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SD70T2 - L’esprit humain peut-il être totalement libre de la peur?
2e causerie
San Diego State College, Californie, USA
6 avril 1970



0:17 Krishnamurti: One has to be serious. It is only those who are really, vitally serious, can live properly, can live a life that is complete and whole. And that seriousness doesn’t exclude joy, enjoyment. But as long as there is fear, one cannot possibly be serious, or enjoy, know what it means to have great joy. And fear seems to be one of the most common things in life, and strangely, we have accepted it as a way of life, as we have accepted violence in all its various forms as a way of life, we have also accepted, and have got used to, being psychologically as well as physically, afraid. Il faut être sérieux. Seuls ceux qui sont réellement, fondamentalement sérieux peuvent vivre convenablement, peuvent vivre une vie complète et pleine. Pourtant, ce sérieux n'exclut pas la joie, l'amusement. Cependant, tant que la peur est présente, il n'est pas possible d'être sérieux ou d'apprécier, ou de saisir ce que signifie ressentir une grande joie. Et la peur semble être une des choses les plus communes de la vie, que nous avons étrangement acceptée comme mode de vie, comme nous avons accepté la violence sous toutes ses formes comme mode de vie; nous avons aussi accepté et pris l'habitude... d'être psychologiquement et physiquement effrayés.
1:58 And this evening, if we can, we should go into this question. We should, I feel, go into it so completely that we understand it so fully, that when we leave the hall, or this place, we shall be rid of this fear. I think it can be done; it isn’t just a theory, or a hope, but if one gives, as we shall presently, complete attention to this question of fear, I’m quite sure, that in exploring the causes of fear and also how to approach it, how to look at it, how to completely end it, so that our mind, the human mind that has suffered so much, that has endured so much pain, that has lived with great sorrow and fear, such a mind can completely be free of this thing called fear. Et ce soir, si possible, nous devrions aborder cette question. Nous devrions, me semble-t-il, l'approfondir si complètement, la comprendre si totalement, qu'en quittant ce lieu, nous soyons débarrassés de cette peur. Je pense que cela peut être fait, ce n'est pas qu'une théorie ou un espoir; mais si l'on prête - comme nous le ferons sous peu - une attention totale à cette question de la peur, je suis tout à fait certain qu'en explorant les causes de la peur, et aussi en voyant comment l'aborder, comment l'examiner, comment y mettre complètement fin, notre esprit, l'esprit humain qui a tant souffert, qui a subi tant de douleur, qui a vécu dans une grande souffrance et dans la peur, cet esprit peut être complètement libéré de ce qu'on appelle la peur.
4:11 And to understand it, we must communicate with each other quite easily. Communication implies, the very word means, creating together, understanding together, working together; not that you merely listen to the speaker, hear a few words or ideas, but with the speaker take a journey together, and understand this very complex problem of fear. And to communicate, to take this journey together, implies neither acceptance nor denial, not saying to oneself, ‘it is absolutely impossible to be rid of fear’, or rationalise fear, or accept it – you need a free mind to enquire into this question, a mind that has no conclusion, that doesn’t say, it is possible or it’s not possible. Because we are enquiring, exploring together. So you must be free to observe, to enquire. And that’s absolutely essential. So that one has no prejudice to find out, prejudice which will prevent the understanding of the truth of it, of ‘what is’. Et pour la comprendre, il faut pouvoir communiquer très facilement les uns avec les autres. La communication - le mot lui-même implique... le fait de créer ensemble, de comprendre ensemble, de travailler ensemble; il ne s'agit pas de se contenter d'écouter l'orateur, d'entendre quelques paroles, quelques idées, mais d'effectuer ensemble un voyage avec l'orateur, et de comprendre ce problème très complexe de la peur. Et pour communiquer, pour effectuer ce voyage ensemble, il faut qu'il n'y ait ni acceptation, ni déni, ni se dire 'il est absolument impossible d'être débarrassé de la peur', ni rationaliser la peur, ni l'accepter : il faut avoir un esprit libre pour se pencher sur cette question, un esprit n'ayant aucune conclusion, qui n'affirme ni la possibilité, ni l'impossibilité de la chose. Car nous étudions, explorons ensemble. Il faut donc être libre d'observer, de chercher. C'est absolument essentiel, afin qu'aucun préjugé n'intervienne dans la recherche, - préjugé qui ferait obstacle à la compréhension de la vérité, de 'ce qui est'.
6:42 You see, there are so many forms of fear, both physical as well as psychological, psychosomatic fears. And to go into each one of these various forms of fear requires enormous time, demands a great many days to go into every aspect of every fear. But I think one can observe the quality of fear, the general fear, not a particular fear, observe the nature of fear, the structure of fear, not get lost in a detail or in a particular form of one’s own fear. Because when we understand the nature and the structure of fear, then we can apply that understanding, or come with that understanding, or approach with that understanding, of a particular fear. One may be afraid of the dark, physically, or one may be afraid of one’s wife or husband, or what the public says or thinks or does. Or one may be afraid of this sense of loneliness, or the emptiness of life, the boredom of a meaningless existence that one leads. Or one may be afraid of the future, the tomorrow, the uncertainty, the insecurity, the bomb. Or one may afraid of death, the ending of one’s life. Voyez-vous, la peur revêt tant d'aspects, peurs physiques, psychologiques, psychosomatiques. Et pour approfondir chacun de ces aspects de la peur, il faut énormément de temps, bien des jours... sont nécessaires pour pénétrer chaque aspect de chaque peur. Mais je pense que l'on peut observer... la qualité de la peur, de la peur en général, non d'une peur en particulier, observer la nature de la peur, la structure de la peur, sans se perdre dans un détail ou dans un certain aspect de sa propre peur. Car en comprenant la nature et la structure de la peur, il nous est alors possible d'appliquer cette compréhension, ou de nous munir de cette compréhension, ou d'aborder une certaine peur avec cette compréhension. On peut avoir peur de l'obscurité, physiquement, ou avoir peur de sa femme ou de son mari, ou de ce que le public dit, pense, ou fait. Ou l'on peut avoir peur de ce sentiment de solitude, ou du vide de la vie, de l'ennui de l'existence dénuée de sens que l'on mène. Ou l'on peut avoir peur de l'avenir, du lendemain, de l'incertitude, de l'insécurité, de la bombe. Ou l'on peut avoir peur de la mort, de la fin de sa vie.
9:51 So there are various forms of fear, neurotic as well as sane, rational fears, if fear can ever be rational or sane. But most of us, apparently, are neurotically afraid of both: the past, of today and of tomorrow; the things that one has done in the past, or the ill health that one has had in the past with all its pain and agony, and not wanting it repeated, and is one afraid of that, tomorrow. One is afraid of time, growing old, getting senile, depending on another. Il y a donc diverses formes de peur, peurs névrotiques ou saines, peurs rationnelles - pour autant que la peur puisse jamais être rationnelle ou saine. Mais apparemment, la plupart d'entre nous... éprouvent une peur névrotique... à la fois du passé, du quotidien et du lendemain : des choses que l'on a faites dans le passé... ou de la mauvaise santé dont on a souffert, avec toute la douleur... et l'angoisse qui en découlent, ne voulant pas que cela se reproduise, et le craignant pour demain. On a peur du temps qui passe, de vieillir, de devenir sénile et de dépendre d'autrui.
11:11 So there is fear of time, fear of the past and of the future. And this fear of loneliness, of death, of public opinion, of not conforming, not being able to succeed, not being able to fulfil, not being somebody in this stupid world, and so on. And there are so many fears, not only conscious fears, fear that one is aware of, but also there are fears deep down, undiscovered, unexplored, in the deep recesses of one’s own mind. Il y a donc la peur du temps, la peur du passé et du futur, et cette peur de la solitude, de la mort, de l'opinion publique, de ne pas se conformer, d'être incapable de réussir, incapable d'accomplir, de ne pas être quelqu'un en ce monde stupide, etc. Et il y a tant de peurs, non seulement conscientes, les peurs dont on se rend compte, mais encore des peurs profondes, cachées, inexplorées, nichées dans les profondeurs de notre propre esprit.
12:42 So the question is, not only how to deal with the conscious fears, as well as those that are hidden, the fear of time, that is yesterday, of the things that one has done, the repetition of that misery, of tomorrow, the uncertainty, the insecurity, both psychological as well as physical. And there are the fears of great loneliness and the escape from that loneliness. Surely fear is a movement away from ‘what is’, the flight, the escape, the avoidance of actually ‘what is’, the movement, the flight away brings about fear. That is, when there is comparison of any kind, it breeds fear – comparing oneself with another, whom you think is greater, wiser, nobler, etc. And the comparison of what you are with what you should be. La question est donc de savoir... comment agir tant à l'égard des peurs conscientes... que de celles qui sont cachées, peur du temps, c'est-à-dire d'hier, des choses que l'on a faites, d'une répétition de ce malheur, de demain, de l'incertitude, de l'insécurité, tant psychologique que physique. Et il y a la peur d'une grande solitude... d'où la fuite devant cette solitude. Assurément, la peur est un mouvement à l'écart de 'ce qui est', le fait de fuir, d'esquiver, d'éviter... la réalité de 'ce qui est', le mouvement, la fuite engendrent la peur. Ainsi, quand il y a une quelconque comparaison, celle-ci engendre la peur - se comparer à un autre... que l'on pense être plus valable, plus sage, plus noble, etc. Et la comparaison entre ce qu'on est et ce qu'on devrait être.
15:24 So fear is a movement away from the actual, the ‘what is’, the movement, not the object to which you escape. And fear comes about through comparison. And there is the fear, deeply hidden in oneself, of which one is not aware. So that these problems are all very complex. And none of these problems of fear can be resolved through will, – saying to oneself, ‘I will not be afraid’. And the act of will has no meaning. I hope you are following all this. It isn’t a game I am playing with you, nor you playing a game with me. We are considering very serious problems and therefore you have to give your attention to it. And you cannot give attention if you’re interpreting or translating, or comparing what is being said with what you already know – you have to listen. And the art of listening one has to learn, because one doesn’t listen at all, one is always comparing, evaluating, judging, denying. Therefore you prevent yourself from actually listening. To listen so completely to another implies that you give your whole attention – it doesn’t mean you agree or disagree, because there is no agreement or disagreement when we are exploring together. Only the microscope through which you look may be dull, may not be clear. So if you have a precision instrument, then what you see is what another will also see. Therefore there is no question of agreement or disagreement, or denial. La peur est donc un mouvement à l'écart du réel, du 'ce qui est', le mouvement, pas l'objet dont on s'échappe. Et la peur survient par la comparaison. Et il y a la peur, profondément cachée en soi, dont on n'est pas conscient. De sorte que ces problèmes sont tous très complexes. Et aucun de ces problèmes liés à la peur ne peut être résolu par la volonté, - en se disant : 'je n'aurai pas peur'. Et l'acte de volonté n'a aucun sens. J'espère que vous suivez tout ceci. Ce n'est pas un jeu auquel je me livre avec vous, ni que vous vous livrez avec moi. Nous examinons des problèmes très sérieux, et vous devez donc y consacrer votre attention. Et vous ne pouvez consacrer votre attention si vous interprétez ou traduisez, ou comparez ce qui est dit avec ce que vous savez déjà; vous devez écouter. Et l'art d'écouter, il faut l'apprendre, car on n'écoute pas du tout, on est toujours en train de comparer, d'évaluer, de juger, de nier. Par conséquent, on s'empêche d'écouter effectivement. Ecouter complètement un autre... implique qu'on y consacre toute son attention, ce qui ne veut pas dire qu'on est d'accord ou pas, car il n'y a pas d'accord ou de désaccord... quand on explore ensemble. Seul le microscope à travers lequel l'on regarde... peut être opaque, peut manquer de clarté. Mais si vous avez un instrument de précision, ce que vous voyez alors correspond à ce que voit aussi l'autre. Il n'est donc pas question d'accord, de désaccord ou de dénégation. Nous essayons donc d'examiner...
19:00 So we are trying to examine this whole question of fear, so you will have to give your attention, it’s your life, because fear deadens the mind, makes the mind insensitive, dull. How can a mind that is afraid, love? A mind that depends, what can it know of joy, except fear? toute cette question de la peur, et il vous faut donc y consacrer votre attention, il s'agit de votre vie, car la peur mortifie l'esprit, le rend insensible, abruti. Comment un esprit en proie à la peur peut-il aimer? Un esprit dépendant, que peut-il connaître de la joie, hormis la peur? Alors...
19:47 So, there are conscious as well as hidden fears. How do you – first, enquiry – how do you expose those hidden fears? And when you do expose them, how will you be free of them, how can the mind be free of them? That is the first question. Please, do follow this – you yourself are doing it, you yourself are observing it, the speaker is only pointing out. il y a des peurs conscientes, et des peurs cachées. Première recherche : comment exposez-vous ces peurs cachées? Et quand elles seront exposées, comment vous en libérerez-vous, comment l'esprit peut-il en être délivré? C'est la première question. Suivez bien ceci je vous prie : c'est vous-même qui le faites, qui êtes en train de l'observer, l'orateur se contente d'indiquer. Comment les peurs cachées peuvent-elles être ouvertes,
20:39 How does it happen that the hidden fears are opened, exposed? One can know the conscious fears and how to deal with them will come presently. But there are the hidden fears, perhaps much more important. So how will you deal with them, how will you expose them? exposées? On peut connaître les peurs conscientes - et nous verrons bientôt comment les traiter. Mais il y a les peurs cachées, encore bien plus importantes, peut-être. Alors comment allez-vous les traiter, comment allez-vous les exposer?
21:15 Would you permit me to take my coat off? You don’t mind? Me permettez-vous d'enlever ma veste? Vous voulez-bien?
21:21 So we are considering, how the deep layers of fear, hidden, can be exposed. Can they be exposed through analysis – analysing them, seeing their causes? Will analysis free the mind from fear, not a particular neurotic fear but the whole of fear, the whole structure of fear – analysis? In analysis is implied not only time, taking many, many, many days, years, whole of one’s life, at the end of it perhaps you may understand a little, but you are ready for the grave. And also in analysis implies the analyser. Who is the analyser? Is he the professional, the expert, who has a degree, going to analyse your deep, hidden fears? And he will also take time, and therefore also your money. Nous sommes donc en train de voir comment... les couches profondes, cachées de la peur peuvent être exposées. Peuvent-elles être exposées au moyen de l'analyse, les analysant, voyant leurs causes? L'analyse délivrera-t-elle l'esprit de la peur, pas d'une certaine peur névrotique, mais de toute la peur, de toute la structure de la peur - l'analyse? L'analyse n'implique pas seulement le temps - de nombreuses, très nombreuses années, toute votre vie, au terme desquelles peut-être en aurez-vous compris un peu, mais vous êtes alors au bord de la tombe. Et l'analyse implique aussi celui qui analyse. Qui est-il? Est-il un professionnel, cet expert diplômé... qui va analyser vos peurs profondes, cachées? Et lui aussi, il va lui falloir du temps, et donc aussi votre argent.
23:21 So analysis implies the analyser, who is the censor, who is the result of many forms of conditioning. And he’s going to analyse the fear which he himself has created. Right? I hope you are following all this, because our intention is that when you do leave this rather warm hall, that you no longer have any form of fear. It can be done. And you will know quite a different kind of life, you’ll know what tremendous joy is, a mind that is completely free of this terrible thing called fear. And to be free of that, you have to... We are going to walk together, you are going to work as hard as the speaker is working. L'analyse implique donc celui qui analyse, c'est-à-dire le censeur, qui résulte de nombreuses formes de conditionnement. Et il va analyser... la peur qu'il a lui-même créée. N'est-ce pas? J'espère que vous suivez tout ceci, car notre intention est... que lorsque vous quitterez cette salle surchauffée, vous n'aurez plus aucune forme de peur. C'est possible. Et vous connaîtrez alors une toute autre qualité de vie, vous saurez ce qu'est une joie immense, un esprit totalement libre... de cette chose terrible que l'on nomme la peur. Et pour en être libre, nous devons travailler ensemble, vous allez travailler aussi dur que le fait l'orateur.
25:14 So analysis implies time and analyser. Please, see the truth of this, not your opinion as opposed to the speaker’s opinion or somebody else’s opinion or knowledge – see the truth of it, that it takes time. And the interval between that which you are analysing and the ending of that, will involve time and therefore many other factors which give it a different direction. The analyser is a fragment among many other fragments which go to make up the ‘me’, the ‘I’, the ego. L'analyse implique donc le temps et la personne qui analyse. Voyez-en la vérité, pas votre opinion s'opposant à celle de l'orateur... ou à l'opinion ou au savoir de quelqu'un d'autre; voyez-en la vérité, à savoir que cela prend du temps. Et l'intervalle qui existe entre ce que vous analysez... et la fin de cela prendra du temps, d'où... l'irruption de beaucoup d'autres facteurs qui modifient son orientation. L'auteur de analyse est un fragment parmi beaucoup d'autres fragments... qui s'assemblent pour former le 'moi', le 'je', l'égo.
26:15 So he becomes the analyser, assumes the authority of the analyser, and his analysis must be complete each time, otherwise what is the point of analysis at all? So analysis, which implies time and division, is not the ending of fear. Is this somewhat clear? To see this means that you have completely put aside the whole idea of progressive change, because the very factor of change is one of the major causes of fear. Are you all being mesmerised? Because to me, to the speaker, this is a very important thing, therefore he feels very strongly, he speaks intensely, he is not doing propaganda – there is nothing for you to join, nothing for you to believe, but to observe and learn and be free of this fear. Il devient donc 'celui qui analyse', assumant l'autorité de ce dernier, et son analyse doit chaque fois être complète, sinon, à quoi bon analyser? Donc l'analyse, qui implique temps et division, ne met pas fin à la peur. Est-ce tant soit peu clair? Pour voir cela, il faut avoir complètement écarté... toute idée de changement progressif, car le facteur même de changement est... une des causes majeures de la peur. Etes-vous tous hypnotisés? Car pour moi, pour l'orateur, ceci est très important, par conséquent il le ressent très fortement, parle avec intensité, ne se livre à aucune propagande - il n'y a pour vous rien à quoi vous rallier, il ny a rien à croire; il n'y a qu'à observer et apprendre, et à être délivré de cette peur.
28:15 So analysis is not the way. Do you understand what that means when you see the truth of that? It means that you are no longer thinking in terms of the analyser, who is going to examine, who is going to analyse, who is going to judge, evaluate, therefore your mind is free of a particular burden called analysis, therefore it is capable of looking directly. L'analyse n'est donc pas le moyen. Comprenez-vous ce que cela signifie... quand vous en voyez la vérité? Cela signifie que vous ne pensez plus en termes de celui qui analyse, qui va examiner, qui va analyser, qui va juger, évaluer, et par conséquent votre esprit est libre d'un certain fardeau appelé analyse, et il est donc capable de regarder directement. Et...
29:29 And, if analysis is not the way and therefore false, how are you to look at this fear? How are you to bring out all the structure, all the hidden parts of fear? Through dreams? Dreams are the continuation of waking hours, through sleep – aren’t they? Are you following all this? I don’t know if you have observed that in dreams there is always action, doing something or something is happening, which is the same in the waking hours, a continuation of the waking hours, when there is sleep, through dreams – it is still part of the whole movement. So dreams have no value. Are you accepting all this? Great Scott, I hope, I’m sure you don’t – but doesn’t matter. Because you see what is happening, we are eliminating the things to which you are accustomed: analysis, dreams, will, time, so that when you eliminate, the mind becomes extraordinarily sensitive. And through this elimination it has become not only sensitive, but intelligent. Si l'analyse n'est pas la bonne voie et qu'elle est donc erronée, comment allez-vous regarder cette peur? Comment allez-vous exposer toute la structure, toutes les parties cachées de la peur? Par les rêves? Les rêves sont la poursuite des heures de veille, pendant le sommeil N'est-ce pas? Suivez-vous tout ceci? Je ne sais si vous avez observé... qu'il y a toujours de l'action dans les rêves, on fait quelque chose ou quelque chose a lieu, comme pendant les heures de veille, c'est une continuation des heures de veille, pendant le sommeil, par les rêves - cela fait encore partie du même mouvement. Alors... les rêves ne valent rien. Admettez-vous tout ceci? Grands dieux, j'espère que je suis sûr que non, mais peu importe. Car, voyez-vous, ce qui se passe, c'est qu'on élimine les choses auxquelles on est habitué : l'analyse, les rêves, la volonté, le temps, de sorte que lors de cette élimination, l'esprit devient extraordinairement sensible. Et cette élimination a fait... qu'il est devenu non seulement sensible, mais... intelligent.
32:07 Now with that sensitivity and intelligence we are going to look at fear. Right? Are we going together? You know, this is great fun if you really go into this, because then you turn away, you turn your back on the whole of the social structure in which time, analysis, will is in operation. Maintenant, usant de cette sensibilité et de cette intelligence, nous allons regarder la peur. N'est-ce pas? Procédons-nous ensemble? Vous savez, il très plaisant de s'engager à fond dans tout ceci, car on tourne alors le dos à... toute la structure sociale qui fonctionne dans le temps, l'analyse et la volonté.
32:53 So what is fear? What is fear, how does it come? Fear is always in relation to something, it doesn’t exist by itself: in relation to something that is permanent to another thing that is also permanent. Right? There is fear of what happened yesterday, the repetition of that tomorrow, whether it is pain or some other form, there is always a fixed point from which relationship takes place. We’ll go into that in a little while, in a minute. Qu'est-ce alors que la peur? Qu'est-ce que la peur, comment survient-elle? La peur se relie toujours à quelque chose, elle n'existe pas par elle-même, mais par le lien qui relie quelque chose de permanent... à autre chose d'également permanent. N'est-ce pas? Il y a la peur que ce qui a eu lieu hier... se reproduise demain, qu'il s'agisse d'une chose douloureuse ou autre chose, il y a toujours un point fixe d'où s'instaure ce lien. Nous allons approfondir cela dans un instant.
34:14 So as we were saying, fear exists only in relationship with some other thing, otherwise there is no fear related to the past – the memory of the past pain and not wanting that, the repetition of that pain tomorrow or today – relation to something that has happened. And what is fear? You have had pain yesterday, that is obvious, you have had it. Or there is some hope tomorrow which might not come about. Donc, comme nous le disions, la peur n'existe que par rapport à autre chose, sinon, il n'y a pas de peur... liée au passé - - le souvenir de la douleur passée et le refus que... cette douleur se répète demain, ou aujourd'hui - liée à quelque chose qui a eu lieu. Et qu'est-ce que la peur? Vous avez ressenti une douleur hier, c'est une évidence, vous l'avez ressentie. Ou il y a un espoir pour demain, qui pourrait ne pas se réaliser.
35:21 So there is fear of yesterday, there is fear of tomorrow. How does that fear come about? You are asking the question, not I. So you are working hard. I’ve had pain yesterday, obviously, and there is the memory of it, and not wanting it again tomorrow. How does fear come into this? Thinking about the pain of yesterday, thinking, the memory of yesterday’s pain projects the fear of tomorrow, of having pain again tomorrow. So thought brings about fear. Right? No? You’re following this? Thought brings about fear, breeds fear, and also thought cultivates pleasure. To understand fear you must also understand pleasure, because they are interrelated, without understanding one, you can’t understand the other, which is, you can’t say, ‘I must have only pleasure and no fear’, because fear is the other side of the coin which is called pleasure. Right? We are following each other? Il y a donc la peur d'hier, et la peur de demain. Comment cette peur survient-elle? C'est vous qui posez la question, pas moi. Donc vous travaillez dur. Hier, j'ai ressenti une douleur c'est une évidence, et il y a son souvenir, et... le désir qu'elle ne se reproduise pas demain. Comment la peur s'introduit-elle là-dedans? Penser à la douleur d'hier, penser; le souvenir de la douleur d'hier... projette la peur de demain, celle d'avoir de nouveau mal demain. La pensée engendre donc la peur. N'est-ce pas? Non? Vous suivez ceci? La pensée engendre la peur, cultive la peur, comme elle cultive aussi le plaisir. Pour comprendre la peur, il faut aussi comprendre le plaisir, car les deux choses sont liées; sans comprendre l'une, il est impossible de comprendre l'autre; ainsi, on ne peut dire... 'je ne veux que le plaisir et pas la peur', car la peur est l'autre face de la médaille qu'on appelle le plaisir. N'est-ce pas? Suivons-nous?
37:48 So there was pleasure yesterday, sexual or different kinds of pleasures, you think about it, the image, chew the cud of pleasure, which is thinking about it. And you may not have it tomorrow. So thought engenders fear. I think that’s fairly clear, isn’t it? Ainsi, il y a eu du plaisir hier, sexuel ou autre, vous y pensez, l'image, vous ruminez le plaisir, c'est-à-dire, vous y pensez. Et vous pourriez ne pas l'avoir demain. Donc la pensée... génère la peur. Je pense que c'est assez clair, n'est-ce pas?
38:33 So thought not only sustains pleasure, it also nourishes fear, and thought has separated itself as the analyser, the thing to be analysed is also part of thought. So it is playing tricks upon itself. So then the question is: if thought is doing all this, thought that refuses to examine the hidden unconscious fears, the thought that has set the analyser separate from the thing to be analysed, thought that has brought in time as a means of escaping fear, but sustaining fear, and thought also nourishing pleasure, which has nothing whatsoever to do with joy, because joy is not the product of thought, it is not pleasure. You can cultivate pleasure, you can think about it endlessly and derive great pleasure, but you can’t do that with joy. The moment you do that, it has gone. It has become something from which you derive pleasure and therefore which you are afraid to lose. Ainsi, la pensée entretient non seulement le plaisir, elle nourrit aussi la peur, et la pensée s'est scindée en celui qui analyse... et la chose à analyser, qui fait aussi partie de la pensée. Elle se joue donc des tours. D'où la question suivante : si la pensée est l'auteur de tout ceci - la pensée qui refuse d'examiner ce qui est caché, les peurs inconscientes, la pensée qui a séparé celui qui analyse... de la chose à analyser, la pensée qui a introduit le temps... comme moyen d'échapper à la peur, mais qui entretient la peur, et la pensée qui nourrit aussi le plaisir - le plaisir n'a rien à voir avec la joie, car la joie n'est pas le produit de la pensée, n'est pas le plaisir. Vous pouvez cultiver le plaisir, y penser sans fin... et en retirer beaucoup de plaisir, mais ceci ne peut se faire avec la joie. Dès l'instant où vous le faites, la joie a disparue. Elle est devenue une chose dont vous retirez du plaisir... et que vous avez donc peur de perdre.
41:07 So thought is responsible for both pleasure, pain, fear. And also thought is afraid of being completely lonely. Thought has already condemned it, and so thought invents a way of escaping from that loneliness through various forms of religious entertainment or cultural something or other, the everlasting search for deeper and wider dependencies. La pensée est donc responsable du plaisir, de la douleur, de la peur. De plus, la pensée a peur d'être dans une solitude totale. La pensée ayant déjà condamnée cela, elle invente donc une façon de fuir cette solitude... au moyen de diverses formes de divertissements... religieux, culturels ou autres, cette quête éternelle de dépendances... toujours plus profondes et plus étendues.
42:10 So thought is responsible. Then what is one to do? You understand all this, I hope. What is one to do when one realises that thought, which is the response of memory to any challenge, minor or major, which sustains both pleasure and fear, these are all facts, not the speaker’s invention, or his peculiar philosophy or theory, these are absolute daily observable facts. Then the next question is, what is one to do? There is thought, you can’t kill it, you can’t destroy it, you can’t say, ‘well, I’ll forget it’, you can’t resist it – if you do, that’s another form of thought. Thought is the response of memory. And you need that memory to function daily, to go to your office, to go to your home, to be able to talk – that memory is the storehouse of your technological knowledge. So you need memory, completely. La pensée est donc responsable. Alors, que faut-il faire? Vous comprenez tout ceci, j'espère. Que faut-il faire quand on se rend compte que la pensée, qui est une réponse de la mémoire... à tout défi, mineur ou majeur, qui entretient à la fois le plaisir et la peur - ce sont là des faits, et non une invention de l'orateur, ou le produit d'une philosophie ou d'une théorie, ce sont des faits absolus quotidiennement observables. La question suivante est alors celle-ci : que faut-il faire? La pensée est là, vous ne pouvez la tuer, vous ne pouvez la détruire, vous ne pouvez pas dire 'eh bien, je vais l'oublier'. Vous ne pouvez y résister, si vous le faites, c'est là une autre forme de pensée. La pensée est la réponse de la mémoire. Et cette mémoire vous est nécessaire pour fonctionner quotidiennement, pour aller au bureau, pour aller chez vous, pour pouvoir parler; cette mémoire est l'entrepôt de votre savoir technologique. Vous avez donc abolument besoin de la mémoire.
44:40 And also you see how memory sustains fear through thought, having had pleasure yesterday, seeing the beauty of that lovely sunset, and you want that again repeated, that same experience, either through drug or through going to that particular spot to look at that exquisite light. And when it doesn’t happen there is pain, disappointment, frustration. So thought. You need memory with all the purity and clarity of thought in one direction, technologically, to function daily, to earn a livelihood, and so on. And also you see there is the fact that thought also breeds fear. Et vous voyez aussi comment la mémoire entretient la peur... par la pensée : ayant eu du plaisir hier, à voir la beauté de ce merveilleux coucher de soleil, vous voulez que cette même expérience se répète, soit par la prise d'une drogue, soit... en retournant à cet endroit précis pour revoir cette lumière exquise. Et quand cela n'a pas lieu, il y a peine, déception, frustration. Donc la pensée... Vous avez besoin de la mémoire avec toute la pureté... et la clarté de la pensée, dans une certaine direction, technologiquement, pour fonctionner quotidiennement, pour gagner sa vie et ainsi de suite. Et vous voyez également le fait... que la pensée engendre aussi la peur.
46:09 So what is one to do? What is the mind to do? You’ve understood the question? Is it clear? You’re putting the question to yourself, I’m not putting the question to you. If you are accepting my question, the speaker’s question, then it’s not your question. If it is your question, which it must be, after this examination; if it is not, you are asleep. If it is your own, then how will you answer it? How will you answer this question, after having gone through the various facts of analysis, of time, of escape, of dependency, seeing that a movement away from ‘what is’ is fear, the movement itself is fear. After observing all that, seeing the truth of all that, not opinion, not your casual judgement, what is your answer to this question that thought must function most efficiently, sanely, and yet that very thought becomes a danger, because it breeds fear. Alors que faut-il faire? Que doit faire l'esprit? Vous avez compris la question? Est-elle claire? Vous vous posez la question, ce n'est pas moi qui vous la pose. Si vous acceptez ma question, la question de l'orateur, ce n'est alors pas votre question. Soit c'est votre question, et ce devrait l'être... après cet examen, soit ce ne l'est pas, et vous êtes endormis. Si c'est la vôtre, alors comment allez-vous y répondre? Comment répondrez-vous à cette question, après avoir parcouru... les divers éléments de l'analyse, du temps, de la fuite, de la dépendance, et vu que tout mouvement à l'écart de 'ce qui est' est la peur, le mouvement lui-même étant la peur. Après avoir observé tout cela, en avoir vu toute la vérité, excluant toute opinion, tout jugement superficiel de votre part, quelle est votre réponse à la question suivante : la pensée doit fonctionner le plus efficacement, le plus sainement possible, et pourtant cette même pensée devient dangereuse... parce qu'elle engendre la peur.
48:40 Now before you answer that question, what is the state of the mind that has gone through all this? You understand what I mean? What is the state of the understanding of your mind, the mind that has examined all these various forms which have been exposed, which has been explained or observed, what is the quality of your mind now, because on that quality you’re going to answer. If you have not taken the journey, you have no answer; but if you have actually taken the journey, step by step, and gone into everything that we have discussed, then your mind, you will see, has become extraordinarily intelligent, live, sensitive, because it has thrown off all the burdens that it has accumulated. Maintenant, avant de répondre à cette question, quel est l'état de l'esprit... qui a parcouru tout ceci? Vous comprenez ce que je veux dire? Dans quel état de compréhension se trouve votre esprit, l'esprit qui a examiné... tous ces divers aspects qui ont été exposés, qui ont été expliqués ou observés, quelle est à présent la qualité de votre esprit? Car c'est en fonction de cette qualité que vous allez répondre. Si vous n'avez pas effectué le voyage, vous n'avez aucune réponse; mais si vous l'avez vraiment effectué, pas à pas, et approfondi tout ce dont nous avons discuté, alors votre esprit, vous allez le voir, est devenu extraordinairement intelligent, vivant, sensible, parce qu'il a rejeté tout le fardeau qu'il a accumulé.
50:10 Then the question is, how do you observe this whole process of thinking? Is there a centre from which you think? Do follow all this, please. The centre being the censor, the one who judges, evaluates, condemns, justifies – do you still think from that centre? Or there is no centre from which to think at all, but you think. Right? You see the difference? Is this getting all too much? – do tell me, please. La question est alors celle-ci : comment observez-vous tout ce processus de penser? Y a-t-il un centre à partir duquel vous pensez? Suivez bien tout ceci, s'il vous plaît. Le centre étant le censeur, celui qui juge, évalue, condamne, justifie - pensez-vous toujours à partir de ce centre? Ou bien... il n'y a aucun centre d'où peut émaner la pensée, cependant vous pensez. N'est-ce pas? Vous voyez la différence? Est-ce trop? - dites le moi, s'il vous plaît.
51:28 No? I’m surprised – you’re merely listening, I’m afraid. Non? Cela m'étonne - vous vous contentez d'écouter, je le crains.
51:42 Look, sirs, thought has created a centre as the ‘me’ – me, my opinions, my country, my God, my experience, my house, my furniture, my wife, my children, my country – you know, me, me, me. That is the centre from which you act, think. That centre divides, and because of that centre and that division, there must be conflict, obviously. When it is your opinion against somebody else’s opinion, my country, your country, and all that – division. Which means the centre is always dividing. And if you think from that centre and observe from that centre fear, you’re still caught in fear, because that centre has separated itself from the thing it has called fear, and therefore it says, ‘I must get rid of it, I must analyse it, I must overcome it, resist it’, and so on. So you are strengthening fear. Voyez Messieurs, la pensée a créé un centre, le 'moi' : moi, mes opinions, mon pays, mon Dieu, mon expérience, ma maison, mon mobilier, ma femme, mes enfants, mon pays, vous savez, moi, moi, moi. Voilà le centre à partir duquel vous agissez, pensez. Ce centre divise, et du fait de ce centre et de cette division, il y a inévitablement conflit, c'est évident. Quand votre opinion s'oppose à l'opinion de quelqu'un d'autre, mon pays, votre pays et tout cela, c'est la division. Ce qui signifie que le centre est toujours en train de diviser. Et si vous pensez à partir de ce centre... et observez la peur à partir de ce centre, vous êtes encore piégé par la peur, parce que ce centre s'est séparé... de la chose qu'il a appelé la peur, et par conséquent il dit : 'je dois m'en débarrasser, je dois l'analyser, je dois la surmonter, y résister', etc. Vous renforcez ainsi la peur.
53:26 So can you look, can the mind look at fear – which we will go into a little bit more – without the centre? Can you look at that fear without naming it, because the moment you say ‘fear’ it is already in the past, because you have named it. You are following all this? The moment you name something, don’t you divide it? The white and the black, and the brown, and the Communist – don’t you? And so that very division is a form of resistance, conflict and fear. Alors, pouvez-vous - l'esprit peut-il regarder la peur, - ce que nous allons approfondir encore un peu plus - sans le centre? Pouvez-vous regarder cette peur sans la nommer, car dès l'instant où vous dites 'la peur', c'est déjà du passé... du fait que vous l'avez nommée. Vous suivez tout ceci? Dès l'instant où vous nommez une chose, ne la divisez-vous pas? Le blanc et le noir, le brun et le communiste - n'est-ce pas? Cette division même est donc une forme de résistance, de conflit et de peur.
54:33 So the question is: to observe without that centre, and not to name the thing called fear as it arises. All this requires tremendous discipline. You know, the word ‘discipline’ means to learn, to learn from somebody – you’re not learning from the speaker, you’re learning from yourself. La question consiste donc à observer... sans ce centre, et à ne pas nommer la chose appelée peur au moment où elle survient. Tout ceci demande une formidable discipline. Vous savez, le mot discipline signifie apprendre, apprendre de quelqu'un; vous n'apprenez pas de l'orateur, vous apprenez de vous-même.
55:18 And to observe all this very closely, with care, which means with affection and attention, then the mind is looking without the division as the centre, to which it has been accustomed. Therefore there is the ending of fear, both the hidden and the open. If you haven’t done it this evening, don’t take it home and think about it. Truth is something that you must see immediately. And to see something clearly and immediately, you must give your heart, and your mind, and your whole being. Et il faut observer tout cela très attentivement, avec soin, c'est-à-dire, avec affection et attention, et l'esprit regarde alors sans la division du centre, à laquelle il s'était habitué. Par conséquent, la peur prend fin, tant la peur cachée que la peur ouverte. Si vous n'avez pas fait cela ce soir, ne l'emportez pas chez vous pour y penser. La vérité est une chose qu'il faut voir immédiatement. Et pour voir quelque chose clairement et immédiatement, il faut y consacrer son coeur, son esprit... et tout son être.