on a bicycle, every day, from his office. He was a poor man. And he used to sit under a tree, putting the cycle against the tree, and sit down very quietly, repeating a certain mantra – you know what a mantra is? I will explain it presently – and mesmerise himself into a state. You understand? And being in that state, you could see his weariness of the office, the family, the daily misery – from his face it began to vanish. You understand? And so the face became very quiet, because he was repeating, mesmerising, relaxing in this mesmerism of his own desire, of his own conclusions, he was completely happy. You understand what I am saying? This used to happen day after day. I was there for several months at one time, and I used to watch this man – every day, Sunday, Saturday. That was his drug. Monsieur, à New Delhi, en Inde j'avais l'habitude de me promener dans le jardin public un homme passait tous les jours à bicyclette en rentrant de son bureau. Il était pauvre. Il s'asseyait sous un arbre y appuyant sa bicyclette et, très calmement répétant un certain mantra... - vous savez ce qu'est un mantra, je vous l'expliquerai dans un instant - il se mettait dans un état d'hypnose. Vous comprenez? S'étant mis dans cet état, on pouvait voir sa lassitude à l'égard du bureau de la famille, de la misère quotidienne commencer à disparaître de son visage. Vous comprenez? Et son visage devenait très paisible, parce qu'il répétait s'hypnotisant, se libérant dans cette hypnose de ses désirs, de ses propres conclusions, il était totalement heureux. Vous comprenez ce que je dis? Ceci avait lieu jour après jour. Je séjournais là plusieurs mois d'affilée et j'observais tous les jours cet homme, samedis et dimanches compris. C'était sa drogue.
44:23 So when one meditates, there must be complete freedom. I know you prefer the other kind of meditation: much easier, utterly meaningless, but it is very comforting. Donc, quand on médite, il faut qu'il y ait liberté absolue. Je sais que vous préférez l'autre sorte de méditation bien plus facile, totalement dénuée de sens, mais très réconfortante.
44:50 Now, the word ‘mantra’, which people have been given perhaps for $50, $300, or whatever the sum is, and that has become a terrible racket. The word ‘mantra’ means – if you are interested in it – in Sanskrit it means ponder, recollect, observe, watch, in not becoming. You understand? And also, ‘tra’ and all that – I won’t go into the details – it means: if there is any self-centred activity, such action is destructive. That is the meaning of the whole word, ‘mantra’. In other words, I was just going to say, ‘Let’s go to the Himalayas!’ There, too, there are beggars. No. Much better stay here and face the noise! Sorry. Maintenant, à propos du mot 'mantra' que des personnes ont obtenu pour 50 ou 300 dollars peut-être peu importe la somme et c'est devenu un terrible racket. Le mot 'mantra' signifie - si cela vous intéresse il signifie en Sanscrit peser, réfléchir, observer, veiller à ne pas devenir. Vous comprenez? Et 'tra', tout cela - laissons les détails de côté... - signifie que, s'il existe une quelconque activité égocentrique celle-ci est destructrice. Voilà le sens complet de ce mot 'mantra'. (Bruit de train) J'allais seulement dire 'allons dans l'Himalaya' (Rires) Là aussi il y a des mendiants. (Rires) Non. Il vaut bien mieux rester ici et affronter le bruit! Pardon! (Rires)
46:53 So we are saying: the mind must be completely free of all illusion, having no image, having no motive – you understand? No image, no motive, no illusion. An illusion, motive, direction comes with desire, desire to find heaven, desire to find illumination, desire to achieve, desire to have experiences. You understand? I do not know why human beings want experiences. You understand my question? You have experiences of every kind now: terror, sex, violence, oppression, dictatorship, whether it is Right or Left or Centre, whether it is the Communist, Fascist, or the religious – they are all the same. Right? I know you won’t accept all this. Doubt it, what I am saying. They are all the same. They all want to shape your mind. They all want to coerce you into a certain pattern of thinking. And if you refuse, either the concentration camp, shot, or you are put in a psychiatric ward. This is what is happening. Nous disons donc que l'esprit doit être complètement libre de toute illusion n'avoir aucune image aucun motif vous comprenez? Ni image, ni motif, ni illusion. Une illusion, un motif, une orientation s'accompagnent du désir désir de trouver le paradis, de trouver l'illumination désir d'accomplir, d'éprouver des expériences. Vous comprenez? Je me demande pourquoi les êtres humains veulent des expériences. Vous comprenez ma question? Vous avez maintenant toutes sortes d'expériences: terreur, sexe, violence, oppression, dictature... - qu'elle soit de droite, de gauche ou du centre qu'elle soit communiste fasciste ou religieuse, toutes sont pareilles. N'est-ce pas? Je sais que vous n'admettrez pas ceci. Mettez en doute ce que je dis. Elles sont toutes pareilles. Elles veulent toutes façonner votre esprit. Elles veulent toutes vous contraindre à un certain système de pensée. Et si vous refusez c'est soit le camp de concentration, soit le peloton d'exécution ou l'asile psychiatrique. C'est ainsi que cela se passe.
49:12 So the mind must be totally and completely free. And till that comes about, don’t meditate. You understand what I am saying? Because it is meaningless. I remember – I am sorry, I mustn’t go into anecdotes, must I? Just this one. We were watching from a window in Benares a beggar dressed in saffron robes – that is the sannyaai robes in India; I don’t know if you understand the word ‘sannyasa’, what that means. I’ll tell you presently what it means. He was dressed like that, and he was a poor ordinary man, not very learned, from his looks, from his talk. He sat under a tree and began to chant, sing, shout. The passers-by looked at him and went away. Within a week – I assure you I am not exaggerating – within a week he had garlands round his head, people stood round him saluting him, giving him food, almost bending their knees in saying, ‘What a great man you are’. You understand? Within a week this took place. And we are so gullible. Right? L'esprit doit donc être totalement, complètement libre. Et tant que cela n'a pas lieu, ne méditez pas. Vous comprenez ce que je dis? Car cela n'a pas de sens. Je me souviens - pardon, pas d'anecdotes, n'est-ce pas? Juste celle-ci. (Rires) A Bénarès, nous regardions par la fenêtre un mendiant, vêtu d'une robe safran. C'est la robe du sannyasi, en Inde - Je ne sais si vous comprenez le sens du mot 'sannyasi'. Je vais vous le dire dans un instant. Il était ainsi habillé, et c'était un homme ordinaire, pauvre pas très cultivé, à en juger par son apparence et son parler. Il s'assit sous un arbre et se mit à chanter, à crier. Les passants le regardaient et continuaient leur chemin. Au bout d'une semaine - et je vous assure que je n'exagère pas - au bout d'une semaine, il portait des guirlandes autour de la tête les gens l'entouraient le saluant lui donnant de la nourriture s'agenouillant presque, et disant 'quel grand homme vous êtes'. Vous comprenez? Tout cela arriva en une semaine. Nous sommes si crédules. N'est-ce pas?
51:24 So we are saying: a mind that is free from all this, then comes meditation. Now, what is meditation? Unfortunately, the eastern people, or eastern so-called gurus, have brought this word to this western world, with all their nonsense behind it, with their systems: the Tibetan form of meditation, the Zen form of meditation, the Buddhist form of meditation, the Hindu form of meditation. Right? You are following all this? Right? And we, rather gullible, and wanting to get somewhere because we are bored with our own lives, so we say, ‘All right, tell me how to meditate’. And they are too eager to tell you, at a certain price, or without price. So if you shun all that, all systems – systems means practising, day after day, which means your mind becomes mechanical. When you are committed to a system, your mind then is already corrupt. Again, doubt it, question it, find out the truth of it. Ainsi, nous disons qu'un esprit libéré de tout ceci en vient alors à la méditation. Qu'est-ce donc que la méditation? Malheureusement, les Orientaux ou les prétendus gourous orientaux ont introduit ce mot dans le monde occidental avec leur cortège d'absurdités avec leurs systèmes: la forme tibétaine de méditation la forme zen de méditation la forme bouddhiste de méditation, la forme hindoue de méditation. N'est-ce pas? Vous suivez tout ceci? Bien? Et nous, qui sommes plutôt crédules, et voulons arriver quelque part parce que nous trouvons nos vies ennuyeuses nous disons alors: 'très bien, dites-moi comment méditer'. Et ils sont trop heureux de vous le dire pour un certain prix, ou sans prix. Alors, il s'agit d'éviter tout cela tous les systèmes - systèmes voulant dire s'exercer jour après jour, de sorte que votre esprit devient mécanique. Quand vous êtes engagé dans un système, votre esprit est déjà corrompu. Là encore, mettez cela en doute, en question, découvrez-en la vérité.
53:37 So there must be freedom from all this. Now, where there is freedom, what takes place? Are you following all this? Where there is freedom from all commitment, from all authority, from all illusions, images, conclusions, what is the state of your mind? You understand what I am saying? Find out, sir, don’t look at me! Find out! It is your daily life. You see, we are so afraid to be nothing. Our culture, our education, everything says, ‘Be something’, either in the business world or in the religious world, or in the entertainment world, on the football field – ‘Be something’. And when consciousness, with all its content, is empty – if that is possible – doubt that, that is, yourself, doubt your vanity, why you are vain, why you are stuck in a belief, holding on to some past experience, past remembrances, and when the mind is free, which is, when all your travail is not – you understand? – what is there? You are following all this? Oh, sir, come on, sirs! You understand, sir? When you give up smoking, without going off into some other form of smoking, when you end smoking, or when you end a certain pleasurable habit, when you end attachment, what is there? You understand my question? Is that what we are afraid of? I am attached to you. If I end it, what have I? So if I end my vanity, my conclusion, my belief, my gods, my, you know, longing, longing, longing, if I end all that, what happens? You are following all this? Do it, please. End your particular attachment, now, don’t bother about your wife and your husband, your girl. Say, ‘All right, for the moment at least I’ll be free of attachment’. What takes place there, in the mind? There is a certain freedom, isn’t there? And a sense of nothingness. Right? Il faut donc qu'il y ait liberté à l'égard de tout ceci. Dès lors, quand il y a liberté qu'est-ce qui se passe? Vous suivez tout ceci? Quand il y a liberté à l'égard de tout engagement de toute autorité, de toutes illusions, images, conclusions dans quel état se trouve votre esprit? Vous comprenez ce que je dis? Découvrez-le, Monsieur, ne me regardez pas! Découvrez-le! Il s'agit de votre vie quotidienne. Voyez-vous, nous avons si peur de n'être rien. Notre culture, notre éducation, tout nous dit: 'sois quelque chose' qu'il s'agisse du monde des affaires ou du monde religieux ou de celui du divertissement ou sur le terrain de football - 'sois quelque chose'. Et quand la conscience avec tout son contenu est vide... - si c'est possible - mettez cela en doute, c'est-à-dire vous-même mettez en doute votre vanité pourquoi vous êtes vaniteux, pourquoi vous êtes pris dans une croyance accroché à une quelconque expérience révolue, à des souvenirs du passé et quand l'esprit est libre, c'est-à-dire quand toute votre peine n'est plus là - vous comprenez - qu'y a-t-il alors? Vous suivez tout ceci? Oh, allons, Messieurs! Vous comprenez, Monsieur? Quand vous renoncez au tabac sans vous laisser aller à une autre forme de fumée quand vous cessez de fumer ou mettez fin à une certaine habitude agréable quand vous mettez fin à l'attachement, qu'y a-t-il alors? Vous comprenez ma question? Est-ce de cela que nous avons peur? Je vous suis attaché. Si j'y mets fin, que me reste-t-il? vous savez - mes aspirations, aspirations, aspirations si je mets un terme à tout cela, que se passe-t-il? Vous suivez tout ceci? Faites-le, je vous prie. Mettez fin à votre propre attachement, maintenant ne vous préoccupez pas de votre femme, de votre mari, de votre petite amie. Dites 'très bien, au moins pour l'instant je vais être délivré de l'attachement' que se passe-t-il alors, dans l'esprit? Il y a une certaine liberté, n'est-ce pas? Et un sentiment d'anéantissement [nothingness en anglais]. N'est-ce pas?
58:00 Now. Not a thing. Nothingness means not a thing. Thing means – the word ‘thing’ comes from ‘res’, I won’t go into all that – which is: thought which has put there. You understand? Thing is the movement of thought. Thought is a material process – we have been into all that. A material process, because thought is the response of memory, memory which is experience, knowledge. This experience, knowledge, memory is stored in the cells of the brain. And therefore it is matter. It is a process of matter. We won’t go into matter for the moment. I have discussed this question with the scientists, so I won’t enter into that for the moment. So when there is not a thing – you understand? – it means the movement of thought has come to an end. Vous avez compris? That is, sir, if you can do it now, sitting here, in this tent, knowing that you are attached, whether to a guru, or whatever you are attached to, end it. Not say, ‘Well, why should I end it?’ I have explained all that. You should end it because the consequences of attachment are fear, anxiety, jealousy, hatred, being wounded psychologically, building a wall round yourself, isolating yourself, and so on, so on, so on. That is a fact. You don’t have to doubt it. Don’t take time to doubt it. It is not worth it. It is there. And if you end it, which means, thought has no other movement than ending itself. Aucune chose. 'No-thing-ness' signifie 'aucune chose'. Le mot 'thing' vient de je ne vais pas entrer dans tout cela - c'est la pensée... Vous comprenez? La chose [thing] est le mouvement de la pensée. La pensée est un processus matériel - nous avons déjà vu tout cela. Un processus matériel parce que la pensée est la réponse de la mémoire mémoire, c'est-à-dire expérience, savoir. Cette expérience, ce savoir, la mémoire est stockée dans les cellules cérébrales. C'est donc de la matière. C'est un processus matériel. Ne nous attardons pas sur la matière, pour l'instant. J'en ai discuté avec des scientifiques donc je ne l'aborderai pas pour le moment. Alors, quand il n'y a rien - vous comprenez? cela signifie que le mouvement de la pensée a pris fin. C'est-à dire, Monsieur, si vous pouvez le faire maintenant, assis sous cette tente sachant que vous êtes attaché à un gourou ou à quoi que ce soit - mettez-y fin. Ne dites pas 'eh bien, pourquoi devrais-je y mettre fin?' J'ai expliqué tout cela. Vous devriez y mettre fin car les conséquences de l'attachement sont la peur l'anxiété, la jalousie, la haine, les blessures psychologiques la construction d'un mur autour de soi, d'où l'isolement de soi etc., etc., etc. C'est un fait. Inutile d'en douter. Ne perdez pas de temps à cela. Cela n'en vaut pas la peine. C'est là. Et si vous y mettez fin cela veut dire que la pensée n'a d'autre mouvement que celui de mettre fin à elle-même.
1:00:41 Now, the ending of thought is the ending of time. Right? Because thought is a movement. Time is a movement – from here to there, physically – right? It takes time to go from here to your house, or chalet, to your tent, or whatever it is. To cover that distance needs time. And thought is a movement. Any movement is capable of being measured. Right? Come on, sirs! Right? So what is measured, that which can be measured is the thing created by thought and by time. Now, look: it takes one from here to go to one’s home, perhaps two hours, ten minutes, and so on, which can be measured. Right? By the distance, mileage, time. And also thought can be measured. Right? Have you noticed that? It can be measured. Right? Need I explain it? Oh, for God’s sake, come on, sir, explain it to yourself, I don’t have to explain! You all look so dazed. Dès lors: la fin de la pensée est la fin du temps. N'est-ce pas? Car la pensée est un mouvement. Le temps est un mouvement d'ici à là, physiquement, n'est-ce pas? Il faut du temps pour se rendre d'ici à votre maison, ou à votre chalet à votre tente ou où que ce soit. Il faut du temps pour couvrir cette distance. Et la pensée est un mouvement. Tout mouvement peut être mesuré. N'est-ce pas? Allons Messieurs! N'est-ce pas? Alors, ce qui est mesurable ce qui peut être mesuré est la chose créée par la pensée et par le temps. Alors, regardez: se rendre d'ici à chez soi prend du temps peut-être deux heures, dix minutes, etc., ce qui peut être mesuré. N'est-ce pas? En distance, en kilomètres, en temps. Et la pensée aussi peut se mesurer. N'est-ce pas? L'avez-vous remarqué? Cela se mesure. N'est-ce pas? Dois-je l'expliquer? Oh, pour l'amour du ciel, allons Monsieur expliquez-le vous! Inutile que je l'explique! Vous paraissez tous si médusés!
1:02:36 Look, sir: you can measure thought when you are saying, ‘I will become’. Right? ‘I will become’ – which is, I am not what I should be, but I will become that. That is projected by thought. The ideal, whatever it is, projected by thought. So, to arrive at that is the movement of thought from ‘what is’ to ‘what should be’. That is the measure. Now, the word ‘meditation’ means also not only to ponder, to think over, to enquire profoundly, but also it has a meaning from Sanskrit too, ‘to measure’ – you understand what I am saying? To measure. And in meditation measurement must come to an end – you understand? Oh, for God’s sake! Which means, no measurement, which is comparison – you understand? ‘I was, before I came to you, your guru’. ‘You have given me the system and I am practising. Where am I today, tomorrow, the day after tomorrow?’ You follow? How childish it all is! Regardez Monsieur: vous pouvez mesurer la pensée quand vous dites 'je vais devenir'. N'est-ce pas? 'Je vais devenir' - c'est à dire je ne suis pas ce que je devrais être mais je vais le devenir. C'est une projection de la pensée. L'idéal, quel qu'il soit, est projeté par la pensée. Ainsi, parvenir à cela est le mouvement de la pensée allant de 'ce qui est' à 'ce qui devrait être'. La mesure, c'est cela. Maintenant, le mot 'méditation' signifie non seulement peser réfléchir, chercher profondément mais il signifie aussi 'mesurer', du Sanscrit vous comprenez ce que je dis? Mesurer. Et dans la méditation, la mesure doit cesser - vous comprenez? Oh, pour l'amour du ciel! Ce qui signifie: pas de mesure c'est-à-dire de comparaison vous comprenez? 'Je le faisais avant de venir chez vous' - votre gourou 'vous m'avez indiqué le système et je m'y exerce. Où en suis-je aujourd'hui, demain, après demain?' (rires) Vous suivez? Que tout cela est puéril!
1:04:33 So measurement, which means comparison, inwardly comparing oneself with the past or with the future, with an example – no measurement, you see? – no illusion, no image, and the absolute cessation of will. You follow what strict demand it requires to meditate? You understand what I am saying? It isn’t something so easy you sit like that and go off into some kind of nonsense. This demands tremendous attention, great depth of enquiry in yourself, into yourself. Therefore you have that tremendous sense of order, which means no conflict whatsoever. Ainsi, la mesure signifie la comparaison se comparer intérieurement au passé ou au futur par un exemple. Donc pas de mesure, voyez-vous pas d'illusion, pas d'image et cessation absolue de la volonté. Vous voyez toute la rigueur qu'exige la méditation? Vous comprenez ce que je dis? Cela n'a rien de facile - vous prenez telle posture et vous évadez dans quelque ineptie. Ceci demande une attention considérable une profonde recherche en soi. Vous avez alors cet immense sentiment d'ordre ce qui signifie, pas le moindre conflit.
1:06:00 Then if you have come to that – and I hope some of you will and you must – then we can go into what is meditation. You understand, sirs? That is, when there is freedom and therefore the absence of all that, there is love, which is not pleasure, which is not desire. We went into that the other day. Without that love, without that compassion, and because there is freedom there is intelligence, without that don’t meditate. Then you are playing with something dangerous which is not worth it. You understand all this? Alors, si vous en êtes là et j'espère que c'est le cas pour certains d'entre vous, il le faut nous pouvons alors nous pencher sur ce qu'est la méditation. Vous comprenez, Messieurs? Ainsi, lorsqu'il y a liberté, et donc absence de tout cela, il y a amour qui n'est ni plaisir, ni désir. Nous avons approfondi cela l'autre jour. Sans cet amour, sans cette compassion... - et la liberté s'accompagne de l'intelligence - sans cela, ne méditez pas. Autrement, vous jouez avec une chose dangereuse qui n'en vaut pas la peine. Vous comprenez tout ceci?
1:07:19 I used to know a man – this is not an anecdote – I used to know a man, I was younger then, he was seventy-five. White beard, long hair, he was a real sannyasi. I will explain what that word means. And he said to me one day after hearing some of the talks, he came to see the speaker and he said, ‘I left home fifty years ago. I was a judge. One morning I realised that I was passing out judgement on people: on robbers, murderers, criminals, deceptive businessmen’ – you know all that. And he woke up one morning and he said, ‘What am I passing judgement about? I don’t know what truth is. So I cannot pass judgement’. So he called his family and said, ‘I am retiring. You can have all my money and all the rest of it. I am going off by myself, into some corner of the earth, and meditate to find out what truth is’. After 25 years and more, he said, ‘I have come to find out to you and I realise that I have been mesmerising myself’ – you understand, sir? At the age of 75 to say that he has been mesmerising himself, after fifty years – you understand what strength that requires? And so we talked. Je connaissais un homme... - ceci n'est pas une anecdote - je connaissais un homme... - j'étais plus jeune alors - il avait soixante-quinze ans une barbe blanche, de longs cheveux, c'était un véritable sannyasi. Je vais expliquer ce mot. Après avoir écouté quelques causeries il vint trouver l'orateur et dit: 'j'ai quitté ma maison il y a cinquante ans'. 'J'étais un juge' Un matin, je me rendis compte que je jugeais des gens des voleurs, des meurtriers, des criminels, des hommes d'affaires vous savez, tout cela'. Il s'éveilla donc un matin et se dit... 'Sur quoi est-ce que je fonde mes jugements? Ignorant ce qu'est la vérité, je ne puis émettre des jugements.' Il fit donc venir sa famille et dit: 'je prends ma retraite vous pouvez avoir tout mon argent et tout le reste. Je m'en vais tout seul, vers quelque région de la terre pour méditer et découvrir la vérité'. Au bout de vingt-cinq ans ou plus, il me dit: 'ma recherche m'a conduit à vous, et je me rends compte que je me suis auto-hypnotisé' - vous comprenez, Monsieur? Pour pouvoir dire, à soixante-quinze ans, qu'il s'est hypnotisé pendant cinquante ans - vous comprenez, il en faut de la force! Et nous en avons discuté.
1:09:26 And I am saying the same thing, we are saying the same thing, don’t have any form of desire, will, ideals, illusions, or images, and so on. The mind must be totally free. Then comes love which is imperishable, incorruptible. Because love is not attachment – you understand? Then you can begin to meditate. Then meditation is the most simplest form of observation. Pure, unadulterated observation, which is: the mind can only observe when it is completely still. Right? If you listen to that noise – the train passing by – with complete silence, do it now as we are talking – that noise has no... it doesn’t enter into the quality of silence. I wonder if you get it. Sirs, you haven’t done any of these things, so it is just words, theories. Et je dis la même chose nous disons la même chose: n'ayez aucune forme de désir, de volonté d'idéaux, d'illusions ou d'images, etc. L'esprit doit être totalement libre. Alors vient l'amour impérissable, incorruptible. Car l'amour n'est pas l'attachement - vous comprenez? Vous pouvez alors commencer à méditer. Dès lors, la méditation est la forme la plus simple de l'observation. L'observation pure, inaltérée, c'est-à-dire l'esprit ne peut observer que quand il est totalement immobile. N'est-ce pas? (Bruit de train) Si vous écoutez ce bruit du train qui passe, dans un silence total ne pénètre pas cette qualité de silence. Je me demande si vous saisissez. Messieurs, vous n'avez rien fait de ces choses là ce ne sont donc que des mots, des théories.
1:11:24 So to observe so purely, the mind, the body, the whole sense of organism and the structure of the psyche must be completely still, not controlled. The moment you control, there is conflict. Right? So obvious all these things are! So conflict must end. And therefore, which means – please, this is a dangerous statement to make, but I will make it, but see the nature of it – no control whatsoever. Personally, if I may for a second or two talk about the speaker, he has never controlled. Don’t look at me wide-eyed. You may think I am crazy. Probably I am. But see the importance: when there is control, there are two entities: the one who is controlling, controlling that which he himself has created. Vous avez compris, sir? You have understood? Hai capito? That is, I control my desire: controlling desire means one who is controlling the thing called desire, and therefore there is a division between the controller and the controlled. Right? So there must be conflict where there is a division. You say, ‘Today I lost my control, but tomorrow it will be better, you will see to it. I exercise my will, my suppression, – everything’. Alors, pour pouvoir observer de façon si pure, l'esprit, le corps toute la structure sensible de l'organisme et la structure du psychisme doivent être totalement immobiles, pas sous contrôle: dès l'instant où l'on contrôle, il y a conflit. N'est-ce pas? Tout cela est tellement évident! Le conflit doit donc cesser. Ce qui signifie, par conséquent... - attention, c'est là une affirmation dangereuse, mais je vais la faire comprenez-en bien la nature: aucune maîtrise quelle qu'elle soit. Personnellement, s'il m'est permis de parler un instant de l'orateur celui-ci n'a jamais maîtrisé. Ne me regardez pas les yeux écarquillés. Vous pensez peut-être que je suis fou. Je le suis probablement. Mais, voyez-en l'importance: quand il y a maîtrise, il y a deux entités celle qui maîtrise contrôlant celle qu'elle a elle-même créée. Vous avez compris, Monsieur? Vous avez compris? C'est-à-dire, je maîtrise mon désir: maîtriser le désir signifie celui qui maîtrise la chose appelée désir et il y a donc une division entre celui qui maîtrise et l'objet contrôlé. N'est-ce pas? Donc, là où il y a division, il y a nécessairement conflit. Vous dites 'aujourd'hui, je n'étais plus maître de moi mais cela ira mieux demain' vous y veillerez. 'Je ferai preuve de volonté, je réprimerai, etc.'
1:13:54 So to live without any sense of conflict. Therefore no sense of control. Sir, just see the beauty of it, for God’s sake! Do it, sirs. Then the mind is absolutely still. The variety of stillnesses vary. When the train has passed by, there is a certain silence. There is silence when thought says, ‘I must be quiet’. That is another form of silence. There is silence between two noises – after all, music is the silence between two notes. Right? Right? And there is the silence of the forest: in the forest when there is some dangerous animal moving, a tiger and so on, the whole forest becomes paralysed and silent. Have you ever been in a forest like that? No, you people don’t know this. I was chasing a tiger once, literally. I won’t go into that, forget it! Il s'agit donc de vivre sans aucun sentiment de conflit. D'où aucun sentiment de maîtrise. Voyez-en seulement la beauté, pour l'amour du ciel! Faites-le, Messieurs. L'esprit est alors absolument tranquille. Il y a diverses variétés de tranquillité. Quand le train est passé, il y a un certain silence. Il y a silence quand la pensée dit 'je dois être tranquille'. C'est une autre forme de silence. Il y a le silence entre deux bruits. Après tout, la musique est le silence entre deux notes. N'est-ce pas? Et il y a le silence de la forêt: dans la forêt, quand un animal dangereux se déplace un tigre, etc., la forêt entière est paralysée et silencieuse. Vous êtes vous jamais trouvés dans une telle forêt? Non, vous ne connaissez pas cela, vous autres. Je poursuivais une fois un tigre littéralement. Je ne vais pas m'étendre là-dessus, oubliez ce que j'ai dit! (Rires)
1:15:44 So this silence is not brought about by thought. Right? It is absolute silence, not relative. And if the mind has come to that point, then is there anything in life sacred? I am asking. I am not talking about the silence. I am asking: is there anything sacred in our life, holy? Not created by thought – you understand? The Bible and all the things in the Bible – the images, the crosses, the incense, the altar, the wafer – all put together by thought. I hope there are no priests here! And is that sacred? Question that, doubt it, find out, because man has always tried to find something beyond time and thought. And enquiring into it he gets caught – you understand? There are too many traps and temptations. One goes out wanting to find out the beauty of life, or the sacredness of life, if there is something so absolute, love that is incorruptible – one asks. And then some person comes along and says, ‘Follow this. You will find it’, and I am caught in it. And I get disillusioned, write about it, tear the picture – you follow? – and go off to something else. Ce silence là n'est donc pas engendré par la pensée. N'est-ce pas? C'est le silence absolu, non relatif. Et si l'esprit en est là y a-t-il alors quelque chose de sacré dans la vie? Je pose la question. Je ne parle pas du silence. Je demande ceci: y a-t-il dans notre vie quelque chose de sacré qui ne soit pas créé par la pensée, vous comprenez? La Bible et tout ce qu'elle comporte les images, les croix, l'encens, l'autel, l'hostie tout cela est assemblé par la pensée. J'espère qu'il n'y a pas de prêtres ici! Et est-ce sacré? Mettez cela en question, doutez-en, découvrez car l'homme a toujours essayé de trouver quelque chose d'au- delà du temps et de la pensée. Et en il s'y penchant, il se fait prendre - vous comprenez? Il y a trop de pièges et de tentations. On sort de chez soi, voulant découvrir la beauté de la vie ou le sens sacré de la vie, pour autant qu'existe un tel absolu un amour incorruptible, on s'enquiert. Et voilà que quelqu'un passe par là et dit... 'suivez ceci. Vous trouverez', et je m'y laisse prendre. Puis je me désillusionne, j'écris à ce sujet, je déchire l'image vous suivez? - et pars à la recherche d'autre chose.
1:18:27 So I am saying, asking you: is there anything sacred at all, holy? not in the temples, churches – that is not holy, that is all put together by thought, obviously. And thought is not holy. My God, I wish it were, then we would behave scrupulously. Je vous demande donc ceci: y a-t-il quelque chose de sacré, de saint? - pas dans les temples, les églises: ces choses là ne sont pas sacrées tout cela est construit par la pensée, c'est évident. Et la pensée n'est pas sacrée. Grand dieu, si ce l'était, nous nous comporterions alors religieusement.
1:18:58 So we are asking whether the mind which is free from all this and therefore has this immense quality of compassion, which goes with intelligence, is there anything sacred? Now if the speaker says there is, then there is not. Have you understood this? You see? Good, I am glad some of you see this at least. When the speaker says there is, then that very word, the very essence of that great love and beauty and truth is not. So meditation, which is the absolute silence of the mind, heart and all that, being completely free, you will find out for yourself... such freedom will disclose through your pure observation, whether there is that which is immortal, deathless, beyond all time and space. You will find out. It is there for a mind that is capable to come to it. Terminato. Finished. Nous demandons donc si, pour l'esprit libéré de tout ceci et possédant donc cette immense qualité de compassion qui va de pair avec l'intelligence, s'il existe quelque chose de sacré? Si l'orateur vous dit que cela existe, c'est que cela n'existe pas. Avez-vous compris ceci? Vous le voyez? Bien, je me réjouis qu'au moins certains d'entre-vous le voient. Quand l'orateur dit que cela existe alors ce mot lui-même l'essence même de ce grand amour de cette beauté et de cette vérité n'est pas. Donc, la méditation... - qui est le silence absolu de l'esprit, du cœur, et tout cela - étant totalement libre vous découvrirez par vous-même... - une telle liberté révélera à travers votre observation pure si ce qui est immortel ce qui est au-delà du temps et de l'espace existe. Vous trouverez. C'est là pour un esprit capable d'y venir. Terminé.